RICHARD LANGLOIS N’EST PLUS?

C’est le 19 juillet 2010 qu’est décédé, à l’âge de 68 ans, Richard Langlois, expert québécois de la bande dessinée américaine ou franco-belge et tintinoloque distingué, dans la bonne ville de Sherbrooke : agglomération où il était né, résidait et enseignait, tant au collège d’enseignement général et professionnel (institution d’enseignement du système d’éducation de la province de Québec pour après le secondaire) de 1968 à 1997, qu’à l’université où il dispensa également des charges d’enseignement jusqu’en 2000 : dont des « cours sur la bande dessinée », à partir de 1970 !

Sa disparition arrive juste après celles d’autres grands promoteurs du 9ème art qui ont fait partie de cette époque où les premiers commentateurs du dessin narratif commençaient à s’exprimer : Claude Moliterni, Francis Lacassin, François Caradec, Vasco Granja, Pierre Couperie, François Solo, Jacques Fiérain, Pol Vandromme… C’est tout un pan de la connaissance bédéphile qui est en train de disparaître car ils sont peu nombreux, aujourd’hui, ceux qui tentent de perpétuer leur immense savoir…

À la demande de son ami Claude Moliterni, Richard Langlois participa au site bdzoom.com, entre 2005 et 2007, pour quelques chroniques(1) sur les tenants de la « ligne claire » ou sur la série « Les Nombrils » de ses compatriotes Delaf et Dubuc qu’il soutenait depuis leurs débuts. Il travailla également pour nos amis d’actuabd.com et c’est d’ailleurs par ces derniers que nous avons appris la triste nouvelle (voir : http://www.actuabd.com/Deces-de-Richard-Langlois-pionnier). Évidemment, nous nous joignons aussi à eux pour envoyer toutes nos condoléances à son épouse, à ses filles et à ses petits-enfants.

Outre ses cours sur le 9ème art, dont le contenu fut approuvé par le Ministère de l’Éducation du Québec dès 1973, on lui doit également nombre de conférences et de vulgarisations qui ont contribué à mieux faire connaître la bande dessinée au grand public francophone ; telle cette exposition sur la « BD québécoise »(2) présentée à Toulouse et Albi en 1982 ou encore celles qu’il organisa, dans sa ville natale, sur Edgar-P. Jacobs (en 1982) ou sur les talents locaux (dont Delf et Daniel Shelton) avec une rétrospective des œuvres du patriarche Albert Chartier, en 1998.

Vu ses nombreuses actions pour valoriser notre médium préféré, rien d’étonnant à ce que ses efforts furent récompensés par le prix « Reconnaissance » attribué par le Festival de la bande dessinée francophone de Québec, en 1994.

Gilles RATIER

(1) Voici quelques-unes des chroniques de Richard Langlois sur bdzoom.com :
- http://bdzoom.com/spip.php?article2826
- http://bdzoom.com/spip.php?article2885
- http://bdzoom.com/spip.php?article3157
- http://bdzoom.com/spip.php?article3158
- http://bdzoom.com/spip.php?article3159
- http://bdzoom.com/spip.php?article2854
- http://bdzoom.com/spip.php?article2883

(2) Pour en savoir plus sur la bande dessinée québécoise, lire : http://bdzoom.com/spip.php?article3193.

Galerie

3 réponses à RICHARD LANGLOIS N’EST PLUS?

  1. Denis PRIVAT (Dernier rédacteur-en-chef de HAGA magazine dit :

    La nouvelle de la disparition de Richard LANGLOIS m’attriste et me touche.
    J’ai le souvenir de notre première rencontre en 1981 sur son lieu de travail à Sherbrooke, c’est naturellement qu’une relation fraternelle c’est installée entre nous.
    Richard avait en lui « le feu sacré » et sa passion de la bande dessinée était telle qu’il était capable de vous adopter en un instant. En tout cas ce fut le cas pour moi !
    Lorsque je lui ai parlé de préparer une exposition sur « La bande dessinée Québécoise » (la B.D.K.) et leurs auteurs, il a été mon premier soutien et je dirais même que sans lui elle n’aurait jamais existée.
    Elle a tournée en France pendant deux ans en 1982 et 1983. D’abord à Albi (récemment classée au patrimoine mondial de l’Unesco) puis Toulouse, Dreux St Etienne et St Malo.

    Encore une fois, Richard, merci pour ta générosité, ton sens de l’écoute (qui n’était pas que professoral), ton grand coeur et ta simplicité.
    Aujourd’hui mes plus sincères pensées vont droit à sa famille et ses proches.

    • Anonyme dit :

      En 1973 ou 1974, je ne me souviens plus très bien, je rencontrais Richard que je ne connaissais ni d’Ève, ni d’Adam qui se présentait à la caisse d’une tabagie avec un spécial du Nouvel Ob. sur Tintin. J’étais en arrière de lui et je contastais qu’il avait pris la dernière copie; je lui ai alors proposé de le lui racheter, au prix double, s’il le fallait. Il m’a alors répondu qu’il ne le pouvait pas parce qu’il en avait besoin pour le cours qu’il enseignait au CEGEP. Uno, je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui arrivait à gagner sa vie avec la BD. À l’époque, j’avais 33 ou 34 ans, je m’étais mis dans la tête que je pouvais, moi aussi, en faire. Malgré mes nombreuses lacunes, l’âge, entres autres et le manque de pratique (j’avais depuis longtemps délaissé le dessin pour rentrer dans l’armée et vivre la grande aventure que mes héros de BD, eux, vivaient).
      Richard, toujours disponible, me donnait des conseils et essayait tant bien que mal à m’encourager dans un art dont l’ABC m’échappait. Nous sommes devenus amis; que dis-je, nous sommes devenus des frères? À deux, nous n’avons jamais réussi à faire de moi un bon bédéiste mais, il m’a tout de même aidé à rallonger mon adolescence de quelques années. Son enthousiasme pour le travail, sa disponibilité, sa générosité et ses conseils m’ont aidé à tenir le coup; sinon en BD, au moins dans un domaine qui m’a aidé à oublier ce que j’avais vécu, avant de le rencontrer.
      Il va beaucoup me manquer; un p’tit frère comme lui, je n’en aurai eu vraiment qu’un seul.
      Je ne sais pas s’il rencontrera tous les grands créateurs de la BD mais je suis sûr qu’il y trouvera Tintin, le capitaine Haddock, Astérix, Ben, le Capitaine Québec et tous les autres.
      Comme le capitaine Haddock qui disait aux frères Dupont-d qu’ils se trouvaient à la Place Saint-Pierre au lieu de se trouver en plein océan, à la recherche du trésor de Rackham le Rouge: « Messieurs, veuillez vous découvrir ».
      Messieurs, maintenant que cet homme d’exception n’est plus avec nous, découvrons-nous tous pour le saluer bien bas.

      • Bdzoom dit :

        Bonjour les amis de la BD.
        Je suis Louise l’épouse de Richard . J’aimerais vous remercier du fond du
        coeur pour ce bel article sur le cheminement de mon amour depuis 45 ans.
        J’apprécie énormément et je suis certaine que Richard doit être bien content
        de la-haut. Il va surement veiller sur tous ses amis bédéistes. Merci à
        tous.
        Amitiés Louise Langlois

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