Claude Pascal, le boulimique ! (deuxième partie)

Claude Pascal a successivement travaillé pour trois hebdomadaires prestigieux : Vaillant, Pilote et enfin Spirou. Plus de 20 journaux ont publié ses pages de la fin des années 1940 jusqu’aux années 1980. Et pourtant, malgré cette production importante il demeure un dessinateur peu connu des lecteurs de bandes dessinées. La redécouverte de ce créateur modeste et talentueux s’imposait donc…

Pour lire la première partie, cliquez ici Claude Pascal, le boulimique ! (première partie).

« Maryse Bastié » Bonnes Soirées n° 1820 (30/12/1956).

De Vaillant à Pilote…

À l’orée des années 1960, lorsqu’il comprend que Vaillant risque de le laisser tomber, Claude Pascal n’est pas trop inquiet, car Jean Michel Charlier (avec lequel il avait déjà travaillé pour illustrer un récit complet sur Maryse Bastié dans Bonnes Soirées, en 1956 [1]) et René Goscinny font appel à lui pour collaborer à l’hebdomadaire Pilote.

Non pas pour lancer une nouvelle série d’aventure, celles-ci étant confiées majoritairement à des auteurs déjà bien implantés dans le magazine, mais pour illustrer des récits didactiques : caution incontournable, à l’époque, destinée à amadouer les censeurs.

La première livraison est illustrée par Robert Gigi, mais deux dessinateurs plus discrets vont majoritairement animer cette rubrique : Gal (Georges Langlais) et Claude Pascal qui illustre, dès le n° 11 du 07/01/1960, les deux pages intitules « Au clair de la Lune ».

« Au clair de la Lune » Pilote n° 11 (07/01/1960).

Présentés à l’ancienne avec les textes placés sous les images, ces récits le plus souvent en deux pages traitent majoritairement de sujets historiques : « Gengis Khan plongea l’Asie dans la terreur », « La Valette », « Fernand Cortez », « Kit Carson », « Thomas Cook », « Washington », « Samuel Colt »…

« La Valette » Pilote n° 20 (10/03/1960).

« Paris des ténèbres » Pilote n° 472 (21/11/1968).

Par la suite, cette rubrique est directement reliée aux thèmes des fameux « Pilotoramas ».

En alternance avec Henri Dimpre et Daniel Billon, Claude Pascal propose une vingtaine de récits écrits par Georges Fronval, Giraud, Christiane Chaput… : « Les Cathares », « Les Fous du roi », « La Bataille de Lepante », « La Commune »…

Le dernier signé Pascal, consacré au « Paris des ténèbres », est publié dans le n° 472 (21/11/1968).

Daniel Billon, José Bielsa ou Florenci Clavé, sans doute jugés plus compatibles avec la nouvelle génération d’auteurs qui prennent le journal d’assaut, poursuivront ce travail didactique pendant encore quelques années.

Claude Pascal est l’auteur d’une seule histoire à suivre dans Pilote, une adaptation en quinze pages du film « Le Capitan » d’après Michel Zévaco réalisé par André Hunebelle. Scénarisée par Germain Fontanelle, cette courte histoire est publiée du n° 37 (07/07/1960) au n° 49.

« Le Capitan » Pilote n° 47 (15/09/1960).

Illustration « Bob Morane » Pilote n° 170 (24/01/1963).

On lui doit aussi un strip vertical, « Le Roman des jeux », publié du n° 245 (16/07/1964) au n° 259.

Il illustre « Atoll Alpha », un roman d’Yves Jamiaque d’après « L’Homme à la voiture rouge » : feuilleton fameux diffusé sur Radio Luxembourg.

Après avoir illustré « L’Étrange Invitation », un roman de Louis-Claude Thomas, il réalise des dessins pour plusieurs romans des aventures de Bob Morane écrits par Henri Vernes : « Les Semeurs de foudre » à partir du n° 122 (22/02/1962), « Les Sept Croix de plomb », « L’Héritage de l’Ombre jaune » et « Escale à Félicidad » qui prend fin au n° 255 (10/09/1964).

À partir du n° 170 (24/01/1963), il publie régulièrement des récits complets, le plus souvent en six pages, indépendants ou avec des héros récurrents : « Première de la face Nord du Fernheim », « Les Fantômes de l’Atlas », « Les Périls des mers du Sud », « Le Dernier Sultan de Zanzibar »…

« Première de la face Nord du Fernheim » Pilote n° 184 (02/05/1963).

Dans le n° 143 (24/01/1963), il campe Patrick Enclin : jeune garçon qui est l’astucieux héros de trois récits écrits par Giraud (Jean ?).

« Patrick Enclin » Pilote n° 170 (24/01/1963).

En alternance, il anime « Jeff Stevens détective de la Wells Fargo » : un western policier classique écrit par Georges Fronval qui démarre dans le n° 150 (06/09/1962). Ce personnage, pourtant prometteur, disparaît à son tour dans le n° 193, après avoir effectué seulement quatre enquêtes.

« Jeff Stevens » Pilote n° 150 (06/09/1962).

Enfin, dans le n° 200 (22/08/1963), il propose le premier récit d’« O.M.S. » : une série au destin plus long qui se poursuit jusqu’au n° 376 (05/01/1967), totalisant 26 épisodes. Elle relate les aventures dramatiques d’une équipe de médecins de l’Organisation mondiale de la santé envoyés aux quatre coins du globe, afin de venir en aide à des populations en danger. Les scénarios documentés signés F. Nusselein permettent à Claude Pascal de renouveler sans cesse décors et personnages : exercice où il excelle.

« O.M.S. » Pilote n° 210 (31-10-1963).

Notons une ultime tentative avec la création de Jacques Arcier dans le n° 333 (10/03/1966) : un détective pur jus imaginé par F. Nusselein qui ne vit que le temps de trois enquêtes.

« Jacques Arcier » Pilote n° 377 (12/01/1967).

Bien que figurant parmi les plus importants contributeurs de l’hebdomadaire Pilote, Claude Pascal n’a jamais réussi à obtenir le moindre album.

Au milieu des années 1960, ses collaborations au Journal d’Astérix et d’Obélix se font de plus en plus rares.

L’illustration de « Paris des ténèbres » publiée dans le n° 472 (21/11/1968) est son ultime participation à ce journal mythique.

Comme ce fut le cas pour Vaillant, notre dessinateur ne se trouve pas sans travail, collaborant à Spirou depuis le milieu des années 1960.

Intermède…

L’important volume de travail destiné à Pilote ne permet pas à Claude Pascal de multiplier les collaborations avec d’autres journaux.

Notons quand même sa présence, en 1963 et 1964, dans le mensuel Air et cosmos où il dessine « 4 hommes de l’air et du cosmos » un récit d’aviation écrit par Jean-Michel Charlier.

« 4 hommes de l’air et du cosmos » Air et cosmos n° 51 (06/04/1964).

En 1966, il publie dans l’hebdomadaire La Vie du rail « Les Chevaliers du chaudron » qui raconte l’histoire de Lazar : mécanicien au temps des locomotives à vapeur. Il s’agit de l’adaptation en 35 pages du roman d’Henri Vincenot publié aux éditions Denoël.

« Les Chevaliers du chaudron » La Vie du rail (1966).

De 1962 à 1964, il effectue un bref passage à Cœurs vaillants, puis à sa suite J2 jeunes où il signe « Missionnaire du bout du monde » (à partir du n° 24 de 1962), puis quelques récits complets : « Paganini », « Cézanne », « L’Homme qui découvrit Troie »…

« Cézanne » J2 jeunes n° 1 (02/01/1964).

Pour être complet, signalons le n° 36 de Fripounet et Marisette, en 1962, avec une couverture et un récit complet : « Yaoula le petit pêcheur de perles ».

Dernière étape : Spirou !

Dès le milieu des années 1960, les travaux destinés à Pilote se font plus rares.

Lorsque la rédaction de Spirou lui propose d’entrer dans l’équipe des dessinateurs des « Plus Belles Histoires de l’Oncle Paul », Claude Pascal, qui aime passer d’une époque à une autre, accepte.

Le premier récit (« Le Pont d’Arcole ») est publié dans le n° 1438 de Spirou (04/11/1965).

Les scénarios pointus d’Octave Joly (1910-1988) exigent une documentation importante : ce qui ne lui pose pas de problème après son passage à Pilote.

« Le Pont d’Arcole » Spirou n° 1438 (04/11/1965).

Formule usée depuis ses débuts en 1951, le vieil oncle quitte l’hebdomadaire des éditions Dupuis dans le n° 2202. Le dernier récit réalisé par Claude Pascal, « Saint-Roch et son chien », est publié dans le n° 2145. En alternance avec José Lopez Fernandez (qui signe J. L. Fernan), Juan Manuel Cicuéndez, Arthur Piroton et quelques autres, Claude Pascal a réalisé plus de 80 récits survolant les époques et les continents.

« Saint-Roch et son chien » Spirou n° 2145 (24/05/1979).

Il trouve encore le temps de réaliser une vie de « Léonard de Vinci » en 44 pages écrites par J. Marcillac, dans les n° 1726 (13/05/1971) à 1749 de Spirou.

« Léonard de Vinci » Spirou n° 1738 (05/08/1971).

On lui doit aussi une douzaine de pages dédiées à l’armée française, « L’Armée : une grande aventure moderne », proposées dans les n° 1876, 1878, 1880, 1882 et 1885

« L’Armée » Spirou n° 1876 (28/03/1974).

et une BD publicitaire pour les bottes Creek (n° 2060 du 06/10/1977).

Publicité Creek Spirou n° 2060 (06/10/1977).

Publicité toujours, avec deux pages en noir et blanc curieusement classées dans « Les Plus Belles Histoires de l’Oncle Paul » : « Les Trois médailles d’or ! » (n° 1860 du 06/12/1973) et « King Killy » (n° 1864). Le fameux champion de ski vante les qualités des fixations Look Nevada. Ces pages sont reprises dans les n° 50 et 53 de 1973 de l’édition française de Tintin l’hebdoptimiste.

« Les Trois Médailles d’or » Spirou n° 1860 (06/12/1973).

Pour le lecteur de Spirou amateur de BD franco-belges, le nom de Claude Pascal évoque surtout la séquence de 11 pages qu’il a réalisées dans l’épisode des aventures de Buck Danny « L’Escadrille de la mort », alors que Victor Hubinon était souffrant (pages 28 à 38 du n° 1536 au n° 1541, en septembre et octobre 1967).

« Buck Danny » Spirou n° 1541 (26/10/1967).

« Cauchemar Tropical » Marius (1966).

« Les Belles Histoires de l’Oncle Paul » disparues, Claude Pascal quitte Spirou en mai 1979. Et cette fois-ci, de sombres nuages annoncent des années difficiles.

De petits boulots en petits boulots…

De 1966 à 1970, il travaille régulièrement pour l’hebdomadaire humoristique Marius des éditions Ventillard.

En alternance avec Jordom (Jorge Domenech), il y dessine des récits d’aventures sur deux grandes pages écrits par G. Vidal.

Il est probable qu’il s’agisse de Georges Vidal (1903-1964), auteur de romans policiers populaires à la Société parisienne d’édition, puis chez Férenczi ou au Fleuve noir sous de nombreux pseudonymes (Georges de Guérigny, Jorge Jimenez, Jorge El Macho, Edward G. Georgie, Georgie Val, Georges-Marie Valentin). Par ailleurs scénariste (dans Tarzan, à la S.P.É. et chez Ventillard), poète et militant anarchiste, ce Vidal-là n’a rien à voir avec Guy Vidal, rédacteur en chef de Pilotequi fut aussi scénariste.

« Pluie de piastres » Marius (19/01/1967).

« Meurtre chez les hippies », « No Smoking ! », « Les Charognards de l’espace », « Le Chantage fantastique », « Hold-up minute ! », « Des roses rouges pour Carmen », « La Chasse au loup »… sont des aventures exotiques pur jus, teintées de mystère pour adultes, mais nullement érotiques, superbement mises en images. Les dernières histoires sont à suivre : « Le Scarabée d’or », « Le Safari sanglant » et « Suspense à Mexico ».

« Hong Kong by Night » Marius (23/11/1967).

« Le Club des cinq » : couvertures chez Hachette (1979-1980).

Tout juste après son départ de Spirou, en 1979, Claude Pascal rejoint Pierre Brochard et Jean Sidobre qui participent à une curieuse expérience au sein de la célèbre Bibliothèque rose des éditions Hachette : marier roman et bande dessinée.

Ces nouvelles aventures inédites du fameux Club des cinq d’Enid Blyton, racontées par Claude Voilier, sont proposées dans des ouvrages cartonnés où alternent une page de BD et une page de roman.

La formule ne prend pas, laissant à la fois les amateurs de romans et de BD frustrés.

Il dessine au moins trois histoires en 1979 et 1980 : « Les Cinq et le diamant bleu », « Les Cinq et le trésor de Roquépine », « Les Cinq jouent serré ».

« Les Cinq et le trésor de Roquépine » chez Hachette (août 1980).

Il faut attendre 1985 pour trouver la signature de Claude Pascal dans le bimensuel Okapi. Il met en images « Conan Doyle mène l’enquête » : un récit de Michel Gaudo aux couleurs signées Anne Delobel.

Cette histoire insolite met en scène le célèbre écrivain dans les rues de Londres, au cours de l’année 1903.

Publiée dans les n° 323 (01/05/1985) à 326, cette histoire en 45 pages aux images peut-être trop classiques, bien que correctement réalisées, ne conviennent guère aux jeunes lecteurs du journal dont Jean-Claude Forest est, depuis peu, le rédacteur en chef BD.

Un album est édité par Bayard l’année suivante, et c’est l’unique véritable album de sa longue carrière, du moins publié de son vivant.

Sauf erreur, c’est aussi l’ultime présence de ce dessinateur dans le monde de la bande dessinée.

« Conan Doyle mène l’enquête » Okapi n° 324 (15/05/1985).

Claude Pascal jeune.

Je crois me souvenir que, lors de notre dernière rencontre à la fin des années 1980 où je l’avais trouvé particulièrement abattu, il m’avait dit qu’il travaillait désormais pour la publicité.

         Capable de tout dessiner, de passer de la Préhistoire au futur, du western au polar, de la grande Histoire au fantastique, Claude Pascal était le dessinateur idéal pour illustrer la réalité historique dans les journaux d’après-guerre où la présence de la photo était encore discrète. Ces travaux ingrats n’intéressaient pas les lecteurs d’albums et, faute d’avoir réussi à imposer un personnage, il est resté dans l’ombre : ce qui d’ailleurs convenait parfaitement à sa modestie. Il est décédé le 18 juin 1993, âgé de seulement 63 ans. Aucune étude n’a été à ce jour réalisée sur son œuvre riche et de qualité.

Deuxième album de « Louk chien-loup » publié par les éditions du Taupinambour (2010) : contient également des épisodes des « Chats-Huants ».

Afin de mieux vous faire connaître l’homme, permettez-moi ce souvenir lointain. En 1967, j’étais déjà un fou de bande dessinée et j’écrivais de longues lettres aux auteurs que j’appréciais. Ce que je fis pour Claude Pascal. Quelques jours plus tard, il quittait Saint-Maur et débarquait chez moi à Coulommiers en Seine-et-Marne. J’étais le premier lecteur à lui avoir écrit et il avait souhaité venir passer un moment, afin de faire connaissance avec ce lecteur qu’il considérait comme un peu fou. Inutile de vous dire que la journée fut belle, très belle…

Henri FILIPPINI

Relecture, corrections, rajouts et mise en pages : Gilles RATIER

(1) Pour en savoir plus sur la collaboration entre le dessinateur Claude Pascal et le scénariste Jean-Michel Charlier, voir les articles de Gilles Ratier sur notre site : Des scénarios inconnus de Jean-Michel Charlier dans Bonnes Soirées !, Le rôle de Jean-Michel Charlier dans les premiers numéros de Pilote…, ou Encore des scénarios inconnus de Jean-Michel Charlier… (première partie).

Dans Air et cosmos n° 76 (24/10/1964), même si elle est marquée d'un inopportun à suivre, il s'agit de la dernière page de « 4 hommes de l’air et du cosmos » : un scénario d'espionnage aéronautique dû à Jean-Michel Charlier.

Une autre photo de Claude Pascal communiquée par Jean-Yves Brouard : il est plus âgé, car elle date du premier semestre 1964.

N’hésitez pas non plus à consulter nos autres récents « Coins du patrimoine » consacrés aux auteurs oubliées de la bande dessinée française des années cinquante-soixante : Maxime Roubinet : l’exotisme au cœur de la grande Histoire…, Pierdec : classique et réaliste… (première partie), Pierdec : classique et réaliste… (seconde et dernière partie), Yvan Marié : la bande dessinée au féminin…, Solveg : le mystère Solange Voisin…, Robert Moreau : la rondeur et l’humour…, Dut : la modestie d’un grand… (première partie), Dut : la modestie d’un grand… (deuxième partie), Janine Lay : profession dessinatrice…, Jacques Devaux : le dessinateur masqué !, Marc-René Novi : une carrière contrariée… (première partie), Loÿs Pétillot : Bayard fut son royaume…, Jan-Loup : un dessinateur aussi mystérieux que talentueux…, Jacques Blondeau (première partie) : dessinateur au quotidien…, Jacques Blondeau (deuxième partie) : de la presse quotidienne aux revues pour la jeunesse…, D’Arabelle à Pat’Apouf : Jean Ache (première partie), D’Arabelle à Pat’Apouf : Jean Ache (deuxième partie), Érik le prolifique ! (première partie), Érik le prolifique ! (deuxième partie), etc.


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11 réponses à Claude Pascal, le boulimique ! (deuxième partie)

  1. Hans dit :

    Merci beaucoup! Très intéressant de lire ce rapport de sa carrière si bien remplie!

  2. Merci pour cette biographie. A ma connaissance, le mystérieux scénariste Giraud, du récit du héros Patrick Enclin dans « Pilote » début 1963, n’est pas Jean Giraud, dessinateur du futur Blueberry. J’ai par ailleurs deux photos-portraits de Claude Pascal, autres que celle qui est montrée dans le récit et dont il est dit que c’est le seul portrait connu du dessinateur ; mais je ne sais pas comment joindre une image à ce message.

  3. fred dit :

    Bonjour Henri et Gilles

    Envisagez-vous une version papier de cette magnifique rubrique sur ces auteurs méconnus, ou plutôt oubliés ?

    Bien à vous
    fred

    • Gilles Ratier dit :

      Bonjour Fred et merci pour votre commentaire !
      Tout est envisageable, mais il faut trouver un éditeur ou au moins une personne qui ait l’énergie pour relayer nos défaillances techniques, de mises en pages et de financements pour un tel projet.
      Cela dit, oui, on serait très contents de voir tout ça sur papier, même s’il faudrait prévoir plusieurs tomes : car entre les articles récents d’Henri et les miens (un peu plus anciens) sur ces dessinateurs des années quarante-cinquante-soixante oubliés conséquents, il y a vraiment de quoi faire…
      Peut-être faire aussi un site uniquement dédié à ça, en dehors de BDzoom.com : ç’est une autre idée !
      Bien cordialement
      Gilles

      • PATYDOC dit :

        Dans un premier temps et de manière plus modeste, ne pourriez-vous pas créer un onglet dans votre rubrique patrimoine, avec la liste de tous ces chers disparus ?

        • Gilles Ratier dit :

          Bonjour Patydoc !
          Nous réfléchisons à des solutions qui permettaient de vous satisfaire, mais c’est loin d’être simple sur le plan technique et encore moins sur le plan financier… Nous sommes tous bénévoles et nous n’avons aucune (ou si peu) rentrées d’argent. Et nous ne pouvons pas passer, non plus, tout notre temps sur le site… Nous lui consacrons déjà beaucoup de notre énergie et de nos loisirs.
          Bien cordialement
          La rédaction

  4. Vincent dit :

    Félicitations pour cet article qui rend hommage à Pascal. On en apprend encore et toujours.

  5. Kroustilyion dit :

    Un sacré bosseur! Et une oeuvre très dispersée !! Comme disait Vic Hubinon, le seul défaut : tous ses personnages semblent sourire … Un grand artiste. il serait temps qu’un éditeur publie l’album « Léonardo da Vinci », avec des planches proprement restaurées, ça serait beau ET instructif. Quelle belle reconnaissance ce serait aussi. Salut l’artiste.

  6. PASCAL Hugues dit :

    Bonjour à tous,

    Je remercie Henri FILIPPINI de ses commentaires sur mon père. C’est élogieux et mérité. Mon père a été évincé de trop nombreuses fois de la possibilité de faire des albums. Il a été cantonné à un rôle de « laborieux » et pour preuve, même si il a contribué à faire 80 histoires de l’Oncle Paul dont je possède environ la moitié en planches originales, le reste n’ayant jamais été restitué par Spirou, il a fait un album sur Léonard de Vinci, album qui n’a jamais été publié par Spirou….. curieux non ?
    Au sujet du Club des Cinq, il est à noter qu’il a fait bien plus que 3 livres. Il en a fait une ribambelle.
    J’ai la liste complète quelque part. Mais là encore, Hachette n’a pas joué le jeu, et ne lui a retourné que …. 2 livres en planches originales.
    OKAPI et Conan Doyle mène l’enquête, les planches originales existent, mais pas la couverture, là encore non restituée.
    Je suis un homme bien triste. Oui mon père est parti ignoré de tous et de toute la profession. Il s’est dévoué à son métier pour faire vivre sa famille, m’élever dignement, et trouver le moyen de faire soigner sa femme, ma mère, qui est décédée d’un cancer généralisé trop jeune à ses 44 ans. Quand Henri laisse le commentaire d’un homme fortement abattu en 1980 c’est normal, il ne s’en est jamais remis. Cet homme a donnné toute sa vie à sa femme, et il en avait laissé des photos et des porttraits dans toute la maison. Il a vécu et terminé la fin de sa vie dans un souvenir : celui de son amour sincère et véritable pour son épouse. Je lui dois cet hommage vibrant pour un papa qui m’a tout donné. J’ai une grande admiration pour son travail et son dévouement familial. Idem pour ma mère qui nous a quittés si tôt.
    si tant est que vous ayez des questions sur mon père, et que je puisse étancher votre soif de le connaitre mieux, ne doutez pas de venir à moi. Hugues PASCAL, fils de Claude et Lucienne PASCAL

    • Cher Hugues
      C’est avec émotion que j’ai pris connaissance de votre message. Croyez bien que si Gilles Ratier et moi faisons cette rubrique, c’est avant tout pour redonner un peu de vie à ces dessinateurs d’après-guerre aujourd’hui injustement oubliés. Jusqu’aux années 1960, les éditeurs pensaient, sans vouloir blesser, qu’un original n’avait plus le moindre intérêt une fois imprimé. Qu’il n’avait pas plus d’importance qu’un article. Il ne faut pas leur en vouloir, c’est l’époque qui était ainsi.
      Nombreux sont les auteurs qui ont souffert de ce « mépris » pour leur travail et nombreux sont leurs enfants qui éprouvent la même incompréhension que vous et nous le font savoir. Pour les auteurs de la génération de votre père, les années 1970/1980 ont été terribles avec l’arrivée d’une BD différente et d’une nouvelle génération de dessinateurs. Et là, les éditeurs n’ont pas fait de cadeau ! Les nouveaux venus non plus ! C’est la vie ! Et pas que dans la BD.
      Votre père a menée une carrière exemplaire, dont vous devez être fier ; et nombreux sont les quinquagénaires d’aujourd’hui – et plus – qui se souviennent avec nostalgie des histoires signées Claude Pascal qu’ils ont lues avec passion lorsqu’ils étaient enfants.
      Un souvenir pour terminer. En 1968, j’avais écrit à votre père par l’intermédiaire de Vaillant (vous voyez ce n’étaient pas toujours des ingrats) pour lui dire tout le bien que je pensais de son travail. J’ai eu la surprise de le voir débarquer chez moi à Coulommiers (77), afin de faire connaissance avec ce Martien qui s’intéressait à lui. Nous avons passé une journée géniale à parler BD.
      J’ignorait la disparition si jeune de votre maman. Je comprends que ce drame n’a fait que compliquer la difficulté pour lui de ses dernières années de travail.
      Encore merci pour votre message et, surtout, ne soyez pas triste en vous souvenant de votre père qui a tant fait pour distraire la jeunesse d’après guerre.

      Henri FILIPPINI

      PS : Ce serait sympa si vous pouviez nous donner le nombre de titres réalisés pour la Bibliothèque Rose de chez Hachette et la fourchette des dates.

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