Maxime Roubinet : l’exotisme au cœur de la grande Histoire…

Avec Maxime Roubinet, c’est encore un auteur méconnu de l’après-guerre que nous vous invitons à découvrir. S’il n’a pas dédaigné la grande aventure, c’est au cœur de la grande Histoire qu’il a puisé les racines de la plupart de ses récits délicieusement teintés d’exotisme.

Maxime Roubinet.

Fils d’un fonctionnaire du ministère de la Marine marchande, Maxime Roubinet est né à Paris le 20 novembre 1926. Passionné par le dessin dès son plus jeune âge, il suit les cours des Beaux-Arts de Paris, puis ceux de l’Académie Julian. En 1946, avant l’armée, il publie un premier récit (« La Guerre de Mars n’aura pas lieu ») dans un magazine pour enfants aujourd’hui introuvable : Coquelicot. Deux années plus tard, passées sous les drapeaux, il entre à la Société française de presse illustrée (S.F.P.I.). Ce groupe d’édition, basé rue Bergère à Paris et créé après-guerre par Jean Chapelle, compte un grand nombre de sociétés dédiées au roman et surtout à la bande dessinée : les éditions du Diadème, M.C.L., O.P.L., S.F.P., S.N.P.I., E.R.F., S.E.G., S.E.D., les éditions de l’Occident ou encore Gemini qui publie les premiers poches pour adultes tels Cobra, Naja et Diabolik, dont certaines versions en romans sont écrites par Pierre Dupuis. Jean Chapelle a longtemps été président du Syndicat national des publications destinées à la jeunesse. Maxime Roubinet sera un collaborateur régulier pendant plus de trente ans.

Dessin à l'encre réalisé par Maxime Roubinet.

            Avant d’aborder ces années il est bon de signaler que Roubinet est l’auteur de « L’Homme à l’oreille cassée », d’après le roman de Edmond About : une bande quotidienne en 124 strips publiés en 1950 dans Le Provençal (reprise dans L’Espoir, La Tribune, La Dépêche, Les Dernières d’Alger).

« L’Homme à l’oreille cassée » dans Le Provençal, vers 1950.

« Lieutenant X contre la Gestapo » dans Zorro n° 125 (4e trimestre 1948).

On lui doit aussi deux bandes verticales pour Le Soir de Marseille (« Les Empoisonneuses célèbres » et « La Vie de Bohème »), des portraits de sportifs pour Sport sélection et quelques illustrations pour La Vie parisienne.

            Revenons à la S.F.P.I. où notre dessinateur publie d’abord « Lieutenant X contre Gestapo » dans la première série de Zorro : magazine alors couplé avec France-Soir jeudi magazine, un hebdomadaire dont le grand format lui permet de caser six strips par page.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le mystérieux Lieutenant X combat l’occupant allemand avec l’aide de la résistance et plus particulièrement de son ami Pierre.

Dans l’esprit du « Colonel X » publié par Coq hardi, ce récit de 18 pages commence dans le n° 112 (27/07/1948) pour prendre fin dans le n° 129. Un album en sera publié aux éditions du Taupinambour

« Lieutenant X contre la Gestapo » : planche originale.

On retrouve le duo, après-guerre, chargé de remplir des missions pour le compte des services secrets français. Deux épisodes de six pages sont proposés du n° 130 au n° 141 sous le titre « L’Énigmatique Monsieur X » : un travail très professionnel réalisé par un dessinateur alors débutant qui fait déjà preuve d’un solide coup de crayon.

« L’Énigmatique Monsieur X » dans Zorro n° 135 (09/01/1949).

            Il poursuit dès le n° 142 (27/02/1949) avec une série de brousse : « Le Disparu de l’Amazonie ». Cette histoire en 33 pages, proposée jusqu’au n° 174, permet de faire connaissance avec l’aventurier Louis Bertrand. Flanqué de ses deux neveux et du photographe Arthur, il est chargé de retrouver un explorateur disparu en Amazonie.

« Les Disparus de l’Amazonie » dans Zorro n° 165 (08/08/1949).

Louis et Arthur sont ensuite envoyés par un musée zoologique de Londres filmer la faune sauvage de la jungle de Malacca. Cette histoire de 17 pages paraît du n° 174 au n° 189 sous le titre « Pistes malaises ».

« Piste malaise » dans Zorro n° 175 (16/06/1949).

Elle est suivie par « La Ruée du Klondyke » : un récit indépendant publié du n° 190 au n° 210. En 21 pages, Siméon, Jack et sa sœur Betsy vivent la fièvre de l’or dans le Grand Nord canadien : un univers cher à Maxime Roubinet qui y reviendra plus tard.

« La Ruée du Klondyke » dans Zorro n° 191 (05/02/1950).

Quatre récits complets indépendants en quatre pages concluent sa collaboration à la première série de Zorro : « Malaita » (n° 218), « Au service de la liberté » (n° 222), « Le Messager du roi » (n° 229) et « Robinsons des sables » (du n° 264 au n° 267 du 22/07/1951).

« Au service de la liberté » dans Zorro n° 222 (05/09/1950).

            Pour la seconde série de Zorro (à ses débuts titrée Zig-Zag, puis ensuite L’Invincible), Maxime Roubinet anime une aventure de Robin l’intrépide, qui n’était autre, à l’origine, que le « Corentin » de Paul Cuvelier dont les péripéties sont poursuivies par André Oulié et par divers dessinateurs dont Chivot, Moreau de Tours… et Roubinet.

Sous le titre « La Terreur du Rif », le jeune et vigoureux français au cœur loyal déjoue un complot qui menace le trône d’un chef arabe. Une histoire en dix pages présentées en sept strips du n° 1 (02/11/1952) au n° 5. Le numéro 6 voit débarquer Stan Burk, riche planteur américain vivant à Hawaï, héros d’aventures exotiques dans les mers du sud à bord de son yacht.

« La Terreur du Rif » dans Robin n° 3 (05/1953).

Le premier épisode, « La Dette de Fritz Kramer » démarre dans le n 6 (07/12/1952) pour se terminer dans le n° 14.

Un second épisode en sept pages (« Tchang le pirate ») est proposé du n° 15 au n° 21. C’est le dernier récit inédit réalisé pour Zorro par Maxime Roubinet qui est alors employé dans d’autres magazines de la S.F.P.I.

Notons que ces histoires portent le copyright Arcadie, nom de la filiale chargée de revendre les droits de publication, comme c’est aussi le cas à la même époque pour l’agence Arts graphiques presse de Marijac. Si ses histoires sont largement rééditées par divers journaux de la S.F.P.I. (Supplément de Zorro en 1949, Héros magazine en 1949 et 1950, Zorro magazine de 1950 à 1952, Clan en 1951, Robin en 1953…), peu seront reprises à l’extérieur du groupe animé par Jean Chapelle.

« Robin l’intrépide » dans Zorro/Zig-Zag n° 2 (4° trimestre 1952).

            Louis Bertrand, créé en 1949 dans Zorro, revient en 1951 et 1952 dans la seconde série de Zorro magazine : mensuel présentant, sous une couverture attrayante, des récits complets de onze pages. Il est le héros de quatre aventures inédites : « Terreur à Mahapu », « Bertrand joue et gagne », « L’Île de Ralway » et « La Perle de Makouri ».

Signalons que Roubinet publie aussi un récit indépendant (« Robin des bois et la flèche d’or ») dans le n° 22 (juillet 1952) de ce magazine qui présente surtout des inédits.

Louis Bertrand vivra une ultime aventure dans Cap 7 n° 24 : « La Reine Kalaa » (12/1960).

            En 1953, Maxime Roubinet quitte Zorro pour créer « Prince loyal » : l’une de ses meilleures séries.

À la fin du XIe siècle, les paysans du comté d’Anjou sont victimes des guerres que se livrent les seigneurs. Renaud, fils de Geoffroy de Montfleury, défend les pauvres et les opprimés, entouré par une bande de solides gaillards : Thomas, Frère Benoît, Cédric de Bois-Gilbert… La paix revenue en Anjou, ce Robin des bois français (baptisé Prince loyal) et ses amis voyagent dans les grandes plaines de l’Est, découvrent la Chine, luttent contre les tyrans et autres despotes qui ne manquent pas.

Les quinze premiers épisodes de cette série sont publiés en 1953 et 1954 dans Prince loyal : un mensuel de format 17 x 25 cm. Elle se poursuit dans les deux séries du format de poche Bimbo, de juillet 1954 à novembre 1958, totalisant 53 nouveaux épisodes.

« Prince loyal » dans Bimbo n° 3 (05/1956).

« Prince loyal » sera réédité partiellement dans L’Invincible en 1954 et 1955, puis dans Kwaï en 1959 et 1960, parfois sous le curieux titre d’« Ivanhoé prince des gueux ».

« Prince loyal » dans L’Invincible n° 83 (05/06/1954).

Notons aussi que deux albums de « Prince loyal », avec les planches en couleurs, sont publiés en 1959 aux éditions Hemma.

« Prince loyal » en couleurs dans le premier album publié aux éditions Hemma, en 1959.

Au cours de cette période Roubinet, publie quelques récits dans les formats de poche Zappy et Teddy (16 épisodes du western « Bill Thunder » en 1954 et 1955), Arc-en-ciel(« Poursuite dans les Barren Grounds » et « Trahison » en 1957 et 1958).

« Trahison » dans Arc en ciel n° 14 (08/1958).

            En 1956, dans le n° 6 de la nouvelle série du poche Teddy, commencent les aventures de Jean-le-Squale corsaire du roi (scénario repris par Alain Baudry) qui se poursuivent jusqu’en 1959 dans le n° 26 de Dennis et demeurent inachevées.

« Jean le Squale » dans Teddy n° 7 (11/1956).

Jean-le-Squale et le jeune Laurent de Bérigny gagnent Saint-Domingue à bord de la Flèche. Devenu corsaire, il combat pour le roi de France entouré par une bande de compagnons hauts en couleur. Une belle histoire de flibuste où Maxime Roubinet prend plaisir à mettre en scène des combats héroïques. Quelques épisodes sont repris dans Cap 7en 1965.

« Jean le Squale » dans Dennis n° 19 (06/1958).

            Dès le premier numéro du poche Kwaï (février 1959), l’infatigable Maxime Roubinet crée « Trois des Chindits » : une série de longue haleine avec le scénariste Marcel Robineau qui signe Marco Rob. Tom capitaine pilote, Dick lieutenant navigateur américain, et Bob lieutenant français, luttent contre les Japonais en Birmanie. Une aventure à la fois héroïque et exotique qui se poursuit dans Cap 7.

« Trois des Chindiths » dans Kwaï n° 17 (05/1960).

Le trio de baroudeurs foulera les forêts birmanes jusqu’au n° 70 du magazine (novembre 1964) totalisant 70 épisodes passionnants d’une trentaine de pages. Les premiers récits sont réédités dans le mensuel de poche M.15, de 1965 à 1967.

« Trois des Chindiths » dans Cap 7 n° 27 (03/1961).

            Dans le n° 46 (novembre 1962) de Cap 7, Robinet reprend « Chevalier Biscaye » : série historique totalisant plus de 2 000 pages, créée par Michel Bergerac et Claude Pascal (avec le concours de Pierre Dupuis) sous le pseudonyme J. et F. Rollan, qui a été publiée dans le poche Dennis en 1956.

Nommé duc de Challuy par le roi Louis XV, le chevalier Biscaye parcourt les mers à bord de sa frégate le Saint-Léger.

Il combat Anglais et Espagnols, remplissant les missions qui lui sont confiées par son roi.

Le récit prend fin dans le n° 72 de Cap 7 toujours sous le crayon de Maxime Roubinet.

« Le Chevalier Biscaye » dans Cap 7 n° 50 (03/1963).

C’est encore dans Cap 7 qu’il crée « Captain Jones » dans le n° 71 (décembre 1964) : une série qui ne vit que le temps de huit épisodes jusqu’au n° 78. Commandant du trois-mâts Ulysse, le Captain Jones prend part à la lutte contre les Cipayes révoltés aux Indes, en 1857 : une trop courte présence pour ce personnage attachant non dénué d’humour.

« Captain Jones » dans Cap 7 n° 71 (12/1964).

Illustration pour « Sam Boyd ».

Enfin, décidément très présent dans Cap 7, de1962 à 1964, Roubinet illustre de courts romans aux auteurs non crédités : « Trois Hommes sur l’océan », « Raid sur Manille », « L’Île du néant », « La Patrouille de neige »…

            Maxime Roubinet renoue avec le Grand Nord canadien dès le premier numéro du poche Ajax où il campe « Sam Boyd de la police montée ».

Sam Boyd et son inséparable Doolittle parcourent les terres glacées du Canada traquant les hors-la-loi qui ne manquent pas dans ces régions inhospitalières : une passionnante histoire d’aventure en 39 épisodes qui prend fin dans le n° 39 d’Ajax (février 1968).

« Sam Boyd » dans Ajax n° 20 (07/1966).

            Une autre fameuse revue de poche, Olac, traduit depuis son onzième numéro la série espagnole « Loup blanc » réalisée par Pedro Quesada et Luis Bermejo. Lorsque le matériel original est épuisé, Maxime Roubinet prend le relais et va mettre en images des aventures inédites du n° 53 (juin 1965) au n° 82 (novembre 1967). Élevé par les blancs, chef d’une bande d’apaches, Loup blanc lutte pour rapprocher hommes blancs et Indiens. Il est accompagné par le trappeur râleur Ulysse et par le petit indien Plume blanche, rejoints par la blonde Ana que le héros finit par épouser : un western classique qui rappelle le « Loup noir » de Jean Olivier et Kline dans Pif gadget.

« Loup blanc » dans Olac n° 53 (06/1965).

            La série « Loup blanc » terminée, Maxime Roubinet enchaîne avec un nouveau personnage qui lui aussi parcourt les pistes neigeuses du Canada. En 1750, Jean-François Lecavalier, connu sous le nom de Jean-François le Québécois, remplit des missions pour le marquis de Montcalm au temps où les Mohicans combattent auprès des Anglais. Ce récit sur un thème classique qu’apprécie le dessinateur ne compte que six épisodes publiés par Olacn° 83 (décembre 1967) à 88.

« Jean-François le Québécois » dans Olac n° 86 (03/1968).

            Le poche luxueux Signe de piste, dont les couvertures sont signées Pierre Joubert, propose des versions en bandes dessinées des romans de la fameuse collection éponyme chère aux scouts.

Couvertures Signe de Piste n° 11 et 16 par Pierre Joubert.

Il présente deux longs récits signés Roubinet qui pour l’occasion utilise le pseudonyme Max et adopte un trait plus souple. Dans le n° 11 (juin 1970), il adapte « L’Auberge des trois guépards », d’après le roman de Michel Fondal, où l’on retrouve le fameux Mik le Chat-Tigre.

« L’Auberge des trois guépards » dans Signe de piste n° 11 (06/1970).

Le second, « Billy de West Hill », est un western contemporain qui met en scène Billy Sloof et ses trois Aigles noirs : les héros du roman de Bruno Saint Hill.

« Billy de West Hill » dans Signe de Piste n° 16 (04/1971).

            Dans Zorro, qui paraît en format de poche dès 1953, la présence de Maxime Roubinet est fort discrète : reprises de « Monsieur X » et de trois épisodes de « Louis Bertrand » (n° 18, 22 et 23), illustrations pour « Loup solitaire, le dernier des Natchez » : un long roman de Marco Rob (n° 90 à 110, en 1962-1963).

« Loup solitaire » dans Zorro n° 101 (10/1963).

Il faut attendre 1971 et la lente agonie des autres formats de poche pour le retrouver sous le pseudonyme Max. Il commence par écrire un scénario de « Zorro » (« Le Secret de Macratentos », au n° 41), puis dessine une quinzaine d’épisodes, dont certains seulement partiellement, jusqu’en 1983 : « Le Démon rouge », « Félicitas » (scénario Von Karpat), « Les Cagoulards », « La Marque du lion »…

« Zorro » dans Zorro n° 8 (04/1981).

            On le rencontre aussi dans Zorro Spécial : trimestriel au format plus grand proposant des récits complets. Il réalise cinq histoires indépendantes pour ce titre : « Volcanus B » (n° 7 de 1959), « De l’or à Crow Landing » (n° 14 de1961),

« De l’or à Crow Londing » dans Zorro spécial n° 25 (09/1961).

« Capitaine de la grande armée » (n° 16 de 1962), « Jacky le shérif » et « Ceux de Lao Quang » (n° 22 de1963).

« Ceux de Lao Quang » dans Zorro Spécial n° 22 (09/1963).

            À partir des années 1970, Maxime Roubinet se tourne vers l’illustration d’articles ou de nouvelles.

On le rencontre dans la plupart des magazines de son éditeur : Zorro, Ajax, Cap 7, Ringo, Kébir… mais aussi dans Cap’tain Popeye, Tartine, Nestor, Dodu et bien d’autres.

Il illustre aussi l’album « D’Artagnan l’intrépide », publié chez M.C.L. en 1974.

Licencié économique en 1980 après trente années de collaboration ininterrompue, il continue à proposer des illustrations aux locataires gérants qui ont repris la S.F.P.I., Jean-Clément Bismuth en 1981 (Pistil), puis Greantori jusqu’en 1983.

Illustration pour Kébir n° 1 (12/1975).

Illustration pour Captain Popeye n° 26 (01/1980).

            Avant d’abandonner définitivement la BD au milieu des années 1980, Maxime Roubinet tente sa chance dans la bande dessinée pour adultes alors à la mode. En 1983, il écrit et dessine « Tim et Gorg » pour le mensuel Bédé Adult’, sous le pseudonyme Sam : un récit qui demeure inachevé à la page 42 (n° 39 à 45). Cette curieuse aventure mêlant fantastique et érotisme est inédite en album.

« Tim et Gorg » dans Bédé Adult’ (1983).

Dans le même domaine, il propose « L’Autorisation » sous la signature Maxime, en 1987 : un album écrit par Manoti et publié par Sun éditions. Innocent qui a quand même purgé 22 ans de prison, Vincent Hardley peut, en compensation, contraindre à faire l’amour avec lui toutes les femmes qu’il désire.

« L’Autorisation » (1987).

Ce sera son ultime participation avec le monde du 9e art. Signalons qu’il a aussi réalisé, chez Elvifrance, sept histoires de 110 pages pour  « Gueule d’amour » (sur scénario de Cuverville, pseudonyme collectif dissimulant André Igual et  Farid Boudjellal), série sur laquelle travailla auparavant Emmanuel Moynot. Le projet ayant été abandonné, ces sept récits demeurent inédits.

            Dessinateur réaliste au trait flirtant avec la caricature, grand admirateur de René Pellos, Maxime Roubinet propose une œuvre originale et riche, avec pour thèmes de prédilection l’exotisme, l’histoire, les grands espaces. Souvent son propre scénariste, il construit des intrigues aux multiples rebondissements, campe des héros au grand cœur, au service de nobles causes. Avec quelques autres, il a servi avec talent ces formats de poche tant décriés et pourtant si riches en découvertes, malgré les envahissantes traductions étrangères. Un parcours sans faute qui méritait bien cet hommage.

À noter qu’un court entretien avec Maxime Roubinet a été réalisé par Guy Lehideux et publié dans le n° 49 de Hop ! (1991).

Henri FILIPPINI

Relecture, corrections, rajouts et mise en pages : Gilles RATIER

« Tim et Gorg » dans Bédé Adult’ (1983).

N’hésitez pas à consulter nos autres récents « Coins du patrimoine » consacrés aux auteurs oubliées de la bande dessinée française des années cinquante-soixante : Pierdec : classique et réaliste… (première partie), Pierdec : classique et réaliste… (seconde et dernière partie), Yvan Marié : la bande dessinée au féminin…, Solveg : le mystère Solange Voisin…, Robert Moreau : la rondeur et l’humour…, Dut : la modestie d’un grand… (première partie), Dut : la modestie d’un grand… (deuxième partie), Janine Lay : profession dessinatrice…, Jacques Devaux : le dessinateur masqué !, Marc-René Novi : une carrière contrariée… (première partie), Loÿs Pétillot : Bayard fut son royaume…, Jan-Loup : un dessinateur aussi mystérieux que talentueux…, Jacques Blondeau (première partie) : dessinateur au quotidien…, Jacques Blondeau (deuxième partie) : de la presse quotidienne aux revues pour la jeunesse…, D’Arabelle à Pat’Apouf : Jean Ache (première partie), D’Arabelle à Pat’Apouf : Jean Ache (deuxième partie), Érik le prolifique ! (première partie), Érik le prolifique ! (deuxième partie), etc.

 

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4 réponses à Maxime Roubinet : l’exotisme au cœur de la grande Histoire…

  1. À propos des inédits de Roubinet pour Elvifrance (ou, plus exactement, pour Georges Bielec, qui projetait de publier ce matériel lui-même, avec sa société Idéogram, lui appartenant pleinement, contrairement à Elvifrance), Igwal m’avait raconté en avoir scénarisé. Anecdote : Roubinet, alors sexagénaire, vivait avec sa mère, et, quand Igwal lui rendait visite pour ces pockets, consigne était donnée de ne pas évoquer devant celle-ci la nature érotique des travaux de son fils.

  2. José Jover dit :

    Chers Gilles et Bernard, sous le pseudonyme Cuverville ce n’était pas Emmanuel Moynot en complice de jeu (un jeu de mot Toulonnais : c’est une célèbre statue sur le carré du port, qui pointe l’horizon maritime de son doigt et laquelle, vous l’aurez compris, inclus donc ce jeu de mot : Cuverville = Cul vers la ville) pour préciser, il y avait en effet, notre immensément regretté André Igual et mon ami Farid Boudjellal, qui se marraient comme des baleines en réalisant ces pockets ! :) ) de fait, l’avantage de Georges Bielec était qu’il payait comptant toutes les pages que nous lui emmenions. En ces temps de dèches artistiques ça ne faisait pas de mal, pour nous , auteurs ou dessinateurs, à l’aube naissante de la « carrière ». Il n’y avait pas que nous d’ailleurs, Effectivement entre autres, Emmanuel Moynot a fait pas mal de pages, pour ce que nous avions surnommé à l’époque « les biellecqueries » (rires) quand bien même nous nous entendions bien avec l’homme et indubitablement éditeur. Mais pas seulement, des bien connus dans notre médium, ont participé également. Des auteurs un peu « Ã©litistes » si on peut dire ça comme ça… il faut bien se nourrir, surtout dans les débuts difficiles, bien sûr. J’ai d’ailleurs une foule d’anecdotes à propos, et possède une couverture originale offerte par Max (superbe gouache) d’un des « Gueules d’amour ». Aussi, presque tous les fascicules dans lesquels nous apparaissions chez Elvifrance. Georges Bielec était un ami proche de tout un tas de gens, célèbres, aussi dans la bande dessinée, tel un autre grand regretté tragique, Georges Wolinski. Enfin, une petite devinette, derrière le pseudonyme Manoti se cache un fort connu ex éditeur et passionné de BD. Une piste : Sun éditions… @ tout bientôt, autour d’une mousse !

    • Gilles Ratier dit :

      Merci Bernard et José pour vos précisions et anecdotes. Je vais adapter le texte d’Henri Filippini avec les éléments communiqués et si l’ami Emmanuel Moynot nous lit, qu’il n’hésite pas à nous préciser le tenant de sa collaboration (ou pas) à la série « Gueule d’amour » !
      La bise déconfinée et l’amitié
      Gilles

  3. MARTICORENA LOUIS dit :

    Trés bel hommage pour Maxime Roubinet . Bravo Monsieur Filippini pour ce dossier trés riche
    sur la carrière d’un dessinateur méconnu, grand admirateur de Pellos.

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