« Capitan Erik T1 : L’Idole africaine » par Attilio Michelluzzi et Claudio Nizzi

En route pour l’île de Tao Tao : l’un de ces mille petits archipels des mers du Sud perdus dans l’immensité du Pacifique. Un joli coin de paradis où tout homme civilisé aimerait finir ses jours… si d’ignobles crapules ne s’y disputaient pas une statuette africaine. Le romantique marin scandinave Capitan Erik et son équipage se retrouvent mêlés, malgré eux, à une poursuite échevelée, somptueusement mise en images par le grand dessinateur italien Attilio Michelluzzi !

Les éditions Mosquito continuent de nous proposer les œuvres de ce maître transalpin du noir et blanc, connu dans nos contrées pour des séries d’aventures comme « Johnny Focus », « Roso Stenton », « Pétra chérie », « Marcel Labrume » (Alfred de la meilleure BD à Angoulême en 1984), « Bab-el-Mandeb » (Fauve d’Angoulême 2011, catégorie patrimoine)… Sur cet auteur, voir sur Bdzoom.com : notre « Coin du patrimoine », Micheluzzi : hommage à un maître du fumetto, « Air Mail », « Tanganyika », « Titanic », « Bab-el-Mandeb », Marcel Labrume refait des siennes….

Ici, il s’agit d’une série mythique des années soixante-dix qui met en scène une galerie de personnages attachants, confrontés à de multiples péripéties sur les mers : grâce aux éditions Mosquito, elle devrait être, enfin, abordable dans son intégralité et dans une version respectueuse de l’original.

En mai 1976, Micheluzzi va quitter le Corriere dei Ragazzi (où il dessinait les reportages du journaliste Johnny Focus et des récits complets didactiques écrits par Mino Milani réunis sous le titre « Dal nostro inviato nel tempo »), afin de travailler pour un autre magazine également adressé à un jeune public : Il Giornalino. On lui propose de reprendre graphiquement la série « Capitan Erik » (créée par le scénariste Claudio Nizzi, quatre ans plus tôt), dessinée à l’origine par Ruggero Giovannini (puis, dans une moindre mesure, par Gino D’Antonio). Il s’en acquittera jusqu’en 1982, alternant ces pérégrinations maritimes avec les aventures de Pétra chérie dans Il Giornalino ou celles de Simon Flash dans Skorpio (à partir de 1977), puis alimentant diverses séries ou one-shot comme « Parallelo 5 » dans SuperGulp ! et « L’Uomo del Tanganyka » dans la collection Un uomo un’avventura de Bonelli (en 1978), « Il Principe e il povero » d’après Mark Twain (en 1979, dans Il Giornalino), « L’Uomo del Khyber » (toujours pour Un uomo un’avventura), « La Città nascosta » (pour Messaggero dei Ragazzi), « Marcel Labrume » dans Alter Alter (en 1980), « Il Pirata della Regina » dans Manycomics, « Padre Cristoforo », « L’Innominato », « Don Rodrigo » et « Il Presepio tra le macerie » dans Messaggero dei Ragazzi (en 1981) ou encore « Molly Manderling » dans Più (en 1982) : quelle époustouflante production, jamais bâclée sur le plan du dessin !

En France, les récits de « Capitan Erik » ont parallèlement été traduits dans l’un des fascicules bon marché des éditions Aventures et voyages : le petit format Pirates. Sous le nom de « Cap’tain Rik Erik », la série a donc été publiée dans ce pocket, entre mai 1976 et avril 1982, subissant, la plupart du temps, des remontages assez incongrus (1).

            Les Mosquito reprennent chronologiquement les épisodes de cette belle série d’aventures et le premier album en compile les trois premiers : « Agguato sull’isola » (Il Giornalino n° 21/22 du 23 mai 1976), « Rotta su Bora Bora » (n° 24/25 du 13 juin 1976) et « L’Idolo africano » (n° 27/28 du 4 juillet 1976). Ils sont en train de travailler sur les suivants qui paraîtront dans un an : « La Tortuga verde », « Il Sommergibile pirata » et « Il Solitario dell’isola ».

Gilles RATIER

(1) Pour une bibliographie complète de tous les épisodes traduits dans Pirates, voir l’indispensable « Encyclopédie Thomassian des bandes dessinées » chez Fantasmak, dont le tome IV (volume II) est consacré à cet éditeur connu aussi sous l’appellation Mon Journal. 

« Capitan Erik T1 : L’Idole africaine » par Attilio Michelluzzi et Claudio Nizzi

Éditions Mosquito (14 €) — ISBN : 978-2-35283433-5

Galerie

Une réponse à « Capitan Erik T1 : L’Idole africaine » par Attilio Michelluzzi et Claudio Nizzi

  1. PATYDOC dit :

    Bravo à l’éditeur, qui rend justice au beau travail en noir et blanc de Michelluzzi grâce à un papier glacé de luxe.
    En revanche, il y a quelques erreurs de traduction, et bien sûr, toujours l’omission du « ne » dans les négations, et la non inversion du sujet dans les interrogatives … Mais je pense que ces fautes sont contagieuses et ont envahie toute l’édition bd française!
    Quid du mauvais dessin de couverture, qui ne semble pas être de l’auteur ?

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