Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Trois classiques du patrimoine chrétien…
Deux fois par an, les éditions du Triomphe rééditent, dans d’excellentes conditions, les classiques du riche patrimoine de la bande dessinée catholique. Ce semestre, trois histoires de trois auteurs fameux de la presse confessionnelle d’après-guerre sont à l’honneur.
— « Pat’Apouf » par Gervy
Ce « Pat’Apouf au Far West » est le onzième album (60 pages en couleurs, 14,90 €) des aventures du célèbre détective qui a fait les beaux jours du Pélerin (du vingtième siècle, comme on disait à l’époque) pendant des décennies. Outre ce grand épisode titre publié en 1956, nous savourons aussi cinq courtes histoires inédites en albums, publiées dans L’Almanach du Pèlerin de 1954 à 1959. Selon Dominique Petifaux, qui dirige cette impeccable réédition, l’âge d’or du héros se termine avec cet album dont la dernière planche date du 30 septembre 1956 : notre détective faisant alors la connaissance du jeune Jacky, son futur compagnon d’aventures. Gervy (pseudonyme de Yves Desdemaines-Hugon, 1908-1998, voir « Pat’ Apouf détective ») propose des images classiques et vivantes qui fleurent bon les années 1950. Un régal !
— « Lilioute et le chevalier Perce-Brume » par Manon Iessel et Isabelle Gendron
Pionnière à une époque où la bande dessinée était, avant tout, une affaire d’hommes, Manon Iessel (1909-1985), fameuse illustratrice de La Semaine de Suzette, a aussi signé de nombreuses BD. Écrit par Isabelle Gendron (collaboratrice de Lisette, des journaux Fleurus, de Bernadette…), ce récit de chevalerie pour jeunes filles sages a été publié par l’hebdomadaire Bernadette en 1958 et ses pages ont été réunies, la même année, dans un album de la collection Ciné-Color de la Maison de la Bonne Presse (aujourd’hui Bayard éditions). C’est cet album de 60 pages en couleurs qui nous est aujourd’hui proposé pour 14,90 €. Lilioute, une belle jeune fille blonde, et sa servante sarrasine vivent dans un château provençal, jusqu’au jour où un baron félon fait son entrée en scène. Heureusement, Perce-Brume, un preux et beau chevalier, permettra à la belle de retrouver son honneur et un mari. Classique direz-vous ? Certes ! Mais quel plaisir de savourer le temps d’un album la candeur des BD d’antan.
— « Perrac-la-Rapière » par Pierre Brochard et Guy Hempay
Gentilhomme gascon sans argent et fine lame, le baron Courrière de Perrac part chercher fortune à Paris en compagnie de son valet, le truculent Pactole. À l’instar d’un certain d’Artagnan, il devient un redoutable combattant, servant le roi sous le sobriquet de Perrac-la-Rapière. Il s’agit du premier volume (72 pages couleurs, 16,90 €) d’une intégrale qui projette de publier l’ensemble des aventures vécues par ce héros sympathique proposé dans les pages de l’hebdomadaire Formule 1 (successeur de Cœurs vaillants) tout au long des années 1970. Guy Hempay (Jean-Marie Pélaprat, 1927-1995) signe un scénario trépidant, non dénué d’humour, illustré avec réalisme par l’excellent Pierre Brochard (1921-2001, voir « Zéphyr » de Pierre Brochard). Trois albums indispensables pour les vieux nostalgiques (dont je suis), riches en découvertes pour les nouveaux venus quelque peu curieux du riche passé de la bande dessinée.
Henri FILIPPINI
Les ouvrages publiés par les éditions du Triomphe sont principalement vendus par correspondance. Un catalogue envoyé sur demande permet de découvrir leur riche et belle production : 7, rue Bayen, 75 017 Paris (www.editionsdutriomphe.fr).
Ah ! Perrac la Rapière… Il y avait du 3 Mousquetaires, du Robin des bois, du Cyrano… dans ces histoires. C’était à la fois joyeux, cultivé, très fin et très enjoué… (ne sont ce des alexandrins qui parsèment cet extrait ?)
Je me souviens encore d’un running-gag superbe : Telle Angélique Marquise des Anges, les deux héros ont dû suivre un sarrasin pendant toute une histoire à travers la Méditerranée, sarrasin qui citait à tout propos un grand sage. A la fin, ils s’avisent qu’ils ne connaissent pas le nom de leur bienfaiteur : notre homme se présente… du nom de ce grand sage ! (il se citait lui-même, quoi !) Merveilleux ^^ !
bonjour,
j’espere que vous allez faire un artcle sur bob et bobette.
quel ‘est cette integrale 1947 1948 au edition du sablon?
merci de votre réponse.
Bonsoir…
Nous n’avons pas encore d’informations précises sur ce sujet : dès que nous en sauront plus, nous vous tiendrons bien entendu au courant…
Bien cordialement
La rédaction
Manon Iessel Lilioute et le chevalier Perce-Brme
Malheureusement les éditions du Triomphe ont imaginé une nouvelle mise en couleurs pour « Lilioute et le chevalier Perce-Brume ». Le résultat est très décevant. Alors que les teintes originelles de Manon Iessel sont dans une gamme claire, fraiche, joyeuse qui reflète bien la grâce et la poésie de ce texte, la nouvelle mise en couleurs est sombre et triste et peu attrayante et attirante. On ne retrouve pas Manon Iessel.
Anne