Les premières cases de l’oncle Tome : genèse

À l’occasion de la parution du quatorzième volume de l’intégrale « Spirou et Fantasio » contenant leurs aventures parues entre 1984 et 1987, et donc le deuxième réalisé par le duo infernal Tome et Janry (1), nous avons exhumé une interview du scénariste belge Philippe Vandevelde alias Tome, né à Bruxelles le 24 février 1957, que votre serviteur avait réalisée pour le n° 52 de Hop ! publié au deuxième trimestre 1992 : une entrevue qui, pour le moment, n’a pas servi à alimenter les copieux et très intéressants dossiers de présentation — réalisés par le couple Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault – précédant ces indispensables intégrales.

(Note de la rédaction) il nous a semblé important de remettre en lumière cette chronique après le décès de Tome le 5 octobre 2019 à seulement 62 ans.

Décès de Tome : « Le Petit Spirou » une deuxième fois orphelin…

Ses humanités supérieures terminées le futur Tome va suivre d’abord un an de journalisme, un an de publicité (communication graphique), puis un an de dessins animés à l’Institut National Supérieur des Arts Visuels (INSAV). Très vite lassé par ces études qu’il ne termine pas, il s’est néanmoins passionné pour la bande dessinée et en a réalisé quelques-unes en secret, en s’inspirant initialement du style de Jean-Claude Poirier, le dessinateur d’« Horace, cheval de l’Ouest » qui paraissait dans l’hebdomadaire Pif Gadget. Il rencontre alors le jeune érudit Thierry Groensteen, futur exégète du 9e art, qui lui publie ses premières œuvres signées Phil, Philip ou Tom, dans l’attractif fanzine Buck issu de l’austère journal de l’école européenne de Bruxelles. Il illustre quelques rubriques, anime la mascotte du journal, participe à l’un ou l’autre article ou interview et réalise quelques bandes dessinées : « Gérard Menvussa » dans « Et que ça saute ! » (six planches au n° 10 de 1972) ou « Estrel le troubadour » dans « … Ach ! Kamerad » publié dans les n° 11 (quatre planches), I2 (deux planches) et 13 (deux planches), en 1973. Tout en accomplissant, à partir du 1er décembre 1975, son service militaire en tant que candidat officier de réserve, Philippe réussit, afin de se perfectionner, à s’intégrer comme élève libre aux cours du soir de l’École des Arts d’Holuwe-Saint-Lambert (Industrial Design) où il a comme professeur Raymond Reding, puis Guy Brasseur. C’est là qu’il, rencontre Jean Richard Geurts alias Janry et Stéphane De Becker qui signera Staif ou Stuf, et les trois comparses décident alors de travailler ensemble.

Philippe Vandevelde alias Tome.

— Avais-tu une vocation de scénariste dès le début de ta carrière ?

— En général, je ne pense pas qu’il existe de vocation proprement « scénaristique » : on veut seulement faire de la BD. Puis on se rend compte de ses limites ! Quand j’ai commencé, j’étais à la fois dessinateur et scénariste ; puis j’ai rencontré Janry et Stuf qui faisaient la même chose de leur côté. C’est alors que nous avons réalisé des bandes dessinées en collaboration. Nous dessinions à trois sur la même histoire ; mais dès le départ, on m’a chargé d’écrire le scénario.

— Mais pourquoi précisément toi ?

— À l’époque, je faisais mon service militaire [il met en pages et illustre, alors, le journal de l’armée : Voxet on me joignait plus difficilement : écrire le scénario peut se faire plus facilement à distance, par courrier. Et puis chacun travaillait suivant ses capacités et faisait ce qui lui semblait le plus facile : Stéphane coloriait et dessinait les décors, tandis que Janry s’occupait d’une partie des personnages et de l’encrage. Nous animions chacun un ou deux des principaux personnages.

La page de « Pétard Guy » publiée dans l’album « Les Mémoires de Spirou » : on y reconnait Janry caricaturé en petit méchant à lunettes, Stuf en Indien et Tome en grand mal rasé.

— Ces travaux ont-ils été publiés ?

— On peut voir un extrait des huit pages de « Pétard Guy » [alias Guy Brasseur] dans l’album « Les Mémoires de Spirou » (aux éditions Dupuis, en 1989), mais cela devait être publié dans un fanzine qui n’est jamais paru. On a toutefois réussi à revendre cette histoire un peu plus tard et elle a même obtenu un prix du Ministère de la Culture en Belgique. À ce moment-là, ils étaient très branchés BD. Le jury avait estimé que c’était prometteur, alors que nous étions déjà en passe de devenir des professionnels : c’était carrément un gag !

            Entre 1977 et 1982, Tome et Janry assistent Dupa sur « Cubitus », « Niky », « Chlorophylle » et « Achille Talon », puis Turk [voir Turk] et Bob de Groot [voir Bob de Groot] sur « Léonard » et « Robin Dubois ». Ils réalisent de nombreux décors pour ces différentes séries jusqu’au jour où on leur propose de voler de leurs propres ailes en animant des jeux sous forme de bandes dessinées dans le journal Spirou : « John Perill Jeureka » (quarante-huit planches signées dessin JR + PH) du n° 2222 du 13 novembre 1980 au n° 2266 du 17 septembre 1981 et du n° 2270 du 15 octobre 1981 au n° 2272 du 29 octobre 1981. À noter que les dessins du n° 2234 (du 5 février1981) sont signés avec Staif.

— Vous êtes devenus assistants de Dupa juste après ?

« Die Pichelsteiner ».

— Nous suivions des cours chez Guy Brasseur qui a travaillé sur une série qui s’appelait « Scampi » à la fin des années 1960. Il avait l’habitude d’inviter des professionnels du dessin et de la BD pour juger les travaux de fin d’année. Parmi eux, il y avait des proches de Guy : Dino Attanasio [voir « Spaghetti »], François Walthéry [voir « Natacha »], Francis [voir « Marc Lebut et son voisin » par Francis et Maurice Tillieux] et Dupa. Francis a d’abord proposé à Janry de devenir son assistant [il s’occupera notamment d’une série destinée au marché allemand : « Die Pichelsteiner », une famille à l’âge de pierre publiée dans la revue Zack des éditions de Rolf Kauka, en 1976]Dupa, lui, avait déjà un collaborateur qui travaillait au pinceau, ce devait être Walli, mais comme Janry utilisait la plume, il a par la suite proposé un échange.

Janry assiste Dupa sur « Chlorophylle ».

— Et toi, on t’a laissé sur la touche ?

— Non, car Janry devait partir faire son service militaire et il fallait le remplacer auprès de Dupa (3). Comme j’étais son copain, ce fut moi. Quand Janry est revenu du service, nous sommes restés ensemble quelque temps et nous faisions les décors de « Cubitus », de « Niky », mais aussi d’« Achille Talon », car Dupa était l’assistant de Greg et nous refilait ce travail. Mais il faut bien reconnaître que, d’une manière générale, Janry a toujours été plus habile que moi ! En plus, j’ai une faiblesse aux yeux qui va sans doute ne faire que s’empirer :

« Achille Talon » par Greg.

je suis hypermétrope et astigmate et je dois chausser deux paires de lunettes pour avoir la précision du trait. Cette affection m’a fait douter de ma capacité à développer mes talents graphiques. Janry a plus de chance de ce côté-là, lui, il n’est que myope (rires !!!). En revanche, je me sentais de plus en plus à l’aise au scénario.

— Nous avons seulement produit quelques gags pour lui, ainsi que pour Turk et de Groot dont nous étions aussi les assistants. Ils nous encourageaient à fournir quelques idées qu’ils nous achetaient, mais qu’en général ils remaniaient complètement. Je ne me souviens que de quelques gags, comme celui où Léonard invente un minuscule ordinateur qui nécessite toute une pièce pour être alimenté en énergie, ou celui où Cubitus cherche du boulot et devient gardien dans un chenil où tous les chiens le traitent de traître, ou encore cette histoire de haie que Cubitus fait grandir à toute vitesse avec de l’engrais et dans laquelle il découpe une espèce de château fort ! Il y en a eu quelques autres, mais c’était insignifiant par rapport à leur production ; et ces années d’apprentissage restent, pour moi, un excellent souvenir.

— Pourquoi est-ce à Spirou que l’on vous donne une chance de faire votre propre carrière ?

— Le rédacteur en chef de l’époque, Alain De Kuyssche, souhaitait avoir des collaborations extérieures au journal. À l’occasion du vingtième anniversaire de la série « Boule et Bill », il a proposé à toute une série de dessinateurs de réaliser des pages qui s’intercaleraient entre deux dessinées par le créateur de la série, Jean Roba [« Bill a disparu », scénarios d’André-Paul Duchâteau et Alain De Kuyssche, au n° 2173 du 6 décembre 1979]. C’est en allant porter le travail de Dupa que l’on nous a demandé qui nous étions. Nous avions travaillé pendant cinq ans pour Dupa au Lombard et on ne nous avait jamais rien proposé, sans doute pour ne pas froisser le maître. A contrario, la première fois où nous mettions les pieds à Spirou, on nous propose une collaboration. Mais nous étions engagés vis-a-vis de Dupa et nous ne pouvions pas prendre quelque chose de trop contraignant. C’est pourquoi nous avons illustré des jeux que nous avons mélangés à de la bande dessinée afin de récupérer le lecteur de BD qui ne s’intéresse pas aux jeux. En fait, c’était une page de BD supplémentaire que nous dessinions tous les deux et dont j’écrivais en général les scénarios, ce qui n’empêchait pas Janry de proposer ses idées.

La première des quatre planches avec Cubitus de « Bill a disparu », réalisées par Tome et Janry.

— Il a d’ailleurs repris ce système avec les premiers « Passe-moi l’ciel » [appelés alors « Jeux d’enfer »] qu’il a écrit pour Stéphane De Becker, alias Stuf, dans Spirou, à partir du n° 2622 du 13 juillet 1988.

— Avec Stéphane, ils se sont offert une récréation, car contrairement à moi, Janry avait gardé un bon souvenir de cette époque. Le principe en était d’ailleurs amélioré et c’est devenu aujourd’hui une véritable bande dessinée à laquelle j’ai contribué pour un ou deux gags [entre autres au n° 2786 du 4 septembre 1991, pour la planche du gag n° 69] !

Puis, à partir du n° 2253 du 18 juin 1981, Tome et Janry relèvent le défi de reprendre les aventures de Spirou et Fantasio et réussissent à s’imposer comme les auteurs officiels de la reprise du célèbre groom. À partir de l’épisode « Le Réveil du Z » [prépublié dans Spirou de décembre 1985 à mai 1986], Tome abandonne le dessin et Stuf alias Staif, revenu de sa période réaliste influencé par ses études à Saint-Luc, assure les couleurs ; lesquelles étaient réalisées, précédemment, par le studio Léonardo.

— Mais pourquoi est-ce à vous que l’on propose de reprendre la série « Spirou et Fantasio » ?

— Cela a commencé bizarrement : nous ne savions pas que Jean-Claude Fournier [voir Jean-Claude Fournier (1ère partie) et Jean-Claude Fournier (2ème partie)] devait arrêter ; nous avions juste entendu dire que la rédaction cherchait des scénarios pour la série. Un concours avait été lancé et De Kuyssche m’avait proposé de m’y essayer. Je lui avais répondu que je voulais bien faire des essais, mais que je ne faisais pas de scénarios si Janry ne les dessinait pas. Il a relevé le gant ! Nous ne cherchions pas à reprendre la série, c’était seulement un moyen de prouver que nous étions capables de faire autre chose que des jeux. Nous avons réalisé une petite histoire qui s’appelait « La Voix sans maître » et nous nous sommes aperçus que les demandes en scénarios étaient destinées à un dessinateur nommé Nic Broca qui ne faisait pas l’unanimité au sein de l’équipe dirigeante d’alors. Les pages de Broca [scénarisées par Alain De Kuyssche, lui-même, à la demande du directeur du concept José Dutillieu et de Charles Dupuis] sont parues et cela nous a découragés. Or, six à huit semaines plus tard, De Kuyssche [qui avait pourtant, par ailleurs, aussi sollicité Stéphane Colman sur « Spirou »] nous a annoncé qu’il allait publier notre histoire et nous a demandé une couverture. Nous ne comprenions plus rien, Fournier n’était pas encore en dehors de la maison, Broca (avec Raoul Cauvin au scénario) était toujours là, nous avions entendu dire qu’un certain Yves Chaland devait également donner sa version et pourtant on nous demandait une couverture !

— On a aussi continué à vous commander régulièrement des petites histoires, non ?

— On nous a même commandé une histoire plus importante de trente planches, « Virus », mais la situation prenait une tournure malsaine (2) ! Nous ne savions plus très bien si on nous avait engagés pour faire du « Spirou » ou pour se servir de nous afin d’éjecter d’autres gens. Il y a même eu un référendum auprès de lecteurs pour savoir qui ils préféraient ! À ce rythme-là, nous allions nous disputer avec le monde entier… J’ai tenu a prévenir Charles Dupuis par courrier que je préférais rester en dehors de tout ça, à moins que les choses se dessinent clairement et qu’on ne confie qu’a nous les aventures de Spirou ; ce qui était fort peu probable, car nous étions sans doute les plus jeunes de la bande. Et, fait inattendu, Charles Dupuis nous a signé un contrat et j’ai rallongé « Virus » pour en faire quarante-quatre planches [prépubliées entre juin et octobre 1982]. C’est pour ça qu’il y a un petit flottement au milieu de l’album : ce sont les quatorze planches qui manquaient. Je n’avais pas assez d’expérience du scénario pour me rendre compte qu’il n’y aurait pas assez de matière pour rallonger la sauce !!!

— Est-ce qu’on ne vous mettait pas, aussi, dans le même sac que les provocateurs Yann et Conrad ?

— C’est surtout par la suite que l’on nous a comparés, car eux aussi travaillaient en couple. Conrad avait d’énormes difficultés avec José Dutillieux, responsable de la censure et du paiement des planches ! Nous avions aussi des problèmes avec ce type-là : il diminuait le prix de mes planches, etc. C’était lui qui avait amené Nic Broca dans le circuit : ils travaillaient ensemble chez Belvision [studios d’animation belges qui avaient été créés par le patron des éditions du Lombard, Raymond Leblanc] Yann et Conrad passaient pour des Marseillais qui venaient donner des leçons aux Belges trop tranquilles ! Pour n’importe quel Belge moyen, leurs propos étaient assez énervants ; ils ont mis la révolution chez Spirou ! Ils tapaient sur tout le monde, sauf sur nous et quelques copains, et nous nous sommes rendu compte qu’ils nous aimaient bien. Yann m’a même proposé un échange : ils feraient les jeux et nous l’animation. Nous avons donc dessiné les hauts de page à leur place dans un numéro et, la semaine qui a suivi, ils ont fait des jeux dans leur animation.

À l’instar de Yann et Conrad, Tome et Janry sont donc un peu les enfants terribles du beau journal de Spirou : ils assurent, d’ailleurs, outre la semaine d’animation à la place de leurs confrères, quelques histoires courtes ou illustrations du même tonneau : comme « Les Hauts de pages » (onze strips signés Janry + Tome, au n° 2258 du 23 juillet 1981) et « Histoire plus ou moins vraie de l’oncle Paul : L’effroyable histoire plus ou moins vraie de Landru et sa cuisinière sanglante » (quatre pages dessinées et scénarisées par Tome & Janry, au n° 2324 du 28 octobre 1982).

— As-tu fait tous les scénarios de « Spirou et Fantasio » depuis le début ?

— Oui, mais Janry intervenait comme tous les dessinateurs devraient intervenir ! Je n’écris pas complètement mon histoire et il m’arrive même de ne pas avoir écrit la fin alors que le dessinateur a déjà commencé à travailler dessus. Ceci est dû aux délais extrêmement courts, et puis, en fait, j’apprends encore mon métier. Janry est un bon gagman et nous sommes tellement proches que je m’inspire de son dessin pour faire des gags graphiques. Par exemple, dans « Spirou à Moscou », c’est lui qui a eu l’idée de l’enlèvement du cercueil de Lénine. C’est la preuve qu’il intervient de manière efficace dans mes scénarios. Le seul problème, c’est qu’il a une opinion déplorable des scénaristes en général (rires) ! Il est terriblement exigeant et c’est d’ailleurs très valorisant de travailler avec lui.

En haut, le scénario de Tome pour un épisode de« Spirou », en bas sa mise en cases par Janry.

— Techniquement, ton travail se présente comment ? Tu le dessines ?

— Cela dépend du destinataire ! Pour Philippe Berthet, c’était principalement des textes dactylographiés avec une proposition de mise en images dessinée, qu’il gardait ou pas selon les cas, ainsi que quelques éléments de documentation et une bonne conversation orale. Par exemple, une poursuite de voitures peut se mettre en image de façons très différentes : libre au dessinateur de l’interpréter. Mais si des éléments très précis interviennent, il est quasiment obligatoire de fournir un début de mise en scène, sans quoi le dessinateur s’y perd. Pour cette collaboration, une moitié des pages environ a été fournie sous forme de mise en scène dessinée. En revanche, pour « Spirou », « Le Petit Spirou », etc., ce sont des pages dessinées au brouillon façon Yann ou Cauvin, avec quand même un petit rituel : j’utilise trois couleurs, le vert pour les dialogues, le rouge pour la description de la case dans le cas où le dessin ne suffit pas, et le noir pour les dessins. Plus une page de scénario s’enrichit de commentaires, plus elle est précise et plus elle devient un fouillis invraisemblable. Cette technique permet d’avoir une première lecture visuelle avec éventuellement un regard sur les dialogues et une seconde pour préciser la pensée. J’utilise ce procédé depuis toujours, mais je n’y ai pas recours systématiquement ; c’est le cas quand je travaille dans un atelier où le dessinateur est à trois mètres de moi !

— Tu as laissé tomber le dessin uniquement à cause de tes problèmes aux yeux ?

— Non, la collaboration avec quelqu’un qui a beaucoup plus de facilité à dessiner que vous est difficilement supportable quand on a envie d’atteindre un certain niveau. Je ne pouvais pas courir plusieurs lièvres à la fois avec les mêmes chances de succès et il aurait fallu que je fasse des efforts incroyables pour arriver au niveau de Janry. En contrepartie, il semblait déjà, à l’époque, y avoir une pénurie de scénaristes. De plus, les meilleurs fournissent très peu de bons scénarios, car ils sont obligés de se multiplier. Comme il y avait des places disponibles et que j’avais quelques idées, ceci m’a permis de travailler sur « Spirou » sans avoir de trop gros problèmes de subsistance, car la série est célèbre. Cela m’a également permis de sélectionner les gens avec qui j’avais envie de travailler : d’ailleurs pendant plusieurs années, je n’ai collaboré qu’avec Janry. Puis il y a eu Luc Warnant, Bruno Gazzotti, Philippe Berthet, Christian Darasse, etc. (4), et même des débuts de collaborations qui ne se sont jamais concrétisées. Ce fut le cas avec Gérard Goffaux pour une série qui devait s’appeler « Taxi » et qui est restée lettre morte, car nous n’avons pas trouvé d’éditeur pour s’y intéresser. J’ai aussi écrit quelques pages pour Stéphane de Becker qui n’ont jamais été publiées…

Études pour la couverture de l'album« L'Horloger de la comète ».

C’est donc à partir de cette époque que Tome commence à faire quelques infidélités à Janry avec des petites histoires illustrées par ces autres complices et publiées dans le journal Spirou

Gilles RATIER

(1) Le tome 14 de l’intégrale « Spirou & Fantasio » contient les aventures suivantes : « La Tirelire est là ! », « L’Incroyable Burp », « L’Horloger de la comète », « Le Réveil du Z » et
« Spirou et Fantasio à New York ». S’y ajoute, entre autres, la couverture avec une demi-planche du Spirou n° 2584 (20 octobre 1987) et bien d’autres documents rares ou inédits qui illustrent le passionnant dossier de présentation.

(2) Pour connaître la bibliographie précise des aventures de Spirou et Fantasio réalisées entre 1980 et 1998, voir http://bdoubliees.com/journalspirou/series6/spirou.htm.

L'atelier de Tome (assis), Janry (à sa droite) et Stuf (le chevelu et barbu encore à sa droite).

(3) Janry a, par exemple, réalisé la quasi-totalité des planches de l’aventure de Chlorophylle « Faits divers » dans Tintin (dessins de Dupa et scénario de Bob de Groot), en 1980, et un court épisode de « Clifton » en quatre planchettes publiées dans Tintin Sélection : « Il y a des jours hélas où tout va bien ! », dessins de Turk et scénario de Bob de Groot, en 1982.

(4) Il s’agit de : « P’tit Beurre » (sept planches dessinées par Luc Warnant et scénarisées avec Janry, au n° 2432 du 22 novembre 1984), « Freddy les doigts de fée » (une planche dessinée par Luc Warnant signée Lebrac, au n° 256O du 5 mai 1987), « Oncle Paul » (trois planches dessinées par Staif et scénarisées avec Janry, au n° 2579 du 15 septembre 1987),  « C’était le bon temps » (quatre planches dessinées par André Geerts, au n° 2579 du 15 septembre 1987), « Sommaire » (une planche dessinée par Staif au n° 2635 du 12 octobre 1988), « Nos héros à Hollywood : les risques du métier » (une planche dessinée par Staif au n° 2635 du 12 octobre 1988) et « Sommaire » (une planche dessinée par Bruno Gazzotti, au n° 2671 du 21 juin 1989).

Lire la suite : Les premières cases de l’oncle Tome : suite et fin

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8 réponses à Les premières cases de l’oncle Tome : genèse

  1. Renaud045 dit :

    Ca c’est du dossier, comme d’habitude !!
    Merci

  2. Pissavy-Yvernault Bertrand dit :

    Et c’est Bruno Gazzotti (Soda, Seuls), tout jeune alors, qu’on voit à droite sur la photo…

  3. Philippe Tomblaine dit :

    Gazzotti venait juste d’être embauché et avait 18 ans sur cette photo : pas aisé à reconnaître il est vrai…

  4. François Pincemi dit :

    Etonnant, le dernier album de l’ancien partenaire Janry (encore! arf arf), avec un poussin dans une basse-cour!

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