Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« L’Esprit de Will Eisner » passe l’été à Cherbourg…
Wiil Eisner clôture la trilogie américaine de la « Biennale du 9e art à Cherbourg ». Commencé en 2017 au sein du musée Thomas-Henry fraîchement rénové, ce focus sur trois des plus grands auteurs majeurs de la bande dessinée américaine a permis, à un public très large, d’apprécier des planches originales de comics dans un cadre exceptionnel. Petit tour d’horizon de cette exposition qui prend ses quartiers d’été, chaque année impaire, dans cette ville du bout de la France.
Après avoir exposé Winsor McCay, génie créatif du début du siècle dernier et Jack Kirby le créateur des super héros modernes, c’est maintenant au tour de Will Eisner, qui se situe chronologiquement entre les deux géants sus-cités, de s’exposer dans le prestigieux musée Thomas-Henry de Cherbourg.
Will Eisner, c’est bien évidemment le dessinateur qui a popularisé le graphic novel et a donc ouvert la bande dessinée à un public plus adulte, mais c’est aussi le créateur du Spirit : son héros, justicier masqué emblématique, et qui est largement mis à l’honneur dans cette exposition. Tout d’abord, l’affiche du festival reprend l’une des splash pages représentative du travail d’Eisner où le nom du Spirit se dessine avec des lettres de papier rouge vif, prêtes à disparaître dans les égouts new-yorkais. Ensuite, dans la première salle, ce sont 22 planches originales du « Spirit » en noir et blanc, dont des histoires complètes de sept pages et deux fascicules de l’époque qui éblouissent l’amateur d’art.
La seconde salle est plus hétéroclite en exposant des dessins originaux en couleurs de Will Eisner, des comics anglophones, des sérigraphies et des originaux de Denis Kitchen : le dessinateur underground ami et surtout éditeur d’Eisner depuis plus de 50 ans.
Puis, le public traverse une série d’agrandissements de cases mémorables du « Spirit ». De quoi souffler un peu avant de pénétrer dans la rotonde où, sur la thématique de l’esthétisme du noir et blanc, sont, entre autres, exposés des originaux de « Sin City » : le chef-d’œuvre de Frank Miller. Les fans de comics ont clairement une raison supplémentaire de ne pas manquer cette exposition.
Ce parcours se conclut par l’avènement du graphic novel. Les premières éditions de cette période du renouveau et de la reconnaissance par un public adulte d’Eisner sont présentées dans trois belles vitrines. Au mur, de nombreux originaux, dont la mythique page d’introduction de « A Contract With God », ainsi que des pages en noir et blanc comme en couleurs sont ici mises en valeur.
Cette exposition exceptionnelle est ouverte au public jusqu’au 29 août 2021. À noter que la mairie, afin d’aider à relancer l’activité des musées de la ville de Cherbourg-en-Cotentin, a voté la gratuité de ceux-ci durant tout le mois de juin. L’exposition Will Eisner en faisant partie, vous auriez tort de vous priver de la visiter.
À noter, pour ceux qui veulent emporter un peu du magnifique travail d’Eisner chez eux, un catalogue d’expo très grand format (30 x 45 cm), reprenant plus d’une quarantaine de planches et illustrations est disponible à l’entrée du musée Thomas-Henry pour la modique somme de 29 €. Prévoyez une grande étagère pour lui faire une place de choix.
Gwenaël JACQUET
Exposition « L’Esprit de Will Eisner » du 28 mai au 29 août 2021
Musée Thomas-Henry, Esplanade de la Laïcité à Cherbourg-en-Cotentin.
Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h.
Le samedi et le dimanche de 13 h à 18 h.
Plein tarif : 5 €.
Tarif réduit : 3 €.
Gratuit jusqu’au 30 juin 2021.
Je vous écris simplement pour vous signaler l’orthographe correcte de Frank Miller. De même, la planche de Mission the Moon a été dessiné dans ce cas par Wally Wood. L’histoire de cette aventure est assez fascinante et signale la fin du Spirit.
Merci pour votre sagacité. L’article a clairement été mis en ligne un peu trop rapidement. La saga « Outer Space » marque en effet le début de la fin des aventures du Spirit. Épopée en dix chapitres, cette splash page illustrant le second. À partir du quatrième chapitre, il fut demandé à Will Eisner de reprendre la série en main. Au chapitre 5, confiant à Wood les scènes dans l’espace, il se concentre sur les scènes terrestres. Puis, ce fut le début de fin avec une pagination réduite à 4 feuillets et non plus 7. Pour finalement disparaître quelques semaines plus tard de tous les journaux dans lesquels le « Spirit » était syndiqué.