Quand Dylan Dog se heurte à d’inquiétants enfants, le temps d’une terrifiante « Berceuse macabre »…

Les éditions Mosquito continuent à nous proposer les meilleurs épisodes de la mythique série italienne « Dylan Dog », dans une présentation en grand format, avec un papier de bonne qualité et une couverture cartonnée, qui privilégie la mise en avant du talent des dessinateurs : en l’occurrence, ici, le maître absolu de l’utilisation du noir et des ombres qu’est Corrado Roi… même si l’apport du scénario dû à l’écrivaine Barbara Baraldi (1) est loin d’être négligeable sur cet épisode qui renoue avec l’âge d’or de cette célèbre bande dessinée transalpine, lorsque ses aventures étaient signées par Tiziano Sclavi. (2)

Cette traduction fidèle — par Michel Jans, le responsable de Mosquito — d’un récent mensuel de ce fumetti édité chez Bonelli (le n° 367 du 29 mars 2017, titré « La Ninna Nanna dell’ultima notte », sous couverture efficace de Gigi Cavenago), est donc d’un format plus grand que l’original : ce qui, d’ailleurs, met bien lumière, en effet, les dessins sombres du talentueux Corrado Roi. Ce dernier est l’un des piliers de la série, puisqu’il n’a pas moins de 50 opus avec ce personnage de détective de l’étrange à son actif, depuis 1987, dont très peu ont été adaptés dans la langue de Molière. Toutefois, grâce à Mosquito, on a pu récemment admirer l’une de ses étonnantes œuvres publiées en trois gros volumes : « Ut ». (3)

Domitilla Foster, une jolie psychologue pour enfants, demande l’aide de notre investigateur pour retrouver le petit Sam, lequel a disparu après que sa mère ait été retrouvée morte à la suite d’un étrange accident. Où est passé le gamin ? Qu’est-ce que son père a à voir avec tout ça ? Qui sont les menaçants mouflets qui, cette nuit-là, sont entrés dans la maison plongée dans les ténèbres ? Et qui est cet étrange marionnettiste qui réussit à charmer les plus petits en leur racontant de drôles d’histoires ?Cette excellente histoire d’horreur, écrite dans un style très suggestif, nous donne une bonne occasion de réfléchir à la façon dont nous observons la réalité, sans accorder trop d’attention aux détails et sans nous poser les bonnes questions. Ici, les clichés et les stéréotypes habituels laissent très souvent la place à de subtiles suggestions pour le moins novatrices… Une ambiance fort inquiétante qui est fort bien enluminée par les fabuleux dessins de Corrado Roi, lesquels réussissent, à chaque page, à rendre n’importe quelle situation magique et mystérieuse.

 Gilles RATIER

 

Couverture de la version originale du n° 367 de Dylan Dog, dessinée par Gigi Cavenago.

(1)    Née le 17 février 1975 à Mirandola, dans la province de Modène, l’écrivaine italienne Barbara Baraldi a publié son premier ouvrage, « La Ragazza dalle ali di serpente », en 2007, sous le nom de plume Luna Lanzoni. Primée plusieurs fois en tant qu’auteure de romans noirs ou de nouvelles (« La Collezionista di sogni infranti » en 2007, « La Bambola dagli occhi di cristallo » et « Il Giardino dei bambini perduti » en 2008, « La Casa di Amelia » en 2009, « Bambole pericolose », « Lullaby, la ninna nanna della morte » et « Fiori neri » en 2010, « Aurora nel buio » en 2017, « Dark Observer » en 2018…), elle s’essaie aussi à la fantasy urbaine et à la littérature pour adolescents avec la trilogie « Scarlett » (2010-2015), « Un sogno lungo un’estate » (2012) ou la saga « Striges » (2013-2014)…

Dylan Dog n° 4 : le premier opus dessiné par Corrado Roi (scénario de Tiziano Sclavi), en 1987.

C’est en 2012, qu’elle fait ses débuts en tant que scénariste pour « Dylan Dog », chez Bonelli, et elle a aujourd’hui sept épisodes à son actif, dessinés par Paolo Mottura, Nicola Mari, Nives Manara, Corrado Roi, Emiliano Tanzillo, Luigi Piccatto, Giulia Massaglia et Matteo Santaniello.

Une couverture de Dylan Dog par Corrado Roi.

En 2014, elle travaille aussi avec la Walt Disney Company, en tant que cocréatrice (avec Paola Barbato) de l’adaptation de « Real Life » en BD. Elle scénarise également, entre 2016 et 2017, la minisérie de bandes dessinées « Torture » aux éditions Inkiostro.

 (2)    Sur Tiziano Sclavi et « Dylan Dog », voir nos récentes chroniques sur BDzoom.com : Dessinateurs de « Dylan Dog » : Stano, Trigo et tutti quanti…, Le scénariste de « Dylan Dog » : Tiziano Sclavi, Dylan et les autres…, « Dylan Dog : Statue vivante » par Nicola Mari et Bruno Enna, Le beau printemps de Sergio Bonelli Editore, Bonelli prend des couleurs…, Des nouvelles des éditions italiennes Bonelli…, Des nouvelles de Sergio Bonelli Editore…, Sergio Bonelli Editore : quatre mois et 10 000 pages de création (2e partie) ou L’actualité de Sergio Bonelli Editore, partie 2 : « Dylan Dog »….

(3)    Voir « Ut » : pour découvrir le travail de Corrado Roi….

« Berceuse macabre » par Corrado Roi et Barbara Baraldi

Éditions Mosquito (15 €) — ISBN : 978-2-35283-517-2

Galerie

Une réponse à Quand Dylan Dog se heurte à d’inquiétants enfants, le temps d’une terrifiante « Berceuse macabre »…

  1. loulou dit :

    J’accroche moyen aux dessins, mais bon, je vais l’acheter, la Bd italienne se fait beaucoup trop rare chez nos libraires…
    Dommage que le format soit grand et que les sorties soient si espacées

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