Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
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Avec « Trésor de génie » qui vient d’être publié par les éditions Le Lombard, on totalise désormais 40 albums (et plus de 1800 pages de gags) du célèbre « Léonard » dessiné avec talent et efficacité par Turk et scénarisé par l’ineffable, et tout aussi talentueux, Bob de Groot, dont la constante dans le Génie n’est plus à prouver !
Et cela fait exactement 35 ans que cette série, qui a maintenant les honneurs du petit écran (grâce aux 78 capsules d’animation dont la diffusion a, d’ores et déjà, débuté sur Canal J) et qui a suscité une superbe exposition en 3D au dernier festival d’Angoulême (« Y a-t-il un Génie pour sauver la planète ? »), est apparue dans le bimestriel Achille Talon Magazine animé par Greg. L’inventif « Léonard » y était même la seule série à ne pas tourner autour du petit monde d’« Achille Talon » et à ne pas être scénarisée ou surveillée de très près par maître Greg.
On retrouvera très vite ces pages de gags aux Pays-Bas (dans l’hebdomadaire Eppo), puis en France dans Pif-Gadget (de 1979 à 1993), dans Circus (en 1987), dans Infos Junior (en 1993) ou dans P’tit Loup. Voici donc l’occasion d’en savoir un peu plus sur le sympathique Robert (dit « Bob ») de Groot, né à Bruxelles le 26 octobre 1941 d’une mère auvergnate et d’un père hollandais employé d’ambassade, dont il a conservé la nationalité néerlandaise, bien que vivant dans la banlieue de Bruxelles…
Après avoir suivi des études tout à fait classiques, le futur auteur de « Léonard » et de « Robin Dubois » se dirige, dès 1957, vers une école artistique (l’institut Saint-Luc de Bruxelles) où il ne restera que trois ans. Afin de gagner un peu d’argent, notre dessinateur en herbe dégote un petit job, par l’intermédiaire de sa sœur qui travaille pour une société de communication ayant dans sa clientèle les éditions Dupuis : organisateur des jeux de plage du journal Spirou. L’année suivante, le responsable du marketing l’embauchera au studio de dessins des éditions Dupuis… Pourtant, ce sera surtout grâce à sa rencontre avec Maurice Tillieux (voir les différents « Coins du patrimoine » que nous lui avons déjà consacrés :
bdzoom/3900, bdzoom/3191, bdzoom/3479 et bdzoom/751), en 1963, qu’il va être entraîné dans le monde fascinant de la bande dessinée…
C’est donc en travaillant avec l’inoubliable créateur de « Gil Jourdan », particulièrement sur la reprise de ses « Félix » (quelques fois rebaptisé « Ange Signe », voir bdzoom/3760) pour les revues IMA, L’intrépide, Récréation et Samedi-Jeunesse, entre 1962 et 1966, que Bob de Groot commence vraiment sa carrière. Pour ces périodiques, il remonte ou redessine, en alternance avec Jean-Marie Brouyère et Jean-Pol, certains épisodes déjà parus dans les Héroïc-Albums. Et c’est ainsi que « L’Objet », par exemple, est devenu « L’Objet en plastique »… Mais que représente donc, pour Bob de Groot, cet immense auteur avec lequel il a eu la chance de faire ses premières armes : « Il reste mon maître à penser. Á mon avis, il n’a jamais été assez reconnu : que ça soit au niveau de son talent ou de sa gentillesse ! J’ai écrit pour lui un gag de « César » et comme il le trouvait bon, il m’a dit : « je le prends, combien te dois-je ? » ; alors qu’il ne m’était même pas venu à l’idée de lui demander de l’argent. Il avait déjà la bonté de m’accepter un scénario, cela aurait été grossier ! ». Et l’apprenti scénariste de l’époque a-t-il signé ce gag ? « Non, cela ne se faisait pas ; nous le savions et cela suffisait. L’important, c’est que nous nous amusions bien ensemble ! »(1).
Comme dessinateur, Bob de Groot travaille aussi sur de nombreux strips et pages pour les suppléments hebdomadaires des quotidiens belges Le Peuple et Het Laatste Nieuws (Les Dernières Nouvelles, en français) où il crée les personnages de « Roro », en 1963, et de « Jonas », l’année suivante. Parallèlement, c’est par le biais des « mini-récits » qu’il entre à Spirou, en 1962, alternant dessins et scénarios pour Hubuc (« Le Baron de Coursensac » en 1964 et 1965), pour Louis Salvérius alias Salvé et Serge Gennaux ou pour celui qui allait devenir son complice favori : un certain Philippe Liégeois qui signait déjà Turk.
Sympathisant immédiatement, ils créeront ensemble le personnage d’« Archimède » (un précurseur de « Léonard » ?), le temps de trois « mini-récits » en 1968, alors qu’ils avaient déjà intégré le studio de Greg constitué, principalement, pour assurer la production intensive des histoires à suivre ou complètes des « As », de 1965 à 1973. Greg se contentait alors souvent de donner des bouts de scénarios mis en forme par Vicq ou Bob de Groot et dessinés par Turk, Bob de Groot, Dany, Dupa, Hachel ou Jean-Marie Brouyère.
Et depuis tout ce temps, la collaboration et l’amitié entre Turk et Bob se poursuit encore et toujours, car ils ne se prennent pas trop la tête (de Turk, bien entendu !) : « Ma vraie rencontre avec Bob a eu lieu au sein du studio de dessins des éditions Dupuis dirigé par Maurice Rosy, lorsque je suis revenu du service militaire. Je m’étais rendu compte que j’étais plus doué pour le dessin que pour le scénario et j’ai demandé à tout le monde de me faire rencontrer un scénariste. Quelqu’un du studio, le dessinateur publicitaire Raymond Godard, a fini par me dire d’aller voir Bob ! Il était un peu plus âgé que moi mais je le connaissais un peu… Ceci dit, pour moi, ce n’était pas vraiment un scénariste puisqu’il dessinait lui-même ses bandes dessinées. En fait, nous nous sommes aperçus, très vite, que nous avions beaucoup de points communs et que nous avions le même sens de l’humour. Nous avons commencé à travailler ensemble, plus pour le plaisir que par nécessité, en se donnant des coups de mains pour finir nos planches ; et, de fil en aiguille, nous en sommes arrivés à fêter nos quarante ans de « vie » commune ! ».(2)
Entre-temps, dès 1966, Bob de Groot entre au journal Pilote. Il y illustre quelques récits complets en œuvrant surtout avec Roger Copuse, alias Hubuc, un autre scénariste et dessinateur injustement oublié : « Hubuc est quelqu’un que je regrette vraiment… Nous avons travaillé et surtout beaucoup rigolé ensemble. Je lui trouvais des idées pour des scénarios qui, à l’époque, étaient payés 400 francs belges. J’étais très content de travailler avec lui. D’ailleurs, je n’ai jamais pu faire d’enfants avec quelqu’un que je n’aimais pas !!! Je lui ai fait aussi les décors de sa série « L’Aéromédon populaire » qu’il illustrait pour Fred. Hubuc m’avait pistonné auprès de René Goscinny pour que celui-ci me confie des scénarios à illustrer pour le journal Pilote. C’est comme cela que j’ai dessiné sur scénarii de Jean-Marc Reiser, Fred, etc. Il faut dire que les scénarios étaient déposés à la rédaction qui les ventilait un peu au petit bonheur la chance… ».
Pourtant, s’armant de culot, c’est Bob qui demande à Fred de faire vivre l’une de ses idées : « L’Agent caméléon 4X8=32 », un espion qui se transforme en tout et n’importe quoi et qui vécut, de 1968 à 1969, dans Pilote. Comme il recevait souvent les scénarios à la dernière minute, Bob demande très vite à Turk de dessiner cette série avec lui : ce dernier assurant les esquisses au crayon tandis qu’il les mettait à l’encre… Au bout du compte, quinze désopilants épisodes de six pages (dont trois publiés dans le Super Pocket Pilote, au format de poche), qu’il serait bon de faire redécouvrir, aujourd’hui, aux nouvelles générations !
Mais qu’est-ce qui a donc poussé notre dessinateur à se tourner définitivement vers le scénario ? « Je travaillais pour les suppléments du mercredi des quotidiens belges, j’ai dû faire entre 400 et 600 planches comme auteur complet. Je préparais mon scénario avant la mise en dessin et je m’y investissais tellement que j’avais l’impression de recommencer le même travail : c’est un peu ce qui m’a fait me diriger vers le scénario. L’autre raison c’est qu’à l’époque, quand je regardais autour de moi, je ne voyais que des grosses pointures : Peyo, Franquin, Morris, Tillieux, Roba… Alors je me suis dit que si je n’arrivais pas à être aussi bon qu’eux avec mon propre style, ce n’était pas la peine de continuer. De toute façon, je suis très heureux dans ma peau de scénariste ; et puis, j’ai une rage d’écrire qui augmente d’année en année… Je me lève tôt, mon réveil sonne à cinq heures vingt pour que j’aie le temps de faire surface pour les infos, et à partir de sept heures, je suis en train d’écrire mes scénarios dans un relais d’autoroute où on me connaît et où on me laisse travailler tranquillement. »
Un peu avant, mais toujours en 1966, Bob de Groot intègre l’hebdomadaire Tintin, le temps de deux petites histoires de deux ou trois planches chacune parues aux n°36 et 39 (de l’édition belge). Ce n’est qu’en 1969 qu’il récidive, mais cette fois-ci avec son complice Turk, en créant le fameux « Robin Dubois » (gags anachroniques que l’on retrouvera ensuite dans Pif-Gadget en 1985, dans Fripounet en 1987 lors de l’association éphémère de cet hebdomadaire des éditions Fleurus avec Le Lombard et Dargaud, puis dans Hello Bédé en 1989) : un personnage qui est désormais dessiné, depuis 2007, par Miguel Diaz et Ludowick Borecki pour des albums directement publiés par Le Lombard. Et en 2010, cet éditeur va sortir un best-of de « Robin Dubois » chaque trimestre : il y aura donc, cette année, quatre recueils de cette série.
Parallèlement à ses premiers « Robin Dubois », notre ami Bob de Groot sera le responsable, dans la nouvelle formule du Soir Jeunesse dirigée par le dessinateur Henri Desclez, des gags de « Buzz & Toby » dessinés par Turk (en 1971) et d’une adaptation d’« Alice au pays des merveilles » (en 1972), ceci en tant que membre du studio Greg : « Greg nous a beaucoup appris… Quand j’ai voulu faire le scénariste – c’est comme si je disais : j’ai voulu faire le malin ! -, il a repris, pendant un an et demi, chacune des pages de « Robin Dubois » pour les corriger avant que je puisse les confier à Turk. Je rentrais chez moi en râlant et en me demandant comment j’avais pu, une fois de plus, laisser passer des erreurs aussi criantes. Et puis, petit à petit, il ne m’a plus rien dit : j’ai supposé, alors, que j’avais assimilé l’essentiel du métier… »(3) Á noter que dans l’hebdomadaire Chez Nous-Junior, notre scénariste a aussi écrit, de 1972 à 1976, quelques amusants « Club des Peurs-de-rien » pour Tibet (lequel était alors aidé par Turk pour les décors), ainsi que les gags de « Valentin », toujours dessinés par Turk !
En 1970, ils assument aussi la partie graphique des enquêtes du colonel « Clifton » écrites par Greg, lequel leur laisse rapidement la place. C’est vraiment à partir de ce moment précis que, pour l’hebdomadaire des jeunes de 7 à 77 ans, Bob de Groot, qui accumulait déjà les succès scénaristiques, abandonne progressivement le dessin pour se consacrer exclusivement au scénario : il reprend « Chlorophylle » avec Hubuc (en 1970 pour un récit complet paru dans Tintin Sélection), puis pour Dupa en 1976 et pour Walli en 1983, ainsi que « Modeste et Pompon » pour Bernard Dupont (de 1977 à 1983), écrit divers récits complets humoristiques pour Turk, Guy Bara (« Éphémère et Radubol » en 1971, dans le pocket Tintin Sélection), Géri, Walli (« L’?uf » en 1977) et Bernard Dupont (« Touky le toucan » en 1978) et même Dany (un court épisode d’« Olivier Rameau » en 1980), Derib (hommage à « Buddy Longway » en 1982) ou Tibet, tout en poursuivant « Clifton » avec Bédu (de 1984 à 1990) puis avec Michel Rodrigue (de 2003 à 2008).
Cela dit, Bob de Groot continue de présenter ses histoires sous forme d’une véritable bande dessinée : une sorte de story-board très complet… « Oui, c’est mon petit plaisir et cela facilite le travail des autres : tout y est, mise en pages, dialogues… Quelquefois, je rajoute une description par écrit avec une couleur différente, mais c’est plus pour moi que pour le dessinateur. D’ailleurs, il y a encore quelques années, quand je lui faxais le scénario, cela devenait noir… Ensuite je garde mes scénarios dans un classeur afin de pouvoir les enlever et les remettre comme je le veux. »
En 1975, « Léonard » fait donc sa première apparition dans Achille Talon Magazine ! Cependant, outre le fait de se consacrer à ses séries vedettes, il faut aussi savoir que Bob de Groot participa (en 1981, 1998 et 2001) à l’écriture de trois épisodes du « Lucky Luke » de Morris publiés respectivement chez Dargaud, Lucky Productions et Lucky Comics : le premier fut même d’abord présenté dans la nouvelle formule de Télé-Junior et post-publié, ensuite, dans Pif-Gadget, en 1986. Toujours pour Morris (et surtout pour Leonardo Vittorio), de 1995 à 2000, il écrit aussi de nombreux gags de « Ratanplan » publiés dans Télé Star ou dans le JBD (supplément éphémère du Journal du Dimanche en 1998, puis du Figaro en 1999) !
Les hommages aux bandes célèbres sont également un prétexte pour de nombreux albums collectifs et, en 1987 et 1988, M.C. Productions (qui seront bientôt rebaptisées Soleil) proposent deux albums de « Parodies » exécutées par les véritables auteurs des séries mises à mal : Bob de Groot s’en donne à cœur joie sur « Robin Dubois », « Clifton » et « Léonard ». Et encore, on ne vous parle pas des nombreuses bonnes blagues dont il alimente Dany, depuis 1990, pour ses « Ça vous intéresse ? » publiés chez P. & T. productions (devenues Joker).
En fait, s’il écrit principalement des séries drôles, c’est que Bob de Groot est aussi quelqu’un d’assez marrant dans la vie : « C’est une philosophie qui revient à une thérapie : c’est un remède à tout ! ». Bob continue d’ailleurs d’appliquer cette théorie implacable sur ses plus récentes créations : que ça soit « Doggyguard » avec Michel Rodrigue pour les éditions du Lombard de 1999 à 2000, « Père Noël & fils » pour Philippe Bercovici depuis 2006 ou « Le Bar des acariens » avec Godi depuis 2008, ces deux dernières séries ayant été réalisées pour le label Paris-Bruxelles des éditions Glénat…
Mais cela ne l’empêche pas de scénariser aussi des séries réalistes : « Absolument pas, quoique dans ce cas-là ce sont plutôt des défis que je m’impose. Je pense les avoir réussis car en ce qui concerne « Des villes et des femmes », réalisé avec Philippe Francq (le dessinateur de « Largo Winch »), le temps de deux albums publiés aux éditions Dargaud, en 1987 et 1988, des gens se sont dit que l’auteur n’était pas gêné de prendre le même nom que Bob de Groot, ne croyant pas que ce pût être la même personne : on a vraiment tendance à nous coller des étiquettes… Avec « Digitaline », une série que j’ai écrite pour Jacques Landrain pour les albums du Lombard, en 1989, et qui était la première à être réalisée par ordinateur, j’ai eu droit à ma photo dans le livre des inventeurs : n’est-ce pas un superbe clin d’œil au père de « Léonard » ? »
Ses scénarios pour ces séries réalistes sont-ils aussi dessinés ? « Oui, mais de façon un peu plus succincte, les styles étant généralement plus précis : je fais du sur-mesure et non pas de la confection ! » Ce grand artisan de la bande dessinée populaire ne tape-t-il donc jamais ses scénarios sur l’ordinateur ? « Cela ne m’est arrivé qu’une fois pour un concours où des enfants devaient illustrer ce scénario sans être influencés graphiquement. J’ai commencé par le dessiner, puis je l’ai décrit ; et j’ai écrit le découpage en divisant ma feuille en deux : les dialogues dans la première partie et la description de l’action dans la seconde. Je n’ai pas pu le faire directement car pour moi un petit dessin vaut mieux qu’un long discours. »
Aux débuts des années 1990, pendant une courte période, Bob de Groot fut aussi directeur littéraire chez Alpen, holding suisse dont les Humanoïdes associés était alors l’une des principales filiales : « Je m’occupais du vivier, c’est-à-dire de trouver des jeunes auteurs. Je leur corrigeais leurs planches, et même, quelquefois, des pans entiers de scénarios pour les rendre plus efficaces. C’est ce qui s’est passé, en 1993, sur la série « Sam Griffith » et c’est pour cela que les auteurs, André Taymans et Jean-François Di Giorgio, ont insisté pour que mon nom apparaisse sur la couverture de l’album en tant que co-auteur. »
Cet infatigable créateur avait également le projet d’écrire une pièce de théâtre : « C’est un projet fou que j’avais eu avec André-Paul Duchâteau. Hélas, nous n’avons jamais pu le concrétiser, nos plannings étant très serrés. Pourtant, si on y était arrivé, cela n’aurait pas été triste : André-Paul aurait apporté la technique du rebondissement dont il a le secret et moi l’humour. Le mélange aurait pu être intéressant et, en plus, j’adore Duchâteau ! En fait, j’aimerais que mon métier me permette d’écrire pour tous les gens que j’aime, pas par prétention, mais pour relever des défis : comme quand je me suis mis à l’écriture de scénarios réalistes. Et je pense sérieusement renouveler l’expérience… C’est Jean Van Hamme qui m’a poussé dans cette voie-là, prétendant que la façon de démonter les mécanismes du rire était autrement plus compliquée que l’écriture réaliste. C’est vrai que je me suis très vite senti à l’aise et ai écrit du scénario pour « Des villes et des femmes » sans de trop gros problèmes : on dit bien qu’il est plus facile de faire pleurer que de faire rire, mais quand même… »
Et bien justement, monsieur de Groot, que ce soit sur « Léonard » ou sur « Robin Dubois », d’où vous viennent toutes ces idées de gags ? « Quelquefois je m’impose un thème et j’essaie de trouver ce qu’il y aurait d’amusant à le mettre en scène. Pourtant, la plupart du temps, ma démarche consiste à regarder les gens à travers une sorte de lorgnette humoristique et je transpose immédiatement ce que j’y vois…Quant à mes nouveaux projets, j’ai trois idées pour trois séries réalistes ainsi que trois idées pour des séries humoristiques, plus un vaudeville que j’ai promis et qui est donc à réaliser. Allons, … AU BOULOT ! »(4)
GILLES RATIER, avec Christophe Léchopier (dit « Bichop ») à la technique
(1) Tous les témoignages de Bob de Groot reproduits ici proviennent d’une série d’interviews réalisées par Gilles Ratier, dont des extraits ont déjà été largement publiés dans la 2ème édition (considérablement remise à jour) de son ouvrage « Avant la case », toujours disponible aux éditions Sangam, depuis 2005.
(2) Extraits d’une interview de Turk réalisée au festival de Mandelieu, en 2004, et publiée dans le quotidien L’Écho du Centre en mars 2005.
(3) Extraits d’interviews de Bob de Groot parues dans l’album « Léonard : 20 ans de génie » : hors-série paru aux éditions Appro (filiale momentanée d’Alpen), en novembre 1994, pour les vingt ans du Génie ! Un livre bourré d’inédits où nous nous sommes copieusement servi pour illustrer cet article : et ceci d’autant plus sans scrupule qu’il est complètement épuisé depuis plusieurs années et donc totalement introuvable aujourd’hui…Par contre, on n’y trouve pas ce sympathique hommage de Dany, à ses copains Turk et de Groot, réalisé pendant le festival international du rire de Rochefort (Belgique) en 1999 !
(4) Pour en savoir plus sur Bob de Groot, outre le hors-série « Léonard : 20 ans de génie », on peut cliquer sur http://nbjpr.free.fr/robertdegroot.htm ou essayer de consulter les revues suivantes (toutes très difficiles à trouver) : Pilote/Charlie n°15, n°18 et n°26, Altitude n°4, Auracan n°6, Bandes Dessinée Magazine n°6 et surtout Hop! n°35 où l’on trouve des extraits de strips peu connus (« Buzz & Toby ») ou même carrément inédits (comme « Zoo-zoo »). Á noter que l’éditeur (Louis Cance, 56 boulevard Lintilhac, 15000 Aurillac) a récemment réédité ce numéro en le numérotant n°50bis : et il lui en reste encore quelques-uns…