80 bougies pour Le Journal de Mickey (deuxième partie)

À l’occasion des 80 ans du Journal de Mickey, Henri Filippini continue de nous raconter l’histoire de cet hebdomadaire créé par Paul Winkler qui reparaît après-guerre en 1952, après une première série publiée du 21 octobre 1934 au 2 juillet 1944 [voir la première partie de ce dossier ici : http://bdzoom.com/78013/patrimoine/80-bougies-pour-le-journal-de-mickey-premiere-partie/].

Le n° 0 d'avril 1952.

Le premier juin 1952 (après un numéro 0 en avril), paraît le premier numéro de l’actuel Journal de Mickey.

Il est publié par Paul Winkler, au sein de sa société Édi-Monde, avec la participation financière des éditions Hachette, sur l’impulsion d’Armand Bigle, unique représentant de la Walt Disney depuis 1947 et qui avait déjà lancé Mickey magazine en Belgique, le 14 octobre 1950.

Seize pages, un format plus petit que l’ancien (23,5 x 30,5 cm), un grand dessin en couverture qui sera longtemps principalement signé, à partir du n° 4, par le Français René Guillaume (celui du n° 1 est dû au Belge Louis Santels alias Tenas).

Voir le détail des premiers numéros sur BD oubliées.

Le matériel Disney domine (la loi de 1949 contraint pourtant à l’abandon des grandes séries US jugées trop violentes) – mais il est découpé, remonté, adapté (et non seulement traduit), lettré et mis en couleurs pour un public francophone le plus large possible —, avec un récit complet hebdomadaire mettant en scène les héros Disney (le premier avec Donald, « Donald super-homme », est signé — heureux hasard — Carl Barks, mais il faudra attendre des décennies pour l’apprendre), une reprise d’une planche du dimanche (sunday page) de « Mickey », de « Dingo » ou de « Donald » en dernière page, aventure à suivre avec Mickey issue du comic books USet, souvent, adaptation en BD d’un dessin animé Disney en double page centrale ;

« Les Sept nains et le pirate » dessiné par Tony Strobl et datant de mai 1949.

sans oublier « La Petite Annie » de Darrell Mc Clure et Brandon Walsh, dont les aventures auraient pu être inodores pour la censure, qui survit encore.Cependant, d’autres séries américaines, déjà aperçues dans la première série du journal (comme « Les Durondib et leur chien Adolphe » et « Pim Pam Poum » d’Harold H. Knerr) ou traduites pour la première fois pour le public francophone seront également proposées par la suite.

Ce seront souvent des adaptations de longs-métrages ou téléfilms produits pat Walt Disney comme « Robin des bois », « Au pays des ours », « Rob Roy », « 20 000 lieues sous les mers », « La Légende de Davy Crockett », « La Revanche de Pablito », « L’Infernale Poursuite », « Sur la piste de l’Oregon » ou les « Spin and Marty » de Dan Spiegle traduits « Pat et Mike » en 1957 ou « Plick et Marty » en 1961,

« Pat et Mike » (« Spin and Marty ») créé par Dan Spiegle en 1956.

mais on trouvera aussi le « Rusty Riley » de Frank Godwin devenu « Bobby et Nanette » en 1955 (1).

« Bobby et Nanette »(« Rusty Riley ») créé par Frank Godwin en 1948.

Par ailleurs, Mickey entreprend un long voyage à travers les siècles imaginé par Pierre Fallot (premier rédacteur en chef du journal et scénariste, par la suite, de nombreuses histoires). Si Ténas donne une première version autochtone de la célèbre souris de Walt Disney (jusqu’au n° 23 du 2 novembre 1952),

Le premier « Mickey » made in France par Tenas et Pierre Fallot.

c’est l’excellent Pierre Nicolas, le chef créateur du journal puis chef de studio, qui illustrera alors « Mickey à travers les siècles » sur 1362 pages, jusqu’à la fin de la série en 1974.

Ajoutons, pour terminer la présentation des premiers numéros de cette nouvelle série du Journal de Mickey, un intéressant rédactionnel avec, entre autres, un roman (dont des récits d’aventures d’Henry Rider Haggard, de Jules Verne ou le fameux « Mouron rouge » de la baronne Emma Orczy), l’incontournable rubrique « Le saviez-vous ? » et « Pèle-mêle », la page de jeux.

Lorsque le matériel Disney vient à manquer, la double page centrale est occupée par de somptueuses adaptations de romans célèbres découpées par Pierre Fallot et mises en images par Martine Berthélémy : dessinatrice réaliste de grand talent (née le 28 mai 1928), injustement oubliée par les historiens de la BD.

Notons « La Guerre du feu » (en 1953), « Les Enfants du capitaine Grant », « Le Miracle des loups » (en 1954), « Le Félin géant », « La Flèche noire » (en 1955), « En garde ! » (en 1956), « Arnold Bart Chevalier » (en 1957), « Gare aux flèches, Caïus ! » (en 1959) ou « Les Cinq sous de Lavarède » (de 1961 à 1968). Quand aurons-nous la chance d’en savourer leur réédition ?

Cette formule demeure pratiquement la même jusqu’à la fin de 1957, avec le numéro 292 où, poussé par le dynamisme des magazines concurrents, Paul Winkler fait évoluer son hebdomadaire (qui vend alors à 500 000 exemplaires) de 16 à 28 pages.

La censure française l’incite toujours à la prudence.

Tout en augmentant la pagination des séries Disney, ce sont des créations françaises de qualités qui occuperont ces pages supplémentaires, la plupart signées par des auteurs travaillant pour l’agence Opera Mundi : « Nic et Mino » les fameux jumeaux d’Agnès Guilloteau alias Claude Dupré et Jean Ache (voir D’Arabelle à Pat’Apouf : Jean Ache (deuxième partie)), « Lancelot le chevalier de la Table ronde » imaginé par Pierre Fallot pour Jacques Blondeau, « Tim la Brousse » écrit par Lucienne Balland également pour Jacques Blondeau (remplacé le temps de quelques pages par l’Espagnol José Larraz, voir L’étonnante carrière de José Ramón Larraz)…

Ces dessinateurs vont bénéficier aussi du doublement de pagination pour les adaptations romanesques, lesquelles sont souvent réalisées par Pierre Fallot.

Ainsi l’omniprésent Jacques Blondeau met-il en images « Sans Famille » d’Hector Malot en 1958, « Helgvor du fleuve bleu » de J.-H. Rosny aîné en 1965 ou « Arcadius le mystérieux » de Torède en 1966,Robert Bressy « Les Robinsons des mers du sud » et « Le Professeur volant » en 1961,l’Espagnol Carlos Laffond « La Revanche de Robin des bois » en 1959 et « La Mer est grande, Viking » en 1960, ou encore Pierre Degournay (sous toutes réserves) « La Forêt frémit à l’aube » en 1963…

Alors que le nombre de pages augmente au fil des années, de nouvelles créations remplacent ou complètent celles précédemment citées.

Ainsi découvre-t-on « Onkr, l’abominable homme des glaces » de Jean Malac et Tenas (dès le n° 475 du 2 juillet 1961) (2), « Le Temps des copains » les héros de la télévision imaginés par Jean Canolle ou « La Déesse d’or » scénarisé par la comédienne Brigitte Muel, deux histoires illustrées par le grand Paul Gillon (voir En hommage à Paul Gillon) en 1961, « Thierry la fronde » autre héros TV de Jean-Claude Deret (1964) ou « La Flèche du Viking » (1965) dessinés par Lucien Nortier,ou l’adaptation du « Fantôme de Barbe Noire » par Paul Gillon en 1968…

Le Journal de Mickey est au meilleur de sa forme en ces années 1960, alternant avec succès créations de qualités et traduction d’excellentes séries américaines.

En effet, outre la poursuite des traductions des adaptations des films ou séries télévisées produits par Walt Disney (« Vagabond chien fidèle », « Zorro », « Oh là là !… Quelle vie de chien ! », « Niok », « Pollyanna », « Le Clown et l’Enfant » [« Toby Tyler »], « L’Homme des vallées perdues », « Mary Poppins », « Vingt mille lieues sous les mers », « Faucon blanc »…), on peut citer le retour de « Pim Pam Poum » en 1961 (mais réalisé cette fois-ci par Joe Musial ou Doc Winner, puis de nouveau par Knerr en 1970), de « Prince Vaillant » en 1961, de « Richard le téméraire » (« Tim Tyler’s Luck ») en 1972 ou du « Père Lacloche » en 1974, ainsi que l’arrivée de « Guy l’éclair » (« Flash Gordon ») de Dan Barry en 1966, « Mandrake le magicien » de Phil Davis et Lee Falk en 1970, « L’Inspecteur Nécreux » (« Fearless Fosdick ») d’Al Capp en 1971, « La Famille Glougloub » (« Barney Google and Snuffy Smith ») de Fred Laswell ou « Hägar Dunord » (« Hägar the Horrible ») de Dik Browne en 1973,« Les Aventures de Dick » (« Dick’s Adventures in Dreamland ») de Max Trell et Neil O’Keefe en 1976…

« Les Aventures de Dick » (« Dick’s Adventures in Dreamland ») : une BD datant de 1947, publiée en 1976 !

Avec les années 1970, les récits complets, alors à la mode depuis le succès que connaît Pif gadget, chassent les histoires à suivre, plus particulièrement au niveau des créations. Notons l’arrivée d’« Allô ! Toubib… » (en 1971) de Lucien Nortier, « Les Espadons » par Christian Gaty, Dominique Sérafini et René Deynis (en 1971), des « Zingari » par René Follet et Yvan Delporte (en 1972) (3),

de « Téva » par Paul Gillon et Georges Tardy, du « Professeur Flamant » par René Novi et Jean-Pierre Enard (en 1974)… Sans oublier quelques bandes dessinées à suivre comme les séries anglaises « Matt le shérif » (« Gun Law ») d’Harry Bishop ou « Archibald Razmott » (« Eagle Eye, Junior Spy ») de Leo Baxendale en 1973, « Mademoiselle D’Artagnan » de Pierre Fallot encore mis en images par Lucien Nortier en 1974,réédition du « Fantôme de Barbe Noire » par Paul Gillon en 1977…

En 1977, Paul Winkler abandonne Édi-Monde pour réaliser un vieux rêve, racheter France-Soir, quotidien qu’il dirigera jusqu’à son décès le 23 septembre 1982. La rédaction de l’hebdomadaire est alors supervisée par Bernard Loiseau qui secondait déjà Winkler depuis 1970, mais la nomination de Jean-Luc Lagardère et Daniel Filipacchi à la tête de Hachette provoque un nouveau changement au sein d’Édi-Monde désormais dirigé par Jean Hohman.

Toutefois, à partir de 1983, la rédaction va être confié à un transfuge de Pif gadget : Salvatore Soldevilla. Celui qui était, à l’époque, à l’éditorial d’Hachette et qui s’est retrouvé à la direction du Journal de Mickey et du département éditions de ce qui deviendra par la suite DHP (Disney Hachette Presse) se lance dans la création d’histoires Disney produites en France, à l’instar de l’Italie ou des pays nordiques. Les dessinateurs Michel Motti, Gen-Clo, Claude Marin, Patrice Croci, Louis Cance, Pierre Chéry, Pierre-Yves Gabrion…, les scénaristes Patrice Valli, François Corteggiani, Didier Le Bornec, Jean-Luc Cochet, Alain Clément, Dodo, Claude Turier…, des auteurs espagnols (principalement le studio Comicup) et italiens (Giorgio Cavazzano), collaborent à l’entreprise.

Notamment à travers la page « Mickey-énigme », présente à partir de 1984,  qui est dessinée principalement par Pierre Le Goff ou Henri Dufranne, puis par le Comicup studio (à partir de 1990) ou Rachid Nawa, Frantz Duchazeau, Philippe Larbier alias Péhel, Olivier Fiquet, Gilles Corre alias Erroc et bien d’autres (à partir de 1992).

On note aussi quelques créations humoristiques scénarisées par François Corteggiani (quelques épisodes à suivre de « Marine » entre 1984 et 1989

ou les gags de « L’École Abracadabra » en 1987 dessinés par Pierre Tranchandet « Timothée Titan » par Giorgio Cavazzano en 1987) ou par Gégé et Bélom (« Pôle–Emile le petit Eskimo » par Jean-Luc Hiettre en 1985, « Les Bébés Disney » par Claude Marin en 1986…), mais aussi des bandes réalistes, adaptations littéraires pour la plupart, comme « L’Étalon noir » par Michel Faure et Robert Génin

« L’Étalon noir » par Michel Faure et Robert Génin.

ou « Le Club des cinq » adapté par Serge Rosenzweig et mis en images par Bernard Dufossé en 1983,

« Le Club des cinq » par Bernard Dufossé et Serge Rosenzweig.

puis par Raffaele Carlo Marcello dit Raphaël Marcello en 1985,

« Le Club des cinq » par Raphaël Marcello et Serge Rosenzweig.

« Yannick Noah » par André Chéret et Claude Gendrot en 1984,

« Yannick Noah » par André Chéret et Claude Gendrot.

« Notre–Dame de Paris » par Paul Gillon et Claude Gendrot,

« Notre–Dame de Paris » par Paul Gillon et Claude Gendrot.

« Croc-Blanc » par Sonk et Jean Ollivier en 1985

« Croc-Blanc » par Sonk et Jean Ollivier.

ou « Crin blanc » par Michel Faure et François Corteggiani en 1988…

Sans oublier une furtive tentative de créer quelques héros récurrents comme « Zorro » par Raphaël Marcello, Jean-Marie Nadaud  puis François Corteggiani dès 1984, « Alex le Chat » par Yves Beaujard (ou Dominique Hé pour certains épisodes) et Patrick Galliano en 1985, « L’Archer blanc » par Jean-Yves Mitton et François Corteggiani, « Le Regard du tigre » par Raphaël Marcello et Patrick Gallianoou « Les Jumeaux magiques » par Georges Bess et Alexandro Jodorowsky en 1987,

« Les Jumeaux magiques » par Georges Bess et Alexandro Jodorowsky.

« Attention mystère ! » par Dominique Hé et Patrick Galliano en 1989…

L’aventure se poursuit avec l’arrivée de Jean-Luc Cochet, autre transfuge de Pif gadget (qui fut amené par François Corteggiani), au poste de responsable BD vers 1986 (il succède à Patrice Valli), bientôt accompagné par Jacques Lelièvre (4) qui met au point une nouvelle formule de la rubrique « Jeux » perdurant encore aujourd’hui.

Mais le réalisme est grignoté peu à peu par l’humour qui finit par occuper la totalité des pages du journal.

Quelques créations intéressantes en ce domaine sont toutefois à noter : « Robert le robot » dessiné par Tony Fernández et écrit par Gégé et Bélom (en 1989), « Chez Maxime » par Gégé et Bélom (en 1990), « Les Déblok » par Florence Cestac et « La Planète Robotor » par Philippe Bercovici et François Corteggiani (en 1991), « Télé scoop » par Bélom et Gégé (en 1995), les séries dessinées par Pierre Tranchand alias Pica à partir de 1998 (« Les Babyfoutes » scénarisés par Gilbert Bouchard, « Monster Motel » par François Corteggiani et « Les Profs » par Erroc qui y propose aussi ses irrésistibles « Raoul et Fernand ») entre 2000 et 2005 ) ou encore « Les Potatoes » par Aré (en 2003).

Lorsqu‘en 2009 le duo se retire, Le Journal de Mickey entre dans une phase de destruction créative quasi totale.

Les récits inédits sont complètement abandonnés (sauf « Les Petits Métiers de Donald » illustrés par l’excellent Santiago Barreira de Comicup et « Michey-énigme » du même studio espagnol) au profit d’histoires Disney étrangères et de reprises des gags de héros pour la jeunesse achetés à petits prix chez les éditeurs où la rédaction fait ses emplettes, comme au marché. Un journal sans âme et sans cohérence (ce qui n’est pas le cas pour le rédactionnel souvent de qualité) où les vrais rédacteurs sont les éditeurs trop heureux de faire connaître leurs héros, eux qui ont depuis longtemps abandonné la presse au profit de l’album. Au seuil de ses 80 ans, l’hebdomadaire de Paul Winkler, jadis si créatif, n’est plus aujourd’hui qu’un simple catalogue de la bande dessinée jeunesse. Triste époque !

Henri FILIPPINI,

avec un peu de Gilles Ratier (notamment en ce qui concerne certains compléments ou notes et la mise en pages)

Merci au site http://m-bd.over-blog.com et à l’ouvrage « Happy Birhday Michey ! : 50 ans d’histoire du journal de Mickey », publié aux éditions du Chêne en 1984, qui nous ont permis d’illustrer dignement certains passages de cet article.

(1) Pour connaître les noms des dessinateurs et scénaristes de ces bandes dessinées disneyeenes, et ceci est d’ailleurs valable pour toutes les BD avec des héros créés par Walt Disney et publiés dans le monde entier, nous vous conseillons d’allez visiter le site http://coa.inducks.org : une étonnante et très documentée base de données !

(2) « Onkr, l’abominable homme des glaces » est une longue bande dessinée (publiée de 1961 à 1972) où un homme des glaces tout droit venu de la préhistoire renaît à notre époque. Les textes sont dus à Jean Malac, alors rédacteur en chef du journal, puis à Yvan Delporte à partir de 1970, Ténas en assurant toutes les semaines la partie graphique. Les éditions du Coffre à BD ont réuni l’intégralité de ses aventures déjantées dans dix-huit albums disponibles par correspondance sur leur site : http://www.coffre-a-bd.com.

(3) « Les Zingari » sont disponibles en quatre albums brochés en noir et blanc publiés aux éditions Hibou, entre 2004 et 2010. Pour en savoir plus sur René Follet voir René Follet et sur Yvan Delporte voir Yvan Delporte.

(4) Jacques Lelièvre est rentré comme pigiste au Journal de Mickey en 1991 et a été nommé rédac’chef adjoint des jeux en 1997, puis rédacteur en chef du Journal de Mickey en 1999 et 2000. Ensuite, il sera le rédac’chef de tous les jeux de Disney Hachette Presse, jusqu’en 2009.

Galerie

21 réponses à 80 bougies pour Le Journal de Mickey (deuxième partie)

  1. Voila encore une présentation détaillée et bourrée d’informations sur l’un des deux derniers hebdos survivants de bandes dessinées pour la jeunesse. Et pourtant, on y a vu circuler du beau monde!! Concernant les albums du Coffre à BD, je dois dire qu’ils sont plus faciles à trouver en Belgique qu’en France, mais qu’ils restent dans tous les cas très chers, hélas, compte tenu de leur tirage dérisoire de micro-édition. Au moins, quand vous vous occupiez de rééditions patrimoniales chez Glénat, on avait droit à des albums d’un prix abordables!

  2. J’aimerais apporter une précision. Placé du côté des lecteurs, il paraît logique d’écrire, comme ici :
    « … sans oublier « La Petite Annie » de Darrell Mc Clure et Brandon Walsh, aux aventures inodores pour la censure. » Mais en fait, c’est surprenant, quand on consulte les procès verbaux de la Commission de surveillance, on découvre qu’Annie était mal vue de la censure française. Ces documents n’en précisent pas les raisons, mais « le Journal de Mickey », au milieu des années 50, fut critiqué pour cette bande et son éditeur sermonné et convoqué jusqu’à ce qu’il y mette fin.
    (Pour en savoir plus, il faudrait accéder aux courriers échangés entre la Commission et Édi-Monde, probablement archivés à l’IMEC…)

    • Gilles Ratier dit :

      Merci pour ta précision Bernard. J’imagines qu’Henri Filippini n’en avait pas eu connaissance et que ses écrits ne faisaient que refléter son propre ressenti.
      Comme quoi, il vaut mieux s’assurer de ses sources…
      La bise et l’amitié
      Gilles Ratier

  3. Marc BESSET dit :

    Bonjour .
    Je ne suis pas un lecteur du « Journal de Mickey  » , mais je lis avec beaucoup d’intérêt vos articles ( richement illustrés ) sur l’histoire de la Bande dessinée . Dans votre article , un document a attiré mon attention : la petite reproduction de la double page de  » la revanche de Robin des Bois  » . Je ne connais pas l’auteur que vous citez ( sous toutes réserves ) : Dan Degournay . Les dessins m’ont fait penser aux aventures de Thierry le chevalier parues à partir de 1957 dans le Journal de Spirou ( je suis un  » passionné » de Spirou et en particulier de ces années-là ) dessinées par Carlos LAFFOND . Qu’en pensez-vous ?
    D’aiileurs , à propos de Thierry le chevalier , ces trois aventures mériteraient d’être enfin éditées par Dupuis !
    Merci pour vos toujours passionnants articles .
    Cordialement .

    • Gilles Ratier dit :

      Merci de votre intérêt Marc.
      Je ne pense pas que cela soit Carlos Laffond, même si, je vous l’accorde, il y a une parenté, car ce dernier n’a jamais travaillé pour Opera Mundi (c’est-à-dire pour Paul Winkler) si on en croit les différentes encyclopédies ou articles espagnols très documentés (voir http://es.wikipedia.org/wiki/Carlos_Laffond). En revanche, Pierre Degournay faisait partie des dessinateurs (et ils n’étaient pas si nombreux que ça) qui travaillait régulièrement pour Winkler et son style (du moins ce que l’on en a vu sur des extraits de ses travaux pour la presse quotidienne française) nous a fait supposer qu’il s’agissait de lui : mais nous n’en avons aucune preuve (d’où le « sous toutes réserves »).
      Sinon, bien d’accord avec vous : « Thierry le chevalier » devrait être réédité, chez Dupuis… ou ailleurs.
      Bien cordialement
      Gilles Ratier

      • Gilles Ratier dit :

        Bonsoir Marc !
        Figurez-vous que je suis en train de me pencher plus précisément sur « Thierry le chevalier » et sur le dessinateur espagnol Carlos Laffond. Or, je viens de trouver une source qui me permet aujourd’hui de confirmer vos présomptions. En effet, Carlos Laffond a bien travaillé incognito pour Opera Mundi parallèlement à la World’sPresse (les dessinateurs espagnols étaient très productifs à l’époque et avaient l’avantage, pour les agences, d’être payés moins chers). Il est donc bien le dessinateur de « La Revanche de Robin des bois » en 1959, ainsi que de « La Mer est grande, Viking » en 1960, dans le Journal de Mickey.
        Bravo pour votre flair !
        Gilles Ratier

  4. Il est bizarre que cette BD de chevalerie n’ait jamais été reprise en albums. Il s’agissait de moyen-age, avant Arnaud de Casteloup de Derib. Assez palpitant et bien dessiné. Je vote donc Pour une réédition en album, même si cette histoire pourrait aussi faire l’objet d’un article détaillé sur bdzoom

  5. julien dit :

    Que pensez-vous du numéro spécial 80 ans ? je ne lis plus le journal, mais peut-être ferai je une exception si il vaut le coup…

    • Gilles Ratier dit :

      Bonjour Julien
      Henri Filippini ne souhaite pas s’étendre sur ce sujet, n’étant pas tendre en privé pour ce numéro spécial 80 ans qui ne comporte pratiquement que des reprises de gags labelisés chez d’autres éditeurs (« Les Profs », « Nelson », « Michel chien fidèle », « L’Élève Ducobu », « L’École Abracadabra », « Les Bébés Disney », « Les Déblok », « Monster motel »…), d’autres de l’agence Opera Mundi (« Hagar Dünor », « La Famille Gloubgloub », « Le Père Lacloche »…) ou de traductions Disneyennes (le premier gag des « P’tits Boulots de Donald » dus aux Hollandais Evert Geradts et Mau Heymans ou des aventures de Mickey & Donald produites par l’éditeur danois Egmont, dessinées par l’Américain Byron Erikson associé à l’Espagnol César Ferioli et scénarisées par le Français Michel Pirus). On a quand même droit à trois pages d’inédits pour « Les Potatoes » réalisées par Aré, seul dessinateur encore employé par Disney Hachette Presse (et encore, nous n’en somme pas complètement sûr). Ah si, quand même ! Pour ceux qui ne les avaient jamais vu, il y a les 8 pages du n° 1 de 1934 en fac-similé et 8 autres reprenant une aventure de « Mickey à travers les siècles » chez Surcouf réalisée par Pierre Nicolas et Pierre Fallot. Bof !
      Gilles Ratier

  6. Michel Plessix dit :

    Bonjour
    Je suis étonné de voir l’adaptation du « fantôme de barbe-noire » datée de 1977. J’étais abonné au journal de Mickey entre 67 et 70 (je crois, en tout cas pas longtemps après 70) et me rappelle très bien la publication d’une adaptation de ce film à cette époque (qui m’avait donné envie de voir le film, ce qui n’aurait pas été le cas dix ans plus tard du haut de mes dix-huit ans!). Sans doute avez-vous fait une faute de frappe décalant cette publication de dix ans?
    Amicalement
    Michel Plessix

    • Gilles Ratier dit :

      Salut Michel !
      Bien vu ! Vérification faite, « Le Fantôme de barbe-noire » de Gillon a bien été publié dans Le Journal de Mickey en 1977, mais cette BD avait connu une première parution, toujours dans le même hebdomadaire, en 1968. Je répare donc la demi-erreur d’Henri dans le texte…
      La bise et l’amitié
      Gilles

  7. Larbier Philippe dit :

    Je crois qu’il faut être « indulgent », sinon compréhensif, avec ce fameux numéro des 80 ans du Journal de Mickey. La rédaction actuelle a décidé de s’adresser prioritairement aux lecteurs du journal ( qui ont entre 8 et 12 ans )et non à leurs grand-parents ou aux amateurs éclairés de vieilles BD. La mémoire et l’intérêt des enfants n’étant pas les même que pour nous, il est normal que nous soyons un peu déçus par ce numéro. L’essentiel est que les JEUNES lecteurs y trouvent suffisamment leurs compte pour continuer à lire la revue.
    « La nostalgie n’étant plus ce qu’elle était » , c’est du ressort du rédacteur en chef d’en tenir compte.
    Pour le reste , nous avons le passionnant article, quasi exhaustif, de Henri (ci-dessus) et un beau livre sorti récemment chez Glénat.

  8. F Willot dit :

    Bonjour

    Merci pour ces informations sur Carlos Laffond que j’ajoute sur Inducks.

    Je ne connais pas les noms des dessinateurs d’un certain nombre d’histoires répertoriées dans Inducks et parues dans le journal de Mickey bien qu’elles semblent être des productions françaises parues. L’un d’entre vous connaitrait-il le no des dessinateurs ?

    La revanche de Pablito (1956)
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+56101

    Bandes dessinées « Disques Mickey » (1957)
    Peter Pan: http://coa.inducks.org/story.php?c=F+DSQM104-2
    Lady, Clochard: http://coa.inducks.org/story.php?c=F+DSQM107-2
    Davy Crockett: http://coa.inducks.org/story.php?c=F+DSQM047-2
    Hiawatha: http://coa.inducks.org/story.php?c=F+DSQM108-2

    Vagabond chien fidèle (1958)
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+58101

    Blanche Neige et les Sept Nains (1973)
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+73101

    Alice au pays des merveilles (1975)
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+1188-1

    Les aventures de Bernard et Bianca (1977)
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+1326-1

    Zorro, scénario J.-M. Nadaud (1974-1980)
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+74201
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+75201
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+75202
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+75203
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+75204
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+75205
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+76201
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+76202
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+76203
    http://coa.inducks.org/story.php?c=F+JM+80201

  9. Ping : Mickey magazine – 1957 | Blog de Frederic.Baylot.org

  10. Laurent dit :

    Bonjour. Jean-Luc Cochet n’est pas devenu responsable du secteur BD en 1988 mais au minimum en 1986.

  11. Bonjour. Super article. Par contre, c’est Salvatore Soldevilla avec 2 l à « villa ».

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