Annie Goetzinger : des premiers pas déjà tout en élégance…

Pour saluer la parution du très intéressant « Jeune Fille en Dior », biographie du célèbre couturier réalisée sous forme de roman graphique par la talentueuse Annie Goetzinger chez Dargaud, nous avons eu envie d’évoquer les débuts de celle qui fut longtemps l’une des rares femmes de la bande dessinée, avant l’arrivée massive de l’actuelle nouvelle génération. Cette plongée dans les dessous de la mode nous permet d’apprécier, une fois de plus, toute l’élégance de son trait et, une fois n’est pas coutume, sa maîtrise de la narration. En attendant de retrouver tous ses atouts — on allait écrire atours — dans son prochain travail (une vie de Colette en BD à laquelle elle s’est attelée avec passion), retour sur des premiers pas peu communs…

Extrait de « Jeune Fille en Dior » chez Dargaud.

Annie Goetzinger à la Galerie Oblique en 2011 - photo © Manuel F. Picaud.

Née à Paris, le 18 août 1951, Annie Goetzinger aurait voulu être ballerine à l’Opéra ou dessinatrice de mode ou de théâtre. Elle poursuit alors des études à l’École supérieure des arts appliqués de 1967 à 1971 : « Dans ma famille, il y avait des couturières, des revues où je voyais des chiffons, des boutons, des galons… Il y avait toutes ces odeurs, toute cette féminité et je me voyais bien dessinatrice de mode. Mais comme j’ai toujours été un peu passéiste, j’ai suivi les cours des Arts appliqués pour faire des costumes de théâtre. Or, ça n’existait plus et, après avoir un peu louvoyé, finalement, c’est la bande dessinée qui m’a attrapée… J’ai toujours aimé dessiner, mais l’idée de réaliser des bandes dessinées remonte à cette époque, avec le cours de Georges Pichard. Avant, j’étais lectrice de BD, mais je ne comprenais pas très bien l’articulation entre le texte et dessin ; j’ai passé une première année dans le cours de Pichard en hésitant beaucoup, je n’arrivais pas à trouver ma place, je ne savais pas quoi faire… Et puis, à la fin de cette première année, il y a eu quelque chose qui s’est déclenché, quelque chose d’un peu mystérieux, comme chez les mauvais élèves qui sont un peu lents. Pour la première fois, au mois de juin, j’ai réussi à bâtir une première histoire et à la raconter avec mes dessins. À la fois c’était une victoire personnelle, le sentiment d’avoir compris le cours, et puis l’idée qu’on pouvait faire quelque chose tout seul chez soi, pour les autres, et gagner sa vie ainsi. Je me suis dit “C’est exactement ce que j’ai envie de faire parce que j’aime la lecture, j’adore aussi dessiner, et là, c’est formidable, il faut les deux…” » confiait-elle à Couetsch Bousset-Lob, l’épouse du regretté scénariste du « Transperceneige », dans le n° 5 du fanzine On a marché sur la bulle, en janvier 2005.

La première page publiée d'Annie Goetzinger : « Fleur », dans Lisette, en 1972.

Justement, par un heureux hasard, il faut savoir que c’est justement Jacques Lob qui lui permettra, après son examen de fin d’année, de frapper aux portes de Pilote : « Aux Arts appliqués, j’avais passé une épreuve de bande dessinée pour obtenir mon diplôme et Jacques Lob et Fred étaient dans le jury. Lob avait beaucoup aimé ce que j’avais fait et il m’a proposé de me présenter à Pilote. Je suis allé à Pilote et ça s’est fait simplement. Goscinny m’a reçu, a regardé mon dossier, et m’a dit qu’il ne me restait plus qu’à me trouver un scénariste… Je dois dire que je n’avais aucune idée de la bande dessinée, si c’était fait par des hommes ou par des femmes. Je ne me suis pas sentie plus intimidée pour faire de la bande dessinée que pour faire de la publicité. C’est un domaine où il y a aussi énormément d’hommes. » (1)

Dans son cours, Georges Pichard continue à décortiquer les deux ou trois planches qu’elle réalise dans l’année et lui prodigue nombre de conseils techniques, tout en déviant ses propos sur bien d’autres domaines que la bande dessinée. Ses rapides progrès lui permettent de trouver le courage de démarcher les éditeurs et de trouver très vite du travail chez Bayard, groupe de presse qui publiait alors l’hebdomadaire Lisette des éditions de Montsouris. Ce magazine pour jeunes filles sages, diffusé dans le circuit des paroisses sous le nom de Nade, venait de changer de formule, en 1970, pour conquérir un public de fillettes modernes avec des reportages aux tournures légèrement féministes, tout en s’ouvrant de plus en plus à des graphismes novateurs pour les illustrer. En effet, les classiques et vénérables Janine Lay (dessinatrice de la série vedette « Les Jumelles »), Claude-Henri Juillard (avec de nombreux récits scénarisés par les rédacteurs les plus traditionnels du journal comme Henriette Robitaillie, Geneviève de Corbie, François Drall…) ou Henriette Munière (qui mettait en cases et en bulles divers classiques de la littérature française) laissaient alors progressivement leur place à des Pierre Dessons, Nadine Forster, Nicole Pibeaut… Et quelques autres qui feront une carrière plus glorieuse en ce domaine, à l’instar de Tito Topin, de Claude Lacroix ou de François Bourgeon.

La troisième page de « Fleur », publiée dans le n° 48 du 26 novembre 1972 de Lisette.

Annie Goetzinger, elle, y publie « Fleur », une page de gag où elle démontre encore une fois son goût pour la mode et le début du siècle dernier, à la fin de 1972 :

Dernière case de la dernière page de « Fleur », dans Lisette.

« C’est-à-dire que débuter à Pilote n’a pas été aussi simple que cela puisqu’il m’a fallu trouver un scénariste. Entre-temps, j’avais pensé à un petit personnage qui s’appelait Fleur : une petite fille maligne et délurée… Je suis allée proposer cette histoire à Bayard-presse. Ils ont tout de suite accepté, mais très vite j’ai dû arrêter parce que le journal s’adressait à des petites filles et, souvent, la rédaction me freinait dans certains dessins jugés tendancieux pour des fillettes. » (1)

« Le Cauchemar de Fleur » : version Imagine n° 1, en 1975.

Il faut bien reconnaître que les six pages mettant en scène la petite Fleur (2), notamment « Le Cauchemar de Fleur » — les deux qui ont scénarisées par François Truchaud – (dont une deuxième version réalisée sur carte à gratter a été reprise, en décembre 1975, dans le n° 1 du luxueux, mais éphémère Imagine de Rodolphe Jacquette, alias le scénariste Rodolphe avec lequel elle collabora un peu plus tard), ont dû, en effet, à cette époque encore bien conservatrice, choquer les âmes sensibles des responsables de Lisette, journal qui allait, de toute façon, disparaître en avril 1973 : « Tout de suite après, j’ai fait une histoire complète dans Pilote. La première a été refusée, mais ensuite j’ai fait “L’Homme orchestre” avec Lob et il n’y a eu aucun problème. Il m’a fallu ensuite trouver d’autres histoires et d’autres scénaristes, parce que je n’écrivais pas mes histoires. J’avais envie de raconter des histoires, mais je n’avais pas la technique du scénariste… » (1)

En ce qui concerne « L’Homme orchestre de mon enfance », quatre pages publiées dans Pilote au n° 682 (2), il s’agissait en fait plus d’une nouvelle illustrée que d’une bande dessinée ; tout comme « Une nénette à voyous » (3) du même Lob au n° 727 ou « La Truite et le vieux monsieur » d’un certain Parisi au n° 733, en 1973. Il faut attendre la publication des six pages de « Celui qui rêvait des images », dans le n° 697 de 1973 (2), pour apprécier vraiment sa capacité à illustrer un récit plus proche des poncifs traditionnels de la narration du 9e art : un scénario scénarisé, une fois de plus par François Truchaud. Ce spécialiste de la littérature fantastique se fendra d’une préface instructive pour l’album « Curriculum BD » (qui réédite ce petit bijou), dont voici un court extrait : « Un petit café dans le centre de Paris, ce devait être en automne, fin 1971… Je pousse la porte et je l’aperçois tout de suite, c’est elle, ce ne peut être qu’elle ! Et c’est bien elle ! Quelques mots : “Je cherche un scénariste, Jacques Lob m’a conseillé…” Puis elle sort des dessins de son carton (à dessin) et le charme opère ! Deux ou trois planches de “Fleur” publiées dans Lisette… premier choc : Fleur petite fille très anticonformiste confrontée au monde des adultes… Une silhouette pas perdue pour tout le monde, avec un grand coup de fouet en retour ! Et le second choc, impitoyable, à vous tétaniser ! Les premières planches de “Casque d’or”, l’aboutissement de quatre années passées aux Arts appliqués. Professeur de BD : Georges Pichard. Et les conseils de Jacques Lob. “Casque d’or”, me faire ça à moi ! Becker, Signoret, Reggiani, l’un des plus beaux films du monde ! Et 1900 me saute au visage, une époque qui n’a pas été si belle que ça en fin de compte… “Casque d’or” ou 1900 au jour le jour. Et tout est déjà là : la fascination du passé, du temps d’avant, où les meubles étaient beaux, les vêtements somptueux, où tout était prétexte à décoration. Art décoratif, faute d’un meilleur mot… Style “nouille”, un dessin précis et raffiné, des “créatures” fragiles, mais résolues, des héroïnes adorables et mignonnes à croquer ! L’univers goetzingerien est là, à l’état embryonnaire, je le sens, je le pressens, le reste devient de l’Histoire ! »

Avant la publication de ce « Casque d’or », Annie illustre quelques autres courtes histoires dans Pilote, sur scénarios de l’ami Jacques Lob (les sept pages du « Lion d’Ernest » au n° 719 de 1973 (3) et les dix du superbe « Xacooma » au n° 3 de la nouvelle formule mensuelle en 1974 (2)), de sa femme Couetsch qui signait alors de son nom de jeune fille Bousset (une seule page pour « La Veuve » au n° 739 de 1974 (2)) et de Jean-Pierre Dionnet (deux pages pour « Les Paradis technicolors » au n° 741 et huit pour « La Machine » au n° 760 (2), en 1974)… Excusez déjà du peu : « “Casque d’or”, c’est une vieille histoire que j’avais commencée aux Arts appliqués… J’aimais beaucoup les romans populaires de la fin du XIXe siècle et particulièrement “Arsène Lupin”. Je voulais adapter l’une de ses aventures écrites par Maurice Leblanc, mais il s’est avéré que c’était trop long. J’ai donc cherché un fait divers du début du siècle et j’ai ainsi décidé de faire “Casque d’or”. Je n’avais pas vu le film à l’époque et j’ai réalisé cela à mon idée. J’ai fait deux planches, mais le sujet me poursuivait ; j’avais très envie d’en faire une histoire plus longue. »(1)

« La Veuve », un scénario de Couetsch Bousset.

François Truchaud n’est pas le seul à tomber sous le charme des premières pages d’Annie Goetzinger. Le défenseur du 9e art qu’a toujours été Henri Filippini a le plaisir d’accepter ce premier album, alors qu’il officie chez Hachette en tant que directeur de collection, au début des années 1970. Après l’abandon du secteur BD par Hachette, notre spécialiste BD, qui atterrit chez Glénat, va proposer aussitôt l’ouvrage à l’éditeur grenoblois. Ce dernier se rôdait alors dans l’édition avec la revue trimestrielle Le Canard sauvage où l’on retrouvait cartoons d’humour (Jean-Pierre Desclozeaux, Philippe Soulas, Bosc, Fernando Puig-Rosado, Tetsu, Roger Brunel, Guillermo Mordillo…) – le péché mignon de celui qui signait encore Jacques Glénat-Guttin —, pages coquines de dessinateurs habituellement publiés dans la presse pour les jeunes (Édouard Aidans, Dany, Pierre-Léon Dupuis, Christian Godard, Greg, François Walthéry, Derib…) et premières planches de jeunes loups au graphisme plus modernes : Francis Masse, Yves Got, Olivier Taffin, Edmond Baudoin, Jean-Marc Loro, Lucques, F’Murrr, Mako, Claude Auclair, Jean-Pierre Hugot, Jean-Marc Rochette, Chantal Montellier, et même Jacques Tardi. Annie y publiera trois pages sans titre scénarisées par Couetsch et une illustration pour une nouvelle de Lob (« L’Accident d’auto »), dans le n° 4 du deuxième trimestre 1974 : « Il s’est trouvé un moment où l’on n’arrivait plus réellement à s’exprimer à Pilote. Les scénaristes qui m’écrivaient des histoires voyaient leurs scénarios refusés. J’ai donc commencé à travailler ailleurs, parce que je ne vis pas de l’air du temps. D’autre part, à ce moment-là, Hachette m’a proposé de faire “Casque d’or”, ce qui était quand même important. À cette époque-là, à Pilote, ils ne voulaient pas faire trop de titres réalisés par de jeunes auteurs. C’était pour moi l’occasion de faire un premier album, ce qui était important. » (1)

Trois pages sans titre au n° 4 du Canard sauvage, en 1974.

Les quarante-quatre planches des « Légendes et réalités de Casque d’or », elles, seront pourtant prépubliées dans les n° 1 à 6 de Circus.

Cette nouvelle publication est proposée par Glénat, de façon irrégulière dans un premier temps, à partir de 1975.

L’album qui en suivra l’année suivante remportera un prix au Festival d’Angoulême, en 1977.

Alors qu’Annie y avait déjà été récompensée comme meilleur espoir, deux ans plus tôt : « Je ne pense pas qu’un scénariste homme aurait pu raconter tout ce qu’une femme ressent dans ce genre de situation. “Casque d’or” a des défauts, mais ce que je voulais dire, je l’ai dit. »(1)

Première page de « Casque d’or » publiée dans le n° 1 de Circus, au 2ème trimestre 1975.

Dernière page de « Casque d’or » publiée dans le n° 6 de Circus, en juillet 1976.

C’est alors qu’elle va multiplier les récits dans les mensuels pour adultes qui fleurissent dans les kiosques francophones, à commencer par les numéros spéciaux de Pilote où le nouveau rédacteur en chef, Guy Vidal, l’accueille à bras ouverts (elle le suivra, d’ailleurs, lors de son escapade aux Humanos).

Elle dessine d’abord deux récits de huit pages scénarisées, respectivement, par les prometteurs Serge Le Tendre et Rodolphe (« Flambe ma nuit » au n° 37bis de 1977 (2) et « Enquête au collège » au n° 53bis de 1978 (2)), avant de proposer ses propres textes : les cinq pages de « La Lingère amoureuse » au n° 74bis de 1980 (4), les quatre de « Cinéma de quartier » au n° 82bis de 1981 (4), les six de « Ruban bleu » au n° 74bis de 1980 (4) ou de « Charnega » au n° 134bis de 1985 (4) : encore des histoires où son amour de la mode est omniprésent… On la retrouve aussi dans L’Écho des savanes (avec les dix pages de « Chère Pelle » au n° 11 de 1975 (2) et les trois d’« Edelweiss » au n° 29 de 1077 (2)), dans Fluide glacial (avec deux récits sans titre en 1977, le premier au n° 11 – un scénario de Couetch dont, curieusement, une seule planche sur les trois sera reprise dans l’album « Curriculum BD » — et le second de deux pages au n° 12 (2)), dans Métal hurlant (reprise de Xacooma » au n° 49 de 1980) et bien sûr dans Circus (avec les six pages de « Désirs », sur un scénario de la chroniqueuse Michèle Costa-Magna qui signait ici Michèle Tingaud, au n° 40bis de 1981) :

Deux pages de « Désirs» telles qu'elles furent publiées, en avant-première, dans le n° 19 de Schtroumpf Fanzine, en mai 1978.

« Après “Casque d’or”, on m’a proposé une vie de Sarah Bernard, puis de Mistinguett, et là j’ai senti le danger. J’ai tout de même réalisé une biographie de George Sand pour les éditions des Femmes, l’un des pires éditeurs que j’ai rencontrés. En fait, c’étaient des éditrices militantes, sans aucune once d’humour et distance, seulement préoccupées par le message. Je n’ai eu de liberté de création ni dans le texte, ni dans le dessin, ni dans la couleur ; et pour couronner le tout, je n’ai même pas touché de droits d’auteur. J’aurais dû faire un procès, je me suis seulement abstenue de toute nouvelle collaboration. Parallèlement à cet album, Pierre Christin d’une part et Victor Mora (rencontré à Pilote) d’autre part m’avaient proposé des scénarii. Il y avait un projet pour la revue Scop chez Vaillant (l’éditeur de Pif Gadget) et c’est ainsi que nous avons commencé “Felina” avec Victor Mora. “Felina” qui a finalement vu le jour aux éditions Glénat, avant de continuer chez Dargaud… »(5)

«Aurore », aux éditions des Femmes;

« Aurore », la vie de George Sand en cinquante-neuf planches paraît donc aux éditions des femmes au premier trimestre 1978, « Felina » (trois épisodes prépubliés dans les n° 13 à 18 de Circus en 1978, puis dans les n° 97 à 101 de Pilote en 1982 et dans les n° 42 à 45 de la deuxième formule de Charlie mensuel en 1985 et 1986) ou la collection Portraits souvenirs avec Pierre Christin dont les premiers volumes seront d’abord proposés dans Pilote (« La Demoiselle de la Légion d’honneur » en 1979, « La Diva et le Kriegsspiel » en 1981, « La Voyageuse de la petite ceinture » en 1984, « Charlotte et Nancy » en 1987…) se profilent à l’horizon : Annie Goetzinger est donc bel(le) et bien lancée…

Suivront ensuite de nombreux albums de bandes dessinées historiques ou policières, abordant de front les problèmes sociaux, où son dessin souple et réaliste est fort bien mis en valeur par des coloris travaillés, proches de la couleur directe : « Barcelonight » aux Humanoïdes associés en 1990 (un ouvrage dont elle signe textes et dessins en mettant en exergue une ville qu’elle connaît bien pour y avoir longtemps habité), « L’Avenir perdu » avec Jon S. Jonsson et Andreas Knigge aux Humanoïdes associés en 1992 (la première bande dessinée à aborder le thème du sida) ou le plus récent « Marie-Antoinette, la reine fantôme » réalisé avec son vieux complice Rodolphe chez Dargaud en 2011.

Sans oublier, bien entendu, ses autres collaborations avec Pierre Christin : « Le Tango du disparu » chez Flammarion en 1989 (l’un des premiers romans graphiques), « La Sultane blanche » en 1996 et « Paquebot » en 1999 (dans la collection Long Courrier de chez Dargaud, que le premier titre inaugurera) ou la nostalgique série policière « Agence Hardy » se déroulant au cœur de l’actualité européenne de la fin des années cinquante, dont sept albums sont déjà parus depuis 2001 chez Dargaud (voir, par exemple, « Agence Hardy » T7 (« Les Diamants fondent au soleil » par Annie Goetzinger et Pierre Christin).

Une planche originale de « La Diva et le Kriegsspiel ».

On lui doit aussi quelques illustrations pour de beaux livres (comme « Mémoires de Barcelone » de Montserrat Roig aux éditions La Sirène en 1993, « Le Message du simple » de Pierre Christin et Lucien Sfez au Seuil en 1994, « Le Regard des jours » de Bruno Frappat chez Dargaud en 2005 ou certains ouvrages contenant deux CD de la collection BDMusic des éditions Nocturne : « Ladies in Love » en 2004 et « Judith Garland » en 2007), pour des costumes de théâtre ou pour la presse (Le Monde, La Croix…, et même Pif Gadget entre 2004 et 2006), ainsi que diverses contributions BD, le temps de rares pages dans Tintin (une page hommage à « Buddy Longway » au n° 334 en 1982), Okapi (douze pagettes  pour une enquête scénarisée par Rodolphe, « Un étrange accident », au n° 741 de juillet 2003) 

et Spirou (une page pour la rubrique « La Galerie des illustres » de Jean-Pierre Fuéri au n° 3785 de 2010) ou pour d’autres ouvrages nécessitant une participation collective comme « Paris sera toujours Paris ( ?) » de Pierre Christin chez Dargaud en 1981 (deux pages prépubliées dans Pilote, au n° 78 de 1980),

« Paris sera toujours Paris ( ?) » dans Pilote, au n° 78 de 1980.

Annie Goetzinger dans le tome 4 de « Canal Choc », en 1992.

« Les Droits de l’homme » chez Magic-Strip en 1989 (huit pages scénarisées par Victor Mora (4)), la collection Fripons des Humanoïdes associés (quatre pages, à chaque fois, dans « Noëls fripons » en 1990, « Été fripon » et « Dessous fripons » en 1991, « Transports fripons » et « Ciné fripon » en 1992), la série « Canal Choc » orchestrée par Christin et Jean-Claude Mézières aux Humanoïdes associés (un dessin pour le tome 4 dessiné par Philippe Aymond qui n’hésite pas à croquer sa talentueuse collègue sur plusieurs pages en 1992), le troisième « Tutti Frutti » des éditions Stakhano (un dessin au format à l’italienne) et « La Bande à Julien » chez Soleil (adaptation de la chanson « Le Cœur volcan » en trois pages) en 1997, « La BD du 3e» édité par la Loterie romande en 2000, l’ultime album d’Alain Bignon (une page pour le tome 3 de la série « La Voix des anges » scénarisée par Rodolphe chez Dargaud en 2005)

Annie Goetzinger dans le collectif « La BD du 3e» édité par la Loterie romande en 2000.

Carton d'invitation pour l'exposition « Le Regard des jours » : 80 dessins parus dans La Croix, en 2007.

ou une illustration pour « Dessins pour le climat » aux éditions Glénat en 2005 : « J’en ai le tournis… Ouais, quarante et un ans de carrière. Je m’aperçois, grâce à cet article que je n’ai pas chômé. Petit détail encore, la semaine dernière, j’ai envoyé mon six cent deuxième dessin à La Croix ! J’avais oublié que je voulais être ballerine, mais qu’importe. Ce n’est plus d’actualité ! J’ai peut-être dit que j’étais passéiste, pas sûr. En tout cas si j’aime le passé (pour certains événements de ma vie), je ne vis pas dans sa nostalgie. Je m’en méfie. Sentimentale, mais combative. Ceci dit, même si tu me places dans le “Coin du patrimoine”, ça me va. Chauffé, cosy… », m’a déclaré la charmante et enthousiaste Annie, jeudi dernier, lorsque je lui ai envoyé mon texte pour une dernière relecture…

Gilles RATIER

(1) Extrait d’une longue interview d’Annie Goetzinger publiée dans le n° 19 de Schtroumpf fanzine, en mai 1978, et réalisée par Henri Filippini que nous remercions pour nous avoir autorisé a reprendre une grande partie de cette chaleureuse entrevue dont il a gardé un excellent souvenir.

(2) Réédité dans l’album « Curriculum BD » aux Humanoïdes associés, en avril 1980.

(3) Réédité dans l’album « Lob de la jungle » aux Humanoïdes associés, en février 1980.

(4) Réédité, en octobre 1991, dans l’album « Rayon dames », aux Humanoïdes associés ; lequel n’est pas une reprise de l’album « Curriculum BD », contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, mais bien une compilation originale de divers récits courts d’Annie Goetzinger publiés à partir des années 1980.

Une autre belle page de « Jeunes Filles en Dior ».

(5) Extrait d’une longue interview d’Annie Goetzinger par Couetsch Lob (que nous remercions aussi pour la reprise d’une partie de cette entrevue), publiée dans le n° 5 d’On a marché sur la bulle, en janvier 2005.

(5) Pour en savoir plus sur Annie Goetzinger, vous pouvez consulter les revues Pilote & Charlie n° 19, Schtroumpf fanzine n° 19, Trésadenn n° 8, Café noir n° 4, Phyl a plon n° 3, Spot BD n° 2, Charlie mensuel n° 42, Auracan n° 21, La Lettre n° 59, On a marché sur la bulle n° 5, BoDoï n° 85, DBD n° 27 et n° 78, CaseMate n° 52 et n° 63, ou l’ouvrage « Itinéraires dans l’univers de la bande dessinée » de Michel-Édouard Leclerc chez Flammarion, en 2003.

Sur Pierre Christin, voir Quand Pierre Christin signait Linus : 1ère partie, le rêve américain… et Quand Pierre Christin signait Linus : 2ème partie, scénariste à Pilote

Sur Jacques Lob, voir Les premières BD « osées » de Jacques Lob

Sur Georges Pichard, voir Les pornos de Pichard

Et encore une autre belle page de « Jeunes Filles en Dior » pour finir...

Galerie

4 réponses à Annie Goetzinger : des premiers pas déjà tout en élégance…

  1. Ping : Neorama dos Quadrinhos 977, de Marko Ajdarić | Neorama2's Blog

  2. Simon Couronné dit :

    Bonjour M. Ratier,

    Merci pour cette belle présentation. Cette auteure a un trait magnifique et les nombreuses illustrations que vous proposez sont une belle invitation à ouvrir ses livres !

    Petite coquille amusante : « François Truchaud n’est pas le seul à tomber sous le charme des premières pages de François Truchaud.  »

    A moins qu’il ne soit homme à s’admirer de la sorte…

    Cordialement.

    Simon Couronné.

    • Gilles Ratier dit :

      Belle coquille, en effet ! Personne ne s’en était encore rendu compte jusqu’à aujourd’hui, mais c’est désormais corrigé ! Merci de votre lecture attentive Simon…
      Bien cordialement
      Gilles Ratier

  3. C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la disparition de Madame Annie Goetzinger le 20 décembre dernier. J’ai découvert Annie Goetzinger fin des années 1970 avec la sortie de son album Casque d’or. J’ai continué de la suivre pendant de longues années toujours avec autant de plaisir. J’ai eu le plaisir de la rencontrer dans divers salons, c’était une personne extrêmement gentille, une bonne personne avec un IMMENSE TALENT !
    Dans Rayon Dames sorti en 1996 aux Editions Les Humanoïdes Associés, elle dit ceci : Je ne me suis jamais sentie différente dans ce métier parce que j’étais une femme… je n’ai pas pensé à me poser la question, en démarrant, de savoir s’il y avait plus de garçons que de filles dans cette profession. Il est vrai que j’ai eu la chance de débuter avec des gens comme Jacques Lob, Georges Pichard, René Goscinny… Je ne me suis jamais sentie exclue : au contraire plutôt bienvenue. Et pour finir, elle dit ceci : ma vie d’auteur au féminin est une vie heureuse !
    Quelle tristesse et quel dommage que vous nous quittiez déjà, Madame !
    Merci pour votre présentation.
    MC JEAN

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