Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
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On ne produit plus trop de fables en bande dessinée, et c’est bien dommage ! Extrapolant le conte du « Chat botté » de Charles Perrault, Michel Rodrigue a eu la bonne idée de faire illustrer son joli texte par son ami René Hausman, dont le trait virtuose convient parfaitement à cet univers légendaire et merveilleux?
Il faut dire que les deux complices se connaissent depuis pas mal de temps : le dessinateur de « Saki » et de « Laïyna » ayant illuminé, par exemple, les trois très beaux albums pour enfants (mais aussi pour les plus grands) de la série « La Grande tambouille » (des fées, des sorcières et des lutins), aux éditions Au bord des continents entre 2003 et 2005, que lui a concocté le scénariste (plus connu comme dessinateur de « Cubitus » ou de « Clifton »).
Cette sensible histoire d’un jeune prince dont le visage, tout en conservant son corps d’humain, prend les traits des animaux dont il croise le regard, nous gratifie d’images spectaculaires : en effet, le scénario naturaliste et historique permet à René Hausman de donner le meilleur de lui-même, que ce soit dans les scènes à l’intérieur du palais où le prince a été enfermé par le roi et la reine effrayés par ce phénomène ou dans les décors naturels ; et particulièrement dans la forêt de ce lointain et imaginaire royaume médiéval, peuplé d’elfes et de gnomes, où notre malheureux héros à la tête de chat se réfugie…
Certes, rien de révolutionnaire dans ce somptueux livre publié dans l’écrin de la collection « Signé » du Lombard, mais un fort plaisant récit accumulant les métaphores, qui se révèle somme toute assez original car très symbolique, et qui bénéficie d’envolées graphiques époustouflantes !
Gilles Ratier
? Le Chat qui courait sur les toits ? par René Hausmann et Michel Rodrigue
Éditions Le Lombard (14,50 Euros)
Merci pour cet article, les bandes dessinées de chat me manquait. Un grand merci en particulier pour l’auteur de cet ouvrage.