N’hésitez pas à revenir régulièrement sur cet article, puisque nous l’alimenterons, jour après jour, avec tout que nous envoient nos amis dessinateurs, scénaristes, coloristes, libraires, organisateurs de festivals et éditeurs pour vous souhaiter de joyeuses fêtes : et ceci jusqu’à la fin du mois de janvier 2024 !
Lire la suite...À la découverte de la rentrée 2021…
Si l’omniprésence des variants du Covid-19 laisse planer une menace non négligeable sur les sorties prévues cet automne 2021, ne boudons pas pour autant notre plaisir immédiat de la découverte des nouveautés ! Comme le veut la tradition de cette rubrique, voici donc venu l’heure – en avant-première et avant une pause estivale – de passer en revue quelques très beaux visuels. Annoncés chez les principaux éditeurs franco-belges, ces titres d’albums témoignent plus que jamais de la richesse d’un patrimoine exceptionnel, et du talent de leurs auteurs respectifs. Un grand merci à eux pour cette plongée émerveillée, de cases en bulles, qui fait oublier un quotidien souvent bien trop dramatique.
Toujours présenté chronologiquement (par dates de parutions), cet avant-goût concerne quelques uns des plus beaux visuels programmés d’août à octobre prochain. Pour des raisons évidentes, nous tentons dans une certaine mesure de privilégier les nouvelles séries, règle d’or… qui n’empêche pas de nombreuses exceptions ! Cette sélection – très subjective – met à l’honneur des titres que nous évoquerons naturellement plus en détails au cours des semaines à venir… si la pandémie ne vient pas de nouveau perturber la fine mécanique d’un planning éditorial automnal toujours très encombré.
Débutons justement par une exception : « Daryl Ouvremonde » T2 par Krystel et Rémi Guerin. Annoncé chez Glénat dès le 18 août, ce tome doit conclure un diptyque entamé en 2019, voyant un reporter évoluer dans un monde parallèle (l’Ouvremonde) empreint de magie. Entre fantasy et steampunk, ces albums sont conçus comme une extension du roman écrit par Olivier Peru en 2017, où le héros enquête sur la disparition mystérieuse des habitants d’une île souterraine.
Poursuivons avec « Queenie, la marraine de Harlem », album de 147 pages réalisé par Elizabeth Colomba et Aurélie Levy (éditions Anne Carrière, 27 août). Ce biopic retrace le destin de Stéphanie St Clair, une Martiniquaise surnommée Queenie, qui régna durant les années 1930 sur un empire criminel au cœur de Harlem. Entre jazz, vaudou et fusillades, cette impitoyable cheffe de gang fut aussi l’une des fers de lance des vastes mouvements féministe et afro-américain.
Place à la poudre et à l’action trépidante avec le sixième opus de l’indispensable « Undertaker » (Dargaud, 27 août). Intitulé « Salvaje », ce nouveau récit de Xavier Dorison, toujours associé à la maestria graphique de Ralph Meyer (couleurs par Caroline Delabie) complète le tome précédent. En effet, dans « L’Indien blanc », le shérif Sid Beauchamp avait été chargé par la riche propriétaire Joséphine Barclay de retrouver la dépouille de son fils Caleb. Supposé enlevé et tué par les Apaches, ce dernier s’était en fait marié avec une dénommée Salvaje, embrassant la cause amérindienne sous le nom de guerre d’Indien blanc. Embauché par l’homme de loi pour mener la mission à son terme, Jonas Crow a découvert d’autres sordides réalités, mais doit s’en tenir à la version officielle. Ce alors que Salvaje est bien décidée à venger la mémoire de son défunt mari… en réalité assassiné par Beauchamp !
Le 1er septembre, Les Humanoïdes associés ont la très bonne idée de rééditer l’intégrale des quatre premiers volumes d’« Izunas », cycle dérivé de la série « La Légende des nuées écarlates ». Réalisée par les Italiens Carita Lupattelli, Saverio Tenuta et Bruno Letizia, cette histoire (initialement publiée entre 2014 et 2018 ; première intégrale en octobre 2018) nous replonge dans la fantasy et l’onirisme japonais, plus précisément dans une forêt sacrée protégée par les Izunas. Née parmi ces créatures avec une apparence humaine, Aki devient à son insu l’instrument de démons maléfique qui mettent sa communauté en danger : pour prouver son innocence, elle n’aura d’autre choix que de transgresser les règles en s’aventurant dans le monde des hommes.
Comme le montre l’impressionnant visuel des « Brumes écarlates T1 : Les Rebelles » (Glénat, 1er septembre), l’auteur Wu Qingsong (« Shi Xiu, reine des pirates » ; éd. Fei, 2011 à 2015) nous emmène avec son dessin virtuose dans une épique saga fantasy inspirée du folklore chinois. Apparues mystérieusement trois siècles auparavant, les brumes écarlates ont apporté mort et destruction : établies sur des hauteurs et réussissant à prospérer, les trois royaumes de Qingpiu, Tieliu et Danzhu se disputent désormais l’hégémonie entre alliances et trahisons. À l’heure d’une importante négociation, un étrange groupe de rebelles fait à son tour son entrée en scène… Saga à découvrir dans ce premier volume riche de 192 pages.
Une couverture signée par Hermann ne se refuse pas : surtout quand il s’agit d’un tome parallèle à la série médiévale « Les Tours de Bois Maury » ! Avec « L’Homme à la hache » (Glénat, 15 septembre), l’auteur réalise en effet un épisode satellite, lui permettant de renouer une dernière fois avec son héros au destin tragique, le chevalier errant Aymar de Bois-Maury (voir les dix premiers tomes publiés chez Glénat entre 1984 et 1994). Accueilli dans la demeure voisine de Messire Beaudran, toujours désireux de retrouver son fief et son château, Aymar est surpris sur ses anciennes terres par les hommes de l’immonde Ulrik. Laissé pour mort au fond d’un fossé et sauvé in extremis, il ne cesse de s’interroger : comment son ennemi a-t-il bien pu connaître sa position ? Nous présentons ici le visuel de l’édition grand format (24 x 32 cm) de cet album. Le 15 septembre paraîtra également une nouvelle intégrale, réunissant les tomes 11 à 15 (les aventures des descendants de Bois-Maury), publiés chez Glénat entre 1998 et 2012 (248 p. ; grand format ; 35 €).
Restons encore chez Glénat avec l’étonnant visuel concocté par Jim Bishop pour la couverture de « Lettres perdues » (15 septembre ; voir le premier plat figurant en en-tête de cet article). Cette aventure nous fera découvrir le monde d’Iode, adolescent vivant sur une île du soleil où cohabitent poissons et humains, mafieux et policiers incompétents. Le jour où sa lettre ne lui ait pas livré, Iode part en ville et rencontre une autostoppeuse nommée Frangine, qui lui fausse bientôt compagnie. Iode part naïvement à sa recherche, dans un premier roman graphique de 200 pages dont les couleurs et thématiques sont nourries par les travaux animés d’Hayao Miyazaki…
Impatiemment attendu par tous ceux qui avaient savouré le premier volume de « Dans la tête de Sherlock Holmes » (Ankama, mai 2019 ; voir notre chronique précédente), ce deuxième tome viendra donc compléter le 24 septembre « L’Affaire du ticket scandaleux ». Benoit Dahan et Cyril Liéron nous montrent Holmes et Watson occupés à remonter la piste du magicien chinois Wu-Jing, tandis que le ministre des colonies britanniques et les hautes sphères de l’État sont visées d’inquiétante manière.
Le 13 octobre verra paraître chez Delcourt « Saint-Elme T1 : La Vache brulée », réalisé par le duo Frederik Peeters et Serge Lehman. Les auteurs de « L’Homme gribouillé » (Delcourt, 2018) entrainent de nouveau leurs lecteurs dans d’étranges ambiances, en les plaçant dans les pas du détective Franck Sangaré et de son assistante, l’énigmatique madame Dombre. Débarqués dans le village montagnard de Saint-Elme, réputé pour son eau de source, afin d’y retrouver un fugueur disparu depuis trois mois, leur enquête va prendre des pistes inattendues…
Achevons ce tour de piste visuel avec un probable incontournable de la rentrée : « Le Droit du sol » (Futuropolis, 6 octobre), où Étienne Davodeau évoquera le trajet symboliquement effectué à pieds entre la grotte préhistorique de Pech Merle (Lot) et le site nucléaire de Bure (Meuse).
Aventure, fantastique, historique, policier ou western, il y en aura donc de nouveau pour tous les goûts ou presque, bien d’autres ouvrages ayant mérité de figurer dans cette sélection (citons par exemple le prochain ouvrage de Catel et José-Louis Bocquet, consacré à la figure de la première réalisatrice française, « Alice Guy », prévu chez Casterman le 22 septembre). Que de futures découvertes en perspective… Très bonnes lectures et vacances à toutes et tous ! À bientôt (fin août) pour le retour de nos décryptages de couvertures et de nos dossiers making-of.
Philippe TOMBLAINE
« Daryl Ouvremonde » T2 par Krystel et Rémi Guerin
Éditions Glénat (16,90 €) – EAN : 978-2344036006
« Queenie, la marraine de Harlem » par Elizabeth Colomba et Aurélie Levy
Éditions Anne Carrière (24,90 €) – EAN : 978-2843379628
« Undertaker T6 : Salvaje » par Ralph Meyer et Xavier Dorison
Éditions Dargaud (15,00 €) – EAN : 978-2505083382
« Izunas : intégrale des premier et second cycles » par Carita Lupattelli, Saverio Tenuta et Bruno Letizia
Éditions Humanoïdes associés (39,95 €) – EAN : 978-2731671599
« Brumes écarlates T1 : Les Rebelles » par Wu Qingsong
Éditions Glénat (22,50 €) – EAN : 978-2344044612
« Les Tours de Bois-Maury : L’Homme à la hache » par Hermann
Éditions Glénat (grand format : 14,50 €) – EAN : 978-2344047309
Éditions Glénat (petit format : 11,50 €) – EAN : 978-2344047316
« Lettres perdues » par Jim Bishop
Éditions Glénat (22,00 €) – EAN : 978-2344043448
« Dans la tête de Sherlock Holmes : L’Affaire du ticket scandaleux » T2 par Benoît Dahan et Cyril Liéron
Éditions Ankama (14,90 €) – EAN : 979-1033512547
« Saint-Elme T1 : La Vache brulée », par Frederik Peeters et Serge Lehman
Éditions Delcourt (16,95 €) – EAN : 978-2413030171
« Le Droit du sol » par Étienne Davodeau
Éditions Futuropolis (25,00 €) – EAN : 978-2754829212