Quatrième livraison de fumetti chez Swikie !

À l’occasion de la parution des n° 4 des six fumetti des éditions Bonelli : « Nathan Never », « Lukas », « Brad Barron », « Napoleone », « Lilith » et « Gea » publiés en traduction française par la maison d’édition Swikie (1), nous vous proposons une présentation de la suite et fin du précédent numéro de « Nathan Never », du nouvel épisode de « Lukas », ainsi que des quatre numéros de la série « Brad Barron » par Bruno Brindisi, Anna Lazzarini, Giancarlo Caracuzzo, Giovanni Bruzzo et Tito Faraci.

Nathan Never

« Opération Dragon » — dessin Stefano Casini (couverture Claudio Castellini), scénario Bepi Vigna — est la traduction de Nathan Never n° 3 : « Operazione Drago », paru chez Bonelli en août 1991.

« L’Île de la mort » — dessin Stefano Casini (couverture Claudio Castellini), scénario Bepi Vigna — est la traduction de Nathan Never n° 4 : « L’Isola della morte », paru chez Bonelli en septembre 1991.

Dans la première partie, Nathan Never avait pour mission de s’introduire dans le repaire d’un malfrat de haut vol à l’occasion d’un concours d’arts martiaux, afin d’y reprendre un virus terrifiant dérobé par ledit malfrat.

Dans la suite, le jour, Nathan Never participe au concours. La nuit, il se déguise en anguille et parcourt discrètement la forteresse à la recherche du virus, se faufilant entre les gardes et sachant profiter des providentiels conduits techniques.

Dans tout ça, ça castagne sévère, entre adversaires relativement humains — Nathan Never lui-même, participants au concours et gardes —, et aussi quelques humains reprogrammés ou « terminaux organiques »plus coriaces, concoctés par un génial scientifique au service du grand méchant. Le duo Bepi Vigna et Stefano Casini inscrit le récit dans la thématique de la fusion entre humain et cybernétique en droite ligne, avec le tout premier épisode « Agent special Alfa ». Comme de bien entendu, Nathan Never s’en tire plutôt bien, même si les hommes informatiquement trafiqués lui posent des difficultés et lui infligent quelques mauvais coups. Hum !, pas le meilleur chapitre de la série.

Nathan Never n° 4.

Alors que ces deux numéros présentent des épisodes inédits en français, les prochains à paraître proposeront, pendant un temps, des récits déjà publiés dans plusieurs albums aux éditions Glénat (2).

Lukas 

« Secrets » — dessin Fredric Volante (couverture Michele Benevento & Lorenzo De Felici), scénario Michele Medda  — est la traduction de Lukas n° 4 : « Segreti », paru chez Bonelli en juin 2014.

Lukas est tellement humain qu’on en oublie qu’il est mort. D’autant plus que, contrairement à ses congénères les autres ressuscités, il n’est pas comme eux possédé par une soif de sang féroce. Il n’en paraît même pas manifester un étonnement.

Parcourant la ville comme tant de nos contemporains en quête d’un toit et d’un emploi, il croise avec régularité des créatures destructrices de tous ordres, des « manifestations du mal » comme on a pu dire en d’autres temps, qu’il combat comme il peut.

Cette fois, les forces noires et maléfiques prennent entre autres le visage intense d’une jeune vampire à serpent très venimeux.

Lukas n° 4.

Alors, en chemin, et derrière tant d’extravagance, incidemment le scénariste Michele Medda en profite aussi pour dépeindre, dans une fouille sociologique, un monde que nos propres vies nous font tous connaître pourtant très bien : les existences ordinaires dans leur quotidien, les péripéties d’alcôves et d’escaliers d’immeubles, les jeunes femmes blondes toujours intéressantes à connaître, et aussi l’agressivité masculine, les violences conjugales et les féminicides, les contrastes entre les centres urbains et les banlieues, les conquêtes claniques de territoires entre bandes de malfrats, les commissariats qui brûlent, et autres allusions au grand spectacle des humains.Brad Barron 

Portant le nom d’un sénateur US du Libertarian Party du Kentucky, Brad Barron est un personnage imaginé par le scénariste Tito Faraci aidé d’une gamme de dessinateurs Bonelli : principalement Bruno Brindisi, Anna Lazzarini, Giancarlo Caracuzzo, Giovanni Bruzzo , Luca Raimondo, Alessandro Nespolini, Alessandro Bignamini…

La série, nouvelle « Guerre des mondes », compte 18 épisodes publiés en Italie de mai 2005 à octobre 2006.

 « Les Non -humains » — dessin Bruno Brindisi (couverture Fabio Celoni), scénario Tito Faraci — est la traduction de Brad Barron n° 1 : « Non umani », paru chez Bonelli en mai 2005.

« S’échapper de Manhattan » — dessin Anna Lazzarini (couverture Fabio Celoni), scénario Tito Faraci — est la traduction de Brad Barron n° 2 : « Fuga da Manhattan », paru chez Bonelli en juin 2005.

Brad Barron n° 2 : « Fuga da Manhattan ».

« Terres perdues » — dessin Giancarlo Caracuzzo (couverture Fabio Celoni), scénario Tito Faraci — est la traduction de Brad Barron n° 3 : « Terra perduta », paru chez Bonelli en juillet 2005.

« Les Conquistadors » — dessin Giovanni Bruzzo (couverture Fabio Celoni), scénario Tito Faraci — est la traduction de Brad Barron n° 4 : « I conquistatori », paru chez Bonelli en août 2005.

Ce personnage est un classique ancien militaire tête-brûlée, comme il en existe un certain nombre dans le cinéma bis.

Pour leur part, les extra-terrestres incriminés, au nom de Morgs, sont des humains à peine arrangés.

Ils sont bipèdes, avec deux bras et deux mains à cinq doigts et pouces opposables, une tête avec une bouche, un nez et deux yeux dans le même plan facial. Ils respirent de l’oxygène, s’expriment avec aisance dans des langues terriennes, vivent en société hiérarchisée, et leur psychologie est à 99 % humaine. Juste un peu moches, ils ont ainsi suivi les lois de l’évolution pile-poil comme les humains. Le titre du premier épisode « Non umani/Les Non-humains » prétend le contraire.

 Avec ces éléments très usuels, la série se place par conséquent dans une tradition d’innombrables bandes dessinées de science-fiction passées, sans chercher à innover sur cet aspect. D’ailleurs, l’action est supposée se dérouler en 1956, époque de production de bien des BD et des films de série B exploitant cette thématique et auxquels cette série rend par ce biais hommage (3).

Brad Barron n° 4.

Ce récit de science-fiction se situe par conséquent non pas au présent ou au futur, mais dans une réécriture du passé sous une forme d’uchronie. Il s’agit d’une science-fiction au passé, un faux récit du passé, un récit fictif dans le présent propre d’une époque antérieure.

Brad Barron n° 4.

Maintenant, les auteurs développent leur cauchemar. Le fond est celui de ruines de villes fracassées, d’humains — hommes, femmes et enfants — exterminés de façon bien brutale, et de survivants réduits, par l’intermédiaire de colliers électroniques, à l’état de marionnettes sans plus d’identité ni de conscience.

Mais Tito Faraci a décidé de réserver à sa créature principale un régime de faveur. Il fait endurer à son personnage de Brad Barron toutes sortes d’épreuves et de tortures de la part des nouveaux maîtres du monde, lesquels, capables de bien des extrêmes, sont soucieux de mettre à nu et comprendre la conscience humaine dans tous ses registres, plus précisément les quelques éléments mentaux qui différencient les deux espèces si proches.

Le faisant s’évader, le scénariste l’amène ensuite à parcourir dans cette atmosphère post-apocalyptique les miettes de notre monde où les extra-terrestres, en plus de leurs sinistres personnes, ont apporté avec eux un défilé de créatures particulièrement atroces, gamme complète de vers et arthropodes géants, araignées à têtes de chien et octopodes tentaculaires, et même un mercenaire crocodilien jouant au predator, lesquels désormais hantent la sphère terrestre. Ajoutons une végétation prolifique et carnivore, sensiblement télépathe, quelques hybrides semi-humains développant des pattes insectoïdes, et des têtes humaines greffées sur des exosquelettes métalliques. Mais il demeure aussi quelques derniers survivants humains demeurés libres.

Brad Barron n° 4.

Tantôt, les uns vivent comme des cavernicoles terrés dans des parkings souterrains dans le deuil de leurs proches et la menace permanente d’être découverts.Tantôt, d’autres se dissimulent vaille que vaille dans la campagne. Maintenant qu’il n’existe plus d’ordre ni de lois ni de justice ni de garde-fous sociaux, certains lâchent parfois la bride à leur nature sauvage humaine qui reprend ses droits ; chez eux, l’homme redevient un loup pour l’homme et plus encore pour la femme — tout cela le long d’une fresque décidément bien sombre servie par le graphisme Bonelli et son trait clair et précis.

Patrice DELVA

(1) Voir : Les éditions Swikie : une nouvelle tentative de traduire et publier des héros Bonelli en France… et Nouvelle salve de fumetti chez Swikie !. Un article du magazine Zoo consacré à ces éditions : https://zoolemag.com/actualites/articles/2021/02/1185-retour-de-la-bande-dessinee-de-poche-avec-la-maison-d-edition-swikie. Trois vidéos sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=Jpe8fJcUX_E, https://www.youtube.com/watch?v=nPIgle1FB10 et https://www.youtube.com/watch?v=dx_lkeLH4Hs. Un forum développé sur Pimpf : https://www.forumpimpf.net/viewtopic.php?f=1&t=44264.

(2) Entre Glénat et Swikie, ont à ce jour été traduits en français les Nathan Never n° 1 à 9, 13 à 15, 18 à 21, 27 et 29 (Source : Blackpuma du site Pimpf : https://www.forumpimpf.net/viewtopic.php?p=1111431#p1111431). Plus le fascicule de 20 pages « Giochi di guerra », supplément au n° 19 de 1992, traduit sous le titre « Jeux de guerre » dans Fantask 2e série n° 1 : Cf https://www.comicsbox.it/serie/NNGDG (source : Chipito du site Pimpf : https://www.forumpimpf.net/viewtopic.php?p=1132202#p1132202).

(3) Ainsi, au cinéma : « The War of the Worlds/La Guerre des mondes » (1953) et aussi « The Thing From Another World/La Chose d’un autre monde » (1951), « The Man From Planet X » (1951), « It Came From Outer Space/Le Météore de la nuit » (1953), « Earth vs the Flying Saucers/Les Soucoupes volantes attaquent » (1956), « Not of this Earth » (1957), « Invasion of the Saucer-men » (1957), « Invisible Invaders » (1959), « Plan 9 From Outer Space » (1959)… : https://www.humanafterhal.com/meilleurs-films-science-fiction-annees-50/, https://spookyflicks.com/tag/film-science-fiction-annees-50-sf-1950/, https://www.senscritique.com/liste/Les_meilleurs_films_de_science_fiction_des_annees_1950/1737723, https://www.cinetrafic.fr/meilleur/film/science-fiction/annees-50. En bande dessinée, par exemple des récits de titres comme Weird Science (22 numéros de 1950 à 1953) et Weird Fantasy (idem) des éditions EC Comics (traduits en français aux éditions Akileos) : http://bdzoom.com/56450/comic-books/%C2%AB-weird-science-%C2%BB-t1-par-bill-gaines-co/, http://bdzoom.com/83256/comic-books/%C2%AB-weird-science-%C2%BB-t2-collectif/ ou http://bdzoom.com/132706/comic-books/%C2%AB-weird-fantasy-%C2%BB-par-bill-gaines-al-feldstein-et-divers/.

Galerie

2 réponses à Quatrième livraison de fumetti chez Swikie !

  1. Drouard dit :

    Excellent commentaire sur toutes ces séries.

  2. Patrice Delva dit :

    Merci Monsieur Drouard.

    Bonne journée à vous.

    Patrice Delva

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