Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...Jacques Ferrandez donne des suites à sa série-fleuve algérienne…
Alors que les deux cycles de ses « Carnets d’Orient » — qui font référence sur le plan de l’histoire de l’Algérie — viennent d’être réédités en deux opus (le deuxième ayant été renommé « Carnets d’Algérie »), le talentueux Jacques Ferrandez (1) leur octroie une prolongation, 12 ans après le dernier album paru chez Casterman. Restituant une fois de plus, avec brio, l’ambiance et les couleurs de son pays d’origine, il s’investit plus que jamais pour rechercher les racines de la révolte de toute une décennie, allant jusqu’à donner ses propres traits à l’un des protagonistes.
Il faut dire que, depuis 35 ans, l’Algérie n’a jamais cessé d’inspirer Ferrandez !
À la fois narrateur hors pair, avec ses dialogues qui sonnent tellement vrai, et dessinateur au style si reconnaissable, il a entre-temps travaillé sur le roman noir « Alger la noire » de Maurice Attia et adapté quelques œuvres notables de l’écrivain Albert Camus, comme « L’Hôte », « L’Étranger » ou « Le Premier Homme » (et peut-être, même, bientôt « La Peste »).
Aussi, quand ont commencé les manifestations de l’Hirak (mouvement de protestation, demandant plus de modernité démocratique, qui démarra en février 2019), l’auteur, toujours très concerné par le sujet, a tenu à évoquer cette difficile période pour l’Algérie désormais indépendante (qui va de 1962 à 2019), même si cela pouvait lui sembler pesant et plombant moralement.
En 1991, le journaliste de télévision Paul-Yanis, qui ressemble donc comme deux gouttes d’eau à notre bédéaste, retourne comme envoyé spécial à Alger, afin de couvrir les événements. Même si son ancien militaire de père est français, sa famille — dont la saga est racontée avec passion par Ferrandez dans les « Carnets d’Orient » — est issue de ce pays du Moyen-Orient et sa grand-mère y est revenue après la décolonisation. Il va notamment rencontrer, entre autres personnages hauts en couleur, une jeune féministe qui soutient les artistes et une vieille dame pied-noir (autrefois à la tête d’un grand domaine colonial) qui décide de mourir en Algérie…
Une nouvelle fois, Ferrandez excelle dans l’évocation d’une Algérie déchirée : en effet, plongé dans la guerre civile, les autochtones sont pris en étau, car obligés de choisir entre la forte montée des islamistes armés et un répressif régime militaire.
On regrettera seulement que le format comics adopté (entre roman graphique et BD traditionnelle franco-belge), où ont pourtant l’air de se complaire les plus célèbres signatures de la maison Casterman — à l’instar d’Enki Bilal avec « Bug », Vittorio Giardino avec « Jonas Fink » ou Jean-Marc Rochette avec « Le Loup » et « Le Transperceneige » —, ne permette pas, à notre humble avis, d’apprécier comme il se doit les superbes doubles pages aquarellées du maître.
(1) Voir entre autres : « Frères de terroirs » par Jacques Ferrandez et Yves Camdeborde, « L’Étranger » par Jacques Ferrandez [d’après Albert Camus], « Alger la noire » : la BD de Jacques Ferrandez tirée du polar de Maurice Attia, Jacques Ferrandez exposé à Blois, « Terre fatale » de Jacques Ferrandez, La guerre fantôme de Jacques Ferrandez…
« Suites algériennes 1962-2019 T1 : Première Partie » par Jacques Ferrandez
Éditions Casterman (16 €) — EAN : 978-2-203-20296-2
Effectivement j’en ai marre de ces formats réduits. Quand c’est prévu dès le départ, OK, mais quand c’est juste une réduction d’une ancienne BD grand format, c’est souvent du massacre. Le cadet des Soupetard par exemple c’est carrément illisible tellement les textes sont devenus petits et les dessins réduits c’est ni beau, ni sympa pour l’auteur.
Du coup j’hésites à acheter ces intégrales de Ferrandez que j’attendais pourtant depuis longtemps.
Je partage entièrement les avis exprimés ici par Gilles RATIER et Michaël PALARD.
En effet, il est tout à fait insupportable de devoir lire des bandes dessinées dans un format aussi « riquiquI ».
C’est vraiment faire peu de cas du travail accompli par les auteurs, a fortiori quand ils ont prouvé depuis longtemps l’excellence de leur trait.
On connaît depuis longtemps, hélas, les « réducteurs de textes » dans le milieu littéraire pour ne pas dénoncer tout aussi fortement « les réducteurs de planches » dans l’univers du « 9ème Art ».
Casterman, ancienne et presigieuse maison d’édition , tombée dans le giron de la famille Gallimard, dirigée d’ailleurs par la fille d’AG, ainsi que par l’ancien responsable de la programmation du FIBD, Benoit Mouchard.
« …où ont pourtant l’air de se complaire les plus célèbres signatures de la maison Casterman »
Pourquoi « complaire » ? Je vous trouve dur. Leur a-t-on laissé le choix ?
Le format comic book est sans doute adapté à des planches qui comportent de trois à quatre cases, comme c’est le cas avec les publications mainstream. Mais avec du franco-belge, ce format devient rédhibitoire. Cette tendance chez Casterman prend le contre pied d’autres éditeurs qui semblent faire le choix inverse : proposer des formats géants, souvent pour des œuvres qui ne le méritent pas.
La publication de la fin de Jonas Fink dans ce format alors que les précédents volumes l’étaient dans le format standard m’a fait l’impression d’un véritable sabotage. J’étais triste de voir cette belle œuvre et ce grand artiste qu’est Giardino ainsi méprisés.
La prochaine étape sera-t-elle le format manga ?
Le format pose problème effectivement. Il ne rend pas hommage au travail du dessinateur. Le lecteur y perd aussi en immersion et volupté.
A remonter aux éditeurs…
Merci Mr Ferrandez pour la suite Algériennes j’attends les suites avec beaucoup d’attention, nous nous sommes croisés en 2017 à la bibliothèque Massena vous m’avez dédicacé tout vos livres que je possède, moi je vous ai fais un dessin du magasin de votre grand-père,j’avais honte de vous le donner jai fait appel a mon épouse ( je suis Le Philippe) recherché je ne sais si vous vous en souvenez ?? En tout les cas je suis dans positions que vous, mais je suis le premier d’une grosse famille Algérois mon père et de Bab oueds ma mère Dusen d’eau, je ne suis allée beaucoup à l’école à Nice jai étais reçu comme un musulman dans une famille très pauvre .je serais le plus heureux des hommes , ci vous pouvez me répondre,je vous suis a la tasse avec vos histoires de la bas , e me suis permis de dessiner du Ferandez chez moi je fini par connaitre Alger sans jamais y avoir était , j’ai appris le décès de Mr Trari qui connaissait la Casbah comme sa poche ,.je suis de 1954 un an de plus que vous je vous remercie pour votre travail vous êtes un homme formidable ,bien à vous que ce message vous parvienne pour moi ce sera formidable merci Monsieur !