Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...L’intégrale des pin-up d’Aslan : le roi du dessin érotique !
Certes, ce n’est pas de la BD ! Cependant, l’œuvre d’Aslan a tellement inspiré de dessinateurs du 9e art (1) et marqué la génération masculine des années 1970 qu’il serait dommage de ne pas signaler, ici, la parution de ce très beau livre de 270 pages regroupant l’intégralité de ses filles de papier conçues pour chaque numéro du mensuel Lui, et publiées entre avril 1964 et mars 1982 : « Les Pin-up d’Aslan » aux éditions Dynamite.
Comme nous le rappelle l’érudit Christian Marmonnier dans un dossier très bien documenté en deux parties sur la carrière de cet artiste polymorphe, lequel sert de préface et de postface à cet imposant ouvrage, Aslan, de son vrai nom Alain Gourdon (1) — né à Lormont le 23 mai 1930 et mort le 11 février 2014 à Sainte-Adèle au Canada —, était un peintre, illustrateur et sculpteur français.
Il était surtout connu en France pour ses pin-up : ces dernières qui sont, aujourd’hui, très recherchées dans les salles de ventes, ont notamment étalé langoureusement leurs courbes dans les pages de Lui, « magazine au contenu éclectique et intelligent entraîné par l’écrivain Jacques Lanzmann (chef d’orchestre jusqu’en 1969) » — dixit Marmonnier —, tout en décorant des salles de garde, des cabines de chauffeur routier ou plus discrètement des tiroirs bourgeois. Elles sont ici présentées, pour la première fois, dans leur intégralité, de façon chronologique.
Toutefois, il faut savoir qu’Aslan était avant tout sculpteur ! En 1968 et 1978, il réalisa les bustes de Brigitte Bardot et Mireille Mathieu en Marianne pour l’Association des maires de France : sculptures qui ont été diffusées à 20 000 exemplaires dans les hôtels de ville et salles de mariage. Dix ans plus tard, il signera deux statues de Dalida pour la tombe de la chanteuse, puis un buste en bronze pour la place qui porte son nom, à Montmartre.
Aslan était entré aux Beaux-Arts à l’âge de 14 ans, avait rencontré deux années plus tard le sculpteur César qui est devenu son ami, et avait été nommé peintre et sculpteur officiel de l’armée à l’âge de 22 ans. Il illustra également des livres pour enfants de la collection La Bibliothèque rose chez Hachette (tels que le « Pinocchio » de Collodi), avant de s’adresser à un public un peu plus âgé : réalisant de nombreuses publicités et affiches de spectacles pour les Folies Bergères, le Crazy Horse et le Casino de Paris.
Sa technique, à partir de photographies dans un style ultra-réaliste, était époustouflante ! Le travail étant entièrement réalisé à la gouache, chaque cheveu était peint et la peau donnait envie d’être effleurée, tant elle semblait vraie.
Avec ses pin-up ingénues et aguichantes, provocantes sans être vulgaires, Aslan a, à sa manière, participé à la libération des mœurs dans nos contrées. Justement considéré comme un dessinateur au trait acéré et audacieux, mais délicat, il a su alterner, glamour et sculpture représentative, voire officielle.
Gilles RATIER
(1) Son frère aîné, Michel Gourdon, était aussi un illustrateur français très réputé, surtout connu pour ses couvertures de romans policiers aux éditions Fleuve noir.
(2) On ne peut s’empêcher de voir une parenté entre le trait d’Aslan et celui de bien d’autres maîtres de la bande dessinée érotique, à l’instar de Jean Sidobre, alias G. Lévis : voir « Liz & Beth » et Bédéadult’.
« Les Pin-up d’Aslan » par Aslan et Christian Marmonnier
Il y a quand même un lien entre Aslan et la bande dessinée : il a aussi travaillé pour le journal Tintin en dessinant des couvertures, dans la seconde moitié des années 1950. (par exemple celles des numéros 13 et 41 de l’édition belge, et il y en a d’autres)
Merci Jean-Pierre pour cette précision…
Bien cordialement
Gilles Ratier
ajouter édition belge de 1958
Notre ami Henri Filippini me signale que « Pour compléter cette réponse, Aslan a aussi fait des couvertures et des illustrations pour Line (normal, c’était le même éditeur que le journal Tintin) ».
Évidemment, je savais bien tout ça, mais ce que je voulais dire en commençant mon article par « Certes, ce n’est pas de la BD ! » c’est qu’Aslan n’a jamais fait de BD proprement dites : ce sont des illustrations et des couvertures, donc pas des BD, même si c’était dans des journaux de BD !
Bien cordialement et respectueusement
Gilles Ratier
Ping : La punizione è finita, ma è sempre dietro l’angolo… – afnewsinfo
j ai une colection dedicacee du peintre aslan qui abitait a thiron gardais dans le meme village de stephane berne dans le perche je l ai rencontre chez un ami il a une trentaine d annee
jean paul gere