Un roman (bio)graphique sur Romy Schneider, cela devait arriver tôt ou tard, et notamment dans la collection 9 1/2 de l’éditeur, dédiée au cinéma… Le choix des auteurs s’est porté sur ses débuts, y compris son enfance — vite évoquée — avec la guerre en fond, et son entrée timide dans le cinéma, jusqu’aux premiers rôles. On croisera naturellement Alain Delon, presqu’inconnu alors que Romy est déjà célèbre après « Sissi » : la relation amoureuse et professionnelle avec le jeune acteur français est fondatrice, essentielle pour les deux. Un album à la mise en images sensible, juste, sans effets appuyés, mais aux couleurs très choisies selon les moments narrés. Un trait doux et bienveillant : connaissant sa fin tragique, ce n’est que justice.
Lire la suite...Jack Kirby revient en Normandie 75 ans après son débarquement…
Jack Kirby est particulièrement à l’honneur cette année en Normandie. En parallèle de l’exceptionnelle exposition de planches originales à Cherbourg du 25 mai au 1er septembre 2019 (1) au Musée Thomas Henry, une autre exposition dédiée au King of Comics se tient à la médiathèque des Sept Lieux à Bayeux du 6 juin au 24 août 2019.
Peu de monde le sait, mais Jack Kirby a débarqué en France en août 1944 sur la plage d’Omaha Beach comme beaucoup de ses compatriotes en ces temps de guerre. Il a ensuite rejoint le front de Moselle où, comme Capitaine America, il a vaillamment combattu l’ennemi nazi. Cette expérience l’a marqué et a fortement influencé son œuvre. De ce traumatisme va surgir des créations spectaculaires comme les héros Marvel ou DC : X-Men, les 4 fantastiques, Mr. Miracle, Kamandi, etc. Mais cela va également avoir un impact sur ses comics de guerre en vogue à l’époque. Ses pages déjà dynamiques explosent suite à cette période.
C’est toute cette partie méconnue et pourtant historique qui est ici expliquée aux jeunes générations élevées avec les comics et maintenant les films inspirés des personnages de Kirby. Tout ce travail de recherche est dû à un seul homme, Jean Depelley, qui a déjà réalisé en deux volumes la seule biographie complète sur le King, avec bien entendu, tout un passage sur son déplacement en France, suivant pas à pas sa progression au travers du front ennemi.
Composé d’une vingtaine de panneaux richement illustrés et didactiques, les visiteurs découvrent tour à tour la naissance de Kirby, sa période avant-guerre, ses premiers comics avec les « Boys-Commandos », sa vision du D-Day imaginée dés 1943, son appel sous les drapeaux, son débarquement a Omaha-Beach, ses batailles, ses blessures, ses courriers, son style et son retour au pays où il va créer les plus grands héros Marvel dans un premier temps puis son passage chez DC.
En parallèle de l’affichage des panneaux, le film « La Guerre de Kirby » de Marc Azéma et Jean Depelly est diffusé en continu dans la salle cinéma de la médiathèque.
Commandée par Bayeux Intercom dans le cadre des manifestations entourant le soixante-quinzième anniversaire du débarquement en Normandie, l’exposition a été réalisée par Passé simple. Les commissaires sont Jean Depelley qui est également l’auteur du rédactionnel et Marc Azéma qui s’est occupé de la scénographie et du graphisme. La coordination étant assurée par Élodie Cau pour Passé simple et Jérôme Félix pour la médiathèque des sept Lieux.
Amateur de comics ou simple passionné d’histoire entourant la Seconde Guerre mondiale, cette exposition vaut le détour pour son côté historique et didactique. Un passage quasi obligatoire si vous passez par la Normandie cet été.
Infos pratiques :
Horaires :
L’exposition est visible aux heures d’ouverture de la médiathèque, soit du mardi au samedi de 10h à 19h sans interruption et le dimanche de 15h à 18h, sauf le samedi 06 juillet, le dimanche 14 juillet et jeudi 15 août.
Adresse :
Les 7 lieux
1 boulevard Fabian Ware
14400 Bayeux
Gwenaël JACQUET.
(1) Lire aussi notre chronique sur l’exposition de Cherbourg : Incroyable exposition Jack Kirby une galaxie de planches originales du créateur de captain America envahit Cherbourg
Voir dessiner le King Kirby,ne serait-ce que quelques secondes est réjouissant. Une vélocité graphique alliée à un sens créatif imparrable et à une maîtrise hors norme qui auont fait de lui monsieur » jusqu’à dix planches par jour ».Et du solide.
Mais si Kirby a été le King et l’est très justement redevenu par réhabilitation aux yeux des fans,il ne faut pas oublier que ces derniers lui ont tourné le dos un temps à la fin de son immense carrière, moment où il a été conspué,incompris.
A leurs yeux Jack Kirby The King était devenu « Jack The Hack », pour beaucoup un simple torcheur de planches à la chaîne….
Exact, Monsieur Clavier! Au début des années 90, j’ai pu acheter à New-York des planches du King entre 20 et 50 $. J’ai même vu une splash de Thor à 80 $ (au-dessus de mon budget, j’ai eu tort, bien sûr)
Kirby, c’est un peu comme Hergé. Il faudra attendre leurs morts pour que l’on se rende compte de leur apport au medium BD. Triste!
il ne faut pas exagérer Hergé à été largement reconnu de son vivant voir le portrait de andy warhorl par exemple
Kirby a été pas mal malmené, d’une manière, je crois,qui ne serait jamais arrivée à Hergé.
Kirby a fait de nombreuses illustrations qu’on ne lui payait pas, sans raisons,c’était pourtant une star .Big John Buscema a raconté qu’une des raisons qui ont fait partir le King chez DC Comics, est que Martin Goodman,le boss de Marvel,trouvait que Kirby était trop rapide et gagnait trop d’argent. Il a donc réduit son tarif payé pour une planche…!
On ne parle pas des planches qu’on refusait de lui rendre.Aujourd’hui une fortune.
Surtout,vers la fin,les responsables éditoriaux n’hésitaient pas à faire redessiner par d’autres les visages de ses planches .
Je pensais que c’était de notoriété publique que Kirby avait participé au débarquement, son expérience militaire largement illustrée plus tard dans THE LOSERS, BOY COMMANDOS et SGT FURY.
C’est agréable de voir le King reconnu et apprécié du grand public, maintenant que son nom est justement associé aux plus grands blockbusters de l’histoire du cinéma. Dommage qu’il ne soit pas comme Stan resté vivant assez longtemps pour le voir.
Elles craignent les animations des dessins de Kirby dans la bande annonce. C’est drôle qu’on ne puisse plus supporter de voir des dessins en 2D. Un peu comme les images d’archives en noir et blanc qu’il est devenu quasi obligatoire de colorer.
La bande annonce demande s’il en aurait pas été autrement pour Marvel Comics et l’omniprésence des super-héros dans le paysage ,si le King Kirby n’avait pas participé militairement à la seconde guerre mondiale.
La réalité serait plutôt de se demander ce qu’il en serait aujourd’hui si le talentueux dessinateur Joe Maneely,initialement prévu par Stan Lee pour la relance de Marvel ,ne s’était pas tué dans un bête accident de train,parce qu’il avait perdu ses lunettes.
Stan Lee dépité et touché s’est alors rabattu sur Kirby et Ditko.Avec le résultat qu’on connait.
Maneely n’avait jamais fait de super-héros,de toute évidence tout aurait été très différent,Marvel n’aurait peut-être pas atteint les sommets,la mythologie de la maison d’édition serait certainement moins dense et épique,on peut supposer que l’histoire du monde des comics serait tout autre…