Prix du meilleur album au festival Quai des bulles de Saint-Malo, cette monumentale fresque d’apprentissage en 280 pages en noir et blanc, où seules les mélodies apportent de la couleur, mérite vraiment votre attention ! C’est une quête initiatique, mise en scène par Édouard Cour (aux dessins) et Jean-Christophe Deveney (au scénario), qui nous plonge dans le Saint-Empire romain germanique du début du XVIIIe siècle. En suivant l’ascension, à la fois magnifique et tragique, de deux talentueux jumeaux orphelins — sur qui plane l’ombre d’un mystérieux compositeur allemand qui signe ses partitions des trois mots « Soli Deo Gloria » —, elle nous entraîne vers une méditation métaphysique sur le sens de la création, nous rappelant le pouvoir qu’a la musique sur les humains !
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Encore une intégrale Dupuis à ne pas manquer !
Et de quatre pour l’intégrale « Valhardi », avec le retour de l’immense Jijé aux commandes graphiques de cette série mythique qu’il a créée dans Spirou (avec Jean Doisy au scénario, en 1941), dix ans après l’avoir confiée à Eddy Paape. Les quatre épisodes que compose cet indispensable volume couvrent la période 1956-1958 et imposent Valhardi comme un héros résolument moderne : une résurrection réussie à l’époque et qui est devenue, aujourd’hui, une référence !
Jean Valhardi devient donc, pour l’occasion, un aventurier bien ancré en son temps et auquel Jijé (dont le style se fait plus fort que jamais, réussissant à marier élégance et énergie) adjoint un nouveau faire-valoir bien plus crédible : un jeune reporter-photographe nommé Gégène.
Toutefois, comme le précise le passionnant dossier de 40 pages très illustrées (avec nombre de documents souvent méconnus) dû à Jérôme Dupuis, grand journaliste d’investigation pour L’Express et Lire, cette reprise ne sera pas vraiment un succès d’un strict point de vue commercial.
Les chiffres de vente des albums « Soleil noir », « Le Gang du diamant », « L’Affaire Barnes » et « Le Mauvais Œil » ne pourront jamais rivaliser avec les summums obtenus par le classique de l’école de Marcinelle que fut « Le Château maudit » de Paape et Charlier, par exemple.
Pourtant, l’aventure « Le Gang du diamant » est, elle aussi, un scénario signé Jean-Michel Charlier, certes terminé par notre dessinateur au sommet de son art !
D’ailleurs, l’un des points forts de cette intégrale (1) est de nous offrir la conclusion inédite de cet épisode remarquable : cinq pages dactylographiées par celui qu’on a surnommé l’Alexandre Dumas du 9e art, présentées pour la première fois aux lecteurs.
Gilles RATIER 
(1) Pour tout savoir sur les trois précédents tomes de cette intégrale, voir : Rééditions patrimoniales nouvelles et à venir…, Du patrimoine érudit…, Encore de belles intégrales avant la fin de l’année… et quelques prévisions pour 2017 !, et Tillieux, Goscinny et Charlier en majesté….
« Valhardi l’intégrale T4 : 1956-1958 » par Jijé, Jean-Michel Charlier et Philip
Éditions Dupuis (35 €) – ISBN : 979-1-0347-3012-4
