Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...Buzzelli : le tourmenteur tourmenté !

Dessinateur italien porté aux nues par la critique dans les années soixante-dix et quatre-vingt, Guido Buzzelli est, enfin !, réédité aujourd’hui. Les Cahiers dessinés rendent justice à son génie graphique, son imagination fellinienne et sa maîtrise du noir et blanc dans un copieux premier tome de ses « Œuvres » (six sont prévus), lequel contient quatre de ses chefs-d’œuvre oniriques retraduits et rescannés à partir des planches originales : « Le Labyrinthe » (1971), « Zil Zelub » (1972), « Annalisa et le diable » (1973) et « L’Interview » (1975).
Dans ses travaux baroques, destinés à un public dit adulte, cet étonnant graphiste et conteur aimait beaucoup se représenter comme personnage principal, sous les traits d’un satyre dansant ou d’un antihéros barbu, toujours prêt à l’ironie ou au clin d’œil, afin d’établir une complicité avec le lecteur-spectateur : « Je me dessine toujours dans mes histoires, parce que cela m’engage davantage et je participe plus. Et puis, j’aime beaucoup le portrait et il n’y a pas de meilleur exercice au monde pour cela que l’autoportrait. »
Profitons de cette rarissime occasion qu’il nous ait donnée d’admirer ce travail intemporel (gratifié ici d’une longue préface de l’éditeur Frédéric Pajak, fan absolu de l’artiste, et de 34 pages de documents de travail, croquis préparatoires, esquisses, manuscrits, dessins au fusain ou à l’encre de chine…) pour (re)visiter le conséquent « Coin du patrimoine » en deux parties que nous avions consacré à la production francophone de ce fabuleux dessinateur, maître et précurseur de l’autofiction : Guido Buzzelli (1ère partie) et Guido Buzzelli (2ème partie).
Gilles RATIER
« Buzzelli : Œuvres » T1 par Guido Buzzelli
Éditions Les Cahiers dessinés (29 €) — ISBN 979-10-90875-54-8
Enorme ! Amateur de Buzzelli et de ses récits tellement étranges, ainsi que de son trait superbe, je suis ravi de cette nouvelle.
L’introduction de F.Pajak est effectivement très éclairante . Mais pourquoi l’avoir recopiée intégralement dans le n°2 des cahiers de la BD ? Est-ce correct ?
Seuls Frédéric Pajak, Christian Staebler (l’auteur de l’article dans Les Cahiers de la BD n° 2) ou Vincent Bernière (rédacteur en chef de la nouvelle mouture de cette revue et recueilleur des propos de Pajak) peuvent objectivement répondre à votre question. S’ils passent par là, qu’ils n’hésitent pas à vous expliquer le pourquoi du comment !
Bien cordialement
Gilles Ratier