Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« Alex, Euréka et l’inspecteur Lestaque »
Les éditions Plotch Splaf préparent, en onze albums, l’intégrale respectant l’ordre chronologique des vingt-sept épisodes d’« Alex, Euréka et l’inspecteur Lestaque » (1) : dynamique série policière créée par Pierre Brochard, très rapidement accompagné par le scénariste Jean-Marie Pélaprat (alias Guy Hempay), et publiée de 1956 à 1970 chez Fleurus, successivement dans Cœurs vaillants, J2 jeunes et Formule 1. Les deux premiers tomes vont paraître début janvier : ne les ratez pas !
Si l’on en croit Michaël Palard, responsable des éditions Plotch Splaf (qui a pris ces informations dans un n° de Hop ! consacré à Pierre Brochard : une source sûre, donc !), il s’agit, au départ, d’une commande de Fleurus qui souhaitait remplacer la série « Yann le vaillant » dessinée par Noël Gloesner (voir Noël Gloesner) en couverture de Cœurs vaillants : « L’éditeur demande à Brochard “une histoire avec un jeune et un chien”… Toute ressemblance avec un héros à succès étant fortuite ! Cependant, le dessinateur n’est pas emballé par l’idée du chien et, dans un premier temps, choisira un Saint-Bernard pour réduire la référence à Milou, puis avec le scénariste Pélaprat, il fera disparaître progressivement cet animal qui les encombrait, ce qui a permis de faire passer la pilule discrètement. »
Accompagnés donc du gros chien blanc et noir Tambour, Alex (de son vrai nom Alexandre Loubiet) et Euréka (surnom d’Adhémar Ponchâteau du Tour de Taille) sont deux sympathiques collégiens du Havre.
Ces deux limiers en herbe se retrouvent mêlés à de nombreuses enquêtes à rebondissements et vont devenir les amis de l’inspecteur de police Lestaque, Marseillais d’origine, auquel le dessinateur a donné les traits de son scénariste (Guy Hempay).
Notons que Pierre Brochard s’est aussi inspiré de son fils Philippe [futur scénariste de bandes dessinées, lui aussi] pour le personnage d’Alex.
Le rôle de ces différents protagonistes est si important que la série porte parfois d’autres noms comme « Alex et Tambour », « Alex, Tambour et Eurêka », « Lestaque », « Alex et Eurêka » ou « Les Aventures de l’inspecteur Lestaque », notamment dans les cinq albums — épuisés depuis belle lurette ! — publiés avant l’heureuse initiative des éditions Plotch Splaf : « Le Cercle rouge » et « Le Trompettiste du Strasbourg-Paris » chez Fleurus en 1959 et 1961, « L’Épave du Zipangu » et la reprise tronquée du « Cercle rouge » chez Edipat à la même période et « Opération Furet » aux éditions du Triomphe en 1997.
Soigneusement restaurés, « À l’assaut du mystère » et « Lestaque se déchaîne » sont les deux premiers albums de cent pages en couleurs (sous couverture cartonnée à dos toilé) publiés par la petite structure qu’est Plotch Splaf, laquelle propose aussi les rééditions des albums de Roger Bussemey (« Moky, Poupy et Nestor »), François Castan (« Floribert ») ou Michel Pierret (« Papilio »… Voir Michel Pierret : les années Spirou…).
Ils correspondent aux tomes 4 et 5 de l’intégrale et contiennent tous les suppléments se rapportant à ces six histoires publiées originellement dans Cœurs vaillants, entre 1960 et 1963 : couvertures des revues et des albums précédents, annonces, bandeaux-titres, publicités, concours…
Notons que, par la suite, deux ou trois tomes seront spécifiquement consacrés aux dix-huit nouvelles illustrées et romans-photos mettant en scène Lestaque ou les deux collégiens.
Tout est expliqué ici : Editions Plotch Splaf — Accueil | Facebook et ici Plotch Splaf, ou en envoyant un mail à plotch.splaf@gmail.com.
Voilà aussi l’occasion de vous replonger dans le « Coin du patrimoine » (actualisé) que nous avions consacré, il y a quelque temps, au dessinateur Pierre Brochard : voir « Zéphyr » de Pierre Brochard.
Bonne relecture ou découverte pour ceux à qui cet article avait échappé !
Gilles RATIER
(1) Michaël Palard nous a permis de publier la principale partie de son listing précisant toutes les parutions autour d’« Alex, Euréka et l’inspecteur Lestaque » dans les publications Fleurus : celle qui répertorie toutes les bandes dessinées, les nouvelles et les romans-photos (n’oubliez pas de cliquer sur les images pour les voir en plus grand !).
Cette imposante bibliographie contient aussi toutes les illustrations, articles et références à cet univers : ceux qui souhaitent en avoir l’intégralité peuvent contacter directement les éditions Plotch Splaf.
Whouaou……………… Quel magnifique boulot !!! Je vous kiffe grave !!!! Joyeux Noël!
A la relecture de cet article, j’ai peur d’avoir accusé à tort les éditions du Triomphe sur l’accent circonflexe de Eurêka, car on trouve bien les deux versions un peu partout. Il semblerait tout de même qu’après une expertise graphologique « minute », Pierre Brochard l’écrivait majoritairement avec ê et non é comme je le pensais !
Cette question épineuse sera tranchée très rapidement car les fichiers informatiques sont déjà partis chez l’imprimeur pour une version d’essai que nous avons eue hier soir…
Sortie officielle début janvier sauf catastrophe.
Pas de soucis Michaël, j’enlève la phrase « accusatrice » !
La bise et l’amitié
Gilles
Je précise que Gilles m’avait gentiment fait voir l’article avant diffusion et que s’il y a erreur, c’est entièrement de ma faute…
Nous avons donc fait des recherches poussées hier soir, on n’a pas tout pointé, mais presque et voici le résultat :
Pierre BROCHARD dans ses planches de BD écrit :
- EURÉKA pour les épisodes 1 à 5 (ce sur quoi nous nous étions basés)
- Puis EURÈKA dans l’épisode 6
- Puis EURÊKA à partir de l’épisode 7 jusqu’au 27e et dernier (à noter qu’il faisait ses accents circonflexes horizontaux, ce qui n’aide pas !)
Par contre, la rédaction de CŒURS VAILLANTS, puis J2 JEUNES dans ses résumés, titres et articles, sur ses couvertures, fait pratiquement l’inverse et écrit :
- EURÊKA pour les épisodes 1 à 10
- Puis EURÉKA à partir de l’épisode 11 jusqu’au 27e et dernier
- Mais avec quelques exceptions en EURÊKA (épisode 14) ou EUREKA (épisode 15)
Les dictionnaires quand à eux nous disent que cela s’écrit majoritairement avec Ê, mais parfois É.
Un beau bordel, quoi, y’a pas d’autre mots !
Bref, nous allons respecter le choix qu’a fait l’auteur pour ses derniers épisodes, qui sont aussi les plus nombreux, et retenir « EURÊKA », comme le TRIOMPHE et l’écriture majoritaire « dictionnaire ».
Ca va nous obliger à modifier à de nombreux endroits (couvertures, pages de garde, page de fin, catalogue, ex-libris…), j’espère que je n’en oublierai pas !!!
Avant tout, bravo à vous deux, Michaël Palard pour la conscience professionnelle avec laquelle vous travaillez sur cette réédition, et Gilles Ratier pour vos articles très intéressants et très documentés. Et finalement, on ne vous en voudra pas si Eurêka prend un circonflexe ou un accent aigu – ou même un grave… Ce n’est qu’un surnom, discret clin d’oeil à Archimède, avec lequel les artistes ont droit de prendre quelques libertés. Leurs historiographes n’ont pas à en rougir!
Amicalement
Merci Philippe, venant de votre part, cette intervention nous touche particulièrement.
Bien amicalement
Gilles Ratier