ZOOM SUR LES MEILLEURES VENTES DE BD DU 30 JANVIER 2007

Le succès populaire et commercial du Festival d’Angoulême, entrainant une médiatisation accrue du secteur devrait, dans les prochaines semaines, redynamiser les ventes de bandes dessinées. « Lanfeust des étoiles » conserve sa première place, talonné par des Schtroumpfs cinquantenaires.

La seule bande dessinée présente dans le “Top 20” des meilleures ventes de livres (tous genres confondus) est « Lanfeust des étoiles«  ! Le hic, c’est que ce titre est descendu à la 20^ème place de ce classement généraliste alors qu’il était encore 4^ème la semaine dernière !!! Heureusement, «Astérix» et les «Schtroumpfs» arrivent, sans se presser… Le film «Astérix aux jeux olympiques», qui sort aujourd’hui sur tous les écrans francophones (Vous l’ignoriez ? Vous deviez sans doute être en vacances sur une île déserte ! ) booste déjà  les ventes de la réédition, chez Hachette, de ce chef-d’œuvre signé Albert Uderzo et René Goscinny. Tiré à 100 000 exemplaires, cette nouvelle édition de l’épisode mémorable des aventures de l’irréductible gaulois n’accuse absolument pas ses 40 ans d’âge (et oui, sa prépublication dans Pilote remonte à 1968) et s’empare de la 4^ème place du “Top 15 BD” (hors-manga). Notons par ailleurs que les éditions Albert-René ont publié, de leur côté, l’album du film, avec de très belles photos tirées de cette adaptation cinématographique aux nombreux effets spéciaux, pensée, produite, et réalisée par Frédéric Forestier et Thomas Langmann, afin qu’elle s’exporte encore mieux que les 2 précédentes qui avaient pourtant attiré 25 millions de spectateurs chacune au total (dont, pour « Mission Cléopâtre », près de 15 millions sur le seul territoire français). Avec un budget record de 78 millions d’euros, «Astérix aux jeux olympiques» est à ce jour le film le plus cher de l’histoire du cinéma français, réunissant un casting international exceptionnel pour s’assurer une diffusion dans 40 pays européens.

Mais la meilleure entrée de la semaine, sans l’aide de la célèbre potion magique, est le nouvel album des «Schtroumpfs» («Les Schtroumpfs et le livre qui dit tout», tiré à 150 000 exemplaires par les éditions du Lombard) qui s’octroie, d’emblée, une enviée 2^ème place. Les aventures des célèbres petits personnages bleus (reprises ici par Pascal Garray au dessin et Alain Jost au scénario) se poursuivent selon les préceptes de leur créateur Peyo sous l’œil avisé et compétent de son fils, Thierry Culliford. Ce dernier assure la continuité de la production et co-scénarise ce très agréable album qui revient sur les dangers du pouvoir : une problématique déjà abordée dans «Le Schtroumpfissime» et dans «L’œuf et les Schtoumpfs». Créés il y a tout juste 50 ans dans le journal Spirou, ces personnages mythiques ont d’ailleurs fêté avec faste et humour leur anniversaire à Angoulême !!!

Ah Angoulême (voir notre «Billet d’humeur») ! Comme la fête a été belle, il n’y a aucune raison pour que les ventes ne s’en ressentent pas dès la semaine prochaine. Les éditeurs se félicitent d’ailleurs de cette édition, succès également commercial. Car si, du côté public, on s’amusait comme des petits fous, du côté des professionnels, les staffs étaient de sortie, observateurs attentifs du microcosme rassemblé et du grand public ! Achats et ventes de droits bien sur mais aussi belle occasion pour les professionnels du marketing de découvrir physiquement les lecteurs, loin de leur bureau et de l’exploitation impersonnelle des chiffres. Réussite, donc, médiatique également dans un contexte favorable à la bande dessinée : Livres-Hebdo confirme, dans son dernier n°, que malgré un début d’année difficile, les ventes au détail des livres, tout genres confondus, avaient progressé de 3% en euros courants et de 2% en volume : après 2 années successives de baisse d’activité !

Jean Giraud pouvait s’y féliciter du succès de la version irlandaise de “XIII” (encore 6^ème dans le “Top 15 BD”), à l’instar de nos amis Christophe Arleston (l’heureux scénariste de « Lanfeust » et des « Naufragés d’Ythaq« , sa nouvelle série encore 10^ème), Christian Rossi, Fabien Nury et Xavier Dorison (le 4^ème « W.E.S.T » a gagné 3 places de mieux), Régis Loisel et Serge Le Tendre (« La quête de l’oiseau du temps » est encore 7^ème au bout de 8 semaines), Philippe Bercovici (le 30^ème « Femmes en blanc » est passé de la 10^ème à la 8^ème place), Julien Neel (« Lou » consolide sa 12^ème place, en 12^ème semaine, et s’autorisait une très sympathique expo dans la capitale charentaise), ou encore Midam avec sa charmante et compétente épouse (Araceli Cancino étant aussi chargée de contrôler la qualité des licences et la bonne exploitation de l’image de l’univers de « Kid Paddle« , dont le dernier album, très réussi, est devenu le quasi vétéran de notre classement). Tous étaient manifestement contents d’être là, réunis autour de leurs connaissances, avec un verre de champagne, au comptoir du bar des Acariens (le stand Glénat avait rebaptisé son espace détente du nom de la nouvelle série humoristique de Bob de Groot et Bernard Godi, qui vient de paraitre ) ou de l’Hôtel Mercure, théâtre des longues soirées angoumoisines !

Bref, tous ces auteurs ne se souciaient guère durant ces trois jours des analyses marketing. Qu’importait que « Le Petit Spirou » et « Persépolis » ne soient plus dans les 15 meilleures ventes !!! A la différence du tome 19 de “XIII”, du 74^ème « Ric Hochet« , du 14^ème recueil des gags du “Chat”, de la 2^ème adaptation BD de « Kaamelott » et du 4^ème « Donjon de Naheulbeuk« . Leurs  auteurs, eux, n’étaient pas à Angoulême. Ils ont manqué une formidable édition qui avait vraiment des airs de fête de famille…

Gilles RATIER et Laurent TURPIN

« TOP 15 BD »:

DU 14 AU 20 JANVIER 2008

(Copyright Ipsos/Livres Hebdo)

Galerie