Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Le Tarzan d’après-guerre (1ère et 2ème série) : première partie
Dans le cadre de nos études des revues éditées par Cino Del Duca après-guerre (voir Cino Del Duca : de la presse du cœur à la BD…), voici la reprise réactualisée — et réadaptée en trois parties pour BDzoom.com — d’un article de Michel Denni sur Tarzan, publié dans les n° 91 et 92 du Collectionneur de bandes dessinées, datés de l’été et de l’hiver 2000.
Panorama critique et descriptif
Tarzan, le célèbre homme-singe créé par Edgar Rice Burroughs en 1912, avait déjà donné son nom à un illustré des éditions Mondiales de Cino Del Duca en 1941, en zone libre, lequel dura 34 numéros. Avant la guerre, Tarzan était le principal héros du journal Junior longtemps sous — titré Le Journal de Tarzan, publié par la SPE (Société parisienne d’édition). Après la guerre, les éditions Mondiales reprirent le titre pour un hebdomadaire de grand tirage qui allait sur deux séries, pendant sept années (de 1946 à 1953), passionner la jeunesse de l’époque.
Homme singe et chauve-souris
Le premier numéro sort en kiosque le jeudi 19 septembre 1946 avec, à tout seigneur (de la jungle) tout honneur, « Tarzan » en première page couleurs.
Il s’agit de la bande quotidienne de Rex Maxon parue aux États Unis en 1943, où Jane occupe souvent la vedette. Tarzan va la sauver d’un kidnapping, lutter contre des trafiquants de drogue et des voleurs de diamants, protéger une jeune orpheline en détresse, et combattre des chasseurs qui veulent tuer Tikar un ami lion. Tout cela en un récit continu jusqu’au n° 21, sans épisodes vraiment séparés. Le dessin se révèle souvent très schématique (voir le lionceau en première page du n° 9 qui s’apparente à un rat dressé sur ses pattes arrière et la tête de la lionne au n° 18 qui ne ressemble à rien). Et pourtant, Rex Maxon réalise la bande quotidienne depuis 1929, époque où il a succédé à Harold Foster. Edgar Rice Burroughs lui reprochait, avec beaucoup d’indulgence, de manquer de documentation…
En ce premier numéro, heureusement, deux œuvres remarquables font leur apparition : « Batman » francisé en « La Chauve-souris » et « Les Misérables » de René Giffey, d’après Victor Hugo. Batman a été créé aux États-Unis en mai 1939 dans Detective Comics par Bob Kane pour le dessin et Bill Finger pour le scénario, afin de concurrencer « Superman ». Le personnage principal, Batman, est un richissime citoyen du nom de Bruce Wayne qui, costumé en chauve-souris, lutte la nuit contre le crime organisé. Il évolue dans une mégalopole, Gotham City, escorté à partir de mai 1940 de sa pupille Dick Grayson, surnommé Robin. En France, « Batman » paraît dans Les Grandes Aventures sous le nom de « Le Justicier » en 1940, puis dans L’Audacieux, en 1941, où Robin est assimilé à un petit garçon (1). Dans l’hebdomadaire Tarzan, on a imprimé abusivement « texte et dessins de Brantonne » à la droite du titre, alors que l’auteur, sans contestation possible, est bien Bob Kane. La mystification va jusqu’à gratter la signature de ce dernier pour la remplacer par celle du dessinateur français. En plus, bien que Batman paraisse en noir et blanc, la trame accompagnant les effets nocturnes est systématiquement enlevée. À noter aussi l’absence, dans cet épisode, des bandits pittoresques comme le Pingouin ou le Joker que l’on découvrira dans L’Astucieux, à partir de mai 1947 (où Batman se retrouvera francisé en « Les Ailes rouges »). Les mitraillettes entrent en action à tout bout de champ et l’on semble plus près d’une bande de série noire comme « Dick Tracy » que des aventures d’un super-héros.
René Giffey et Victor Hugo
« Les Misérables » de René Giffey sont inspirés du film de Raymond Bernard (sorti en trois épisodes en 1933) qui reste, et de loin, la meilleure adaptation cinématographique de l’œuvre de Victor Hugo.
Giffey réalise d’abord deux planches en noir et blanc d’une vingtaine de vignettes par numéro jusqu’au n° 15.
Puis, la semaine suivante, lorsqu’il crée « Buffalo Bill », « Les Misérables » passent à une planche en noir et blanc, puis en couleurs à partir du n° 17.
Cette immense fresque va durer près de trois ans avec plusieurs moments forts : la fuite de Jean Valjean et de Cosette enfant à travers le Paris d’avant Haussman, du boulevard de l’Hôpital au couvent des Bernardines (n° 49 à 52), le guet-apens monté contre Jean Valjean par les Thénardier et la bande à Jondrette dans la masure Gorbeau (n° 77 à 80), la mort de Gavroche devant la barricade de la rue Mondétour (n° 130) et, surtout, la bataille de Waterloo (n° 24 à 28, strip 222 à 237).
Évoquée en quelques scènes phares inoubliables pour le jeune lecteur de l’époque, ce dernier combat de Napoléon contre les états européens coalisés est restitué avec une authenticité stupéfiante grâce, notamment, à un découpage nerveux et un art consommé de l’ellipse. Mais, il est vrai que Giffey était aidé pour l’adaptation par Martial Bouin, et aussi à un siècle de distance par Victor Hugo lui-même qui élaborait ses intrigues et sa narration avec la prescience du montage cinématographique et par la même de la bande dessinée. (2) D’ailleurs, c’est probablement pour cela, comme l’écrit Jean Fourié, que « Hugo eut la chance non seulement de ne pas être trahi par la BD, mais de voir ses romans ainsi transposés acquérir une sorte de dimension nouvelle, de seconde jeunesse. » (3)
La bande a passionné les jeunes lecteurs de l’époque. Certains, d’ailleurs, ne se sont jamais totalement remis de cette incursion dans leur imaginaire d’enfant du souffle romantique qui court de case en case, pleurant sur le martyre de Fantine, aimant avec Marius, frémissant avec Cosette, fuyant devant Javert et ses sbires, chantant sur les barricades avec Gavroche ou tombant en pleine charge de cavalerie à Waterloo avec le colonel baron de Pontmercy.
Fléchauvent, Buffalo Bill et Salvator
Toujours dans ce premier numéro de septembre 1946, Tarzan publie aussi « Guy l’intrépide » de Roger Burty, courte histoire de Résistance que l’on retrouvera en 1953 dans L’Intrépide, avec des scénarios écrits par Lucien Bornert (voir L’Intrépide, un hebdomadaire classique [deuxième partie]) et « Fléchauvent reporter » de Jacques Souriau.
Ce dernier est surtout connu comme illustrateur entre les deux guerres de livres scolaires chez Delagrave et Hatier et comme dessinateur humoriste dans Le Bonnet rouge (1914), Fantasio (1920-1924), etc.
Dans Pierrot, il a signé de courtes bandes animalières (« Les Crinières grises », 1938) et participé pendant la guerre aux récits complets Les Cahiers d’Ulysse (« La Rivière étincelante », 1942) et Les Sélections Prouesses.
« Fléchauvent reporter » est sa première bande dessinée à suivre conséquente. Peu à l’aise avec la couleur au début, il s’améliore au n° 17, quand il passe au noir et blanc.
Là, grâce à l’utilisation de fines hachures inclinées à 45°, il pratique avec talent des jeux d’ombre et de lumière qui donnent à ces aventures journalistiques un certain cachet.
Au début du journal Tarzan, la partie rédactionnelle se limite uniquement à une demi-page avec la rubrique « Morts pour que vive la France », très souvent illustrée par René Brantonne.
Presque chaque semaine, un héros de la Résistance a droit à une biographie avec photo ou dessin de la tête de l’intéressé. Louis-Hugues Citroën, Guy Moquet et l’acteur Aimos sont parmi les plus connus de cette galerie de braves qui s’achève au n° 95.
Plus tard débutera un florilège des « Grands Français » fin février 1949 au n° 127 avec Saint-Exupéry, suivi du commandant Charcot (n° 128), d’Édouard Branly (n° 129). Il devient « Les Grands Hommes » (avec Eiffel au n° 130, Mermoz au n° 131, Edison au n° 140, etc.), puis « Les Gloires du monde » avec Duguesclin (n° 186), Voltaire (n° 195), etc.
À noter, lorsque le journal passe à 12 pages au n° 186 du 15 avril 1950, deux romans à suivre (voir le tableau synoptique), ainsi que quatre romans-photos.
Tarzan va rester quasiment immuable jusqu’à la fin 1946. Le 31 décembre, au n° 16, sort en couleurs « Buffalo Bill » de René Giffey : la seule bande qui durera plus longtemps que le journal, puisqu’elle se continuera dans L’Intrépide 2ème série (voir L’Intrépide, un hebdomadaire classique [deuxième partie]) jusqu’en 1960.
De nombreux scénaristes participent à cette épopée de l’Ouest, Maurice Limat, Prado, Lucien Bornert, Jacqueline Lhérisson, etc. Décrivant un Buffalo Bill humaniste, ami des Indiens et protecteur de la faune, bien éloigné de la réalité. Giffey, toujours à l’aise dans les reconstructions historiques, restitue l’atmosphère de l’Ouest au XIXe siècle avec beaucoup d’authenticité. Dans un style d’une extrême concision, toujours à la recherche du détail caractéristique qui emporte l’adhésion du lecteur, il construit une œuvre d’une très grande originalité, considérée par beaucoup comme un des chefs d’œuvre du 9e art.
Au n° 25, une première bande de science-fiction fait son entrée dans Tarzan. Il s’agit de « Salvator » d’Auguste Liquois, lequel se présente comme « membre de l’Académie de l’image française ».
Il s’est déjà fait connaître dans le genre anticipation avec « Vers les mondes inconnus » dans Le Téméraire (1943-1944) et le premier épisode de « Guerre à la Terre » dans Coq-Hardi (1946-47) ; voir Coq hardi : vie et mort d’un journal (première partie).
Salvator, un super héros à la française, évolue au fond des mers dans une lutte sans merci contre Neptunas, maître d’une cité sous-marine.
Au n° 36, un nouvel épisode le transporte en plein centre de la Nouvelle-Guinée où il affronte des animaux antédiluviens, avant de se mesurer à des méchants qui font des expériences sur des humains dans une usine secrète.
Une judicieuse utilisation des volumes et des couleurs et tout un appareillage futuriste, très années 1940, confèrent à la bande, à plus de soixante années de distance, un charme délicieusement rétro.
Mission dangereuse, Petit Castor et Robin des Bois
En avril 1947, au n° 29, commence « Mission dangereuse », devenue « Sacrifices inconnus » au n° 45, qui va durer plus de quatre années. Il s’agit d’abord d’une aventure de partisans, en Savoie, pendant l’Occupation. Alain Borel, dont la mère a été arrêtée par les Allemands à cause d’un traître, se déguise en Waffen SS pour la faire évader d’un camp de concentration. Le jeune lecteur de l’époque a droit alors aux pires atrocités : exécutions sommaires, jeunes juives éliminées en chambre à gaz, fours crématoires en action, etc. Notre héros devra frapper un prêtre à coups de fouet pour donner le change, affronter la sadique Gerda amoureuse d’Hitler, participer à de nombreuses actions d’éclat pour libérer les déportés. La guerre terminée, toujours prêt à se sacrifier, Alain Borel poursuivra des aventures moins captivantes à travers le monde, de l’Amérique du Sud au Moyen-Orient accompagné de Micheline, son éternelle fiancée.
Cette histoire de sang et de larme (certainement la traduction de l’un des nombreux épisodes de « Cuore Garibaldino ») a été conçue en Italie dans Il Intrepido en 1945 par Vittorio Cossio sur scénario de Luciana Peverelli, remplacée par G. L. Fernandez pour les épisodes de la fin. À noter, ironie de l’Histoire, que Vittorio Cossio dessinateur de ces exploits très antinazis était le frère de Carlo Cossio, créateur en 1938, dans L’Audace, de « Dick Fulmine » (« Alain la Foudre ») série, à ses débuts, ouvertement fasciste.
À noter que compte tenu des grèves qui se propagent sur le territoire français, les n° 29 et 30 sont uniquement imprimés en noir et blanc (à l’exception du titre).
En juin 1947, au n° 39, « Les Extraordinaires Aventures de Petit Castor » débutent en pleine page couleur. Il s’agit de « Red Ryder » créé aux États-Unis en 1938 par Fred Harman et déjà connu en France sous les titres « Cavalier rouge » dans Junior (1939) et « Le Roi du Far West » dans L’Aventureux (1939), puis L’Audacieux (1941).
Ce courageux cow-boy donne occasionnellement un coup de main au shérif et travaille dans le ranch de sa tante près de Rimrock dans le Colorado en compagnie de son fils adoptif, un petit orphelin navajo : Little Beaver (Petit Castor). L’action se déroule après les dernières guerres indiennes dans un XIXe siècle finissant. Précis et documenté, Fred Harman privilégie les hachures et les jeux d’ombres et construit des planches parfaitement élaborées avec un sens aigu du mouvement. Il a inspiré de nombreux auteurs de bandes dessinées, dont Jijé.
Au n° 54 de Tarzan, en septembre 1947, Jacques Souriau vient de terminer « Fléchauvent reporter » et commence aussitôt « Robin des Bois ». Il s’agit des aventures du célèbre hors-la-loi de la forêt de Sherwood en lutte contre les Normands à la solde du prince félon Jean sans Terre, usurpateur du trône de Richard Cœur de Lion.
Sur scénario de Renaud Fontenay, cette agréable série médiévale pleine de rebondissements durera jusqu’en mars 1949, avant de renaître avec de nouveaux épisodes quatre ans plus tard dans la seconde série de Tarzan, et se poursuivre dans Hurrah ! jusqu’en mai 1959, terminée alors par Mouminoux.
Jouant agréablement du clair-obscur et du contre-jour dans un récit où abondent sous-bois et souterrains, privilégiant les détails dans les plans rapprochés notamment pour les visages : pommettes saillantes, mentons volontaires et mâchoires puissantes (sans oublier les moustaches en croc de Petit-Jean), Jacques Souriau donne à ces aventures en noir et blanc un indéniable cachet d’authenticité ; voir Le Hurrah ! d’après-guerre… (première partie).
L’année 1947 se termine avec un curieux épisode de « Batman » où Bruce Wayne doit se déguiser en Louis XVI et Robin en Marie-Antoinette afin de neutraliser un dangereux truand au cours d’un bal masqué. Tout finira par un saut en robe à paniers du 8ème étage d’un immeuble dans une toile tendue par les pompiers. Au n° 71, le 25 janvier 1948, la série quittera définitivement le journal, malgré un encart qui annonce la fin provisoire de la « Chauve-souris » et son retour d’ici quelques semaines.
En avril 1948, au n° 83, débute une nouvelle bande western : « Les Aventures merveilleuses de Tom Mix », qui est à « Red Ryder » ce qu’un mousseux bas de gamme est à un champagne de haute cuvée. Scénario simpliste bourré de poncifs, dessin correct, mais sans aucune originalité, il s’agit en fait d’un comic-book américain de la firme Fawcett transposé en bande à suivre où Tom Mix possède des faux airs de John Wayne et le shérif de Kirk Douglas.
Entre-temps, toujours sous le crayon de Rex Maxon, Tarzan a continué ses aventures, arboricoles, affrontant successivement un savant fou qui veut le transformer en homme préhistorique (n° 21 à 53), des chasseurs qui enlèvent Jane (n° 64), un incendie de forêt (n° 78-79). Il perd la mémoire et la recouvre, alors que les derniers strips de Maxon s’achèvent. N’accablons pas trop celui-ci. Certes, les animaux, en particulier les lions, sont dessinés de façon approximative, mais la végétation reste luxuriante et notre homme-singe évolue sans être trop ridicule. Car le pire reste à venir avec les John Letti, Paul Reinman et autre John Celardo.
Heureusement, au n° 81, Burne Hogarth reprend pour un temps la série en milieu de première page. Et là, évidemment, le graphisme change du tout au tout. La jungle qui rappelait celle d’un film de série B devient redoutable, les animaux paraissent enfin féroces, les angles de visions se diversifient, le décor prend du relief et, surtout, tout un univers fantastique se met en place lorsque Tarzan se retrouve dans la cité souterraine des Mahars, le monde de cauchemar situé au centre de la Terre du roman « Tarzan et Pellucidar » de Burroughs. Hogarth prétendait n’avoir assuré que le crayonné de cette bande quotidienne. On le croit volontiers, car si les scènes de combat, le décor des montagnes, des volcans, des forêts de conifères sont bien de lui, le visage du héros et certaines images particulièrement bâclées ont de toute évidence été confiés à un assistant des plus médiocres.
Il suffit d’ailleurs de comparer le travail remarquable de Hogarth sur une planche du dimanche de l’époque pour s’en convaincre.
Au n° 92, le dessin, plus clair, est repris par les frères Seymour (Sy) et Dan Barry. L’épisode Pellucidar s’achève au n° 94.
Devenu obèse sous le crayon d’un tâcheron resté heureusement inconnu, Tarzan part alors à la recherche de l’œil de Rao.
Puis Reuben Moreira alias Rubimor et John Letti prennent le relais jusqu’au n° 125 avec l’épisode « L’Invincible Tarzan ».
La semaine suivante, comme un de ses compagnons interroge l’homme-singe sur ses origines, la direction de Tarzanenchaîne sur la réédition des vieilles bandes de Harold Foster contant l’enfance et la jeunesse de notre héros. Nous y reviendrons.
David Copperfield, Jess James et Capitaine Risque-tout
Entre-temps, « David Copperfield » a commencé au n° 101 en août 1948. Cette honnête adaptation du roman de Charles Dickens est due à Henry Carl Kiefer, l’un des auteurs des comic-books Classics Illustrated fondés aux États-Unis en 1941 par Albert L. Kanter. H. C. Kiefer y participe à partir de 1944. Certains titres furent traduits en français dans la collection Classiques illustrés où « David Copperfield », réédité en 1959, porte le n° 45.
En octobre 1948, au n° 107, une nouvelle bande western fait son entrée dans le journal. Il s’agit de « Jesse James, le bandit bien aimé » d’après le film de la 20th Century Fox réalisé en 1939 par Henry King, avec Tyrone Power et Henry Fonda, et sorti en France sous le titre « Le Brigand bien-aimé ». L’adaptation est signée George Fronval (1904-1975), grand spécialiste de l’Ouest américain, scénariste du « Buffalo Bill » de René Brantonne dans Les Grandes Aventures (1940), de « Tom Mix » (1948), de « Zorro » dans la Collection Hurrah ! et un des nombreux auteurs du « Buffalo Bill » de Giffey paraissant dans Tarzan. Plus tard, il signera des ouvrages sur le western chez Dargaud, deviendra responsable du Chasseur d’illustré et collaborera à la revue d’études sur la BD Phénix. L’influence du « Red Ryder » de Harman se fait sentir dans le graphisme de Véra (totalement inconnu des historiens de la BD) auteur par ailleurs d’une bande animalière comique « Coco le terrible » dans Les Grandes Aventures en 1941 et d’un album papier : « Les Extraordinaires Exploits de Sancho Pansa », probablement la même année.
Au 2 janvier 1949, commence « Capitaine Risque-tout » des frères Willy et Yves Groux, un récit repris en album par les éditions Mondiales en 1953, puis plus récemment par Le Taupinambour, en 2011.
Avec des côtés très Errol Flynn, Risque-tout vit des aventures héroïques sur le navire-pirate, le Jolly-Boss, où le capitaine Bill Doggy est une brute épaisse ayant la tête de Chéri Bibi et le second un nain difforme surnommé Crab.
Servi par un découpage nerveux, le scénario de Prado tient le lecteur en haleine pendant onze mois grâce également au talent des frères Groux, eux aussi souvent ignorés des encyclopédies de bandes dessinées.
Spécialistes de la flibuste, ils réaliseront, parallèlement la même année, « Capitaine Blood » dans L’Intrépide 1ère série (voir L’Intrépide, un hebdomadaire classique [première partie]), plus tard « Le Secret de l’île » (1955) dans Fillette (4) et « La République des forbans » dans Mondial Aventures (1959).
Michel DENNI
Mise en pages et mise à jour du texte : Gilles Ratier
(1) voir l’étude sur L’Audacieux parue dans le n° 89 du Collectionneur de bandes dessinées.
(2) voir « Prescience du cinéma », in « Victor Hugo et les Misérables » dans le n° 394-395 d’Europe.
(3) voir « Victor Hugo en BD », dans le n° 47 du Collectionneur de bandes dessinées.
(4) voir l’étude sur Fillette, dans le n° 90 du Collectionneur de bandes dessinées.
Titre : Tarzan
Éditeur : Éditions Mondiales
Premier n° de la 1ère série : 19 septembre 1946
Dernier n° de la 1ère série : n° 293 du 3 mai 1952
Premier n° de la 2ème série : 28 mars 1953
Dernier n° de la 2ème série : n° 31 du 24 octobre 1953
Parution : hebdomadaire.
Jour de parution : jeudi.
Tirage : 280 000 exemplaires (1948), 220 000 exemplaires (1952)
Nombre de pages :
1ère série : 8 pages du n° 1 au n° 181 (sauf les n° 66, 67 et 68 : 4 pages), 12 pages du n° 186 au n° 292. 4 pages au n° 293 (version française)
2ème série : 12 pages du n° 1 au n° 24, 24 pages du n° 25 au n° 31
Format :
1ère série : 28,5 x 38,5 sauf le n° 293 belge : 21 x 27
2ème série : 28,5 x 38,5 du n° 1 au n° 24, 18 x 27,5 du n° 25 au n° 31
Reliures éditeur : voir le recensement complet dans le « B.D.M. 1999-2000 »
TABLEAU SYNOPTIQUE
TITRE | DURÉE | AUTEURS | GENRE | PAYS | ||
Tarzan | n° 1 (19-09-46) à 290 (12-04-52) | Rex Maxon, Sy et Dan Barry, Harold Foster, René Brantonne, Burne Hogarth, John Lehti, Paul Reinman, Rubimor, Cardy, Bob Lubbers (sc. Dick Van Buren) | aventures exotiques | U.S.A. | ||
La Chauve-souris (Batman) | n° 1 (19-09-46) à 71 (25-01-48) | Bob Kane, René Brantonne | super-héros | U.S.A. | ||
Les Misérables | n° 1 (19-09-46) à 140 (29-05-49) | René Giffey (sc. Martial Bouin d’après Victor Hugo) |
|
FRANCE | ||
Flèchauvent reporter | n° 1 (19-09-46) à 53 (16-09-47) | Jacques Souriau | aventures policières | FRANCE | ||
Guy l’Intrépide | n° 1 (19-09-46) à 28 (25-03-47) | Roger Burty | espionnage | FRANCE | ||
Buffalo Bill | n° 16 (31-12-46) à 293 (03-05-52) | René Giffey (sc. Maurice Limat, Lucien Bornert, Prado, Jacqueline Lhérisson, George Fronval, Reyna, Martial Bouin, etc.) suite dans L’Intrépide 2ème série | western | FRANCE | ||
Salvator | n° 25 (04-03-47) à 100 (15-08-48) | Auguste Liquois (sc. Prado) | science-fiction | FRANCE | ||
Mission dangereuse, puis Sacrifices inconnus | n° 29 (1-4-47) à 45 (22-7-47), puis n° 46 (29-7-47) à 248 (23-06-51) | Miloc (Vittorio Cossio) (sc. Luciana Peverelli, puis G.L. Fernandez) | aventures militaires, puis exotiques | ITALIE | ||
Les Extraordinaires Aventures du Petit Castor (Red Ryder) | n° 39 (10-6-47) à 86 (09-05-48) | Fred Harman | western | U.S.A. | ||
Robin des Bois | n° 54 (23-09-47) à 128 (06-03-49) | Jacques Souriau (sc. Renaud Fontenay) | aventures médiévales | FRANCE | ||
Les Aventures merveilleuses de Tom Mix | n° 83 (18-04-48) à 114 (28-11-48) | Studio Fawcett | western | U.S.A. | ||
David Copperfield | n° 101 (22-08-48) à 126 (20-02-49) | Henry Carl Kiefer (d’après Charles Dickens) | aventures sociales | U.S.A. | ||
Jesse James, le bandit bien-aimé | n° 107 (3-10-48) à 135 (24-04-49) | Véra (sc. George Fronval) | western | FRANCE | ||
Capitaine Risque-tout | n° 119 (02-01-49) à 163 (06-11-49) | Willy et Yves Groux (sc. Prado) | aventures maritimes | FRANCE |
Pour moi, Red Ryder de Fred Harman est surtout un des premiers personnages réalistes de Spirou, et donc l’ancêtre du Jerry Spring de Jijé.
puis-je avoir une cote de revente de mes album de Tarzan , : Collection Tarzan 1946 edition Mondiales
Tarzan ,le grand magazine d’aventures publications périodiques modernes 1953
Coquelicot journal du junior » Tarzan » 1947
Coquelicot journal du junior « Tarzan » 1947 (journal en lecture grande page pliée en 2 )
merci