« Mickey contre l’Alliance maléfique » : un Mickey particulièrement réussi, virevoltant, inventif et drôle !

Depuis 2016, les éditions Glénat demandent à des auteurs contemporains reconnus de s’approprier et de revivifier l’univers des personnages créés par Disney. Paris audacieux et paris tenus par Lewis Trondheim, Nicolas Keramidas, Cosey, Régis Loisel, Tebo et quelques autres. Le 17e album de la collection (« Mickey contre l’alliance maléfique ») retrouve l’esprit des premières aventures de la petite souris et de sa joyeuse bande, tout en la modernisant avec un humour contemporain référencé. Classique et moderne à la fois, « Mickey contre l’Alliance maléfique » est une vraie réussite !

Une journée ordinaire commence à New Mickeyville : une ville du futur dans laquelle les voitures volent au milieu des gratte-ciel colorés. Alors que l’on entend sur les ondes la devise de la ville : « New Mickeyville, le futur, c’est aujourd’hui ! », lui répond dans la salle des coffres de la Modern Bank un dialogue moins sympathique : « Bon, alors, c’est aujourd’hui ou pour demain ? »

Le terrible Fantôme noir dévalise un banque moderne : plus de gros sacs de billets, mais de la monnaie virtuelle qui tient sur une disquette. C’est bien pratique pour s’enfuir léger en backpack-rocket dans les airs. Sitôt l’alarme donnée, le voleur masqué est pris en charge par le space ranger le plus proche dont le nom de code est Mouse Maousse : Mickey bien sûr. Le petit Mouse Maousse rattrape vite le fuyard qui est tout aussi rapidement traduit en justice. Seulement, Mickey est préoccupé : l’arrestation a été bien rapide ! Et si tout cela était une machination du Fantôme noir ?

« Mickey contre l’Alliance maléfique » page 3.

Le voleur est de son côté ravi d’être enfermé sur la planète prison de la 100-T avec les pires criminels. Il met en application un plan murement réfléchi : faire évader Pat Hibulaire, les Rapetou, Spectrus et Laurent Outang, afin de constituer une Alliance maléfique et prendre le contrôle de New Mickeyville. L’évasion réussie et les dangereux malfrats de retour sur terre se réfugie dans l’antre d‘Oscar Rapace, au milieu d’un désert de glace.

De là, ils envoient un robot géant détruire l’antenne alpha : le centre névralgique de toutes les communications de la ville. De quoi contrôler les « egophones » (smartphones) de tous les habitants et donc, par voie de conséquence, leurs pensées. Devant cette menace, Mickey contacte Dingo, Donald, Minnie et un Pluto robot pour reconstituer la Space Ranger Force et contrer ainsi l’Alliance maléfique.

Depuis 2016, les éditions Glénat demandent à des auteurs reconnus des histoires originales pour moderniser les aventures des grands personnages de Disney tout en respectant les codes intangibles de la firme états-unienne. Nous vous avons déjà entretenus de nombreuses fois sur BDzoom.com de grandes réussites de ce label pour « Minnie Mouse T1 : Le Secret de tante Miranda » de Cosey, « La Jeunesse de Mickey » de Tebo ou « Mickey et l’Océan perdu  » et « Mickey & la terre des anciens » par Silvio Camboni et Denis-Pierre Filippi par exemples.

« Mickey contre l’Alliance maléfique » s’inscrit tout de suite dans les belles réussites d’une collection remarquable. Le duo de la drolatique série « Ratafia », à partir du tome 6 – Johan Pilet remplaçant au dessin Frédérik Salsedo – se retrouve pour cet album pour notre plus grand bonheur. Nicolas Pothier respecte l’esprit des aventures de Mickey avec, comme souvent, un combat entre le bien (Mickey et ses amis) et le mal : une alliance maléfique composée des adversaires favoris de la petite souris, des Rapetou à Pat Hibulaire et de Spectrus au Fantôme noir.

Mais cette intrigue d’une fantaisie classique est parsemée de bons mots, de calembours, des références amusées à d’autres œuvres et de jeux de mots bien amenés. Ainsi, et ce ne sont que quelques exemples pris un peu au hasard au fil de l’album, le robot que répare Mickey chante « A green mouse who ran in the grass… », un gardien de la prison spatiale répond à son collègue «  Arrête ton cinéma ! Dans l’espace, personne ne nous entend crier. » (Référence au film « Alien ») ou quand il faut choisir le nom du groupe de méchants les propositions fusent : « La Brigade diabolique » (BD), la « Confrérie des bannis » (CB), la « Méchante Entente Unie et Habile » (la Meuh) ou le « Groupement des amis du gangstérisme » (le Gag).

Le dessin de Johan Pilet respecte les codes graphiques des aventures que l’on retrouvait dans Le Journal de Mickey, mais lui aussi apporte sa touche personnelle avec des décors urbains aux colorations vintage et aux formes très sixties ou des personnages aux silhouettes légèrement modernisées.

Si vous aimez cette aventure au charme rétro et à la bonne humeur constante, vous devriez apprécier le prochain « Fantomiald » à l’automne prochain : il est lui aussi scénarisé par Nicolas Pothier, cette fois pour le dessin de Batem. Vivement l’automne ! Mais profitez d’ores et déjà de cette superbe édition à la couverture au dos toilé.

Laurent LESSOUS (l@bd) »

« Mickey contre l’Alliance maléfique » par Johan Pilet et Nicolas Pothier

Éditions Glénat (15,00 €) – EAN :  97D8- 2-3440-5644-8

Parution 15 mai 2024

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Une réponse à « Mickey contre l’Alliance maléfique » : un Mickey particulièrement réussi, virevoltant, inventif et drôle !

  1. Marcel dit :

    Chic ! Pothier est un excellent scénariste, beaucoup trop rare.

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