N’hésitez pas à revenir régulièrement sur cet article, puisque nous l’alimenterons, jour après jour, avec tout que nous envoient nos amis dessinateurs, scénaristes, coloristes, libraires, organisateurs de festivals et éditeurs pour vous souhaiter de joyeuses fêtes : et ceci jusqu’à la fin du mois de janvier 2024 !
Lire la suite...Jean Solé : un surdoué du crayon !
« Mon plaisir est lié au rapport sensuel que j’ai avec le dessin. Rien ne vaut le bruit de la plume… l’encre de Chine, l’eau, les couleurs, les odeurs, le toucher… C’est du direct et il n’y a pas tellement de repentir possible. » Ainsi parle de sa passion pour le dessin Jean Solé qui, depuis plus d’un demi-siècle, enchante ses lecteurs. Solé, c’est plus qu’un dessinateur, c’est une icône dont tout le monde a un jour admiré une couverture de magazine, une affiche de cinéma ou encore le marcheur du célèbre Guide du routard. Curieusement, peu d’historiens de la BD se sont penchés sur sa carrière. C’est chose faite avec cet ouvrage, 45e volume de l’excellente collection Mémoire vive, conduit par Richard Comballot qui dit et montre tout.
Fils de républicains espagnols — son père comptable, sa mère femme de ménage — ayant fui le franquisme, Jean Solé est né le 2 août 1948 à Vic-Fezensac dans le Gers.
Bercé par la lecture de Vaillant, Pilote, Spirou… — mais aussi des petits formats de gare qu’il collectionne toujours —, il se passionne très vite pour le dessin.
On dit qu’il a fait sa première expo sous le préau à la maternelle.
Très tôt, il dessine ses carnets intimes en pure autodidacte.
Il abandonne le collège en 1966, fugue, effectue son service militaire dans la douleur, fait du théâtre, prépare une BD pour Éric Losfeld…
Et enfin entre à Pilote en 1970, grâce à René Goscinny qui l’encourage.
L’aventure de la bande dessinée commençait enfin pour lui, à 22 ans.
Cet ouvrage évoque ses années de galère, mais aussi les grandes étapes de son métier de dessinateur, fourmillant d’anecdotes.
« Superdupont », les pages d’actualité de Pilote, des centaines de couvertures pour Pilote, Fluide glacial, L’Écho des savanes, L’Express, La Vie ouvrière, Pif…
Grâce à un long entretien de plus de 200 pages réalisé en 2019, dont la parution a été retardée pour cause de Covid, vous saurez tout sur ce créateur discret, apprécié par toute la profession et toujours en activité à 75 ans.
Né à Grenoble en 1965, Richard Comballot collabore, depuis les années 1980, à Fiction, L’Écran fantastique, Galaxies…
Il a dirigé une quarantaine d’ouvrages (dont une monographie consacrée à Philippe Caza).
Remarquablement illustré, cet album propose en complément deux articles érudits d’Yves Frémion consacrés aux célèbres « Animaleries » et aux « Petits Carnets » de Solé, tandis que Nicolas Finet planche sur le personnage de Superdupont.
L’ouvrage se termine par une impressionnante bibliographie de plus de 20 pages, réalisée avec le concours du dessinateur et des auteurs invités.
Notons enfin que la préface — émouvante à plus d’un titre — est signée par le regretté Jean Teulé.
Un travail monumental, tant au niveau de la mise en page que de l’iconographie.
Tout en couleurs, l’ouvrage est vendu à un prix plus que raisonnable.
Henri FILIPPINI
« Jean Solé : le dessin en obsession » par Richard Comballot
Éditions PLG (20 €) — EAN : 978-2-9178-3754-2 (chez l’éditeur : Philippe Morin, PLG, 3, rue de la Vanne, 92120 Montrouge, morin100@aol.com)
Parution 18 décembre 2023
Un dessinateur indispensable car il ne ressemble à aucun autre!