C’est devenu une tradition depuis quatre ans (1) : tous nos collaborateurs réguliers se donnent le mot, en fin d’année, pour une petite session de rattrapage ! Même s’il est assurément plus porté sur les classiques du 9e art et son patrimoine, BDzoom.com se veut quand même un site assez éclectique : pour preuve cette compilation de quelques albums de bandes dessinées que nous n’avions pas encore, pour diverses raisons, pu mettre en avant, lors de leurs sorties dans le courant de l’année 2024.
Lire la suite...Quelques albums chauds, très chauds : du boulot pour les censeurs !
Alors que l’affaire Bastien Vivès soulève l’indignation d’un certain lectorat, l’édition pour adultes propose toujours, de son côté, quelques ouvrages chauds, très chauds… continuant de défier les censeurs de tout poil. Nouveautés et reprises de classiques du genre sont au rendez-vous, avec des albums soignés : tant du côté des scénarios que des dessins.
Si vous appréciez les bandes dessinées aux dessins réalistes détaillés et au scénario palpitant, « Les Arcanes de la maison Fleury » est un thriller érotico-historique teinté d’ésotérisme qui est fait pour vous.
À la fin de l’ère victorienne, Londres est victime d’attentats qui causent de nombreuses victimes. Le commissaire Barnes et son assistant Reid traquent un groupe de terroristes, et leur enquête les conduit à la maison Fleury : un lupanar huppé aux filles chaudes, belles et raffinées.
Dernier volet d’un superbe triptyque, l’album se lit avec le même plaisir des yeux qu’une œuvre classique.
Né en 1985 à Livourne en Toscane, Gabriele Di Caro a concocté un ouvrage riche, aux décors soignés et aux filles délicieusement perverses : un érotisme chic, digne de feu Leone Frollo.
« Les Arcanes de la maison Fleury T3 : Utopie » par Gabrielle Di Caro
Éditions Tabou BD (17 €) — EAN : 978-2-3595-4189-2
Parution 14 février 2023
Le premier volet d’« Inguinis origines » est le troisième diptyque d’un excellent péplum signé Katia Even et Nicolas Guénet.
Nous sommes à Rome, au premier siècle avant notre ère. Des petites filles disparaissent dans la ville, alors qu’Artémis, la fille de Nicomède, s’apprête à quitter Chrysanthe, sa préceptrice, pour entrer à l’école. La jeune femme serait alors affranchie par son maître, Agrippa. La traque aux criminels commence, prétexte à de nombreuses séquences où se mêlent les corps dénudés.
Ce diptyque évoque les origines de la belle sculptrice Artémis, amatrice d’orgies et héroïne des ouvrages précédents. Une série au réalisme particulièrement cru, signée par deux auteurs français — chose rare aujourd’hui dans le domaine de la BD pour adultes.
Nicolas Guénet, auteur de « Dedal » et de « Yu » chez Soleil, se révèle digne des meilleurs dessinateurs du genre.
« Inguinis origines T1 : Sanguis mulieris » par Nicolas Guénet et Katia Even
Éditions Tabou BD (17 €) — EAN : 978-2-3595-4186-1
Parution 24Â janvier 2023
Née sur le Web sous forme d’édition numérique autopubliée voici sept ans, « Amabilia » est une série au ton original qui voit sa conclusion avec la parution de ce quatrième album de 160 pages.
Iris, Simon et Charlotte forment un trio amoureux, au fil de rencontres passionnées faites de tendresse, de violence et d’épreuves… : une formidable expérience graphique, lancée par le couple Éloïse et Thomas Raven.
Cette saga de plus de 600 pages est une aventure artistique et érotique remarquable, d’autant plus que les auteurs — qui ignoraient tout de la BD — ont fait leur apprentissage tout au long de sa réalisation.
Un roman graphique passionné et passionnant. Cet ultime album propose également un copieux artbook.
« Amabilia T4 » par Éloïse et Thomas Raven
Éditions Dynamite (19 €) — EAN : 978-2-3623-4565-4
Parution 2 février 2023
« Madame désire » est la réédition chez Dynamite d’un ouvrage signé Grégory Mardon, paru à l’origine chez Audie, en 2009.
Dans les années 1930, deux jeunes ouvriers cyclistes débarquent par hasard dans un château de province où tout le monde semble « fou de son corps » : de Madame — bourgeoise vicieuse — à ses enfants — dévergondés —, en passant par les domestiques.
Un album superbement dessiné, à l’érotisme léger et teinté d’humour, qui se savoure page après page.
« Madame désire » par Grégory Mardon
Éditions Dynamite (19,50 €) — EAN : 978-2-3623-4563-0
Parution 12Â janvier 2023
Pour les amateurs de filles sculpturales, les éditions Glénat présentent « Serpieri XXX » et « Serpieri Eros » : deux albums luxueux de 120 pages, offrant une galerie de dessins particulièrement hard signés par le créateur de Druuna, Paolo Eleuteri Serpieri.
Il s’agit de deux artbooks annoncés comme inédits, au format 24 × 32, destinés à des lecteurs adultes et avertis.
« Serpieri XXX » par Paolo Eleuteri Serpieri
Éditions Glénat (30 €) – EAN : 978-2-3440-5667-7
« Serpieri Eros » par Paolo Eleuteri Serpieri
Éditions Glénat (30 €) — EAN : 978-2-3440-5666-0
Parution : 23 février 2023
Terminons avec « Flatulences en cases » : un petit livre de format carré (16,5×16,5 cm), au titre évocateur.
Vous l’aurez compris, Bernard Joubert — bien connu pour ses ouvrages érudits sur la censure — propose ici une évocation culturelle du pet dans la BD.
Des estampes du XIXe siècle aux BD contemporaines, l’auteur offre une drôle d’exposition, aux titres de chapitre non dénués d’humour : « Au fondement du 9e art », « L’Épatant pétant », « Des héros dans le vent », « Pétarades finales »… Les documents découverts sont plus nombreux que vous ne le pensez et, en bon historien de la BD, Bernard Joubert reste précis et sérieux dans ses commentaires. Quelque 100 pages succulentes, malgré le sujet : l’iconographie est riche… et surprenante.
« Flatulences en cases » par Bernard Joubert
Éditions Dynamite (15 €) — EAN : 978-2-3623-4564-7
Parution 19Â janvier 2023
Henri FILIPPINI
Bonjour, je ne pense pas que les Serpieri soient inédits. Du moins en partie. Chez Bagheera étaient sortis dans les années 90, Obsession, Druuna X 1 et 2. 76 pages chacun. De bien beaux albums.
N’ayant pas eu ces ouvrages luxueux en mains pour en parler, je me suis limité à la reprise de la présentation par l’éditeur qui annonce des albums inédits. Comme vous, je me pose la question sur le terme inédit : illustrations reprises des albums anciens dans une présentation inédite ou véritables inédits ?
J’opterai plutôt pour la première possibilité, d’autant plus qu’obtenir une telle quantité de dessins nouveaux me semble difficile, mais je n’en sais pas plus que vous. Désolé…
Henri Filippini
Je me posais exactement la même question !