N’hésitez pas à revenir régulièrement sur cet article, puisque nous l’alimenterons, jour après jour, avec tout que nous envoient nos amis dessinateurs, scénaristes, coloristes, libraires, organisateurs de festivals et éditeurs pour vous souhaiter de joyeuses fêtes : et ceci jusqu’à la fin du mois de janvier 2024 !
Lire la suite...La fascinante destinée d’un peintre avant-gardiste et querelleur enluminée par Frantz Duchazeau…
Après avoir dressé le portrait de quelques musiciens venus de différents horizons (du célèbre Mozart à l’imaginaire bluesman Meteor Slim, en passant par la Mano Negra ou les countrymen jumeaux de Conoco Station), l’Angoumoisin Frantz Duchazeau (1) essaie, une nouvelle fois, de cerner ce qui peut bien déclencher l’acte de la création avec la biographie d’un ombrageux paysagiste parisien bien méconnu, voire complètement oublié, qui défiait le monde, pour en peindre la beauté, au pinceau comme à l’épée…
Alors que sévit la Terreur et que le roi Louis XVI vient d’être guillotiné, une guerre civile met le pays à feu et à sang. Lazare Bruandet (qui vécut de 1755 à 1804) fuit la capitale pour trouver refuge à la campagne, à proximité de la forêt de Fontainebleau : ceci après avoir jeté par la fenêtre son épouse, qu’il a accusée à tort d’infidélité. La biographie officielle de cet artiste renfrogné et séducteur invétéré en restant là, celui qui a aussi collaboré avec des scénaristes comme Fabien Vehlmann (« La Nuit de l’Inca » et « Les Cinq Conteurs de Bagdad ») ou Gwen de Bonneval (« Gilgamesh ») lui invente ici une palpitante vie aventureuse, remplie d’excès, de bagarres, de beuveries et de coucheries.
Cependant, tiraillé par des souvenirs d’enfance douloureux, ce personnage ambigu, aux gestes un peu fous et au verbe haut, a bien du mal à se retirer d’un monde dont la violence et la bêtise l’agressent continuellement. Pour s’y soustraire, il tente, avec sa folie autodestructrice, de retranscrire dans ses peintures sur le motif la force des paysages et de la nature qui le fascinent ; ceci sans souci d’académisme ou de postérité vis-à-vis de son œuvre qui, dit-on, fut source d’inspiration pour les peintres de l’école de Barbizon…
Frantz Duchazeau — qui avait curieusement commencé sa carrière avec un style humoristique très franco-belge au début des années 2000 (« P’tit Louis » avec Erroc aux éditions Les P’tits Fromages ou « Igor et les monstres » avec Pierre Veys chez Dargaud) — a, depuis plusieurs années, mis au point un intéressant trait âpre et charbonneux, proche de celui de Christophe Blain (notamment sur « Isaac le pirate »), lequel est en symbiose avec la noirceur des ténèbres et du désespoir où son héros puise toute son énergie créatrice.
Ce qui ne n’empêche pas notre auteur, fort bien inspiré, de se laisser aller, parfois, à un méticuleux classicisme, lorgnant même, à l’occasion, sur un certain expressionnisme : ceci afin de représenter la puissance des architectures ou la luminosité de la flamboyante nature.
(1) Sur Franz Duchazeau, voir par exemple Entretien avec Frantz Duchazeau, à propos de « Blackface Banjo », « Lomax » par Frantz Duchazeau, Plus de lectures BD 2009, Plus de lectures 2008, Plus de lectures 2006…
« Le Peintre hors-la-loi » par Frantz Duchazeau
Éditions Casterman (20 €) — EAN : 978-2-203-202771-1
Toujours pas de commentaires …. dommage , car cette bd
a tout les ingrédients d’un mets suave .
Mwouais … As-tu remarqué qu’il y a environ une copie par page d’un tableau de Grands Maîtres ? d’où cette impression d’ambiances bien campées…mais par d’autres ! Duchazeau ne l’avoue qu’à demi-mot, dans les remerciements …
_ Bonjour PATYDOC …
non je n’ai rien remarqué ( je suis béa d’admiration envers BRUEGHEL l’Ancien ) … Qu’importe , je vais acheter cette bd la semaine prochaine …
Je viens de terminer “et on tuera tous les affreux” d’après Boris Vian . Quelle déception !!! …. alors c’est ça du “ Vian ” tellement vanté par certains !??! …quel début de scénario neuneu avec un héros de 19 ans , véritable adonis qui fait pleurer sa maman face á une jeune femme en manque de calins avec une anatomie á se faire réveiller un mort , et un début de fin se terminant en orgie sexuelle ( sans oublie le chien “ Médor ” , juste de passage dans le
scénario … ouf »’ heureusement ! )
Quand á la qualité du trait graphique c’est une horreur !!! … une abomination graphique ! … regardez juste comment sont dessinées les mains !!
Si certains pensent que j’exagère , je les invite á aller feuilleter cette bd dans une fnac ou tout autres lieux de vente ou l’on peut regarder tranquillement des bd .
Déçu …. énormément déçu par mon achat ( 20 €uros sur un budget de 100 €uros mensuel cela fait mal ! )
Bref , juste ceci pour vous dire que nous avons tous des goûts et des attentes différentes
our nos choix d’achats de nos bd , et que celle-ci , “ le peintre hors-la-loi ” je vais très
prochainement l’acheter , et je sais qu’elle me plaira , même si ce n’est pas le chef-d’oeuvre
de l’année .
En tout-cas merci tout-de-même de votre avis ..
Je l’ai lu avec plaisir !… Je critique juste la petite malhonnêteté intellectuelle qui consiste à copier les Grand Maîtres sans le dire vraiment ; et si Manara l’a fait avec son Caravage, c’était justifié par le sujet ! Mais comme Bruandet n’est pas un cador (du moins aux yeux de G. Ratier), Duchazeau a résolu le problème en pillant … quelques dizaines de peintres bien plus illustres !
S’il vous plaît, Patydoc, ne déformez pas mes propos : j’ai écrit précisément que Bruandet était « un ombrageux paysagiste parisien bien méconnu, voire complètement oublié », puis qu’il « fut source d’inspiration pour les peintres de l’école de Barbizon » (des renseignements que l’on trouve un peu partout sur cet étonnant personnage) : je n’ai jamais jugé de son talent ou écrit que ce n’était pas un cador en son domaine. Je n’ai pas la prétention de m’y connaître assez en peinture et en beaux-arts pour me le permettre.
Il semble, qu’a contrario, vous ayez, quant à vous, si on en juge vos diverses interventions, un bagage qui puisse vous le permettre : mais on a aussi l’habitude que vous osiez tout, sur ce forum (rires) !
Bien cordialement et respectueusement
Gilles Ratier
Le mieux serait de citer de quels tableaux il s’agit et de quelle case et page où se trouve le méfait dont vous accusez le dessinateur.
Ceci dit, on discerne un beau et bon travail de composition et de narration dans les quelques planches présentées ici.
Où est le problème de s’inspirer de peinture quand on consacre un livre à un peintre ?
On peut aussi y voir un clin d’œil. Au lecteur de retrouver les sources si cela l’amuse.
Peeters le pratique dans « Oleg », son dernier livre, et personne n’est encore venu le lui reprocher.
D’ailleurs, il y là peut-être là une nouvelle croisade pour Patydoc.
Bon, allez, je vous aide.
La case 6, de la planche 9 présentée ici est une transposition du « Rolla ou le suicide pour une courtisane », tableau du XIXe siècle de Henri Gervex, peintre pompier, visible au musée d’Orsay. On notera au passage l’anachronisme qui montre bien qu’il s’agit d’un clin d’œil amusé pour qui en douterait.
_ Donc ce samedi 20/03 j’ai acheté cette bd “ Le peintre hors-la-lois ” dans
une librairie de Metz bien connue ( avec “ Fable Toscane ” de S. Toppi et les
tome 1 et 2 de “ Maudit sois-tu ” de chez Ankama ) .
Pas de perplexité concernant l’achat du “ peintre hors-la-lois ” … il me plaira , je
le ressent bien , et de plus il est assez élégant d’aspect en réel contrairement aux
visuels sur écran . Satisfait de cette achat contrairement à “ On tuera tous les affreux ”
Bon week-end & bonnes lectures .