N’hésitez pas à revenir régulièrement sur cet article, puisque nous l’alimenterons, jour après jour, avec tout que nous envoient nos amis dessinateurs, scénaristes, coloristes, libraires, organisateurs de festivals et éditeurs pour vous souhaiter de joyeuses fêtes : et ceci jusqu’à la fin du mois de janvier 2024 !
Lire la suite...David B. s’offre « Alix » !
Les scénaristes et dessinateurs ayant succédé à Jacques Martin ne se comptent plus, et d’autres suivront certainement dans les prochaines années. S‘il est un scénariste dont le nom restera, c’est bien David B., lequel vient de signer le trente-septième album de la série née dans Tintin en 1948.
Un fondateur du roman graphique, combattant reconnu du classique 48 pages sous couverture cartonnée, déposant les armes aux pieds d’un classique comme « Alix » : il y a de quoi être surpris… bien que son ami Lewis Trondheim ait commis il y a peu le même « sacrilège » avec « Lapinot ».
En l’an 46 av. J.-C., Alix et Enak sont à Samosate en Asie Mineure au sud-est de l’actuelle Turquie. Nommé préfet intérimaire par César, le blond gaulois recherche des manuscrits pour ce consul qui souhaite créer une bibliothèque à Rome. Accusant César d’avoir fait assassiner Pompée, ses anciens partisans menés par Arbacès sont sur le point de prendre la cité pour le compte de Pharnace II, le fils sanguinaire de Mithridate VI qui souhaite retrouver son royaume anatolien. Au fil de ce récit aux nombreuses séquences mouvementées qui se déroule sur 24 heures, Alix affrontera non seulement son ennemi grec de toujours, mais aussi une mystérieuse géante venue de nulle part, qui se fait appeler Personne.
Passionnés par la série de Jacques Martin depuis leurs plus jeunes âges, David B. et son dessinateur (Giorgio Albertini) optent pour l’époque située entre « La Tiare d’Oribal » et « L’Île maudite » : leurs deux albums favoris. Albums dont ils adoptent le style graphique.
Le lecteur attentif remarquera avec délectation les changements que se sont permis les deux auteurs : Enak plus assuré et émancipé qui ne supporte pas ceux qui le prennent pour l’esclave d’Alix, la présence de femmes et même de prostituées (inconcevable il y a 70 ans), une documentation historique et des décors plus riches grâce aux récents travaux des historiens…
David B. (1), pseudonyme de David Beauchard né à Nîmes en 1959, a suivi les cours de Georges Pichard à l’école d’Arts appliqués Duperré à Paris. Ses premiers travaux sont publiés par Circusoù tout en signant de courts récits, il écrit « Capitaine Tonnerre » pour Olivier Legan. Après (À suivre), Tintin reporter, il participe à la création de l’Association où il publie ses premiers albums, dont« L’Ascension du Haut Mal ». Auteur de nombreux romans graphiques chez Dargaud, Futuropolis et divers autres éditeurs, il vit aujourd’hui à Bologne en Italie.
Né en 1968 à Milan, Giorgio Albertini suit des études d’Histoire médiévale à l’université de Milan, puis se consacre à l’archéologie. C’est seulement en 2014 qu’il publie son album « Papier 3 » aux éditions Delcourt, lequel sera suivi de la très remarquée série « Chronosquad » avec Gregory Panaccione au dessin. Avec un court récit proposé dans Pandora, l’an dernier, il entre aux éditions Casterman qui lui confient cette reprise d’« Alix » avec son ami David B.
Bien que présenté comme le 37evolume de la série par l’éditeur, cet album est publié comme un one shot sans mention de cette numérotation, mais avec la maquette habituelle, exigée par Jacques Martin. « Alix », dont on nous annonce une série parallèle consacrée à sa jeunesse, conduite par Marc Bourgne, est plus que jamais d’actualité en cette année de ses 70 ans. Avec 12 millions d’albums vendus dans les pays francophones et des traductions en 15 langues, « Alix » demeure une valeur sûre de l’édition BD.
Notons, pour les collectionneurs, que les éditions Casterman ont publié une plaquette qui propose, entre autres, un entretien avec les auteurs. Elle est uniquement destinée à la presse et aux libraires.
Henri FILIPPINI
(1) Profitons-en pour signaler qu’en tant que dessinateur, David B. a aussi illustré le vingt-cinquième titre de la collection La Petite Bédéthèque des savoirs, sur scénario de Jérôme Pierra : un petit ouvrage de 56 pages de BD qui vient d’être publié par les éditions Le Lombard !
« Alix T. 37 : Veni vidi vici » par Giorgio Albertini et David B.
Éditions Casterman (11,95 €) — ISBN : 978 2 203 161 9
David B ,et ses acolytes,n’ ont pas plus fondé le roman graphique qu’ils ont inventé quoi que ce soit en BD, contrairement à ce qu’ils ont claironné pour exister et prendre l’ascendant.Repris en boucle par toute une cordée de journalistes et chroniqueurs plus épris de suivisme que de réalité objective et (facilement ) vérifiable ,trop contents d’extraire la BD de son essence populaire initiale,si triviale-à leurs yeux,pour le resultat que l’on constate aujourdhui.
Roman graphique -simple format- qui n’est pas plus un genre que le 48 pages cartonné,ce n’est pas à vous que je vais apprendre ça, Henri.