Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« My Hero Academia » T1 par Kohei Miyazaki
Depuis 1968, l’hebdomadaire Shonen Jump prépublie des manges parmi les plus populaires du Japon. Avec un pic de plus de six millions d’exemplaires en 1995, à l’époque des chapitres finaux de « Dragonball » ( commencé en 1984), les ventes se sont aujourd’hui stabilisées à presque trois millions d’exemplaires depuis la fin de la locomotive d’Akira Toriyama. Depuis sa création on peut quand même noter plusieurs très gros succès de l’édition japonais qui sont sortis de ces pages, parmi plus de 650 séries publiées sur un demi-siècle d’existence : « Mazinger Z » par Go Nagai en 1972 à 1973, « Gen d’Hiroshima » par Keiji Nakazawa de 1973 à 1974 (le premier manga relié, au format roman, publié en France), « Ring no Kakero » par Masami Kurumada de 1977 à 1981, « Cobra » par Buichi Terazawa de 1978 à 1984, « Kinikuman » (« Muscleman ») par Yudetamaro de 1979 à 1987, « Captain Tsubsa (« Olive et Tom ») par Yoichi Takahashi de 1981 à 1988, « Cat’s Eye » par Tsukasa Hojo de 1981 à 1984, « Wingman » par Masakazu Katsura de 1983 à 1985, « Hokuto on Ken » par Tetsuho Hara et Buronson de 1983 à 1988, « Kimagure Orange Road » ( « Mx et compagnie ») de 1984 à 1987, « City Hunter » par Tsukasa Hojo de 1985 à 1991, « Saint Seiya » par Masami Kurumada de 1986 à 1990, « Vidéo Girl Ai » par Masakazu Katsura de 1989 à 1992, « Slam Dunk » par Takehiko Inoue de 1990 à 1996. Et dernièrement, avec un succès indéniable : « One pièce » par Eiicho Oda depuis 1987, « Naruto » par Masami Kishimoto depuis 1999 jusqu’en 2014, « Bleach » par Tite Kubo depuis 2001 et enfin « My Hero Academia » par Kohei Miyazaki depuis 2014 qui vient tout juste d’être publié en France par Ki-oon.
« My Hero Academia », c’est le shōnen qui renouvelle le genre Neketsu. Un genre ou le jeune héros au sang chaud progresse constamment pour arriver à son but ultime, grâce à un dépassement constant de ses capacités. Ce héros c’est Izuku Midoriya : un jeune né sous une mauvaise étoile. Dans le monde où il grandit, huit dixièmes de la population possèdent des superpouvoirs, communément appelés Alter.
Or, Izuku fait malheureusement partie des 20 % restant : ces humains banals n’ayant aucune faculté évoluée. Comme dans toute bonne histoire de super-héros mutants, les pouvoirs n’apparaissent qu’à l’adolescence.
Il tardait à Izuku de découvrir de quelle force la nature allait le gâter. Sa déception fut à la hauteur de son attente, elle qui est une encyclopédie vivante sur les super-héros en activités. Son idole c’est bien évidemment All Might, le plus fort des héros. Il rêvait juste de lui ressembler, restant des heures devant l’ordinateur à visionner les vidéos de ses exploits.
Pourtant, alors que tout lui semblait perdu, il va finalement rencontrer All Might en chair et en os, alors qu’il est lui-même attaqué par un super-vilain visqueux. Et c’est là qu’il va découvrir le secret de son idole et que sa vie va changer du tout au tout. Ses rêves héroïques ne sont plus inaccessibles, car il a le cœur pur. Il sait se donner les moyens de ses ambitions et, surtout, All Might va lui donner un sacré coup de pouce.
Quand on pense aux super-héros, l’imaginaire populaire se tourne plutôt vers les États-Unis avec sa cohorte de personnages plus hauts en couleur les uns que les autres. C’est en grand fan des comics de Marvel ou de DC que Kohei Miyazaki a imaginé sa nouvelle série. Déjà publié en France avec « Crazy Zoo », il y avait développé un microcosme à la fois déjanté et plein d’énergie. C’est vraiment avec « My Hero Academia » qu’il arrive à créer un univers où il se défoule pleinement. Le concept d’une école formant les héros de demain lui permettant de développer une gamme de personnages extensible à l’infini. Jouant sur les codes régissant le genre, l’auteur met particulièrement en avant l’apprentissage, la confiance en soi, le respect des autres et le dévouement face à la force brute et l’action irréfléchie. Le mauvais exemple étant ici tenu par un ami d’enfance du héros, Katchan, qui n’a pas hésité à le martyriser du fait de sa différence : le manque d’Alter. Un comble quand dans notre monde, Izuku serait un enfant parmi tant d’autres, donc un personnage auquel les jeunes lecteurs peuvent facilement s’identifier.
Moteur du Jump, « My Hero Academia » est la série la plus mise en avant en 2015 avec six couvertures du magazine, tout comme « One Piece ». L’auteur de « Naruto », Masashi Kishimoto sous-entend même que « My Hero Academia » est le manga shōnen qui prendra la succession de « Naruto », suite à la conclusion de sa longue saga en 2014 après 15 ans passés dans les pages du magazine. L’avenir nous dira s’il a raison, mais avec déjà huit volumes et une série TV qui vient de débuter, le succès est déjà confirmé.
Avec un graphisme dynamique, à la fois rond et anguleux, il pioche dans ce qui s’est fait de mailleur dans les manges et les comics de ces vingt dernières années. Le scénario percutant, développé dans la longueur annonce déjà un best-seller. À la fois divertissant et se passant dans un univers simple, mais riche, il captera immanquablement l’attention des jeunes lecteurs, mais aussi celui sur des adolescents fans de super-héros. Un manga aux valeurs positives à mettre entre tous les mains !
Gwenaël JACQUET
« My Hero Academia » T1 par Kohei Miyazaki
Éditions Ki-oon (6,60 €) – ISBN : 978-2-35592-948-9
BOKU NO HERO ACADEMIA © 2014 by Kohei Horikoshi / SHUEISHA Inc
Un manga juste génial qui doucement mais sûrement rejoint les grands noms allant de one piece à Dbz. Au fil des chapitres l’histoire devient de plus en plus passionnante et on suit en parallèle les power up des héros et des villains !
N’hésitez pas !
un huitième de la population = 12.5%, pas 80. Maths niveau CM2.
C’est vrai, mais G. Jacquet s’est juste trompé dans sa formulation : il y a bien 20% de personnes banales et donc 80% de super-héros (j’ai vérifié dans la collec de mon ado..).
En effet, je me suis trompé dans la formulation, je vais rectifier cela. Merci de l’avoir remarqué, ça montre qu’il y en a qui suivent :-).