Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...Aaarg ! : opération survie !
Pas de grande surprise avec l’arrivée de ce Aaarg ! mensuel de 100 pages en couleurs qui est diffusé en kiosques et a été annoncé dans le n° 11 de la formule XXL : une belle bête, avec sa couverture animalière bien sage (rassurez-vous, c’est seulement au premier coup d’œil) signée Julien Loïs, ses 100 pages copieusement garnies, son grand format… et surtout un contenu qui ne dépayse pas tous ceux qui ont apprécié la première version du magazine marseillais.
C’est après une année financièrement difficile que l’équipe dirigée par Pierrick Starsky a pris la décision d’adopter une présentation moins révolutionnaire : un appel participatif via Internet ayant permis de solidifier les finances du journal : d’ailleurs, une liste impressionnante de contributeurs remplie la page 90 de cette première livraison.
Passons au sommaire de ce n° 1 (4,90 €) où tous les habitués sont de la fête et c’est réconfortant.
Antoine Ozanam et Ágreda avec « J’emmerde Tarentino ! », Pierre Place avec le troisième épisode du western délirant « Muertos », Dominique Hennebaut avec « Breaking Brad », B-Gnet avec « Pantalonnade dans les tranchées », Jean-Yves Caritte et Alexis Horellou avec l’insolite « Désert des barbares », Aurélien Decoudray et Toma Chkp avec le polar animalier « Merry Tragedies », Moutch et Will Argunas avec « Les Évadés d’Alcatraz », Fabcaro avec « Plus qu’hier, moins que demain », Soulcié, Cha, Dav Guedin, Jonathan Munoz, Nicolas Moog…
Le rédactionnel présente un mélange savoureux d’articles déjantés (« De Hollywood à Washington »), de nouvelles (« Va te faire naître » par Jean-Marc Royon), d’informations… sans oublier Rien, le journal de l’actu, au contenu un peu décevant : mais un temps de rodage est toujours nécessaire.
Un petit regret, l’absence d’entretiens d’auteurs si passionnants et originaux présents dans la formule précédente : édition version Mook avec poster et papier de qualité (9,90 €, en librairie).
Entre feu Ferraille des Requins marteaux et Fluide glacial, Aaarg ! peut trouver son lectorat, à condition de garder fermement le cap. Et ce premier numéro est encourageant !
Ce mensuel est beau, prometteur, riche en découvertes. Qu’il profite des leçons de la première expérience (par exemple, ne pas se laisser tenter par la création d’albums à un rythme de plus en plus fou, dont les premiers gains, quand il y en a, tardent à venir) pour que ce second souffle soit victorieux.
Rendez-vous avec le n° 2, annoncé pour le 3 mars.
Henri FILIPPINI
J’ai lu ce journal à parution (je m’amuse à acheter les premiers numéros de toute nouvelle revue BD) et effectivement je dois reconnaitre y avoir fait de belles découvertes. Pour moi, c’est un mélange des défunts Ferraille illustré et Métal Hurlant, tous deux partis au cimetière des revues.