En janvier 1993, il y eut « Le Grand 20e »… (1) Aujourd’hui, c’est-à-dire 30 ans plus tard, voici « Le 50e » ! Comme le signale Francis Groux, seul survivant des trois fondateurs du festival de la bande dessinée d’Angoulême, « qui aurait pu imaginer, il y a 50 ans, qu’une “petite manifestation” amicale et destinée surtout aux enfants, créée par quelques “fêlés”, deviendrait un événement national, voire international ? » C’est la tumultueuse histoire de cette manifestation, désormais incontournable pour les amateurs et les professionnels, que notre collaborateur Philippe Tomblaine — référent pour notre rubrique « L’Art de… » — raconte dans un passionnant livre de 311 pages publiées aux éditions P.L.G : un beau travail de transmission qui force le respect !
Lire la suite...Charlie… Un an après !

Le 7 janvier 2015, nous étions tous l’oreille collée à nos transistors, les yeux rivés sur les chaînes d’infos, afin de suivre les tragiques événements qui venaient de décapiter l’équipe de Charlie Hebdo. Un an après, alors que les hommages se multiplient, parfois tragi-comiques ou d’un humour douteux, Charlie Hebdo propose en kiosques un numéro spécial double (pour le même prix : 3 €) qui remet les pendules à l’heure. À commencer par la couverture de Riss qui rappelle ce combat contre toutes les religions qui a toujours été constant chez les dessinateurs assassinés.
Les survivants de l’attaque témoignent, d’autres racontent leur combat pour que le journal survive au désastre. Plus vraies et plus humaines que ces émissions spéciales qui déferlent sur les chaînes de radio et de télévision où le témoin le plus éloigné est mis à contribution, plus poignantes que ces articles qui remplissent quotidiens et magazines, ces 32 pages en couleurs évoquent avec force cet « esprit Charlie » que tant de spécialistes de l’info se sont approprié.
Aujourd’hui, Charlie Hebdo vend à 80 000 exemplaires — il en vendait moins de 30 000 — et compte 183 000 abonnés. Outre les quatre millions d’euros de dons qui seront distribués aux familles des victimes, le journal possède un fond de 20 millions d’euros. Riss et Éric Portheault, directeur général, sont à la tête de la société solidaire de presse par actions simplifiées : nouveaux statuts que ne partagent pas certains membres de la rédaction qui auraient préféré un actionnariat salarié.
On peut cependant regretter le manque de dessinateurs solides (ce qui n’est pas le cas pour les auteurs de textes) ayant accepté de collaborer à l’hebdomadaire orphelin des meilleurs d’entre eux, ce qui contraint Riss et Coco (après le départ de Luz) d’occuper la moitié de la pagination. Seul Philippe Vuillemin accompagne une jeune équipe prometteuse, mais manquant encore de maturité : tels Juin, Mougey, Foolz… Avis aux amateurs !
Vous l’avez compris, la lecture de ce n° 1224, tiré à un million d’exemplaires est indispensable.
Henri FILIPPINI
Notons que Les Échappés, la maison d’édition de Charlie, proposent « #jedessine », ouvrage réunissant 145 dessins de jeunes de 7 à 25 ans réalisés à la demande de Luz sur Internet, après l’attaque de la rédaction (19,90 €). Plus de 10 000 dessins ont été mis en ligne. Cette sélection est aussi émouvante que géniale.