C’est devenu une tradition depuis quatre ans (1) : tous nos collaborateurs réguliers se donnent le mot, en fin d’année, pour une petite session de rattrapage ! Même s’il est assurément plus porté sur les classiques du 9e art et son patrimoine, BDzoom.com se veut quand même un site assez éclectique : pour preuve cette compilation de quelques albums de bandes dessinées que nous n’avions pas encore, pour diverses raisons, pu mettre en avant, lors de leurs sorties dans le courant de l’année 2024.
Lire la suite...Claude Auclair : itinéraire d’un homme libre…
Le Lombard vient de publier un somptueux premier tome de l’intégrale (prévue en trois volumes, le deuxième devant paraître en décembre 2015 et le troisième en juin 2016) des attachantes aventures de Simon du fleuve évoluant dans un monde post-atomique. Ces dernières commencèrent à être publiées dans le journal Tintin, à partir de janvier 1973, et marquèrent toute une génération qui s’éveillait, alors, aux idées écologiques. Son créateur, Claude Auclair, telle une étoile filante, ne fera qu’une courte carrière dans la bande dessinée. Peu importe, son ton littéraire, résolument adulte et engagé, va frapper l’esprit de lecteurs passionnés qui resteront emballés, d’emblée, par sa « Ballade de Cheveu Rouge » où perce toute son admiration pour Jean Giono et son « Chant du monde » et par ses deux stimulantes « Chroniques des temps à venir » (« Le Clan des centaures » et « Les Esclaves »), sur lesquelles revient l’érudit Patrick Gaumer dans un dossier très illustré, proposant nombre de documents inédits ou peu connus.
Voici donc l’occasion de revenir sur les différents travaux de Claude Auclair en reprenant et illustrant, comme il se doit, une interview assez représentative de son humanisme et de ses prises de positions.
Elle date de 1981 et a été publiée dans le n° 5 (spécial écologie) du fanzine Dommage, au premier trimestre 1982.
Elle avait été réalisée par votre serviteur, grand admirateur du dessinateur et alors rédacteur en chef de cette revue trimestrielle amateur éditée par l’association Loisirs et culture de Confolens (en Charente limousine) qui a accueilli, entre autres, les premiers pas de dessinateurs comme Michel Plessix, Serge Carrère, Jean-Pierre Danard, Emmanuel Moynot, Gilles Mezzomo, Biz…, mais aussi de quelques talentueux compagnons d’alors qui n’ont pas persévéré dans cette voie : Claude Déous, Bernard Pradignac, Élie Xyr, Thierry Clavaud, Joël Garriga, Jean-Michel Goletto…
G. R. : Pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, peux-tu te présenter ?
C. A. : Claude Auclair, trente-huit ans, quitte à dix ans ses sabots et son marais breton pour venir s’installer à Nantes (en Loire-Atlantique, NDLR). N’a jamais pu se faire à la vie citadine, reste à tout jamais un paysan inadapté, revendique ce statut, hait Paris et ses chapelles politico-intellectuello-artistiques pour ce qu’elles ont tué, par rejet, d’énergies et de talents qui ne voulaient pas ou ne pouvaient pas se soumettre à leur système de pensée et pour l’irrespect (voir le mépris), la méconnaissance, quand ce n’est pas la haine et l’intolérance, pour tout ce qui leur est extérieur. On peut appeler cela aussi de la bêtise à l’état pur… ou de la névrose collective. Pour cela se revendique d’autre part Breton, définitivement, culturellement et politiquement ; sa devise est désormais « An dianav a rog a c’hanoun » (l’inconnu me dévore).
Né le 1er mai 1943 à La Barre-des-Monts (en Vendée), Claude Auclair passe donc son enfance dans le marais breton, puis déménage à Nantes. Il vit cela comme un déracinement, mais il poursuit ses études aux Beaux-Arts de cette ville, approfondissant paradoxalement sa culture bretonne ou son identité celte et s’initiant aux rudiments du dessin. Au milieu des années 1960, après son service militaire, Claude Auclair monte à Paris et devient furtivement décorateur de théâtre, avant de tout laisser tomber, en 1965, pour partir en voyage autour de la Méditerranée.
G. R. : Le marais vendéen de ton enfance t’a beaucoup marqué (il pleut beaucoup dans les BD d’Auclair), quand feras-tu tu une BD sur cette région ?
C. A. : Il est dans mes projets de parler des Vendéens, plus particulièrement de mon marais, le marais breton. Il y a eu un génocide : quatre cent mille morts au moins en quatre ans, à cause des troupes de la grande Révolution française, à mes yeux, seulement parisienne. À part les Cathares et les camisards, jamais répression n’a jamais été aussi féroce sur ce territoire… et aussi traumatisante. Je connais actuellement de simples paysans du marais qui s’en souviennent et ne comprennent toujours pas. Ils ne défendaient pas le roi, c’était les nobles émigrés, mais le droit à la propriété qu’on leur avait interdit : le droit à vivre leurs croyances. Là aussi, la liste est longue et il y a des mensonges à dénoncer.
G. R. : Tu joues de la musique, de la guitare et de la cornemuse je crois, est-ce un besoin ? Et pourquoi de la musique populaire ?
C. A. : La musique populaire a toujours fait partie intégrante de ma vie, musique européenne ou extra-européenne. La cornemuse et ses bourdons, c’est la musique de l’espace, du vent, de la joie et de la tristesse, de la promiscuité vie-mort, de l’île merveilleuse d’Avalon, paradis des Celtes. Les martyrs de H-Blocks en Irlande du Nord ont tous été précédés par une cornemuse alors qu’on les menait en terre : de Bobby Sands en passant par Patsy O’Hara. C’est un instrument de paysans qu’on retrouve partout en Europe, même en Asie Mineure où c’est un instrument de berger.
À son retour, l’année suivante, Claude redécouvre la bande dessinée par l’intermédiaire de Robert Roquemartine.
Ce fondateur de la librairie Futuropolis à Paris, fréquenté alors par de nombreux professionnels comme Philippe Druillet (voir Entretiens avec Philippe Druillet [2ème partie]), Jacques Lob (voir Les premières BD « osées » de Jacques Lob), Jean Giraud (voir Et Gir redevint Moebius… : genèse !) ou Jean-Claude Mézières qui deviendra l’un de ses meilleurs amis (voir Quand Pierre Christin signait Linus : 1ère partie, le rêve américain…), lui fait étudier les classiques américains (Alex Raymond, Burne Hogarth, Milton Caniff… et surtout Harold Foster, référence qui influencera beaucoup son graphisme) ou belges (Jijé, André Franquin…), afin qu’il finisse par trouver un style qui lui soit propre.
En attendant, notre dessinateur se lance dans l’illustration de science-fiction pour les revues (Galaxie-Bis, Hitchcock magazine et Fiction) ou collections des éditions Opta (Le Club du livre d’anticipation). (1)
G. R. : À une époque, tu parlais d’abandonner la BD, qu’en est-il aujourd’hui ?
C. A. : Ai-je jamais parlé d’abandonner la BD ? Si cela était, je devais être malade ou j’avais abusé de la cervoise (bière) ! Non, avoir la possibilité de s’exprimer avec un moyen qui échappe encore à certaines règles et n’est pas trop pollué par le fric et les influences, ce serait trop bête ! Pour moi, la BD est à ses balbutiements : elle commence tout juste à sortir des historiettes pour s’intéresser à des sujets plus conséquents, ce serait de l’hérésie de la lâcher maintenant !
Claude Auclair publie une première page sans titre – un banc d’essai — dans le n° 7 de la revue d’études Phénix, au troisième trimestre 1968, puis quelques autres bandes dessinées dans d’éphémères publications comme le magazine publicitaire Le Journal de Caram’Bar (« Les Pionniers », un petit western de trois planches écrit par Pierre Pelot et publié en 1969), Comics 130 (les cinq planches de « Trop Grande la petite » au n° 1 de 1970
et les cinq planches de « Plus Court fut l’été » au n° 2 de décembre 1970, lesquelles sont visibles ici : http://francois-corteggiani.over-blog.com/article-je-vous-parle-d-un-temps-122062391.html),
Undergound Comics (les quatre planches d’« Après », un scénario de Jean Giraud publié dans le n° 0 d’avril 1970 et repris dans l’album « Jason Muller » des Humanoïdes associés, au quatrième trimestre 1975, réédité en 1980) ou, plus tard, Le Canard sauvage (les trois planches de « Variation sur un thème rebattu », au n° 5 du troisième trimestre 1974).
G. R. : Tu as illustré des livres pour adolescents de l’écrivain Pierre Pelot (« Une autre Terre » et « L’Île aux enragés » parus en 1973 chez Hatier, dans la collection Jeunesse-Poche, et « Quand gronde la rivière », s’inscrivant dans la série « Dylan Stark », aux éditions de l’Amitié, en 1975) : quelles sont tes relations avec lui ?
C. A. : Pelot est un vieux copain, bien que cela fasse longtemps que je ne sois pas allé lui rendre visite dans ses Vosges natales. Nos idées sont un peu communes, c’est vrai, mais il n’y a jamais eu collaboration…
Sauf, il y a très longtemps, pour un journal publicitaire dans les années 1969-1970.
G. R. : Alors, à quand une BD d’Auclair sur scénario de Pelot ? (2)
C. A. : Ce qu’écrit Pelot est suffisamment fort pour ne pas s’encombrer d’un énergumène comme moi !!!
Même s’il n’est pas immédiatement séduit, Jean Giraud est prêt à épauler Claude en lui écrivant quelques courts scénarios et en le présentant à René Goscinny, rédacteur en chef de Pilote.
Il collabore alors à cette revue avec des pages d’« Actualités » (scénarios de Jacques Lob, Jean-Marie Pélaprat, Guichard, Serge de Beketch, Jean Chakir, Patrice Duvic, Jean-Pierre Dionnet ou Nikita Mandryka), entre janvier 1970 et mai 1972,
et avec « Jason Muller » : une première série post-apocalyptique dont le premier épisode de huit pages est signé par Giraud et le deuxième par Pierre Christin sous son pseudonyme de Linus (voir Quand Pierre Christin signait Linus : 2ème partie, scénariste à Pilote).
Claude Auclair, lui, va s’approprier l’écriture des deux suivants comportant, chacun, neuf planches.
Le tout (publié de février 1970 à avril 1972) sera réuni, en 1975 et en 1980, dans un album aux Humanoïdes associés.
G. R. : Comment prends-tu ton rôle de raconteur d’histoires ?
C. A. : Je prends mon rôle de raconteur d’histoires au sérieux, mais avec modestie, et le sens de mes responsabilités comme un artisan, comme un journaliste lucide. Je pense que je n’invente rien, que j’ai un rôle de transmetteur, qu’à travers moi, puisque j’ai la chance de pouvoir m’exprimer, c’est la parole des miens qui doit être dite, de ceux qui ne l’ont pas eue, ou ne l’ont pas encore. Je ne me considère pas comme un dessinateur au sens où il est entendu dans la profession, et encore moins comme un artiste.
En parallèle, Claude Auclair publie « La Saga du grizzli » dans l’hebdomadaire Tintin (vingt-quatre pages éditées entre janvier et février 1971, et reprises en album aux Humanoïdes associés, en 1976 et 1981,
avec en complément les quatorze pages de « La Légende de « Nez Pointu » et de « Trois-pattes-le-loup »»),
puis « Les Naufragés d’Arroyoka » sur des scénarios de Greg (quarante-six pages publiées entre février et novembre 1971, reprises en album au Lombard, en 1975, 1979 et 1983).
Goscinny, refusant de publier la suite de « Jason Muller » dans Pilote, Auclair quitte ce journal et dessine « Catriona Mac Killigan » pour le magazine Record des éditions Bayard, en 1972 : un scénario de Jacques Acar traitant de la révolte des Écossais.
G. R. : La défense des peuples opprimés est un sujet qui te tient à cœur ; déjà dans « Catriona Mac Killigan », cela se ressent. Peux-tu nous parler de ce problème et de cette BD ?
C. A. : Refuser d’être étiqueté ni « écologiste » ni « chantre des minorités opprimées », j’appartiens moi-même à une de ces minorités. Il m’était difficile de ne pas arriver un jour à en parler, et à la faire parler ; mais il a fallu se dégager de tout un réseau de fils très diffus, que tous ceux qui ont cette conscience connaissent bien :
dévalorisation de soi-même et de son patrimoine culturel, difficulté à s’exprimer dans une langue qui n’est pas la sienne et qui ne correspond pas à son système de pensée. En un mot, de se dégager du « colonialisme », car la France, entité fort contestable, est colonisée, patiemment, habilement, depuis la reddition de Vercingétorix. Et cette colonisation continue, même à l’heure actuelle : les DOM-TOM sont là pour le prouver.
« Catriona Mac Killigan » a fait partie de cette lente retrouvaille avec mon passé, passé celtique, car mes ancêtres, nos ancêtres, pas si lointains d’ailleurs, les Gaulois, sont des Celtes, et que, même si nous avons perdu la langue, les structures mentales restent. Non seulement les Bretons sont d’origine celtique, mais aussi les Auvergnats (Arvernes), les Beaucerons (Carnutes), les Charentais (Santons), les Parisiens de l’Île-de-France (Parisi), sans parler de tous les autres.
Et hors des frontières actuelles : les Belges, qui ont gardé leur nom, et les Helvètes ; en fait, toute l’Europe occidentale peut, culturellement, revendiquer un passé celtique.
La liste serait longue, elle est à la mesure du travail d’occultation opéré au cours des siècles par les pouvoirs dominants en Europe.
Tous se référant au système gréco-romain, bien entendu ; je me sens le frère des Irlandais, autant que des Belges, que des Bohémiens en Tchécoslovaquie, mais aussi des Indiens Méos d’Asie et d’autres à travers le monde.
Si je ne me sens pas l’héritier de la pensée de César, en revanche, je me sens l’héritier direct de Vercingétorix.
Notons qu’à la suite d’un changement de rédaction à Record, seuls les trois premiers épisodes de « Catriona Mac Killigan » (vingt-cinq pages au total) y sont publiés, jusqu’en octobre 1973. Ils seront ensuite compilés dans l’album « Tuan Mc Cairill » publié, aux Humanoïdes associés, en 1985.
C. A. : « Catriona Mac Killigan » a été, avec Jacques Acar (le scénariste) le début d’une prise de conscience et de son extériorisation, « Bran Ruz » en est une étape fondamentale. Jacques Acar est mort, depuis, et « Catriona » ne sera jamais terminé. J’ai mal connu Jacques, mais je peux dire que c’était un type extraordinaire !
Par ailleurs, Auclair poursuit sa collaboration à Tintin et propose enfin, dès janvier 1973, la bande dessinée qui va le fait connaître auprès du grand public : le très écologique « Simon du fleuve », une nouvelle série post-apocalyptique inspirée par le roman « Le Chant du monde » de Jean Giono, dont les héritiers compromettront la publication en album par leurs exigences.
G. R. : Dans le monde de la BD, ta série « Simon du fleuve » fait référence écologique, qu’en penses-tu ?
C. A. : J’ai évoqué le problème précédemment. Je ne crois pas que l’écologie soit systématiquement synonyme de retour aux champs. Trop souvent, on s’est “planté” en ayant cette démarche. Ce que j’ai tenté de dire à travers « Simon du fleuve », entre autres choses, c’est que si on ne vit pas avec en soi la conscience de la terre, sa sagesse, mais aussi sa brutalité, alors l’humanité est fichue. Elle se réserve un avenir concentrationnaire, en vivant sous cloche, ou un avenir régressif où la barbarie sera épouvantable. Quand on voit le film de l’éruption du mont Saint Helens aux États-Unis, on devrait être plus humble et plus respectueux face à cette nature. Quand on sait l’usine à oxygène que l’on perd en détruisant la forêt amazonienne, qu’on connaît la surpopulation latente, doublé de la population galopante des mers, il y a de quoi frémir ! Quand on ne sait plus respecter la nature, on ne sait plus respecter la vie et l’homme. Alors, celui-ci est en réel danger.
G. R. : Une édition pirate du premier « Simon », « La Ballade de Cheveu Rouge », est parue tirée à 500 exemplaires en 1981 (aux éditions Hommage ???) ; la reproduction est infecte, mais s’est vendue la bagatelle de 500 francs par exemplaire, qu’en penses-tu ? (3)
C. A. : Il y a des escrocs partout, même dans notre profession. Si les lecteurs veulent se laisser escroquer, c’est leur problème. À mon niveau, je ne peux rien faire dans la mesure où ce sont des Belges qui ont pris cette initiative.
Remarquons aussi que seules les six premières histoires de quarante-six pages de cette série sont proposées dans Le Journal des jeunes de 7 à 77 ans jusqu’en 1978, avant qu’un différend avec l’éditeur la lui fasse arrêter provisoirement.
G. R. : « Maïlis », le troisième épisode de « Simon du Fleuve », n’a pas été prépublié dans la version française de Tintin, pourquoi ?
C. A. : Je ne sais pas, problème d’éditeurs, d’autocensure ? Je sais qu’à l’époque, en France, cette histoire avait été jugée trop violente.
G. R. : Tu sembles également très marqué par la religion (voir l’épisode des « Pèlerins » : « La Vierge noire »), qu’elle est ta position sur les croyances diverses ?
C. A. : Je suis marqué par le mysticisme de mon peuple. Je me revendiquerais comme chrétien, mais comme nous le sommes chez nous, de manière païenne, et non comme le sont la majorité des gens, derrière ces noms que nous ont imposés les catholiques romains. Il est d’autres visages, ceux de Lug, dieu solaire, Épona, la déesse cheval et d’autres. Si l’on savait, particulièrement en Bretagne, le nombre de saints qui étaient des païens et que l’Église a intronisés parce qu’elle ne pouvait pas combattre leur influence sur le peuple ! Beau détournement !
Je refuse le catholicisme romain parce qu’il a aidé tous les pouvoirs (et s’en est servi) pour sa propre conquête. Mais le plus grave est que cette Église romaine a cautionné, quand elle ne les a pas provoqués, de nombreux génocides à travers le monde, qu’il ne faudrait pas oublier ! Même chez nous, les moines guerriers ont quelques têtes coupées sur leur conscience, ainsi que certains bûchers. Pour moi, mysticisme ne veut pas dire sectarisme, mais morale et indépendance d’esprit.
« Le Clan des centaures », « Les Esclaves », « Maïlis », « Les Pèlerins » et « Cité N. W. n° 3 » (les cinq premiers albums de « Simon du fleuve » publiés au Lombard entre 1976 et 1979) seront les dernières BD que Claude Auclair scénarise lui-même.
Pourtant, il reprendra la série, désormais scénarisée par Alain Riondet et publiée directement en albums, pour les éditions du Lombard, le temps de quatre nouveaux opus moins polémiques, mais néanmoins remarqués, diffusés entre juin 1988 et septembre 1989. Dernier tour de piste pour ce héros libre et philosophe au sens noble du terme, qui n’avait pour seul but que de servir la liberté et la justice.
G. R. : Qu’en est-il de la reprise de « Simon du fleuve » ?
C. A. : Il n’y aura plus de « Simon du fleuve ». C’était une étape de ma vie, de mon évolution, la marque d’une époque aussi… : les années 1965-1970. Les choses ont évolué, il y en a d’autres à dire, plus urgentes. « Simon » n’est plus la plateforme pour cela, ce serait malhonnête de poursuivre. Et puis, il faut se remettre en question de temps en temps, c’est le seul moyen d’évoluer.
Auclair intègre alors l’équipe du mensuel (À suivre) et est présent dès le premier numéro de février 1978, avec des histoires beaucoup plus engagées défendant, avec un certain lyrisme, les minorités opprimées. Il développe tout d’abord, et avec la complicité du scénariste Alain Deschamps (voir, Le scénariste de « Bran Ruz » n’est plus…), son intérêt pour le monde celte dans « Bran Ruz » (cent cinquante-huit pages publiées jusqu’au n° 10 de mai 1981 et reprises en album chez Casterman, en 1981) et dans « Tuan Mac Cairill » (douze pages proposées dans le n° 53 de juin 1982 et dans l’album « Tuan Mc Cairill » publié, aux Humanoïdes associés, en 1985).
G. R. : Pourquoi avoir pris un scénariste pour « Bran Ruz » ?
C. A. : Pour « Bran Ruz », Alain Deschamps n’a pas eu un rôle de scénariste, mais de coauteur et de compagnon de route. Si son rôle a été plus la mise en forme, pour l’écriture des idées qui animaient leurs démarches, l’échange et l’intervention réciproque, dans ce que produisaient l’un et l’autre, a été constante pendant les cinq années qu’il a fallu pour mener à bien ce projet. Rien n’a été laissé au hasard, tout a été débattu, pesé, avant d’être mis en place définitivement.
Dans cette même veine, on trouve le non moins superbe « Le Sang du flamboyant », un scénario du cinéaste François Migeat, qui s’insurge, avec toujours autant de lyrisme, contre l’esclavagisme : cent sept pages publiées du n° 74 de mars 1984 au n° 82 de novembre 1984 et reprises en album chez Casterman, en 1985.
G. R. : Tu pensais faire une BD sur la Martinique, pourquoi ? Verra-t-elle le jour ?
C. A. : La BD sur la Martinique va voir le jour à partir de l’année à venir, je ne pense pas qu’elle soit publiée avant un an et demi, deux ans. Pourquoi cette histoire ? Pour les mêmes raisons que tout ce que j’ai entrepris jusqu’à maintenant ; parce que j’ai retrouvé aux Antilles les mêmes problèmes que j’ai connus en Bretagne : déculturation, déstabilisation de l’économie par des exodes massifs, soixante-dix pour cent des terres cultivables appartenant aux “békés” (gros propriétaires terriens blancs qui tiennent toute l’économie) qui font de ces îles à touristes des spéculations immobilières…
Toutes les forces vives sont en métropole, à l’usine. Pour certaines jeunes femmes, obligation de faire le trottoir, comme cela fut le cas pour beaucoup de Bretonnes à une époque.
Comment ne pas être révolté quand on connaît la pudeur des Antillais, société essentiellement rurale, et que l’on voit les Blancs se balader à poil sur leurs plages, comme par hasard, ce sont les plus belles auxquelles ils n’ont plus accès, elles appartiennent au Méridien et autres PLM… Merci, Monsieur Trigano ! Et puis, le mythe antillais, c’est autre chose que la “doudou” accorte et le grand nègre insouciant ne pensant qu’à danser et à faire la fête. Quand j’y suis allé, j’ai vu autre chose, senti autre chose et j’ai eu envie d’en parler. Et puis, ma compagne est Antillaise de Guadeloupe et les Antillais, à part une certaine bourgeoisie “blanchie”, n’ont guère accès à la parole. Enfin, beaucoup de raisons comme tu vois…
Avec son copain Alain Riondet, Claude Auclair, se sachant pourtant gravement malade, entreprend « Celui-là : épopée de la civilisation », quatre-vingt-dix-neuf pages publiées dans les n° 128 à 132 de (À suivre), entre septembre 1988 et janvier 1989, puis en album chez Casterman, en septembre 1989. Décédé bien trop tôt à Nantes, le 20 janvier 1990, il laisse le second volume inachevé à la page 90. Afin que celui-ci puisse être proposé au public, ses amis Jacques Tardi et Jean-Claude Mézières dessinent, chacun, trois planches pour terminer l’album « Celui qui achève » (paru en janvier 1991 chez Casterman), tenant ainsi à lui rendre un hommage posthume.
L’interview publiée dans le n° 5 de Dommage se finissait pourtant par une dernière question… Et par une dernière réponse :
G. R. : Quels sont tes projets en BD ?
C. A. : Les projets ? Continuer à dire ce qui me tient à cœur, comme j’ai toujours essayé de le faire. Raconter les gens, leurs rêves, leurs joies, leurs misères. Raconter ces gens qui ont fait ce que je suis, ces gens qui attendent qu’on parle d’eux et non pas ces énergumènes en mal de vedettariat, de pouvoir et de fausses valeurs. Et puis, les institutions sont toujours à Paris et pour longtemps encore, j’en ai peur. Le colonialisme n’est pas mort. Alors…
Gilles RATIER
Remerciements à Christian Kastelnik et à son blog http://leblogdujournalpilote.blogspot.fr pour les sans des pages issues de Pilote.
(1) Outre ces travaux pour les éditions Opta ou pour les livres de Pierre Pelot, Claude Auclair a réalisé six illustrations pour « Le Dernier Shérif du Far West », une histoire de Floyd Miller publiée dans « L’Album des jeunes » (publication du Reader’s Digest datée de 1972), a dessiné un petit portfolio intitulé « Tourisme » composé de six images publiées dans le n° 10 de la revue Univers des éditions J’ai lu (l’une des planches a été reprise dans le n° 36bis de Métal hurlant, spécial fin du monde, en 1978), a collaboré à l’affiche « La Coupe est pleine, Videla » pour la coupe du monde de football en Argentine, en 1978, et a illustré la pochette du disque « Terre des vivants » d’Alan Stivell, en 1981, entre autres diverses commandes de dessins détaillées sur le très complet site http://members.home.nl/mjbtje/Claude_Auclair-illustrations.htm.
(2) En fait, et je ne le savais pas à l’époque de l’interview, il existait déjà une sorte de bande dessinée d’Auclair sur scénario de Pierre Pelot : « Pour un cheval qui savait rire », un western raconté à l’aide d’un mélange de textes et de soixante-quatorze images, publié aux éditions de l’Amitié en 1982, alors que l’ouvrage avait été terminé en 1973 !!! Voir, encore, l’étonnant site http://members.home.nl/mjbtje/Auclair_Pelot-cheval.htm.
(3) Avant d’être reprises dans un beau noir et blanc au sommaire du premier tome de cette formidable intégrale qui vient de paraître au Lombard, les quarante-six pages de « La Ballade de Cheveu Rouge » ont aussi été éditées, également en noir et blanc, dans l’ouvrage « La Dame noire » publié chez P & T production en 1999, où cette histoire est précédée d’une biographie réalisée par Johan Vanbuylen et d’un avant-propos de Jean-Claude Mézières.
Très bon article comme toujours. Par contre si le Lombard pouvait faire preuve d’autant de sérieux ! Après des pages en allemand dans le dossier de la dernière intégrale de Rubine, on a droit là à des pages en flamand… faut arrêter de fumer les mecs !!!
Sinon, un truc perso marrant, j’avais reçu en CM2 le livre de Pierre Pelot « Quand gronde la rivière », mais j’avais jamais tilté que les illustrations étaient de Auclair. Ca ne m’a pas empêché après de dévorer tous les Dylan Stark illustrés cette fois par Blanc-Dumont. Mais bon vous vous en foutez et vous avez raison !
Merci pour ce détail sur les pages en flamand, je vais voir ce qu’il en est en librairie!
Et merci à Gilles Ratier pour nous présenter ce long et passionnant entretien.
Claude Auclair était évidemment un excellent dessinateur qui a su se libérer rapidement de l’influence de Giraud. Au-delà, son propos écologiste et humaniste (le défenseur des causes minoritaires) apparaît étonnamment en avance sur son temps. Et s’il avait été un des premiers réalistes auteurs engagés? Je précise réaliste pour faire le distinguo avec les auteurs de la presse satirique comme Charlie-hebdo.
Bonsoir,
Ben et alors le PLG spécial Auclair paru en 1980 avec une superbe couverture inédite ?????
Et des dessins très peu connus à l’intérieur…. Et la première biblio de l’auteur. En plus il était venu à la maison à Montrouge faire l’interview, car il habitait à côté de Chartres à l’époque. C’était l’époque ou Dommage et PLGPPUR étaient dans une saine émulation.
Mon cher Philippe,
Ici, je reprenais juste l’interview de Dommage (en l’illustrant abondamment) pour coller à l’actualité en annonçant la sublime intégrale du Lombard. Je ne voulais pas faire une monographie exhaustive d’Auclair où il aurait, alors, été normal de signaler le n° de PLG… Et puis, si tu regardes bien, la page reprenant justement un extrait de Dommage (la 2ème grande image titrée « Bibliographie ») fait allusion à ce superbe n° de PLG dont tu nous parles tant et dont tu étais le principal artisan : encore bravo à toi !
Par ailleurs, si tu suis certains liens disséminés dans l’article (notamment celui-là : http://members.home.nl/mjbtje/Auclair_PLGPPUR.htm), tu retrouveras l’interview de PLG retranscrite : oui, je sais, les dossiers de Bdzoom.com sont bien trop copieux : on n’a jamais le temps de les lire en profondeur…
La bise et l’amitié
Gilles
Bravo Gilles, c’est un magnifique hommage à Claude, rebelle insoumis et infatigable transmetteur. La mémoire de son rire chaleureux et de son profond humanisme est toujours aussi vivante…
Merci Alain, tes compliments me vont droit au cœur ! Il faut dire que j’ai tellement aprécié l’homme et ses BD !
La bise et l’amitié
Gilles
Ehehe, on voit dans ses premiers essais BD qu’il était influencé par le grand Gillon. Après passage par la case obligée Gir, et ensuite seulement affirmation d’un talent personnel dans le dessin.
Alors qu’au niveau scénario, sa maturité fut grande et rapide: Simon du Fleuve, publié dans Tintin l’hebdoptimiste (quel titre crétin des années soixante-dix! Un des pires calembours de Greg, sans doute), n’était pas seulement écolo avant l’heure (c’était l’époque du passage à la télé du pull rouge de René Dumont), et humaniste. C’était aussi si ma mémémoire est bonne plus de quarante ans après, un apôtre libertaire de la vie en communauté, du partage et de l’échange…un peu de pain et de feu, un peu de miche et de flamme! Vous voulez une taffe, mes frères?
Me voilà en retraite depuis relativement peu de temps.. et je prends enfin le temps de reprendre mes souvenirs… ceux entre-autres ou je connaissais Claude et Pierre Pelot et réalisé leur interview parut le 7 octobre 1973 dans les pages de l’Est Républicain, ouh.. voilà plus de de 42 ans..Je suis heureux de voir que leur notoriété et toujours vigoureuse.
Bonjour,
Pour votre information, le deuxième volume de cette intégrale « Simon du fleuve », qui paraîtra au Lombard en décembre prochain, comporte quelques échanges personnels avec Pierre Pelot et révèle quelques scoops.
Bien amicalement,
Patrick Gaumer
voilà des infos qui vont me permettre de me replonger dans les souvenirs.. super merci.
Il me semble que les 4 derniers Simon du fleuve, sortis en 1988, 1989, avaient en fait ete commences des annees plus tot par Auclair et Riondet, mais Le Lombard les gardait sous le coude pour un projet de second magazine destine aux ados-adultes qu’ils ont prevu pendant tres longtemps et finalement jamais sorti. Ca a ete le cas de quelques autres albums, sortis bien apres leur annee de realisation, pour la plupart juste apres l’arret de Tintin (donc vers 1988, 1989).
Bonjour,
Vous m’intriguez. Peut-être faites-vous allusion à « Toute l’aventure » qui, en 1988, devait succéder au journal « Tintin » ? On aurait dû retrouver dans ce bimestriel, qui ne dépassa pas le n° 0, « Cato Zulu » d’Hugo Pratt et la suite d’ »Adler » de Sterne. Pour ce qui est de la suite de « Simon du Fleuve », j’avoue l’ignorer. mais vous m’incitez à faire une recherche approfondie dans les archives de la famille de Claude Auclair et dans celles du Lombard. Merci en tout cas d’avoir évoqué cette piste ! Et réponse dans le troisième volume de l’intégrale qui paraîtra courant 2016.
Bien amicalement,
Patrick Gaumer
Bonjour,
Ce nouveau magazine a été évoqué pendant longtemps dans le courrier des lecteurs du journal Tintin, juste avant son arrêt (mais sans titre annoncé). Je peux vérifier chez moi ce soir, mais il me semble que les pages du Simon du Fleuve sont datées dans la signature de l’auteur.
Je ne me souviens plus de la source mais, au moment de la publication de ceux-ci, j’avais lu que les albums étaient dans les cartons du Lombard depuis un moment, dans l’attente de ce magazine donc. Désolé de ne pas être plus précis, mais j’ai généralement une assez bonne mémoire, je ne pense donc pas avoir inventé cette info… : )
En tout cas, dans la période d’arrêt du magazine, et au début de la reprise d’Hello Bédé, certains albums sont sortis, assez nombreux, avec des histoires datées de manière assez antérieure à leur année de publication. Il faudrait là aussi que je vérifie dans ma bibliothèque pour en faire une liste succincte; de mémoire, je pense aux Perdus de l’empire d’Eric et Franz, ou à Solitaire de Marvano.
Bonjour,
J’ai également les mêmes souvenirs. Après vérification, les épisodes « L’Éveilleur » et « Les Chemins de l’Ogam » sont datés, en dernière page, 1984 et 1985. Peut-être évoquait-on alors « Cobra », un projet mort-né qui aurait dû notamment accueillir une nouvelle série de Jean Van Hamme et William Vance… Qui deviendra « XIII » !
Dans quelques semaines, je me plongerais dans les archives du Lombard et de la famille Auclair, afin d’éclaircir — je l’espère — ce mystère.
Bien amicalement,
Patrick Gaumer
Une autre petite piste qui semble confirmer (?) : Simon du fleuve était déjà dans Les aventures rocambolesques de l’agent spatial en 1985 (alors que le personnage n’était plus dans le magazine depuis des années) et l’année suivante dans le spécial 40 ans, avec Riondet au scénario.
Sans être une confirmation ferme, on peut penser que la reprise était déjà dans les tuyaux à ce moment-là…
Par ailleurs, comme Auclair n’a rien produit dans (A suivre) entre Le sang du flamboyant (1984) et Celui-là (1988), il a du dessiner les 4 Simon du fleuve dans cette période-là…
Il faudrait que je fouine dans le courrier des lecteurs de ces années, car les lecteurs y demandaient régulièrement des nouvelle de la série.
Si vous trouvez quelque chose de probant, n’hésitez pas. De mon côté, j’effectue également des recherches dans le courrier des lecteurs de l’époque, toujours riche d’enseignements (voir par exemple les extraits reproduits dans le premier tome de l’intégrale).
Bien à vous et encore merci,
Patrick Gaumer
A propos de Simon du Fleuve vous verrez qu’en 1973 en lisant l’article que j’avais écrit à cette époque il m’avait dit qu’il publiait déjà depuis un an.
Bonjour Patrick,
Merci beaucoup pour la copie de votre article paru dans l’Est Républicain. Il recoupe les informations que m’a transmis Pierre Pelot. Les deux hommes partageaient beaucoup de choses en commun. Pierre, avant de devenir le romancier que l’on connaît, s’était même essayé à la bande dessinée, en tant qu’illustrateur. Vous découvrirez tout cela dans le deuxième tome de l’intégrale.
Bien amicalement,
Patrick Gaumer
Bonjour cher Gilles
J’ai déjà été en contact avec vous à propos de diverses BD (Sandy, le Chevalier Blanc, Pom et Teddy).
Je souhaite vous dire à nouveau que vos dossiers de présentation sont tout à fait remarquables, je pense notamment à celui consacré à Auclair (daté 20 octobre) et à celui consacré aux « Nouvelles intégrales des BD du passé » (daté 6 octobre).
Je suis un fan des vieilles BD de l’école franco-belge et notamment des journaux SPIROU et TINTIN.
Michel Vaillant faisait partie des héros de mon enfance, de par mon attrait pour la course automobile.
Je vois que l’éditeur Hors Collection vient de sortir un livre imposant intitulé « Jean Graton et Michel Vaillant : l’aventure automobile ».
Est-ce que vous présentez cet ouvrage sur votre site BD ZOOM ?
Bien amicalement
Henri Gonse
Bonsoir cher Henri ! C’est en effet, prévu ! Patientez jusqu’au « Coin du patrimoine » de mardi !
Et encore merci pour vos compliments !
Bien cordialement
Gilles
Au chapitre des curiosités, Il a publié aussi dans Pilote, du n° 320 au n° 333 (décembre 1965 à mars 1966), comme scénariste, une BD humoristique assez savoureuse, jamais sortie en album (à ma connaissance), « Les Disparus de Pol-Croac », sur des dessins de Mouminoux (Dimitri).
Oulah mon cher Gilles ! Certes, cette BD dessinée par Guy Mouminoux alias Dimitri était savoureuse (voir http://www.matinquelforum.fr/viewtopic.php?t=975&p=4970), mais il ne s’agit absolument pas de Claude Auclair, mais d’un certain Auclert, dont je t’avoue ne pas savoir grand chose, en dehors du fait que ce scénariste n’a rien à voir avec le créateur de « Simon du fleuve » !
La bise et l’amitié
Gilles Ratier
Argh ! Ce damné homonyme signait cette BD « Auclair » dans Pilote, il m’ a bien eu ! Vu la date de parution, j’aurais dû tiquer…
Merci pour la rectif. !
GP.
Pour info, je viens de voir que Simon du Fleuve, entre l’arret de Tintin et le debut de Hello Bede, a ete prepublie dans Kuifje. Je n’ai pas trouve de couverture dediee, mais une mention sur celle du numero 1 de 1989 :
http://comicbookdb.com/graphics/comic_graphics/1/697/332256_20150326163547_large.jpg
Peut-etre que ce magazine contient du materiel (interview ? presentation de la serie ?…) qui pourrait etre utile pour votre dossier ?…
Je corrige : si le nom de la serie est en couverture, elle ne semble pas etre au sommaire, que j’ai fini par trouver (c’est quand meme merveilleux internet pour ce genre de recherche).
http://www.comicweb.nl/zzstripbladen/Kuifje+Weekblad+1989+1.html
Du coup, un article pour la publication en albums ?…
Bonjour,
Un grand merci pour cette information ! Je pars immédiatement en quête de ce numéro, afin d’en savoir plus.
Très amicalement,
Patrick Gaumer
Il s’agit d’un article, sur 3 pages, intitulé De terugkeer van Simon van de rivier (le retour de Simon du fleuve).
Bien amicalement,
Patrick Gaumer
Ping : Webographie de la bande dessinée | Biblioweb
Je suis « fan » d’Auclair et plus particulièrement de Simon du fleuve.
J’avais lu cette aventure dans les années 80 après avoir bourlingué durant un an en Amérique du nord.
Ca m’avait profondément marqué à l’époque.
Je suis en train de relire cette série avec beaucoup de plaisir. Toutefois, je suis plus réservé sur la qualité des dessins. Les planches en noir et blanc sont plus expressives que les suivantes qui sont coloriées.
J’adore quand même et je suis heureux d’avoir pu reconstituer la série au complet (excepté le N° 0, « La ballade de cheveu rouge »), difficile à trouver. Par contre, j’ai déniché une couverture de cet album différente de celle que l’on montre habituellement. Elle n’est pas verte et montre un personnage en avant plan sur la gauche et un décor sauvage et montagneux en arrière plan. C’est plus sympa, mais je ne l’ai vu qu’une seule fois. Je ne sais pas si cet album est paru.
Peut-être faites-vous allusion à la couverture de l’album Le Clan des Centaures (https://www.bedetheque.com/BD-Simon-du-Fleuve-Tome-1106-Le-clan-des-Centaures-30500.html#reed) ?
Sinon, l’ensemble de la série est désormais disponible sous la forme d’une intégrale en 3 tomes, parue au Lombard en 2015 et 2016. J’ai eu l’immense privilège d’en signer les dossiers. Un vrai bain de jouvence (pour moi en tout cas).
Bien cordialement,
Patrick Gaumer