Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
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C’est en juin 1989 que paraît en kiosques le premier numéro de l’actuel Psikopat : le mensuel indépendant lancé par Paul Carali. Né dans les pages de Charlie mensuel, avec la bénédiction du professeur Choron, Le Petit Psikopat illustré avait connu dix numéros sous forme de fanzine, puis une première tentative de quatre numéros publiés en kiosque en 1985, sans obtenir des ventes suffisantes pour que Carali puisse poursuivre l’aventure. Plus d’un quart de siècle après son lancement le Psiko continue sa carrière avec des lecteurs fidèles et une formule qui évolue sans changer le cap : résistance, actu, politique, satire et BD. Ce programme détonnant est au sommaire du numéro double 277, spécial vacances, en vente jusqu’à la rentrée (100 pages en couleurs et en noir et blanc pour 8 €).
Tout en conservant une équipe, Carali ouvre les pages de son journal à de jeunes auteurs, dont beaucoup finissent par se faire un nom. Le dossier, colonne vertébrale du Psiko, est consacré à la SNCF : thème de saison où les auteurs s’en donnent à cœur joie. Notons les signatures de Caritte, Ivars, Klub, Mo/CDM, Pixel Vengeur, Barros, Raynal, Caza, Coudray, Rifo pour les plus connus ; Krokaga, Troud, Brennos, l’Abbé, Pinpin, Dahan, Fortu, Flock… pour les jeunes pousses. Notons « Mais où est donc passé DSK », un jeu délirant signé Lerouge, les « Kolossales Rigolades » de Carali,
des BD de Caritte, Rifo (excellent dessinateur trop peu connu), Lenaïc, Lacan, Sirou, Ivars, Klub… et l’actualité dessinée. Le rédactionnel ne manque pas d’intérêt avec Jean-Luc Coudray, Dror… et Olivier Ka, fil de Carali par ailleurs rédacteur en chef adjoint et scénariste de quelques albums mémorables.
Alors que L’Écho des savanes n’est plus que l’ombre de lui-même, que Fluide glacial s’enferme dans la tentation du minimalisme pour amateurs des blogs, le Psikopat demeure le dernier mensuel d’humour digne de ce titre.