L’Intrépide, un hebdomadaire classique (première partie)

Afin de mieux cerner ce qu’était L’Intrépide, permettez-moi d’évoquer un souvenir personnel : une journée lointaine, sans doute au milieu des années 1950. Celle où après avoir découvert la bande dessinée dans les pages des hebdomadaires Tintin, Spirou, Vaillant... du début des années cinquante, j’ai tenu entre mes jeunes mains mon premier L’Intrépide. J’ai eu l’impression de pénétrer dans un autre univers, de me frotter à une autre race de bandes dessinées. L’impression d’abandonner la joyeuse insouciance de Spirou, l’aventure saine des héros de Tintin, les images en cinémascope de Vaillant… pour pénétrer dans un monde plus vieillot, plus proche des vieux films que notre brave instituteur nous passait le jeudi après-midi au ciné club de la Jeunesse et éducation populaire. Ces histoires qui n’en finissaient plus étaient présentées sous forme de bandes curieusement numérotées, une à une. Les images, nombreuses, souvent réduites au format de timbres poste étaient moins travaillées, les textes plus longs dans les bulles, les noms des scénaristes et des dessinateurs inconnus… L’enfant que j’étais — qui ne connaissait pas (encore) Coq hardi, journal plus proche de L’Intrépide que de Spirou — venait d’entrer dans un autre monde : celui de la bande dessinée classique française. Dans un premier temps déconcerté, j’ai vite appris à apprécier cet univers désuet de la BD de « papa » dont L’Intrépide, Hurrah !, Tarzan… furent les derniers grands représentants.

La parenthèse se referme, partons à la découverte de L’Intrépide qui, après-guerre, à connu la plus longue existence, parmi les journaux publiés au sein des éditions Mondiales de Cino Del Duca (voir Cino Del Duca : de la presse du cœur à la BD….

Et L’Astucieux devint L’Intrépide

Lorsque paraît le premier numéro de L’Intrépide, le 8 décembre 1948, les plus vieux lecteurs versent une larme émue, pensant retrouver l’hebdomadaire des éditions Offenstadt lancé avant-guerre (la Première !) en 1910, disparu en juin 1937 après 1 400 numéros : un magazine, à l’origine bon marché, sous-titré Aventures, Sports, Voyages, publiant surtout des romans d’aventures illustrés (dont ceux des fameux Jo Valle et José Moselli), avec les images placées sous de lourds pavés de textes par André Vallet, Maurice Toussaint, René Gary, André Galland… et quelques rares bandes dessinées (« César Napoléon Rascasse » de Mat, « Malabar » de René Giffey).

Ce nouveau L’Intrépide est proposé, à partir du 8 décembre 1948, par Nous Deux éditions, filiale des éditions Mondiales dirigées par Cino Del Duca. Il fait suite à L’Astucieux, hebdomadaire de la Société universelle d’éditions, autre filiale des éditions Mondiales, publié sur 81 numéros de mai 1947 à décembre 1948. Huit pages de grand format, dont le contenu n’est pas sans points communs avec Hurrah ! et L’Aventureux : les deux hebdomadaires publiés avant-guerre par Del Duca. Les bandes dessinées américaines dominent, avec au fil des numéros « Superman » de Jerry Siegel et Joe Shuster, « Batman » (« Les Ailes rouges ») de Bob Kane, « Don Winslow » (« Capitaine Éric ») de Leon A. Beroth, « Vic Flint » (« Alex, roi des détectives ») de Ralph Lane, « Scorchy Smith » (« Bob l’aviateur ») de Frank Robbins, « Connie » (« Liliane ») par Frank Godwin… Que du beau monde ! Notons quelques séries françaises avec « Pancho Villa » dessiné par Roger Melliès, « Dédé Loupiot » par René Giffey, « Buffalo Bill » par Roger Burty, « Les Coups d’épée de Monsieur de la Guerche » par Rémy Bourlès… Un sommaire riche, complété par quelques traductions venues d’Intrepido, l’hebdomadaire publié en Italie par les frères de Cino Del Duca : « Sélim, prince d’Azur » (« Il Principe Azzuro » de Luciana Peverelli), « Zulian et Ciriello », « La Flèche d’acier » (« La Freccia d’argento » de Treddi et Ferrari)…

Avec un format légèrement plus grand, 37 x 27, huit pages dont la moitié en couleur, L’Intrépide abandonne les séries américaines de L’Astucieux honnies par la censure française. Seul un épisode de « Tarzan » par Brune Hogarth, débuté dans le dernier numéro de L’Astucieux, perdure le temps de quatre numéros (1). Toutes les autres bandes dessinées sont pratiquement des créations françaises, excepté une d’origine italienne.

La plupart de ces récits sont des adaptations de films d’aventure, le cinéma à cette époque lointaine où les téléviseurs sont encore rares étant la distraction préférée des jeunes. En première page, Georges Fronval alias B. Leroy adapte, sans la moindre bulle, le film d’Hal Roach « One Million B.C. » sous le titre « Tumak, fils de la jungle » pour le grand Raymond Poïvet (voir Raymond Poïvet [1ère partie]), par ailleurs dessinateur des « Pionniers de l’Espérance » dans Vaillant. « Rocambole », d’après un film de Jacques de Baroncelli inspiré par les romans de Pierre Alexis de Ponson du Terrail, est mis en images par Raymond Cazanave (1893/1961, excellent dessinateur du « Capitaine Fantôme » dans Coq hardi, de « Bob Corton » dans Vigor… ; voir Coq hardi : vie et mort d’un journal [première partie]), toujours adapté par George Fronval.

C’est encore George Fronval (1904/1975, spécialiste de l’Ouest américain et des romans populaires, auteur d’ouvrages sur le western chez Dargaud, collaborateur de Phénix dès son premier numéro) qui signe le scénario de « Zorro, le vengeur masqué », d’après deux films de Spencer G. Bennett et Wallace Grissell en 1944, superbement dessiné par Bob Dan (alias Robert Dansler, 1900/1972, omniprésent dans la presse des jeunes avant et après guerre avec « Frangipane et Carafon » dans Jean-Pierre, « Tarou », « Bill Tornade », « Jack Sport » chez Artima, « Maxime » dans Lisette…).

Ce premier numéro voit débuter la très longue série des aventures du Petit Shérif (« Il Piccolo Sceriffo », publié en Italie dès 1948).

Courageux et loyal, Kit, jeune shérif de Prairie Town, fiancé à la gentille Flossie, vit auprès de sa sœur Lizzie et de son ami Piggie. Ils forment un quatuor inséparable au cœur d’un Far West hostile. Écrites par l’éditeur Tristano Torelli et par Giana Anguissola, les aventures de Kit sont illustrées d’un trait peu inspiré qu’apprécient pourtant les lecteurs, par Camillo (Dino) Zuffi (1912/2002, Zuffi finira sa carrière dans les fumetti pour adultes en dessinant des pockets érotiques, dont « Bonie Gangster Story »).

Les aventures de Kit seront traduites en France dans de nombreux supports chez Sagédition, Mon Journal… et même reprises, de 1964 à 1966, par Angelo Di Marco dans Télé Poche.

Dès le n° 6, commence « L’Aigle des mers », superbe adaptation par Prado et Rémy Bourlès de « The Sea Hawk », le film de Michael Curtiz. Le numéro suivant voit débuter « Tempête sur le Bengale », adaptation par Frank Murray (encore un pseudonyme de Georges Fronval) du film de Sidney Salkow illustrée par Jacques Souriau. Avec le n° 12 débute « Le Secret de Monte-Cristo », d’après le film d’Albert Valentin, toujours adapté par George Fronval pour Raymond Cazanave. « Le Capitaine Blood », d’après le film de Michael Curtis, débute dans le n° 20, illustré par les frères Willy et Yves Groux sur un scénario signé Prado. « L’Aigle des mers » à peine terminé, Remy Bourlès revient au n° 21 avec une histoire originale écrite par Prado (« La Poursuite éperdue »), tandis que Gal (pseudonyme de Georges Langlais, présent dans de nombreux journaux d’après-guerre, dont Pistolin et Pilote) illustre l’histoire de « Brazza le conquérant » écrite par Jean Clodion.

Arrivée d’importance au n° 34 avec « Marco gars du voyage », dont les aventures exotiques se poursuivront dans la seconde série de L’Intrépide. Collaborateur régulier de l’Intrépide, Lucien Bornert (romancier populaire de l’entre-deux-guerres, scénariste de « Maquis contre SS » pour Poïvet dans Coq hardi, d’« Envoyé spécial » pour Pierre Le Guen dans Pierrot, auteur de romans photos pour Le Parisien libéré…) écrit les aventures édifiantes de Marco, jeune garçon de piste au cirque Giordano, qui parcourt le monde en compagnie de la brune bohémienne Zimga. René Giffey signe les pages superbes de ce récit au thème original, remplacé un an plus tard par le non moins excellent André Galland.

Enfin, dès le n° 37, commence « Le Messager de la reine » écrit et dessiné par Raymond Cazanave (ayant débuté en 1922 dans Les Petits Bonshommes, Cazanave est un dessinateur majeur de l’après-guerre, collaboration régulièrement aux journaux de Marijac et des éditions Mondiales). Cette histoire de cape et d’épée au XVIIe siècle se poursuivra dans la seconde série du journal.

Complétée par des nouvelles signées par les auteurs maison et quelques articles didactiques, cette courte première série de L’Intrépide prend fin avec son n° 47 du 26 octobre 1949, soit moins d’un an après son lancement. Elle aura permis à une belle brochette de dessinateurs français de signer des pages superbes, qui font encore rêver.

Renaissance

Adieu les adaptations de films d’aventure, bonjour les longs feuilletons aux héros récurrents. Cette seconde et longue saison de L’Intrépide, qui débute le 10 novembre 1949, souhaite s’adresser à un plus large lectorat : elle sera d’ailleurs sous-titrée, pour une longue période, Le Journal des petits et des grands à partir du n° 129. Le format est plus petit (32 x 27 cm), mais la pagination passe de huit à seize pages hebdomadaires.

Outre « Le Messager de la reine », « Le Petit Shérif », « Marco gars du voyage » et le « Zorro » de Bob Dan qui poursuivent leurs aventures, d’autres histoires débutent, pour la plupart ciblées avec pour but de satisfaire les plus jeunes lecteurs. « Babinet », alias « Bugs Bunny » (le personnage des studios Warner Bross — qui est adapté pour la BD, dès 1941, par Lloyd Turner et dessiné par Win Smith, puis George Storm et Chase Craig — retrouvera son nom d’origine un an plus tard), occupe la première page du journal. Arrivée (pour n’en partir qu’en 1961) des strips d’« Arthur et Zoé » d’Ernie Bushmiller (alias « Nancy », personnage apparu en 1933 dans le strip de « Fritzi Ritz » créé en 1922 par Larry Whittington).

La double page centrale est occupée par divers personnages humoristiques en provenance des Funny Animals publiées aux États-Unis par la firme Pine, dessinées par Lynn Karp, Chad Grothkopf… (« L’Extravagant Mr Willie », « Sherlock détective », « Rico », « Nestor et Baby », « Goupil », « Tico et Sammy »…). La création recule en faveur des traductions, d’autant plus que le mièvre « Il Principe Azzuro » abandonné dans L’Astucieux à sa disparition est de retour sous le titre « Le Prince charmant ».Notons pourtant l’excellent « Gédéon, la princesse et le dragon », charmant conte pour enfants signé César (à ne pas confondre avec Jean Cézard, Cesar Garcia, 1920/1964, est un dessinateur espagnol émigré en France, caricaturiste, auteur de BD dans Pierrot, Francs-Jeux, O.K… et collaborateur du Canard enchaîné) qui illustre aussi le roman « Les Aventures de Pinocchio ».

Des nouvelles et romans écrits et illustrés par les auteurs maison (Paul Bérato alias Francis Hope ou Paul Mystère, Prado, Frédéric de Nussy, Georges Riguet, Maurice Limat, Roland de Montaubert, Marc Nanterre, George Fronval, Olivier Micheleau, Rémy Bourlès, André Galland, Noël Gloesner, Roger Melliès…) complètent un sommaire plutôt décevant pour ceux qui appréciaient la première époque plus créative.

Toujours pour les plus jeunes, notons les arrivées du strip « Willie » de l’Américain Vic Green (à partir du n° 3), du « Zoo s’amuse » de George Scabo (au n° 5), sans oublier celles, au n° 9, de « Monsieur Pampille » de Carlo Risi (« Sor Pampurio ») et des « Malheurs de Limonade », BD à l’ancienne avec le texte placé sous les images publiée avant-guerre dans le Corriere dei Piccoli. Signalons aussi les traductions des strips « The Captain and the Kids » [« Pim, Pam, Poum »] de Rudolph Dirks sous le titre « Capitaine Cocorico » à partir du n° 23, « Jimpy » de l’Anglais Hugh McClelland au n° 76 (une préfiguration d’Harry Potter !!!)et « Little Debbie » devenu « L’Espiègle Sophie » de Cecil Jensen au n° 71.

Dès le n° 9, les amateurs d’aventures peuvent se consoler à la lecture du supplément offert avec le journal proposant « Hardi, John ! » : « Forza John » publié en Italie par Intrepido à partir de 1949.

Ces récits à travers le monde sont dessinées par Erio Nicolò (1919/1983, également dessinateur de « Tex Willer » pour Bonelli) — puis par Lina Buffolente (en 1956) et par Lino Jeva (en 1964) — et écrites par Luigi Grecchi (1923/2001) : scénariste prolifique de nombreuses séries pour Universo (comme « Bufalo Bill », « Roland Eagle », « Chiomadoro, il principe del Sogno », « Lone Wolf »), mais aussi pour la Sagédition, à l’instar du « Cavalier inconnu », « Hayawatha », « Rintintin »…

Cette longue histoire, qui se poursuivra dans Hurrah !, a pour héros un jeune pilote de l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, John Graham, entouré de nombreux personnages secondaires hauts en couleur dont le journaliste farfelu Palissandro Giacinto Livingstone, alias Alex.

« Zorro » cède la place, dès le n° 28, aux « Fils du vent », long récit d’aventures maritimes également dessiné par Bob Dan et écrit par J. Prado. De son vrai nom Jean Pradeau, ce scénariste et romancier écrit des épisodes de « Buffalo Bill » pour René Giffey, « Salvator » pour Auguste Liquois, « Capitaine Risque-Tout » pour les frères Groux, « Surcouf » pour Raymond Cazanave, « Fanfan la Tulipe » pour Étienne Le Rallic… On lui doit aussi « Papoulet et Riton » pour Roland Garel dans Ima, « Docteur Spencer » et « Vigor » pour Robert et Raoul Giordan chez Artima… Le vieux Cap’tain Jo à la retraite reprend la mer à bord de l’Hirondelle des mers avec une bande de jeunes garçons désœuvrés, voyage palpitant qui se poursuit pendant cinq années jusqu’au n° 311 de L’Intrépide.

Le n° 73 (du 29 mars 1951), qui gagne cinq centimètres de plus en hauteur, voit débuter une vie de « Surcouf, l’aigle des mers » écrite par Prado, superbement illustrée par l’excellent Raymond Cazanave. Le supplément abandonné, « Hardi John ! » intègre le journal à partir du n° 85 et la création gagne du terrain avec l’arrivée de deux séries de longue haleine.

« La Course au milliard » qui débute dans le n° 88, écrite par Roland de Montaubert (1913/1983, pseudonyme de Pierre Collin, scénariste des « Pieds nickelés » dessinés par René Pellos) pour Raymond Cazanave.

Les héritiers de l’oncle Roger vont devoir faire le tour du monde le plus rapidement possible afin d’hériter de sa fortune.

Une course qui ne prendra fin que dans le n° 261 de l’hebdomadaire, le 28 octobre 1954.

Le n° 89 voit débuter « Horn du West », un western original écrit par Francis Hope (l’un des pseudonymes de Paul Bérato) pour le vétéran Étienne Le Rallic (1891/1968).

Ce monument de la BD d’avant et après-guerre dessine, entre autres, pour Pierrot, Lisette, Coq hardi, L’Intrépide, Hurrah !, Mireille, Tintin

1830, Horn du West, fils de visages pâles élevé par les Indiens dont il est devenu le chef, lutte afin de faire régner la paix entre les blancs et les siens.

Ce long récit se poursuivra jusqu’au n° 273 (20/1/1955). Notons le début de « Mystère dans les neiges » (traduction de l’un des nombreux épisodes de « Cuore Garibaldino » de Luciana Peverelli et G.L Fernandez publié dans Intrepido), récit d’aventure dans le Grand Nord canadien qui se poursuit jusqu’au n° 166 sous le titre « Les Cavaliers de la nuit ».

Au cours d’une brève tentative de parution au format 22 x 27 cm (du n° 113 au n° 128) avec une pagination de 32 pages, débutent quelques petits trésors.

Tout d’abord « Réseau secret » dans le n° 113 : une passionnante histoire ayant pour héros les résistants du réseau secret F 64 face à l’occupant allemand au cœur de la France occupée.

C’est à Montoire que se déroule cette histoire écrite par George Fronval, dessinée par l’excellent Lucien Nortier (1922/1994, dessinateur du « Cormoran » et de « Sam Billie Bill » dans Vaillant, de « Thierry la fronde » dans Le Journal de Mickey, de « Bison noir » puis « Cochise » dans Pilote…).

Dans ce même numéro commence « Roland héros des mers », longue saga maritime qui prendra fin dans le n° 566 du journal (le 31 août 1960). Roland Eagle, fils du lieutenant Nelson, hante les côtes de Malaisie à bord de l’Aigle des sept mers en compagnie de sa fiancée Jasmine et d’un équipage fidèle. Traduction de la série « Roland Eagle » écrite par Luigi Grecchi pour Ferdinando Corbella (1915/1995, également dessinateur d’épisodes de « Diabolik ») publiée dans Intrepido de 1951 à 1964. Début dans le n° 120 d’« Handjar le justicier », une longue histoire de flibuste qui prendra fin au n° 273, écrite par Yves Dermèze  (l’un des nombreux pseudonymes de Paul Berato, 1915/1989, célèbre auteur de romans populaires, éditeur et scénariste de récits pour les éditions des Remparts) et dessinée par Jacques Souriau (1886/1957, illustrateur avant-guerre, puis auteur de BD dans Pierrot, Lisette, Vaillant avec « Jean et Jeannette », Hurrah ! avec « Robin des bois »…).

Sans abandonner pour autant « La Course au milliard », Raymond Cazanave dessine du n° 123 au n° 135, « Sabre au clair » : une vie en BD de Jean de Lattre de Tassigny écrite par Lucien Bornert. Notons que c’est au cours de cette période de transition que L’Intrépide publie son premier roman-photo (« Les Étriers d’argent »), d’origine italienne.

À suivre…

Henri FILIPPINI

Notes et compléments bibliographiques, relecture et mise en pages : Gilles Ratier

(1) On y trouve aussi, jusqu’au n° 11 du 16 février 1949, une autre BD américaine : « Les Pionniers » de Rudoph Palais. Ce western se déroulant au XVIIIe siècle fait partie des nombreux Classics Illustrated que ce dessinateur réalisa pour l’éditeur Gilberton, à partir de 1947.

Galerie

10 réponses à L’Intrépide, un hebdomadaire classique (première partie)

  1. Confirmation de la note 1 : Il s’agit bien de la traduction d’un Classics Illustrated, le n° 37, l’adaptation d’un roman de James Fenimore Cooper. Mais la bande, dans la version originale, est signée Rudoph Palais.

    • Gilles Ratier dit :

      Merci Bernard pour tes précisions toujours utiles ! Est-ce que cela veut dire que Rudoph Palais est un pseudonyme d’Henry Carl Kiefer ? Ou est-ce une autre dessinateur ? Si tu en sais plus, n’hésites pas à nous faire profiter de tes lumières !
      La bise et l’amitié
      Gilles Ratier

    • Gilles Ratier dit :

      Je viens de trouver la réponse à ma question grâce à l’excellent site https://www.lambiek.net/artists/p/palais_rudy.htm !
      Donc Rudoph Palais est bien un autre dessinateur que je ne connaissais pas. Personnellement, je n’ai sous les yeux que l’extrait reproduit dans l’article d’Henri Filippini. L’attribution à Kiefer vient du dossier paru dans Le Collectionneur de BD n° 21 (avril 1980) ; c’était donc une erreur : je vais corriger la note en fonction de ces découvertes…
      Encore mille mercis…
      Re-La bise et l’amitié
      Gilles

      • Patrick Gaumer dit :

        Cher Gilles,

        Cher Henri,

        Rudolph Palais a également fort marqué le jeune Polonais Grzegorz Rosinski :

        GR : « L’évocation de l’exposition de l’Arsenal me rappelle aussi « Voici l’Amérique », une autre manifestation présentée dans le même lieu, en 1952, où l’on fustigeait la décadence occidentale. J’étais trop jeune pour m’y rendre, mais j’avais déniché le catalogue. Dedans, un dessin m’avait fasciné tout particulièrement. C’était un extrait des Classics Illustrated, adaptant Crime and Punishment [Crime et châtiment] de Dostoïevski. J’ai tout de suite remarqué que le trait était différent, que le lettrage avait une autre forme. C’est comme ça que j’ai découvert la bande dessinée américaine. Par la suite, je me suis mis à découper dans les journaux étrangers tout que je trouvais comme strips américains. Dans un journal communiste néerlandais , j’ai découvert Cisco Kid de l’Argentin José Luis Salinas. Cela fait partie des étapes significatives qui m’ont conduit, progressivement, à réaliser mes propres histoires. »

        Le Crime and Punishment était dessiné par Rudolph Palais et a été publié en 1951.

        Bien amicalement,

        Patrick Gaumer

  2. Très bon article, cher Monsieur Filippini. Il ne reste plus qu’à déplorer que ces merveilleuses bd ne fassent pas l’objet de publication en albums. Car les originaux de l’époque sont difficiles à trouver et fragiles à manipuler!

  3. robinet dit :

    Bravo pour ces commentaires (parfois un peu trop élogieux vis-à-vis de es séries conçues au kilomètre qui n’en finissent pas de finir). J’ai déjà une bonne collection de tout ça, en commençant par l’intrépide des années d’avant guerre (la première bien sûr) dont j’aimerais relier les numéros en respectant les regroupements d’origine.
    Je voudrais en faire autant pour les n° d’après-guerre et la série l’intrépide-hurrah.
    Existe-t-il un site où je pourrais retrouver ces couvertures et les n° y afférent.
    Je ne suis pas chez moi, mais je pourrais vous fournir plus de précisions demain dans la journée.
    Par ailleurs, comme le papier des intrépides d’avant-guerre est de mauvaise qualité, que puis-je faire pour les maintenir en bonne conversation (merci de bien vouloir me répondre ; à noter que je suis loin d’avoir tout d’autant plus que je possède également la collection Tarzan 1èer et 2ème série et Hurrah (qui n’est que Tarzan sans Tarzan, Spirou, l’Epatant d’avant-guerre, et autres petits formats). Jean-Louis

  4. Patrick C. Maurice SELLE dit :

    lL vrai souvenir de mes lectures du premier magazine dont mon père m’avait abonné; mais interdit dans les pensionnats religieux ou non !…. Ces vues emblématiques de mes 10 ans me rappellent des Vaillant, les albums des Pieds Nickelés, journal de Tintin et Spirou, Bibi Fricotin, Mickey bien plus tard,

    Merci pour ces articles.

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