Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
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Cette semaine, pas de long discours mais juste un petit mot pour vous rappeler – au cas où vous l’auriez oublié ou que vous auriez loupé l’événement – qu’à côté de l’intégrale « Peanuts » en noir et blanc éditée par Dargaud, Delcourt a entrepris il y a peu une édition remasterisée (nouvelle mise en couleurs, nouvelle traduction) des planches du dimanche du chef-d’œuvre de Schulz… Car au milieu de toute la grosse production de comics avec ses BING PAF BOUM, sa surenchère gore, ses super-héros en veux-tu en voilà que j’te rentre dedans en slip et cape, ça fait un bien fou de se poser et de se replonger dans cet univers aussi drôle que tendre et impertinent, de surcroît ces temps-ci…
Cet hiver, Snoopy débarquera sur grand écran. En attendant, n’hésitez pas à lire et relire l’œuvre originale, indémodable, toujours aussi chouette par quelque bout qu’on la prenne. En noir et blanc ou en couleurs, des 50s, des 60s, des 70s ou de la dernière période, ça a beau être toujours la même chose ce n’est jamais pareil, Schulz ayant réussi le miracle de ne jamais nous lasser en déclinant à l’infini son petit monde si attachant. Et effectivement, dans ce déjà quatrième tome, on retrouve tous les grands thèmes du monde des Peanuts que l’on connaît par cœur, mais qu’on aborde avec toujours le même plaisir… Les parties de base-ball calamiteuses, la lettre de Saint Valentin, la Grande Citrouille d’Halloween (pour Linus !), les lettres de Sally, le cabinet de psy de Lucy, les « aventures » de Snoopy et Woodstock, le cerf-volant de Charlie Brown, la cour de Lucy à Schroeder, les mésaventures scolaires de Peppermint Patty… Un délice !
Ce volume couvre la période 1976-1977, les albums étant structurés au rythme des saisons. À côté des grands thèmes récurrents dont je viens de parler, on remarquera aussi que durant cette période Snoopy a fort à faire avec les différentes parties de son corps qui semblent se désolidariser de lui… Mention spéciale pour les lettres de Sally qui sont toujours aussi irrévérencieuses (la petite effrontée ne doutant de rien), ainsi qu’aux spectacles de marionnettes de notre beagle favori (dont je suis toujours aussi fan). Enfin, notons la présence de quelques gags où – chose rarissime – le fantastique s’invite dans la série par le biais de Lewis Carroll et de son « Alice au pays des merveilles » : Snoopy imite la chat de Cheshire, devenant invisible à part son sourire qui perdure dans les airs. Une jolie petite coquetterie qu’on appréciera à sa juste valeur… Bref, comme d’habitude, tout ceci est terriblement réjouissant, confirmant une fois de plus s’il le fallait combien « Peanuts » reste l’un des très grands chefs-d’œuvre immuables et éternels de toute l’histoire de la bande dessinée…
Cecil McKINLEY
« Snoopy et le petit monde des Peanuts » T4 par Charles M. Schulz
Éditions Delcourt (15,50€) – ISBN : 978-2-7560-5236-6
ça m’emmerde bien de le dire mais ces couleurs sont pas mal du tout.