« Daredevil : l’intégrale 1966 » par John Romita Sr, Gene Colan et Stan Lee

S’il y a un album Panini à acheter en ce début d’année, c’est bien celui-là ! Le deuxième volume de l’intégrale du « Daredevil » du Silver Age vient de paraître, amorçant la période Colan. Un événement que d’innombrables fans attendaient depuis longtemps. On ne peut donc que se réjouir de voir cette intégrale s’affirmer…

Le premier volume paru l’année dernière nous avait fait plonger avec délice dans les toutes premières aventures de Daredevil, une lecture qu’on attendait depuis longtemps, avec beaucoup d’espoir. Car Daredevil était encore l’un des piliers du Marvel du Silver Age à ne pas avoir droit à son intégrale…

Des débuts fluctuants, certes, que ce soit pour le costume du héros ou bien les différents artistes qui se succédèrent, mais qui restent encore aujourd’hui tout à fait passionnants à lire. Avec ce deuxième volume, nous sommes dans la période d’entrée en maturité de « Daredevil ». Son costume et son caractère sont désormais installés, et le dessins de John Romita Sr font perdurer l’esthétique glamour instaurée par Wally Wood lors de son passage sur la série. La silhouette rouge cornue est là et bien là. L’année débute néanmoins sur deux épisodes quelque peu inattendus, très loin des ambiances urbaines nocturnes propres au héros. En effet, Daredevil est en pleine Terre Sauvage, en compagnie de ce bon vieux Ka-Zar ! Mais cette rencontre improbable démontre justement que Daredevil est bel et bien devenu un grand super-héros Marvel, légitime dans toutes les dimensions de cet univers.

Outre cette incartade fantastico-exotique, nous relirons aussi avec bonheur la rencontre tumultueuse entre Daredevil et Spider-Man qui vont affronter le Maraudeur Masqué. Deux super-vilains attachés à Daredevil sont aussi présents à cette période : le Gladiateur et le Hibou. Mais, évidemment, ce que nous attendions de voir, c’est l’arrivée de l’immense Gene Colan sur la série en cette fin d’année 1966, distillant une ambiance esthétique bien plus noire que celle de Romita, vaporeuse, sombre, collant parfaitement à la figure du super-héros aveugle. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer…

Voilà qui nous fait attendre avec encore plus d’impatience le prochain volume !
Contient les épisodes #12 à #23.

Cecil McKINLEY
« Daredevil : l’intégrale 1966 » par John Romita Sr, Gene Colan et Stan Lee
Panini Comics (29,95€) – ISBN : 978-2-8094-4617-3

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13 réponses à « Daredevil : l’intégrale 1966 » par John Romita Sr, Gene Colan et Stan Lee

  1. Franck BIancarelli. dit :

    A noter que même si personnellement j’ adore le travail de Bill Everett et Wodd sur Daredevil, Stan Lee lui semble penser qu’il mérite une reprise en main et une direction plus punchy puisque les layouts des premiers épisodes dessinés par Romita sont faits par Kirby dans le but d’ établir une sorte de charte graphique à venir.

    • Cecil McKinley dit :

      Bonjour Franck,
      Ah, Kirby ! Quelle série de cette époque ne passa pas à un moment ou à un autre entre les mains du King !? Merci pour ce complément d’information.

      Amitiés,

      Cecil

  2. JC LEBOURDAIS dit :

    C’est ma madeleine de Proust.
    Un peu trop de soap opera dans les scripts de Stan Lee mais Gentleman Gene est un génie qui mérite davantage de reconnaissance.

    • Cecil McKinley dit :

      Hello JC.

      Yes. Colan is a genius.
      Ne manquez pas le prochain tome de l’intégrale de Captain America à paraître début février, Great Gene sera au casting.

      Bien à vous,

      Cecil

  3. miMichel Dartay dit :

    Tiens, quel plaisir, Franck et JC!°)
    Cette fois, panini ne se contente pas d’essayer de surfer (sans argent) sur l’actualité ciné, l’éditeur nous propose de redécouvrir des épisodes parues dans les pages du mensuel Strange depuis plus de quarante ans, et jamais reprises depuis en français.
    Les lay-out de Kirby permettent à Romita (surtout spécialiste jusqu’ici des romances sentimentales) d’apprendre la grammaire des comics de super-héros, mais si son run est assez bref, c’est qu’il passera peu après sur Amazing Spider-Man, en remplacement d’un Steve Ditko fâché avec la ligne éditoriale du titre. Avec lui, Peter Parker perdra son look d’ado faiblard et complexé, et n’aura aucun mal à séduire la blonde Gwen et la brune chatain Mary-Jane. Le succès de la série s’imposera, à croire que les lecteurs de l’époque préféraient s’identifier à un étudiant à l’aise dans ses baskets.
    Gene Colan s’imposera par la suite comme LE dessinateur de la série. Séquences nocturnes pleines d’ambiances, prouesses acrobatiques, expressivité de physionomies bien différenciées.
    Souhaitons à cette intégrale le succès qu’elle mérite!

  4. Lefeuvre dit :

    Je vais investir aussi : Ca va me mettre en bonnes dispositions pour les mois à venir !

    Merci Onc’ Cecil !

  5. Renaud045 dit :

    Bonsoir Cécil,
    Toujours à l’affut de vos chroniques même si je post rarement, car souvent je ne ferai que vous paraphraser.
    Je me souviens de Strange n°18 avec sa couverture où le Gladiateur domine DD sur un fond brumeux de couleur verte. J’avais 6 ans je crois et cette couverture m’avait scotché. Pour moi le Gladiateur était un grand vilain !
    On ne parle pas assez de Romita Sr sur DD… Après le passage remarquable de Wallace Wood, Romita impose le costume rouge et nous donne a découvrir un dessin académique mais de grande qualité. Très lisible la série se laisse redécouvrir. Maitrisant parfaitement l’anatomie, il livre un DD imposant mais crédible dans sa manière de bouger. Prenant la place de Romita, Gene Colan conserve le look de DD mais le rend plus physique, plus virevoltant, n’hésitant pas à souligner l’action par l’ajout de lignes de vitesses où le mouvement du héros semble décomposé dans des postures athlétiques complexes. Daredevil s’envole, vit, bouge… Avec Colan le visage de Daredevil est expressif malgré un masque qui lui colle littéralement au visage. Les muscles du héros sont soulignés, imposants, lui donnant un summum de puissance. Car Daredevil ne peut compter que sur son sens radar et une musculature forgée dans les salles de gym. Comme d’habitude Colan charge ses planches d’ombres conférant à l’oeuvre ses lettres de noblesse.
    Si les scénarios de Lee ne sont pas fabuleux, les dessins de Romita et Colan rendent l’achat de l’album totalement indispensable. Non je n’échangerai pas mon tome de Daredevil contre deux tomes des XMEN !!
    Et nous pourrons profiter du travail de COLAN pour 6 tomes à venir…. En attendant peut être un jour l’intégrale Dracula (mais je suis gourmand :)

    • Cecil McKinley dit :

      Bonjour Renaud,
      Merci de votre commentaire de fan passionné.
      En ce qui concerne « Dracula », non, vous n’êtes pas gourmand, car ce souhait est plus que légitime. Reconnue par tous – à juste titre – comme un chef-d’Å“uvre, cette sublime série est un summum de l’atmosphère horrifique dans l’histoire des comics, grâce aux scénarios inspirés et intelligents de Wolfman, bien sûr, mais aussi – et surtout – grâce aux dessins sombrissimes de Colan qui trouve là un univers idéal pour y insuffler sa noirceur vaporeuse… Style reconnaissable entre tous… Le « Dracula » de Wolfman et Colan vaut assurément une belle intégrale, c’est une évidence monstre !
      Bien à vous,

      Cecil

  6. jb dit :

    Par pitié Panini change moi ce p….. de papier . Gene Colan ne méritait pas ça ! j’en ai les yeux qui fument encore. Sinon encore une excellente chronique. Merci beaucoup.

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