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« Bjorn le Morphir » T 1, 2 & 3 par Thomas Gilbert et Thomas Lavachery

15/01/2015
Par Laurent Lessous

La Scandinavie médiévale est une terre de légende nourrie par les exploits de ses fils vikings, implacables guerriers qui ravagent une partie de l’Occident. Le jeune Bjorn, timide et chétif, n’a rien de ces terribles combattants, mais, soudainement, un beau jour, il devient un guerrier d’exception : un morphir. Cette saga épique est de nouveau éditée chez Rue de Sèvres, de quoi satisfaire un lectorat de jeunes curieux à partir de 10 ans

En 2004, commence la publication d’une série de romans pour la jeunesse autour des aventures d’un jeune Viking. Thomas Lavachery a décliné dans sept romans, pour l’instant, les pérégrinations de Bjorn dans une région du Nord inventée, le Fizzland. Devant le succès rencontré, son éditeur,

L’École des loisirs, décide de s’associer à Casterman pour en faire une bande dessinée. Thomas Gilbert dessine donc quatre tomes de « Bjorn le Morphir » entre 2009 et 2013. En ce début d’année 2015, Rue de Sèvres, la branche bande dessinée que L’École des loisirs a créée, réédite sous une nouvelle couverture et une nouvelle présentation (un format plus grand), les quatre épisodes en trois albums. Bonne idée.

En 1065, la famille de Bjorn habite la verdoyante vallée du Renga, dans le Fizzland. L’hiver est terrible, la neige démoniaque s’en prend aux hommes et engloutit des villages entiers. Bjorn et sa famille se réfugient dans la salle commune de la maison.

Bjorn le morphir page 14

Le huis clos devient pesant, Gunnar l’aîné, défie régulièrement son cadet dans des combats qu’il remporte par la force des choses. Mais Bjorn rêve, chaque nuit, il affronte un géant qui finit par le tuer. Le jeune garçon progresse dans le maniement de l’épée, et il arrive, enfin, toujours en songe, par vaincre son adversaire.

Bjorn le morphir page 15

Quand un guerrier de glace réussit à pénétrer dans la maison du clan, Bjorn se révèle aux autres et à lui-même, il est devenu un bretteur redoutable, un morphir. Un vieux sage lui apprend que le terme de morphir désigne une certaine classe de héros nordiques, la plus rare. Il se distingue par l’évolution soudaine de son caractère et de ses aptitudes physiques : d’abord peureux et malingre, il se « lève » pour devenir un guerrier d’exception.

Commence alors une suite d’aventures remarquables : Bjorn sauve sa famille, prisonnière d’une grotte souterraine, puis il affronte en duel le fils maléfique du roi Harald. En récompense de sa victoire, il reçoit l’épée du plus grand des morphirs et un jeune dragon, Daphnir, destiné à devenir sa monture. Autre surprise, des plus agréables, la rousse Sigrid lui avoue son amour à la fin du premier volume.

Dans les deux tomes suivants, le vieux roi lui confie une mission bien périlleuse : ramener du royaume des enfers, son fils Sven. La petite troupe composée de Bjorn, Kettil, guerrier et poète, Svartog, le demi-hirogwar fidèle, Sigrid et Daphnir, traverse plusieurs contrées de l’enfer avant de pouvoir pénétrer dans le palais de Mamafidjar, la reine des enfers. Bjorn devra ruser pour pouvoir délivrer Sven et transporter toute la petite troupe des profondeurs des enfers à la surface de la Terre.

Le Fizzland

Kettil et Svartog, le demi-hirogwar

Bjorn et Silgrid

Cette véritable saga épique est une réussite de la littérature et de la bande dessinée jeunesse, car elle allie réalisme des situations, drôlerie dans plusieurs passages, personnages vivants et parfois ambigus (qui prennent une épaisseur psychologique au fil des albums) et des aventures fantastiques à un récit initiatique virevoltant dans lequel un jeune garçon indécis devient un héros invincible.

Thomas Lavachery a lui-même adapté ses romans pour le trait vif, expressif et dynamique de Thomas Gilbert.

Vivement le 18 mars prochain et la sortie du quatrième volume des aventures de Bjorn le Morphir dans un nouveau cycle : celui des armées.

Laurent LESSOUS (l@bd)