Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Un site entièrement consacré au magazine Pilote, créé il y a tout juste 55 ans !
Le journal Pilote aura donc 55 ans demain, le 29 octobre 2014, et c’est l’occasion d’en savoir plus sur les véritables origines de ce formidable support qui révolutionna la presse bande dessinée en consultant l’étonnant site le blog du journal pilote, animé par le passionné Christian Kastelnik alias Pilotezero qui a effectué un formidable travail patrimonial !
Tout au long de chapitres fort bien documentés et surtout formidablement illustrés (François Clauteaux vrai fondateur du journal Pilote avec ÉdiFrance/Édipresse, « Astérix » avant Pilote, Radio Luxembourg, Les 36 prémaquettes, Documentation sur l’opération publicitaire de lancement du journal, Les Pilote n° 0 et n° 1, Tous les suppléments encartés dans Pilote,Publicités dans Pilote avant prise en main de Dargaud…), la grande histoire de cet hebdomadaire, où sous l’influence de René Goscinny, mais aussi, dans une moindre mesure, de Jean-Michel Charlier, la bande dessinée dite “adulte” va se développer sur les territoires francophones, nous est contée par le détail.
Même les plus spécialistes d’entre nous y découvriront des anecdotes ou des documents complètement inédits : c’est une extraordinaire transmission du patrimoine de la bande dessinée franco-belge et un véritable plaisir pour les yeux !
D’autant plus qu’un forum très actif permet d’être tenu au courant des moindres améliorations ou trouvailles, comme la découverte du nom exact de l’inventeur du titre Pilote (Louis Martin Tard, en 1944), d’un logo Pilote datant d’avant les premiers essais, des scans des trois dernières planches des prémaquettes…
Rappelons simplement que c’est le parfait équilibre obtenu grâce aux goûts éclectiques de René Goscinny et ceux, plus traditionnels, de Jean-Michel Charlier qui a permis, à force de travail et d’idées souvent vraiment nouvelles, de forger cette réputation qu’à Pilote dans l’inconscient collectif, en tant que périodique au contenu et au succès jamais égalé…
On peut d’ailleurs découvrir sur ce site, pour ceux qui n’en avaient encore pas conscience, que Pilote a fortement influencé le monde de l’édition de la bande dessinée en Europe dès les premières années de sa création !
D’un habile mélange de séries humoristiques et réalistes, d’emblée, a résulté un ton totalement neuf : les deux scénaristes ayant su s’entourer de la crème des illustrateurs de leur époque (Albert Uderzo, Victor Hubinon, Lucien Nortier, Jean-Jacques Sempé, Christian Godard, Raymond Poïvet, Robert Gigi, MiTacq, Maurice Tillieux, Eddy Paape, Antonio Parras, Jean Tabary, Claude Pascal, Martial, Guy Mouminoux, Jijé, Jean Chakir, Mic Delinx, Greg, José Bielsa, Luc Mazel, Jen Trubert, Édouard Aidans, Gérald Forton, Jean Ache, Julio Ribera…), mais aussi de la fine fleur des feuilletonistes ou journalistes avec des gens comme Remo Forlani, Pierre Bellemare, Hugo de Haan, Octave Joly, George Fronval, Henri Vernes, André-Paul Duchâteau, Gérard Pradal, Yves Duval, Jacques Acar, Jean-Marie Pélaprat…
Ensuite, voyant que leur lectorat vieillissait et évoluait au fur et à mesure du développement de l’hebdomadaire, les deux corédacteurs en chefs vont ouvrir la porte et montrer la voie à de nombreux jeunes auteurs, venus d’horizons différents, qui s’exprimaient, déjà, avec des styles graphiques ou narratifs souvent novateurs, à l’instar de Cabu, Guy Vidal, Jacques Lob, Jean Giraud/Moebius, Nitika Mandryka, Gotlib, Jean-Claude Mézières, Hubuc, Pierre Christin, Fred, Georges Pichard, Gébé, Jean-Marc Reiser, Alexis, Claire Bretécher, Claude Auclair, Philippe Druillet, Jacques Tardi, F‘Murrr, Enki Bilal, Gérard Lauzier, René Pétillon… ; soit l’essentiel des auteurs qui vont forger la BD de la fin du XXesiècle et porter ce mode d’expression au rang d’art reconnu comme tel !
Bref, dans Pilote, on a toujours senti un fourmillement de talents et une émulation rarement rencontrée dans une revue consacrée à la bande dessinée et c’est ce même émerveillement que l’on retrouve en consultant le site http://leblogdujournalpilote.blogspot.fr.
Gilles RATIER
Je n’aurais qu’un seul mot : Bravo !
Formidable enquête, cher Monsieur Kastelnik !
Très amicalement,
Patrick Gaumer
Alors là ….je suis aux anges ,merci pour cet article et commentaire qui me vont droit au coeur ,je me dois de continuer …. surtout de dénicher cet insert datant de Décembre 1944 ou Janvier 1945 .
Inclu dans Temps Présent ou La Vie Catholique, et qui renferme entre autre d’après ce qu’a dit monsieur François Clauteaux dans L’Autre Journal n°5 Eté 1993 et le C.B.D n°74 Avril 1994 (la double page didactique annonçant ce que sera le Pilotorama).
Je me dois également de décrypter ce qu’a écrit « très illisiblement »Albert Uderzo sur la planche n° 20 » Notre reporter à l’Elysée « du cahier des pré maquettes
Je suis sur une piste très positive au sujet d’une bobine du : Feu de Camp du Dimanche Matin
Très Amicalement à tous
Kastelnik Christian Alias Pilotezero
Selon les dires de François Clauteaux que j’ai eu le plaisir d’interviewer, en 1995, pour mes « Années Pilote », tout était parti d’une rencontre avec une Madame Sauvageot, une femme d’affaires qui dirigeait le groupe de presse des Dominicains. François Clauteaux avait travaillé sur ce projet avec Jacques Dagues (le futur illustrateur de P’tit Pat). Faute d’un véritable soutien financier, quelques pages auraient (François Clauteaux avait usé du conditionnel) été reprises sous la forme d’un supplément jeunesse au magazine catholique l’ »Hebdomadaire du Temps Présent » (ce périodique, dirigé par Stanislas Fumet, proposait par ailleurs quelques articles signés André Frossard et François Mauriac). C’est une époque où, déjà, François Clauteaux fait preuve d’une énergie débordante, entrant, dès 1945, chez l’Oréal-Monsavon où il participera à la création et au développement de son secteur publicitaire. La seule chose dont se souvenait précisément Clauteaux de ce « Pilote avant Pilote », si vous me permettez l’expression, était un titre stylisé dont le « O » était symbolisé par un gouvernail. François Clauteaux m’avait aussi évoqué l’éventualité du supplément Noël de La Vie Catholique, ajoutant, hélas, qu’il n’en avait plus la trace.
Ce qui est passionnant dans cette histoire, c’est que, même sur un sujet en apparence, en apparence seulement, balisé comme l’histoire de Pilote, il reste toujours des choses à découvrir.
Je me répète, cher Monsieur Kastelnik, mais encore Bravo !… Et bonne continuation dans vos recherches… et découvertes.
Très amicalement,
Patrick Gaumer
Je me joins volontiers au concert de louanges méritées pour le travail collossal de Christian ! MÄTIN, QUEL BOULOT !
BRAVO !
Voila enfin un travail remarquable, qui permet de préserver les débuts de cette formidable épopée. Pilote commença vingt ans après Spirou, plus de douze ans après Tintin, mais il se voulait plus moderne! Le rédactionnel orienté yéyé faillit entrainer sa ruine, mais les bandes dessinées, grâce à Messieurs Charlier pour le réalisme et Goscinny pour l’humour, furent toujours exceptionnelles et passionnantes. A la fin des années soixante, le journal essaya de s’orienter d’avantage vers l’actualité, recrutant des dessinateurs hara-kiriens (Gébé, Reiser; Fred et Cabu l’ayant rejoint bien avant). Puis ce fut la découverte de Philippe Druillet, Caza, Moebius (alias Giraud, débarrassé de son chapeau de cowboy), Lecomte, un dessinateur moyen plein d’idées qui allait se reconvertir dans le cinéma, et tant d’autres! Puis le journal devint mensuel, la plupart des ses auteurs vedettes ayant voulu tenter l’aventure de l’auto-édition, au risque de s’y casser les ailes (Mormoil, Tousse-Bourin, L’écho et Métal ont connu des fins de mois difficiles, et des désaccords entre les fonfateurs actionnaires).
Pilote! Matin, quel journal! Il y a de quoi se réveiller la nuit!°)
j’en ai révé..vous l’avez fait !! bravo !!
Bravo pour ce site .
Vous souvenez vous dans les années 60 des « carnets de bord » en fait carnet destinés a recueillir des autographes, et que l’on obtenait auprès du journal après avoir choisi un « parrain ». Le mien était Michel Vannier une « gloire « du rugby français de l’époque?
j ai une collection un peu décousue du journal pilote du numéro 53 année 70 a 127
est ce que cela peut intéresser quelqu un?
Pas ici en tout cas, nous ne sommes pas un site marchand. LT
Tout de suite, l’argent.
Peut-être qu’il les donne.
Et bien voilà près de 10 ans ont passé et l’ouvrage sur la préhistoire de Pilote 1944-1959a vu le jour .
Toutes les infos sont ci dessous
https://www.canalbd.net/canal-bd_catalogue_serie_Pilote-La-Naissance-d-un-Journal–Albums