Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
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Un fils fait évader son père en hélicoptère et notre héros se retrouve menotté par le GIGN alors qu’il tente de secourir une vieille dame tombée dans son escalier : c’est le point de départ du tout nouveau « Jérôme K. Jérôme Bloche », le détective au solex ; excellent, comme d’habitude ! À l’occasion de la sortie de ce « Mathias », qui bénéficie d’un nouvel habillage aux éditions Dupuis, nous avons ressorti de nos archives une interview-portrait d’Alain Dodier, laquelle va nous permettre de faire le tour de la carrière, déjà longue, de cet auteur, aussi discret et sensible que populaire et talentueux, et qui a su renouveler la bande dessinée juvénile !
Cette rétrospective a déjà été publiée dans le n°68 de Hop !(1) (toujours disponible chez AEMEGBD, Louis Cance, 56 boulevard Lintilhac, 15000 Aurillac) où elle est agrémentée de nombreuses illustrations peu connues ou inédites et d’une bibliographie complète arrêtée au troisième trimestre 1995, date de parution de cet indispensable opus !
Né à Dunquerke, le 2 mai 1955, Alain Dodier s’initie à la bande dessinée en lisant des petits formats comme Akim, Blek, Battler Britton, Pépito, Tartine, Roico, etc. : « Pour en avoir lu(s), j’en ai lu(s) ! Des caisses entières que les copains de mon quartier m’échangeaient contre des billes : les billes que je venais de leur gagner en revenant de l’école. En raccourci, je crois que je fais de la bande dessinée parce que j’étais fort aux billes… Par la suite, vers mes 14-15 ans, j’ai eu accès à une bibliothèque destinée au personnel des chemins de fer. J’y ai découvert les revues Spirou et Tintin, puis Pilote : cela a été un choc ! J’ai toujours dessiné ! Je me souviens qu’à l’âge de douze ans, il était évident que j’allais faire de la bande dessinée !!! »
Il débute professionnellement dans le n°20/21 du fanzine Falatoff, en 1973, avec une courte histoire (« Dodier cet inconnu », qui sera suivi de deux pages dans les n°26/27 de 1974 et 36/37 de 1977), où il se met lui-même en scène, dans un style réaliste : « Je pratiquais également ce genre de dessin pour les « Cartes blanches » qui sont parues dans les n°1960 et 1995 de l’hebdomadaire Spirou, en novembre 1975 et juillet 1976(2).
Pourtant, à l’époque, le marché semblait plus porté sur le comique. Une opportunité s’est offerte avec le mensuel (puis hebdomadaire) écologique Pistil qui se créait. Comme j’étais à l’armée et que je n’avais pas le temps de m’en occuper, c’est Makyo (ndlr : il signait alors Mohat ou de son vrai nom, Pierre Fournier) qui a commencé à placer les amusantes aventures de « Janotus », un agent de police dont il écrivait les scénarios. Il a dû écrire les dix premiers ; mais quand la quille est arrivée, en 1978, il m’a dit de continuer seul pour les gags : il ne s’occupait plus que des histoires en six planches ! ».
Outre « Janotus, agent spécial » qui totalise quand même soixante-treize planches de gags et huit histoires de six planches (parues entre août 1977 et juin 1979)(3),
Alain Dodier réalise une autre série de gags en une planche (il y en eu soixante-sept, de février 1978 à juin 1979) pour Pistil, qui mettait en scène le petit monde des insectes : « C’était « Marty et Titine » ! J’ai toujours été passionné par les bestioles ! Quand j’étais gamin, je ne me lassais pas de les regarder et de les embêter, d’ailleurs. Les fourmis suivent toujours le même trajet alors, je faisais un petit trou dans le sable, comme un entonnoir, pour voir si elles pouvaient s’en sortir : « on s’amuse bien, hein ! », comme dirait Gully !
J’ai réalisé une autre histoire de fourmis, pourTintin, six planches publiées dans le n°288 du 13 mars 1981 : « Léopold et Capucine ». C’était encore un scénario de Makyo ! Nous avions proposé ça à Tintin, mais les responsables n’ont pris que la première histoire, sans donner de suite : c’était l’époque des impasses !
J’avais aussi dessiné un récit pour Djin, hebdomadaire catholique pour les filles édité par Fleurus : « Suzy la petite fourmi » (deux histoires de cinq planches chacune publiées dans les n°41 d’octobre 1980 et 17 d’avril 1981. Décidément, j’en voulais à ces petites bestioles !!! J’essayais de placer mes trucs, d’une façon ou d’une autre, sous des formes différentes. J’étais d’ailleurs assez content de celle-là : j’avais tout une série de gags, qui sont restés inédits, avec cette Suzy et une araignée. Avec le recul, je pense que ce n’était pas si mal, mais cela ne devait pas être dans l’air du temps… Ou alors, il y avait une sorte de malédiction. De toute façon, nous avons toujours eu du mal à placer nos bandes dessinées. Il a fallu attendre « Jérôme K. Jérôme Bloche » pour nous voir propulsés. Je ne tiens pas à jouer les violons, mais c’est pour souligner qu’il faut beaucoup d’obstination dans ce métier ! ».
Parallèlement, Alain Dodier et son inséparable ami scénariste Makyo participent à l’aventure Mercredi : un supplément jeunesse pour différents quotidiens régionaux (comme L’Ardennais, Les Dépêches, etc.) qui ne vécut que quelques numéros et dont les dates de parution et le contenu différaient légèrement suivant le journal qui était destiné à servir de support. C’est pourtant là que les deux hommes élaborent leur première série importante : « Gully », seize planches qui seront remontées en dix et demi pour leur parution à partir de la fin du mois de décembre 1980.
« Le Moyen-Âge fantaisiste était un concept que j’ai toujours eu en tête. En fait, je considérais cela comme une sorte de remerciement aux bonheurs que m’ont apporté Peyo avec « Johan et Pirlouit » et Jean Cézard avec « Arthur le fantôme ». Je voulais fusionner ces deux univers : le dessin de Cézard avec l’esprit de Peyo. Je caricature car ce n’était pas aussi formulé ! Disons simplement que cet univers me plaisait beaucoup ; ainsi qu’à Makyo qui ne rêvait alors que d’histoires d’elfes et de forêts hantées par toutes sortes de bestioles. Hélas, l’affaire a mal tourné avec le responsable du journal (ndlr : un certain Jean-Pierre Quenez). Ah ! Des procès ! On en a eu quelques-uns ! Déjà avec Pistil, c’était passé devant les prud’hommes mais avec Mercredi, ce fut le pompon ! Il n’avait pas voulu nous salarier alors, qu’à l’époque, nous avions une carte de presse ; il n’avait pas le droit de nous employer comme cela et puis, il n’a pas voulu nous payer : ce qui était quand même un manque de courtoisie flagrant ! Donc, il y a eu procès, avec avocats… ».
Dès l’âge de dix-sept ans, Alain dessinait des histoires avec un détective un peu maladroit qui en prenait déjà plein la figure, comme ce « Bertrand Coralin », en 1974. Si les deux histoires de quatre et neuf planches de ce héros moustachu restèrent inédites, celui qu’il dessine sur scénario de Makyo et Serge Le Tendre (« Jérôme K. Jérôme Bloche ») trouve asile dans un numéro spécial « album + » de Spirou (le n°4), en décembre 1982 : « Dès que j’avais quelque chose de nouveau, je l’envoyais à Spirou et, invariablement, on me le retournait avec les critiques d’usage. Avec Makyo, nous nous sommes retrouvés au chômage pendant un an : on s’est alors dit que la bande dessinée comique, c’était peut-être terminé, qu’il fallait revenir à nos anciennes amours. J’ai demandé à Makyo de m’écrire une série réaliste avec un détective. J’ai dessiné quelques planches et nous sommes allés voir Dupuis. Miracle ! Ils ont accepté ! C’était à l’époque d’Alain De Kuyssche, rédacteur en chef qui cherchait à toucher un lectorat plus adulte que celui qui achetait Spirou d’habitude. Nous étions en pleine euphorie car, non seulement « Jérôme K. Jérôme Bloche » était accepté, mais Makyo avait également réussi à placer « Le Roi Rodonnal ». En revenant sur Dunkerque, ma vieille Opel est tombée en panne près de la frontière : le moteur était grillé. Comme pour nous rappeler aux dures réalités de l’existence : les grandes joies s’accompagnent toujours de petits problèmes.
Nous avons dû terminer la route à pieds ! Par ailleurs, Makyo allait, de temps en temps, chez son oncle à Paris. Il avait fini par faire la connaissance du milieu bande dessinée de l’époque et, plus particulièrement, de l’atelier Bergame qui était occupé par Régis Loisel, Serge Le Tendre, Fabien Lacaf, Olivier Taffin… Il s’était lié d’amitié avec Serge Le Tendre et il lui a proposé une collaboration. Après deux albums, les circonstances ont rendu les choses difficiles : l’éloignement d’abord, puis le succès de « La Quête de l’oiseau du temps » qui demandait beaucoup de temps à Serge. Cela fait que Pierre Makyo a repris le scénario à part entière. ».
Makyo scénarise donc le troisième et le cinquième album de « Jérôme K. Jérôme Bloche ». Entre-temps, Alain Dodier assume, seul, la quatrième enquête et, depuis, est l’unique responsable du destin du jeune détective distrait : « Makyo commençait, lui aussi, à avoir du succès avec « Ballade au bout du monde » et avait des projets avec d’autres dessinateurs. Comme il sentait que j’avais envie de raconter mes propres histoires, il m’a laissé faire. Je me suis lancé dans l’épisode « Passé recomposé » avec un bel enthousiasme et surtout une belle inconscience ; mais je ne m’en aperçois qu’aujourd’hui ! Makyo ne me faisait pas participer au scénario, mais nous nous entendions très bien ; en fait, c’est moi qui ne m’en mêlais pas… Il y a eu des cas où je ne connaissais même pas la fin de l’histoire. Il faisait avancer son histoire et je n’intervenais que coup par coup, sur des bricoles : je raccourcissais un dialogue qui me paraissait trop long, je rectifiais lorsque deux cases étaient interverties, etc. Mais ce n’était rien ! Ce n’est pas ce qu’on appelle intervenir sur un scénario ; ce n’était que de la mise en scène ! »
Alain Dodier nourrit ses histoires de la vie quotidienne, des gens de la rue : la concierge, le plombier, l’épicier arabe du coin… Il a été facteur pendant trois ans et cela lui a permis de recueillir un tas de petites anecdotes sur les gens qu’il a connus. Cela explique la richesse des seconds rôles dans « Jérôme K. Jérôme Bloche » : « J’ai fini par comprendre qu’une série, c’était aussi de reprendre les personnages secondaires, et non pas d’en créer toujours de nouveaux. C’est pour cela que nous retrouvons régulièrement la concierge Madame Rose et Zelda la voyante, voisine du dessous de Jérôme, qui forment un trio détonnant de dames avec Babette, la fiancée hôtesse de l’air du héros !
On me demande souvent d’où vient le nom de « Jérôme K. Jérôme Bloche » car c’est un nom tellement compliqué que les gens ont du mal à le mémoriser : dans mes scénarios, je l’écris JKJB ou tout simplement Jérôme. C’est Makyo qui a eu l’idée de ce nom saugrenu sans m’expliquer clairement ses intentions. Bien sûr, il y a une allusion à Jérôme K. Jérôme, mais aussi bien lui que moi, nous n’avons jamais lu cet auteur. On peut simplement imaginer que, cherchant un nom pour notre personnage, le regard de Pierre s’est posé sur « Trois hommes et un bateau » ! À partir du nom de l’auteur, il a composé un nom à tiroir : il pensait aussi à Jérôme Bosh, le peintre allemand ; et c’est devenu Jérôme K. Jérôme Bosh ! Mais comme Bosh faisait trop « boche », il a mis Bloche. Or, il se trouve qu’il y a un auteur de polars qui s’appelle Robert Bloch ! Voilà, cela n’a pas grand intérêt en soi, mais comme vous avez posé la question… ».
Auparavant, vers 1980, Alain Dodier avait aussi imaginé l’inspecteur « Pijannot »(4) : un prototype de « Jérôme K. Jérôme Bloche ». Ce héros finira par être publié dans le n°2579 de Spirou, en septembre 1987, dans le cadre d’un unique mini-récit : « Philippe Vandooren, le rédacteur en chef du Spirou de l’époque, passe chez nous et trouve les planches de « Pijannot » qui avaient été faites pour un mini-récit refusé par son prédécesseur, Alain De Kuyssche ; ceci bien avant « Jérôme K. Jérôme Bloche ». Vandooren remarque qu’il en a tous les ingrédients ; nous, nous ne nous en étions même pas rendu compte ! Effectivement, du point de vue graphique, ce héros avait tous les signes distinctifs de Jérôme : la paire de lunettes, le chapeau, la couleur des cheveux… La seule différence, c’est que c’était du dessin comique ; c’est quand même assez curieux ! ».
En 1983, Alain Dodier et son compère Makyo reprennent « Gully » pour l’hebdomadaire Spirou. Il en résulte cinq albums poétiques qui n’ont, malheureusement, pas su trouver leur public : « C’est encore une fois lors d’une visite de Philippe Vandooren que cela s’est déclenché. Cette fois-ci, il tombe sur les planches de « Gully » réalisées pour Mercredi. Il trouve cela intéressant et se montre preneur d’une suite éventuelle. Avec Pierre, nous nous y sommes mis avec enthousiasme ; mais la série s’est arrêtée par manque de succès. Nous avions bien vu quelques raisons à cela, nous avons essayé d’en régler quelques-unes, mais c’était trop tard ! Nous n’avions pas réalisé que ces histoires étaient un peu compliquées pour une série destinée aux enfants : les récits étaient trop elliptiques, pas assez linéaires.
C’est quand même un regret, cela serait à refaire nous essaierions de mieux réfléchir au public, à faire plus simple, à moins nous faire plaisir. C’est vrai que nous nous sommes vraiment amusés avec « Gully », c’est peut-être ça l’essentiel ? ».(5)
Si « Jérôme K. Jérôme Bloche » et « Gully » prennent tout le temps de notre auteur, Alain Dodier a quand même trouvé le moyen de réaliser quelques travaux pour des collectifs comme une planche pour « Baston 5 : la ballade des baffes » (en 1983),
un récit complet de quatre pages pour « Du Souchon dans l’air » (scénario de Thierry Cailleteau, en 1988) ou une illustration pour « Animaux » chez ALIEN (en 1993) : « Ce sont des expériences que je ne renouvellerais pas. Je ne suis pas fait pour ça ! Si je devais me comparer à une voiture, je serais plutôt du style Diesel ; il me faut un certain temps pour me chauffer, pour être à l’aise dans mes histoires. Dans un collectif, il faut faire preuve d’une certaine virtuosité et d’une certaine rapidité, se couler dans un moule. En fait, je n’y crois pas ! En ce qui concerne « Poulailler’s Song », le Souchon, j’ai fait ça sans enthousiasme. J’ai dit oui comme un imbécile et je me suis retrouvé coincé. Pour le « Baston », j’ai moins de regrets : ce n’était qu’une planche et « Gaston » représente vraiment quelque chose pour moi ; plus que Souchon ! J’aime bien Souchon, mais ce n’est quand même pas lui qui m’a fait venir à la bande dessinée ! J’ai également produit quelques illustrations dans Spirou, notamment pour la rubrique « Le Petit colporteur de bruits » ; mais je ne suis pas illustrateur. Mon domaine, c’est la bande dessinée et ma bonne distance, c’est l’album. Là, oui, je suis à l’aise ! ».(6)
Son avis sur les séances de dédicaces rejoint ses propos précédents : « Je ne me trouve pas bon quand je suis auprès de gens d’une habilité diabolique comme Giraud, Hausman, Rossi, Loisel, Juillard, De la Fuente, Franz, etc. (ndlr : et encore, il ne parle de ses maîtres que sont Franquin, Morris, Uderzo, Mézières…, ou encore Jijé, Godard, Gotlib, Hermann, Tillieux, Gigi, Follet, Tibet…) Je crois que si je m’en donnais la peine, j’y arriverais… Mais je suis flemmard ! Je préfère discuter avec la personne que de passer mon temps à griffonner un petit profil de Jérôme. C’est toute une technique : il faut en abattre pour satisfaire tout le monde ! Je fais des trucs assez rapides mais je privilégie le contact que je peux avoir avec la personne. S’il y a moyen, en deux ou trois minutes, d’échanger quelques phrases, c’est beaucoup plus enrichissant que de rester le nez dans son album, à tirer la langue pour exécuter un superbe dessin. De toute façon, après, il risque d’y avoir surenchère : vous faites un dessin léché et on vous demande de la couleur… On n’en finit plus ! Il faut relativiser tout ça… En fait, je n’aime pas dessiner ! J’aime bien fabriquer des bandes dessinées, mais je ne dessine jamais entre-temps. On ne me verra jamais griffonner sur une nappe ou sur un carnet de croquis en me promenant. Je fais plutôt des photos : ça me plaît beaucoup plus ! Un beau paysage ou quelque chose qui dégage de l’ambiance, cela me donne envie d’en faire une photo. C’est pour cela que je suis complètement insensible à la peinture : c’est un domaine qui m’est étranger. Pour moi, l’art suprême, c’est la musique : la musique classique, le Baroque, Bach… »
Gilles RATIER
(1) Outre ce n° de Hop !, pour tout savoir sur Alain Dodier, il faut essayer de se procurer les revues Champagne n°4-5, Polemicker n°1, Séduction de l’innocent n°2, La Lettre de Dargaud n°14, On a marché sur la bulle n°2, De Belles en Bulles n°7, Le Petit Bullaire 1999, Bo Doï n°100 et les n°3150, 3160, 3238, 3276, 3486, 3670 et 3791 à 3793 de Spirou, ou les ouvrages « À propos de Jérôme K. Jérôme Bloche » par Stéphane Caluwaerts, Philippe Wurm et André Taymans (aux éditions À propos, en 2002) et « Genre noir et BD policière : autour de « J.K.J. Bloche » de Dodier » par Dominique Renard (aux éditions Scéren & CRDP Poitou-Charentes, en 2005).
(2) En fait, il y eu trois « Cartes blanches », mais la troisième (dessinée en 1977) n’a jamais été publiée dans Spirou ; mais, onze ans après, dans le n°2 du fanzine Séduction de l’innocent, daté de l’hiver 1988/1989 ! À noter que les deux premières ont été reprises dans l’indispensable « À propos de Jérôme K. Jérôme Bloche », aux éditions À propos, en 2002.
(3) Les cinq premières histoires en six planches de « Janotus », parues dans Pistil, en 1978, dans les n°16 (du 22 mai), 27 (du 7 août), 37 (du 16 octobre), 40 (du 6 novembre) et 47 (du 21 décembre), ont été compilées dans un album broché en noir et blanc chez Loup (éditions désormais rebaptisées Hibou), en 2004. Pour info, sachez aussi que Pistil accueillait de nombreux autres débutants qui allaient devenir célèbres, tels Laurent Vicomte, Pierre Tranchand alias Pica ou encore son copain Frank Le Gall !
(4) Ce mini-récit de trente mini-planches a été repris, dans un format un peu plus grand et noir et blanc, dans un petit album publié par Loup, en 2003, à seulement sept cent cinquante exemplaires (plus cent cinquante numérotés, signés et accompagné d’un ex-libris, pour la version de luxe).
(5) Pourtant, du n°3669 (du 6 août 2008) au n°3674 (du 10 septembre 2008) de Spirou, paraît une nouvelle histoire de quarante-six planches de « Gully » : « Les Voleurs d’injures » : « En fait, Gully avait quitté mes crayons, mais il n’avait pas quitté mon esprit… La rédaction de Spirou voulait re-publier « Le Pays du menteur » (ndlr : la deuxième longue aventure de « Gully »). Dans la conversation, on a évoqué un nouvel épisode, inédit, plutôt qu’une re-publication. Pierre Makyo s’est tout de suite emballé, et on est repartis avec un enthousiasme de débutants…Seulement, mon dessin a évolué depuis 1989, et certainement depuis 1981, quand Gully a vu le jour… Le plus dur, ce fut de me remettre à dessiner des gros nez ! J’y ai renoncé, du reste, car j’avais perdu mon compas mental pour faire rond et sympathique ! » déclarait Alain Dodier dans le n°3670 de Spirou !
(6) En effet, depuis la parution de ce n° de Hop !, comme on peut le constater avec la bibliographie complète d’Alain Dodier dans Spirou (qui est proposée par l’excellent site bdoubliées.com : http://bdoubliees.com/journalspirou/auteurs2/dodier.htm), en dehors des six albums de « Gully » et des vingt-deux de « Jérôme K. Jérôme Bloche », notre auteur n’a réalisé que des très rares autres bandes dessinées (et même dessin tout court, d’ailleurs) : « L’Alibi de Mrs Horfield » (deux pages scénarisées par Toldac, le frère de Makyo, au n°3118 du 14 janvier 1998)
et un montage pour une page du calendrier que constitue le n°3323 de Spirou (du 19 décembre 2001).
Et comme la page « Spirou a 45 ans » (publiée dans l’Album+ n°5 de Spirou)
et les quatre de « L’Anniversaire » (parues au n°2516 de Spirou, du 1er juillet 1986, et reprises dans le tirage de luxe Cap BD de « À la vie, à la mort », en 1986), lesquelles mettent en scène « Jérôme K. Jérôme Bloche », ne sont toujours pas disponibles au sein des éditions Dupuis, bdzoom.com n’hésite pas à vous les proposer en intégralité (avec l’autorisation de ces dernières, quand même !).
« Indications de Dodier à Cerise sa coloriste ».
En fait le studio Cerise est constitué d’un couple (sauf si entre-temps Monsieur a laissé tomber;-) ou bien s’ils ont au contraire engagé du « personnel » ).Bref, Cerise a l’air comme ça d’un prénom mais pas tout à fait dans ce cas-ci. Il se peut aussi que ce soit Madame qui assure la collaboration sur Jérôme Bloche. Voilà une petite précision pour ceux que ça intéresse. Amitiés et chapeau pour le travail accompli,Gilles !
Merci de tes précisions mon cher Sergio !
Pour être encore plus précis, comme on peut le constater, ce texte (« Indications de Dodier à Cerise sa coloriste ») a été validé par les éditions Dupuis puisqu’il s’agit (image comprise) d’un scan repris de la page 4 du n°3792 de Spirou, paru le 15 décembre 2010, lequel illustrait un très bon article de l’ami Hugues Dayez interviewant Alain Dodier !
La bise et l’amitié
Gilles Ratier