Créé par l’écrivain irlandais Bram Stoker en 1897 — et inspiré par le personnage historique du comte Vlad III de Valachie, qui vécut au XVe siècle —, « Dracula » s’apparente autant à un roman qu’à une étude ethnologique ou géographique : l’auteur décrivant pourtant la Transylvanie, sans jamais être allé dans cette région austro-hongroise, en se documentant uniquement dans des bibliothèques. En effectuant un retour aux origines du mal présentes dans l’œuvre originale, tout en s’inspirant librement, cette version — sous-titrée « L’Ordre du dragon » — est une somptueuse bande dessinée d’horreur coéditée par Glénat et Lo Scarabeo.
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Si sa bande dessinée la plus rentable est, sans conteste, sa très documentée et parodique « Face karchée de Sarkozy », les sagas familiales et historiques semblent pourtant être l’apanage scénaristique de Richard Malka : comme le prouve son excellent « Ordre de Cicéron » magnifié par les dessins de Paul Gillon et, dans une moindre mesure, cette évocation d’une famille d’origine juive émigrée en France (tout comme celle du célèbre avocat-scénariste).
« Les Z » nous content le destin des quatre frères Zagur qui, lassés de leurs petites combines, fuient les évènements d’Algérie, dans les années 1950, pour tenter leur chance à Paris. Intégrant la pègre où ils gravissent les échelons, un à un, ils vont devenir l’une des familles les plus influentes du grand banditisme français des années d’après-guerre. Leur irrésistible ascension, aussi fulgurante qu’opportuniste (sur laquelle l’auteur passe d’ailleurs assez vite), débouche sur une nécessaire et sanglante guerre des gangs ; en attendant que nos caïds puissent étendre leur toile jusqu’en Floride.
Évidemment, on pressent la chute inéluctable de ce quatuor, animé par la vengeance (leur objectif est de retrouver l’assassin de leur chef de clan), qui n’a pas peur de rien pour arriver à ses fins… Mais la narration, très cinématographique, de ces prometteurs débuts maffieux est cependant fort agréable à la lecture et le dessin dynamique et soigné du Belge Frédéric Volante (que l’on avait déjà remarqué sur « Shahidas » avec Laurent Galandon et sur certains fumettis publiés chez Bonelli comme « Nick Raider » ou « Magico Vento ») illustre, au mieux, le milieu du racket et de la prostitution. Voilà donc une trilogie qui annonce donc tout de suite la couleur et son ambition : classique et efficace !
Gilles RATIER
« Les Z » T1 (« Sétif-Paris ») par Frédéric Volante et Richard Malka
Éditions 12 bis (13,50 €)