« Swamp Thing » T2 par Alan Moore

Le deuxième volume de « The Saga of the Swamp Thing » vient de sortir. Un classique contemporain qu’on ne peut ignorer, « par le scénariste de Watchmen » (sic)?

Panini continue l’édition de « The Saga of the Swamp Thing » made in Moore, ce que personne ne regrettera, l’œuvre étant devenue l’une des pierres angulaires de l’âge moderne – ou adulte – des comics. Alan Moore débarqua sur le titre après Len Wein et refonda le personnage pour le mener vers d’autres horizons. Ce sont ces nouveaux horizons qui apparaissent dans ce deuxième volume, comme le sous-entend Neil Gaiman dans son introduction. Après un épisode d’enterrement physique tout autant que symbolique, la Créature du Marais peut enfin amorcer la logique de sa « nouvelle vie » et se débarrasser de l’histoire des premiers âges pour mieux explorer ce qu’il est. Les épisodes 28 à 34 repris dans ce volume suivent donc le long enfantement qui se déploya dans tout le premier tome. Swamp Thing doit maintenant apprendre à s’émanciper d’un passé qui n’est pas le sien, et aller de l’avant afin de trouver au sein du monde non pas sa place – il sait qu’il n’en a pas de réellement admise – mais tout au moins sa respiration, et la capacité à articuler ses fondamentaux. Et faire face à des dangers monstrueux qui ne peuvent engendrer que des drames…
Je ne serai ni long ni explicite sur cet album, la valeur de ces épisodes n’étant plus à démontrer ; je ne peux que vous conseiller de les lire. J’ajouterai simplement qu’à la lecture de ce volume – encore plus que pour le précédent –, on comprend plus que jamais pourquoi « Swamp Thing » est considérée comme le déclencheur par rebond du label Vertigo : tout était déjà là. Un ton plus adulte que jamais, la noirceur regardée en face, un certain sens de la narration que l’on retrouvera plus tard dans « Sandman » (comme c’est bizarre), la nudité et le sang – mais pas n’importe comment –, un humour contrebalancé par l’horreur, et les sentiments humains décrits sans complexe ni posture… À noter : l’épisode 33 de la série où sont reprises les pages de Wein et Wrightson parues en 1971 dans « House of Secrets » 92 : un moment historique, puisqu’on y assiste à la toute première apparition de la Créature des Marais.

Cecil McKINLEY

« Swamp Thing » T2 (« Mort et amour ») par Stephen Bissette, John Totleben et Alan Moore.
Éditions Panini Comics (24,00€).

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