« Marine Hunter » T1 par Shiroh Ohtsuka

Dans un monde où la terre n’est plus qu’une grande étendue d’eau, certains humains ont développé des capacités extraordinaires afin de survivre. Première série du jeune dessinateur Shiroh Ohtsuka,  » Marine Hunter  » est le nouveau shônen de Pika en cinq volumes.


«  Marine Hunter  » © 2007 Shiroh Ohtsuka / Shogakukan inc. / Pika édition

Le premier volume de ce manga sert de prologue à l’histoire en introduisant les trois personnages principaux. En premier, le héros, Shark, d’apparence humaine, possède une force hors du commun du fait de sa mutation en Fish-half de requin(1). Dans ce monde de fiction, ce nouveau développement de l’espèce humaine peut être, soit acquis à la naissance, soit par la prise d’une pilule : l’océan drug. Cette drogue, mortelle dans la plupart des cas, a soi-disant été développée par la marine impériale, gouvernement suprême régissant ce monde barbare.
Shark fait donc partie de ces êtres surpuissants : logique, c’est lui le héros. Il est assez beau gosse, musclé, possède une armure d’écaille ultra résistante et un aileron de requin dans le dos. Son passé, trouble, est entouré de mystère au point d’être poursuivi par les plus grands chasseurs de la marine impériale.


«  Marine Hunter  » © 2007 Shiroh Ohtsuka / Shogakukan inc. / Pika édition

Comme tout héros, Shark possède un point faible. Comme les requins, il s’excite à la vue et l’odeur du sang au point de devenir incontrôlable. C’est peut-être pour cette raison qu’il possède un hameçon planté dans sa lèvre inférieure. Cet anneau de servitude est relié par un filin invisible à une hampe située bien au-delà de l’horizon. Le but étant bien évidemment d’arriver à ce mystérieux point d’attache et de le détruire afin de se débarrasser de cet hameçon.

L’introduction de l’héroïne de l’histoire, Guppi, se fait également dès les premières pages du manga. Shark venait de la délivrer alors qu’elle était retenue en otage sur un bateau pirate. Peu futée, elle sera l’un des ressorts comiques de l’aventure. Reliée à Shark après avoir touché l’hameçon, elle en devient, de ce fait ,le maitre. Du coup, ce couple improbable est contraint de poursuivre l’aventure ensemble.


«  Marine Hunter  » © 2007 Shiroh Ohtsuka / Shogakukan inc. / Pika édition

Comme il fallait un trio afin de rendre plus amusante cette histoire, le second chapitre introduit le personnage de Shijimi. Très jeune fille perdue au milieu de l’océan sur une plate forme agricole, c’est un mélange étrange d’humaine et de bernard-l’ermite. Encore jeune, ce sera un protagoniste servant de faire-valoir : une espèce de mascotte. Elle sera sauvée par Shark et Guppi alors que la marine impériale, composée de grosses brutes, vient de piller et détruire la plate forme dont elle dépendait.


«  Marine Hunter  » © 2007 Shiroh Ohtsuka / Shogakukan inc. / Pika édition

Shark, prédateur sanguinaire, se retrouve embarqué dans sa quête de liberté, avec deux jeunes filles qui le dérangent plus qu’autre chose. Le sujet est commun, mais ça marche.

Loin d’être original, ce manga reprend les fondements classiques des shônens : un monde apocalyptique, un héros au passé trouble et à la force herculéenne ; des ennemis de plus en plus forts avec des niveaux à passer comme dans un jeu vidéo ; une jeune fille sexy, mais peu futée ; un faire-valoir apportant un ressort à la fois dramatique et comique ; et bien évidemment une quête à rallonge.

L’histoire, en elle même, est extrêmement agréable et repose sur le même principe qu’avait pu décrire Homère dans son  » Odyssée « . Ici, point d’Ulysse ou de dieux, un simple hameçon suffit à remplacer toutes les malédictions ; mais la trame générale reste la même. Le graphisme est maitrisé, les personnages charismatiques et le fan service omniprésent. Rien de bien étonnant pour un manga ayant comme second rôle une jeune fille bien en forme, peu vêtue et traînant dans un environnement aquatique propice aux t-shirts mouillés. Il en est de même pour leur embarcation exiguë offrant peu d’intimité. Bien sûr, tout cela reste léger, c’est quand même un manga destiné à de très jeunes garçons.


«  Marine Hunter  » © 2007 Shiroh Ohtsuka / Shogakukan inc. / Pika édition

Il reste à espérer que les quatre volumes suivants ne traineront pas trop en longueur et ne seront pas répétitifs. Avec ce premier volume,  » Marine Hunter  » reste un excellent divertissement aux graphismes soignés : une bonne surprise venant de la part d’un jeune mangaka prometteur.

Gwenael Jacquet

 » Marine Hunter  » T1 par Shiroh Ohtsuka Éditions Pika (6,95 €)

(1) Fish-half : moitié homme, moitié poisson, mutant peuplant ce monde recouvert d’eau ; raccourci en FH tout au long du manga.

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