Une bande dessinée inconnue de Jijé !

C’est François San Millan qui a authentifié l’auteur de  » Love and Learn  » : six planches parues dans le n°6 (et dernier) du comic-book sentimental Romance Trail publié par DC comics. Il s’agit de l’immense Joseph Gillain dit Jijé ! Daté mai-juin 1950, cette bande dessinée complètement inédite en français et totalement inconnue des spécialistes est donc parue en mars 1950 (les comic-books étant antidatés de deux mois).

À l’époque, sauf rares exceptions comme les E.C. Comics, par exemple, les noms des dessinateurs et des scénaristes n’apparaissaient pas, ce qui rend les recherches très difficiles.





Merci donc à François San Millan d’avoir authentifier le grand Jijé dans ses six planches qui préfigurent « Jerry Spring » et aussi à Jacques Dutrey qui nous a fourni les scans pour que nous puissions vous les offrir comme cadeau de nouvel an !

Qui eût deviné que sous la couverture ci-jointe se cachait Ce petit joyau que bdzoom vous présente en avant-première? Il est probable que Jijé ait fait d’autres histoires pour des comic-books western ou sentimentaux ou les deux, mais vu que :
1/ ce type de comic-book était très peu collectionné jusqu’à une époque récente, donc peu coté, donc peu conservé…
2/ la période 1949-51 correspond à l’ »explosion » des deux genres et le nombre de titres est considérable…

retrouver d’autres histoires par Jijé sera le fruit du hasard !

Pour en savoir plus sur Jijé lire nos  » Coins du patrimoine  » consacré à ce maître du 9e art : http://bdzoom.com/spip.php?article4638, http://bdzoom.com/spip.php?article4650, http://bdzoom.com/spip.php?article4426 et http://bdzoom.com/spip.php?article4527

Une exclusivité bdzoom.com !

Galerie

10 réponses à Une bande dessinée inconnue de Jijé !

  1. Yves Ker Ambrun dit :

    Oui, c’est une formidable trouvaille. Mais le plus fantastique, c’est que non seulement ça annonce Jerry Spring, mais c’est plein de trucs techniques/esthétiques, qu’on ne retrouve chez Jijé qu’à partir de Yucca Ranch ou même Sonoyta. Par exemple, entre autres, les raccourcis dans la profondeur.
    De plus, pour une fois, on a des nanas hors-normes-censure-française, et Jijé avec sa vitalité et son élégance, casse la baraque…
    Un grand merci à François San Millan pour cette découverte monstre!
    Merci aussi à Jacques Dutrey pour la diffusion généreuse.

  2. Leautaud dit :

    1er janvier 17:29, par Leautaud
    J’envie François San Millan ! Quelle belle découverte ! C’est l’honneur des chineurs de fonds et autres arpenteurs de magazines oubliés que de ressortir en pleine lumière ces histoires émouvantes . Dans le cas présent ,à l’émotion s’adjoint une dimension historique : rien moins que la genèse graphique de Jerry Spring ! Extraordinaire !

  3. Denis dit :

    A voir avec quelle sensualité et inspiration, Jijé dessinait les femmes, je me prends à regretter qu’il n’ait pas fait de la bd érotique (à ma connaissance) même si je conçois que ce genre soit difficilement compatible avec ses « bondieuseries » (hagiographies de saints et autres oeuvres édifiantes)
    Pour me consoler, je relis les bd érotiques de son élève le plus proche, à savoir, le grand Will

    • Jacques Dutrey dit :

      Jijé fit une tentative de BD érotique, ou plutôt érotico-aventuresque, sur scénario de Jacques LOB, vers 1966, HERCULENA. Mais pour des raisons inconnues ce projet n’aboutit pas. Il reste une planche complète, qu’on peut voir dans RTP n°33 (1975), HAGA n°46 (été 1981), HOP! n°44 (1986), deux strips (si on peut dire) dans HAGA n°44 & 46 et des croquis épars (une demi douzaine) dans RTP n°33, le programme d’Angoulême 14, Séduction de l’nnocent n°4 (1990). On peut lire le synopsis complet de Jacques LOB dans HAGA n°46.

      • Denis dit :

        Merci beaucoup pour ces bonne nouvelles. Je vais essayer de me les procurer :-)

        • jacques Dutrey dit :

          6 croquis d’Herculena et la planche d’essais se trouvent aussi dans « TOUT JIJE 1965-1967- » et, désolé, c’est dans HOP! n°40, repris dans n°48bis, que se trouvent la planche et les croquis d’Herculena. Le n°44 est consacré à Jean-Michel Charlier, dossier peaufiné par l’éminent Gilles Ratier.

  4. Jean-Marc Lainé dit :

    Formidable découverte.
    (Et vive internet, où les écrits restent, ce qui permet de trouver de belles choses bien après leur « publication » en ligne, et facilite la vie à des retardataires de mon genre…)

    Ça donne envie d’en dénicher davantage, des petites perles comme ça. Sur le même site, j’avais déjà rêvassé en lisant des infos sur les « reprises » que Jijé avait faites de Superman et de Red Ryder… Alors si l’on retrouvait d’autres prestations américaines, ça serait vertigineux.

    Je profite de l’occasion pour venir jouer l’enquiquineur, et revenir sur un détail, précisément sur cet extrait : « Ã€ l’époque, sauf rares exceptions comme les E.C. Comics, par exemple, les noms des dessinateurs et des scénaristes n’apparaissaient pas, ce qui rend les recherches très difficiles. »
    Je crois que l’on ne peut pas généraliser aussi vite. Chez Timely (futur Atlas, futur Marvel), pas mal d’auteurs étaient cités nommément, que ce soit Joe Simon, Jack Kirby, Stan Lee, Bill Everett, Basil Wolverton, mais aussi Hank Chapman et d’autres. Et ce dès les années 1940. Chez Saint John, un gars comme Matt Baker signait ses BD, et signait ses couvertures (et là, pour le coup, les couvertures signées, c’était rare), phénomène d’autant plus notable que Baker était noir… Bref, le phénomène ne se limitait pas à EC Comics.
    Cependant, pour aller dans votre sens, il faut reconnaître que DC ne laissait pas souvent (voire quasiment jamais) ses auteurs signer. Et parfois, de très grands. Par exemple, si je ne me trompe pas, et pour ne parler que de Romance Trail, le premier numéro (de juillet 1949 me semble-t-il) contient un récit d’Alex Toth (dans sa période Caniff / Robbins, pour faire court). Bien sûr, pas signé, anonyme. Chez DC, il était rare que les auteurs signent.

    Encore merci pour cette petite pièce.
    vite, vite, d’autres bons morceaux.

    JML

  5. Monsieur Lainé, il ne faut pas confondre Love and Trail et Superman et Red Ryder. Love and Trail a été conçu directement pour le marché américain où Jijé résidait, avec ses amis et élèves Morris et Franquin. Alors que les quelques planches de Superman et de Red Ryder ont été dessinées sous l’occupation nazie en Belgique, Monsieur Dupuis ayant obtenu le droit de pouvoir éditer son Spirou tant qu’il y avait du matériel à imprimer. Tout cela est raconté avec moult détails dans le beau livre Spirou 1938 à 1945

    • Jean-Marc Lainé dit :

      Oui, ça j’ai bien compris.
      Je sais lire, Monsieur Pincemi.
      J’ai dit que ça me faisait rêvasser de la même manière.
      Il va falloir apprendre à lire les posts des gens, avant de leur faire la leçon.

      Quant à « Love and Trail », ça n’existe pas. L’histoire s’intitule « Love and Learn », et a été publiée dans Romance Trail, un titre de DC qui a duré six numéros, d’après mes informations.

      Vous m’accorderez quand même le droit de trouver les deux types de travaux de Jijé aussi évocateurs l’un que l’autre, même s’ils ont été réalisés pour deux marchés différents, et à quelques années d’intervalle.

      JML

Répondre à François Pincemi Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>