Film documentaire « Pif, Vaillant et quelques camarades » : le public est invité à y participer !

Le grand projet documentaire que le réalisateur (et ancien lecteur de Pif gadget) Jean-Luc Muller consacre à l’aventure des éditions Vaillant est en passe de se concrétiser… Et il met à contribution les anciens lecteurs de Vaillant et Pif gadget pour compléter le projet et en tirer également une Å“uvre de patrimoine.

Le projet a débuté il y a plusieurs années et on a pu en voir quelques images de travail, sur le Net ici ou là. Il est destiné à devenir à la fois un grand documentaire télévisé et aussi un web-documentaire et DVD plus complets sur le sujet. Le premier s’adressera au grand public de « nostalgiques » de la grande époque des hebdomadaires illustrés et le second offrira des entretiens plus approfondis avec les auteurs et rédacteurs de ces journaux, ainsi qu’un grand nombre d’archives et de documents complémentaires, dont certains totalement inédits.

Le DVD et son livret illustré seront réalisés en tirage limité et, dans un premier temps, seront uniquement accessibles aux contributeurs. Le film lui-même connaîtra ultérieurement (l’année prochaine) une version DVD et sans doute également Bluray, comprendra des bonus, mais sera très différent : les films et documents du DVD réservés aux participants étant uniques, exclusifs et très distincts.

Note : parmi les contreparties destinées aux « coproducteurs » sur www.touscoprod.com, il en est une qui retient l’attention : Jacques Kamb ayant décidé d’éditer pour la première fois, en un tiers de siècle, un nouveau Dicentim poche ! Et il a décidé, en soutien au film, d’ouvrir quelques pages aux contributeurs du projet, lesquels pourront se retrouver dans un gag, l’exemplaire leur étant par ailleurs dédicacé ! Seule une vingtaine de chanceux auront ce privilège ! (La sortie de ce Dicentim poche est prévue début novembre : 176 p., prix aux alentours de 10 €).

Le site www.touscoprod.com, spécialisé dans le crowdfunding (financement participatif) de films documentaires, courts-métrages et même quelques longs-métrages, héberge ce projet pendant une campagne de 2 mois qui s’achèvera le 10 août.

Tout au long de la campagne pour financer la fin du tournage et surtout la réalisation du DVD d’anthologie, de nombreux jeux et concours seront organisés pour les participants au crowdfunding, et également pour les internautes qui soutiennent le projet sur Facebook.

Des exemplaires de Pif, Vaillant, quelques « collectors », des gadgets et autres cadeaux liés à l’univers de « Pif » seront à gagner.

Dernière précision : le réalisateur lance un appel à documents et archives personnelles !

Si vous possédez un vieux film de famille (tous supports, y compris 8 mm, Super 8, etc.) où l’on verrait par exemple le cirque Pif en tournée, la caravane Vaillant ou Pif du Tour de France, le stand Vaillant ou Pif gadget à la Fête de l’Huma ou toute autre image liée à l’univers de Vaillant et Pif, adressez un mail à : pif-film@orange.fr.

L’équipe du projet, en échange de la possibilité de l’intégrer au film, vous offrira un cadeau estampillé « Pif » et même une version numérisée et restaurée de votre archive.

Questions-réponses :

— Comment ce projet est-il né ?

— Il y a exactement 10 ans, lorsque sortait une nouvelle mouture du journal Pif gadget, j’avais eu l’occasion de sympathiser avec un certain nombre des « anciens » du journal et improviser alors quelques reportages pour le web. Parmi eux, Richard Médioni (l’un des anciens rédacteurs en chef du journal, qui avait sorti déjà son livre sur l’histoire de Pif gadget) et plusieurs auteurs, rédacteurs ou dessinateurs pour Pif gadget ou Vaillant sont devenus des amis au fil des années.

L’idée d’entreprendre l’écriture d’un véritable documentaire TV est née à la suite de tournages de reportages sur des expos et salons de BD (où la ferveur des anciens lecteurs semblait toujours intacte) et à la faveur de rencontres avec d’autres auteurs emblématiques du journal.

Trois rédacteurs en chefs : Georges Rieu, Richard Médioni, Claude Gendrot.

Souvent critiquée et même méprisée, cette presse jeunesse a pourtant marqué plusieurs générations et il semblait légitime de rendre compte, avec un peu de recul, de son impact et son histoire sous la forme d’un film richement illustré.

— S’agit-il d’un film sur la BD ou d’un film historique ?

— Lorsqu’on aborde les sujets de culture populaire — et les illustrés périodiques en font partie au même titre que la chanson, par exemple —, on fait appel autant à la mémoire des gens qu’à la sociologie spécifique de chaque époque. Il y a un aspect purement affectif et tout un pan de recherches historiques, qui se complètent l’un et l’autre.

Jacques Tabary interviewé.

L’impact ou le contexte de la publication de Pif gadget m’intéresse tout autant que la variété de ses héros, la manière dont les auteurs les ont conçus ou le fonctionnement de la rédaction.

J’aimerais que les spectateurs retrouvent un peu du parfum de leur enfance, tout en les amenant à mieux comprendre pourquoi telle série a fonctionné à son époque, ou encore quelle place la société accordait à cette presse jeunesse.

— Pourquoi maintenant ?

— Lorsqu’on était en 2003 avec le livre sur Pif gadget (« Pif gadget, la véritable histoire ») de Richard Médioni, ses anciens lecteurs étaient quadragénaires et avaient envie de retrouver et de transmettre à leurs enfants un peu du plaisir ludique, mais aussi « pédagogique », d’une certaine manière, qu’ils avaient connu dans leur enfance.

D’où aussi, évidemment, la reparution éphémère d’une nouvelle mouture de Pif gadget, dans un contexte qui ne se prêtait pas au long terme…

Il y a 10 ans, beaucoup des anciens rédacteurs et auteurs qui ont fait le succès de Pif-gadget et aussi du journal Vaillant, étaient encore parmi nous, mais nous ont quittés depuis : Tabary, Marcello, Ollivier, Gillon, Kline, Mas…

J’ai progressivement ressenti un sentiment d’urgence à témoigner en images de ce qu’a pu représenter cette presse et ceux qui y travaillaient, sans idéaliser pour autant (car les éditions Vaillant ont eu leurs zones d’ombre, ô combien !), mais en conservant avant tout le caractère dynamique, parfois exaltant même, du contenu du journal au fil des époques.

Je montrerai tout de même le plus possible le « verre à moitié plein ». Et il y a de quoi faire !

Kline interviewé.

— Le film s’adressera à tous les lecteurs ?

Oui, l’idée était de parler à tout le monde : les anciens lecteurs de Vaillant aujourd’hui sexagénaires, autant que les lecteurs de Pif gadget de la fin, qui sont aujourd’hui de « vieux trentenaires »â€¦ sans oublier, au passage, des lecteurs qui n’auraient découvert Pif gadget que dans les années 2000 ! Le film sera chronologique et permettra de comprendre aussi l’évolution des loisirs et goûts des enfants et de la jeunesse en général, tandis qu’évoluait le journal. Les lecteurs de Vaillant en 1955 rêvaient d’aventures exotiques, de héros romanesques et de grands destins, car ils fantasmaient leur avenir. Les enfants qui lisaient Pif gadgeten 1972 étaient entrés dans l’ère de la communication (marketing, télévision) et avaient soif de nouveautés accessibles. Les lecteurs des années 1980 sont ceux de la société des loisirs médiatiques et le journal intégrait alors les campagnes TV, l’interactivité permanente et même la culture manga et l’arrivée des robots ! Ce sont des époques différentes et je n’en méprise aucune, même si j’ai mes préférences, comme tout le monde…

Jacques Kamb interviewé.

— Il y aura autre chose que le film ?

J’ai accumulé en 5 ans de tournages d’entretiens et de recherches d’archives une quantité d’images et de témoignages telle qu’un seul film documentaire était forcément réducteur et frustrant. C’est pourquoi nous avons décidé de réaliser en parallèle une sorte de « web-documentaire » qui offrirait aux internautes des séquences d’entretiens complémentaires et en versions plus longues que dans le film.

On y retrouvera des sujets inédits et petites séquences clins d’œil. Un DVD sera réalisé grâce à la participation des internautes qui y contribuent par le biais du site www.touscoprod.com. Il réunira une véritable mine de témoignages et documents sur l’histoire de Vaillant et Pif gadget !

En soutenant de manière active la fin du tournage du film, en réalité ils permettent la réalisation d’un œuvre de patrimoine… qui leur est destinée !

François Corteggiani interviewé.

— Que signifie « Ãªtre coproducteur » de ce projet ?

— Ce terme est utilisé couramment par les sites de crowdfunding. En fait, le terme le plus approprié est « contributeur ». Bien évidemment, on ne « coproduit » pas un film avec ce type de petites sommes et, d’ailleurs, on ne produit pas non plus un film pour le type de montant affiché comme objectif sur le site ! Il s’agit de participer à une campagne pour aider à conclure les tournages en totale indépendance (l’équipe ne pouvant être payée normalement qu’à partir d’un certain budget, dans le cadre habituel de la production audiovisuelle avec financements, partenaires, etc.. Ici, le projet a débuté il y a longtemps, sur un mode bénévole et participatif — déjà !). Donc, plus grande sera la somme réunie, plus indépendant le projet et plus riche aussi le DVD qu’on proposera aux participants, avec des archives, des documents et un livret très complets. En plus, ils seront à jamais associés au film et recevront toutes sortes d’infos et documents par mail, des films et archives à télécharger en exclu, des « goodies », leur nom au générique, etc. (en fonction de leur contribution).

— Une date de diffusion ou de sortie ?

La première « diffusion » sera celle destinée aux contributeurs du projet participatif, c’est-à-dire une version en sujets individuels et documents d’archives, réunie sous la forme d’un DVD collector accompagné d’un livret qui mêlera carnet de tournage et BD, avec la participation d’auteurs du journal. Ils le recevront vraisemblablement aux alentours des fêtes de fin d’année. La seconde diffusion sera celle du documentaire TV, qui pour l’instant n’est pas encore précisée, mais sera sans doute précédée d’une projection dans quelques lieux, dans plusieurs villes de France, avec j’espère quelques surprises de taille ! Nous verrons ! N’oubliez pas que Pif gadget était devenu une référence dans le domaine de l’effet d’annonce ! (rires)

— Pour contribuer au projet ou en partager la page : http://www.touscoprod.com/fr/pif-film

— Une page sur Facebook accompagnant le projet : http://www.facebook.com/pif.film

— Contact et informations complémentaires : pif-film@orange.fr

 

 

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11 réponses à Film documentaire « Pif, Vaillant et quelques camarades » : le public est invité à y participer !

  1. vincent dit :

    J’ai vraiment hate de voir le resultat final ! Marcello, Cheret, Poivet, Gaty , Nortier, Pratt, Forest, Gillon, Cezard etc…. On peut dire que Pif à vraiment eut une importance artistique majeur dans l’histoire de la bande dessinée !

  2. Pilotezéro dit :

    Il y a un réel besoin de retour aux sources vers la bd populaire qui se concrétise ces dernières années pour nous les enfants du post baby-boom, et ce projet ne peut que nous enchanter, la magie est en train d’opérer,on attends fébriles le résultat de cette magnifique aventure.

  3. BARRE Pascal dit :

    Voilà c’est fait, je viens d’apporter ma modeste contribution à ce beau projet, je l’ai fait par passion pour ce magnifique journal que fut Pif gadget mais aussi par nostalgie d’une époque à jamais révolue et également, il faut bien le dire, pour flatter un peu mon égo, ce qui à petites touches ne fait jamais de mal!
    Pif c’est non seulement une joie hebdomadaire d’enfance mais aussi un choc culturel profond et durable car quel journal (pour la jeunesse disait-on!) peut se targuer d’avoir rassemblé en son contenu à la fois Pifou et Corto Maltese, Rahan et Léo bête à part (javais mis du temps à découvrir le jeu de mots du titre!), Jérémie et Surplouf , j’en passe et des sublimes..
    Pratt, Gillon, Mas, Chéret, Cézard, Poirier, Gotlib, la liste est longue comme deux bras de ces enchanteurs qui ont sublimé notre enfance et qui nous ont aidé à mieux grandir dans un monde insensé, en nous apportant une ouverture d’esprit et un éclectisme savoureux ajoutés à un humanisme salvateur et une joie de vivre à l’instar des « Rigolus » qui ont certainement contribué à faire de nous des hommes.. qui marchent debout!
    N’oublions pas une probable dimension politique dans cette entreprise (si j’ose dire!) toute empreinte d’Humanité – et même d’Humanité Dimanche!!- qui a laissé des traces et quelques illusions perdues mais qui reste encore , pour les pionniers que nous sommes, une belle espérance!…

  4. H. Jean DIAS dit :

    Les anciens jeunes bambins « biberonnés » aux revues Vaillant & Pif Gadget étaient, pour ainsi dire, orphelins des premiers héros de papier de leur enfance, depuis de longues années !

    Ce film documentaire long métrage devrait, selon l’objectif même de son auteur, « devenir LE film de référence sur le phénomène Pif & Cie ». Nous avons hâte de voir, de savourer, de nous délecter de cette Å“uvre de mémoire, de témoignage et de sauvegarde de l’un des premiers aspects de notre patrimoine culturel pour culottes courtes !

    Je me souviens d’une fameuse publicité datant maintenant de quelques décennies, au sujet de fines barres chocolatées. Cette publicité faisait dire à un garçonnet : « Ils sont bons tes Fingers, monsieur Cadbury ! Vous pouvez pas les faire un peu plus longs ? »
    J’ai bien l’impression que nombre de « garçonnets » aux cheveux grisonnant vont vous dire, d’ici quelques mois, à peu près la même chose, monsieur Muller…

  5. Francois Pincemi dit :

    Pif, et avant Vaillant a publié de nombreuses histoires d’auteurs de qualité, mais il ne faut tout de même pas oublier qu’il entretenait des liens étroits avec le PCF, et que de nombreuses histoires servaient à développer son idéologie: admiration des forces populaires et de ses héros, générosité du partage de la richesse des autres (bien sur, c’est plus facile de vouloir partager quand on n’a rien), méfiance vis à vis des Etats-Unis (et pourtant quelques unes des BD publiées par Vaillant les plagiaient sans vergogne). Ajoutez à cela des auteurs méprisés, qui avaient trés rarement le privilège d’avoir des albums, et qui ont souvent été maltraités par la direction, et l’on a de quoi relativiser.

    • BARRE Pascal dit :

      Je ne sais si les auteurs travaillant chez Pif et Vaillant étaient « méprisés » mais votre commentaire lui est vraiment méprisant et médisant, c’est un fourre tout, un galimatias de commentaires dogmatiques et politiques déplacés!
      On sent votre aversion envers le PCF aussi fortement que Gaston envers le mot « effort », c’est votre droit mais pas ici je pense, ce n’est pas un bureau de vote!
      Les valeurs et thèmes développés autrefois dans ces revues n’ont rien de honteux mais votre commentaire lui oui!
      Au final je tiens à vous rassurer, il semblerait que le chacun pour soi l’emporte un peu plus chaque jour, non mais où allons nous s’il faut partager des richesses avec des gueux!

      • H. Jean DIAS dit :

        Laisse tomber Pascal, nous ne sommes visiblement pas de la même famille avec François ! Il y a les Pifophiles et les autres… D’un autre côté, chacun à le droit d’avoir son point de vue.

        François, rappelez-vous : le personnage le plus emblématique de la revue Pif Gadget était probablement Rahan, n’est-ce-pas ! Celui-ci arborait un collier composé de 5 griffes de lion. Chacune des griffes symbolisait une qualité humaine, que Rahan s’efforçaient de respecter dans ses rapports avec autrui, à savoir : le courage, la loyauté, la générosité, la ténacité et la sagesse.

        Rahan était (et est toujours, d’ailleurs), un héro, un modèle ! Franchement François, susciter chez les jeunes lecteurs l’attrait pour des qualités tels, le courage, la loyauté, la générosité, la ténacité et la sagesse constitue à vos yeux une « infâme propagande coco destinée à staliniser le cerveau de nos chères têtes blondes » ?

        Si je peux me permettre, François, plongez-vous, à nouveau, dans vos lectures d’enfant et ne cherchez pas à faire tomber des murs qui n’existent plus !

        Amitiés de Vierzon (18) – La ville qu’a failli voir Jacques BREL…

    • vincent dit :

      Surtout qu’il est verité aujourd’hui que tres peu d’auteurs avaient leur carte du PC ! Les histoires n’etaient abbsoluement pas imposées aux auteurs ! ET le seul lien qu’il y avait entre les editions Vaillant et le PC c’etait l’argent de l’un qui nourrissait l’autre ! Pour la periode PIF Gadget!

      Pour la periode VAillant, il faut se remettre dans le contexte de l’epoque ! La moitié de la france etait PC !

      Et on ne peut imputer aux seuls auteurs vaillant de s’etre inspiré des auteurs americains !
      Les idées courtes ont la vie dure !

  6. françoise berthomieu-roucheray dit :

    J’avais 6 ans et le jeudi matin – congé- j’avais droit au grand lit de mes parents. Et le miracle se renouvelait toutes les semaines: mon père entrait avec un journal dans sa bande de papier, un journal pour moi toute seule: Vaillant! Ce que ce nom porte pour moi de rêves est extraordinaire: les hommes transformés en cendres dans le désert de Nasdine Hodja, les astres des Pionniers de l’Espérance, Yves le Loup et son charme un peu féminin, et aussi Group-Group, la pension Radicelle et Arthur. les époques se mélangent: il y aura le Grélé 7-13, Teddy Ted – je tombe amoureuse de son ami taciturne et indien dont j’ai oublié le nom- et puis Corto – sans doute alors Vaillant est-il devenu Pif…
    Je suis étudiante et dans ma chambre de Fontenay j’élève des Pifises dans un saladier et suscite une grande méfiance de mes voisines.
    J’emménage Rue Condorcet, et lorsque je vais acheter le numéro des pois sauteurs, mon marchand de journaux y va de son petit couplet anticommuniste en prétendant, en sus, que les pois sauteurs l’empêchent de dormir; et pourtant son-tiroir caisse a bien profité de la réédition due au succés des pois sauteurs!
    Que de souvenirs. Après de nombreux déménagements, tous ces journaux magiques ont disparu mais je retrouve de temps à autres des albums reliés chez les bouquinistes; le premier, c’était au marché aux puces de Casablanca…
    J’ai racheté le Pif Gadget du moule à faire les oeufs carrés. Mais la magie s’en était allée. Elle est restée entre les pages de Vaillant et des premiers Pif Gadget avec Bob Mallard, Rahan et Corto …
    Petite réponse à ce François qui utilise un pseudonyme (il est celui qui tombe à l’eau…): je n’étais pas communiste à 5 ans mais je voyais partir mes parents qui allaient s’allonger devant les trains pour les empêcher d’emmener les soldats en Algérie. Certains numéros de Vaillant évoquent aussi cela pour moi. Je suis devenue par la suite une communiste convaincue mais j’évite de stigmatiser Coeurs Vaillants et Ames Vaillantes qui étaient le pendant religieux de Vaillant. Mais si on insiste, je ferai un effort pour me montrer désagréable envers une certaine littérature pour enfants très, très orientée idéologiquement…Et sans pseudonyme
    A tous les amoureux de Nasdine Hodja et de Corto Maltese, toutes mes amitiés

  7. françoise roucheray dit :

    J’avais 6 ans et le jeudi matin – congé- j’avais droit au grand lit de mes parents. Et le miracle se renouvelait toutes les semaines: mon père entrait avec un journal dans sa bande de papier, un journal pour moi toute seule: Vaillant! Ce que ce nom porte pour moi de rêves est extraordinaire: les hommes transformés en cendres dans le désert de Nasdine Hodja, les astres des Pionniers de l’Espérance, Yves le Loup et son charme un peu féminin, et aussi Group-Group, la pension Radicelle et Arthur. les époques se mélangent: il y aura le Grélé 7-13, Teddy Ted – je tombe amoureuse de son ami taciturne et indien dont j’ai oublié le nom- et puis Corto – sans doute alors Vaillant est-il devenu Pif…
Je suis étudiante et dans ma chambre de Fontenay j’élève des Pifises dans un saladier et suscite une grande méfiance de mes voisines.
J’emménage Rue Condorcet, et lorsque je vais acheter le numéro des pois sauteurs, mon marchand de journaux y va de son petit couplet anticommuniste en prétendant, en sus, que les pois sauteurs l’empêchent de dormir; et pourtant son-tiroir caisse a bien profité de la réédition due au succés des pois sauteurs!
Que de souvenirs. Après de nombreux déménagements, tous ces journaux magiques ont disparu mais je retrouve de temps à autres des albums reliés chez les bouquinistes; le premier, c’était au marché aux puces de Casablanca…
J’ai racheté le Pif Gadget du moule à faire les oeufs carrés. Mais la magie s’en était allée. Elle est restée entre les pages de Vaillant et des premiers Pif Gadget avec Bob Mallard, Rahan et Corto …

    
Petite réponse à ce François qui utilise un pseudonyme (il est celui qui tombe à l’eau…): je n’étais pas communiste à 5 ans mais je voyais partir mes parents qui allaient s’allonger devant les trains pour les empêcher d’emmener les soldats en Algérie. Certains numéros de Vaillant évoquent aussi cela pour moi. Je suis devenue par la suite une communiste convaincue mais j’évite de stigmatiser Coeurs Vaillants et Ames Vaillantes qui étaient le pendant religieux de Vaillant. Mais si on insiste, je ferai un effort pour me montrer désagréable envers une certaine littérature pour enfants très, très orientée idéologiquement…Et sans pseudonyme
    
A tous les amoureux de Nasdine Hodja et de Corto Maltese, toutes mes amitiés

    • Merci pour ce témoignage « vécu », Françoise !
      J’en ai entendus et lus beaucoup, qui allaient un peu dans le même sens.
      Oui, comment se remettre dans le contexte de ces époques si différentes ?
      Il est de bon ton de généraliser, soit dans un sens idéaliste de l’enfance, soit dans une perspective systématiquement critique du point de vue adulte. Or, les expériences individuelles et le vécu de chacun ne peuvent pas se réduire à l’un ou l’autre.
      Et le point de vue des anciens lecteurs, celui des anciens rédacteurs et celui des auteurs…. ne forment pas tout-à-fait la même histoire. :-)
      Oui, il faut relativiser un peu (surtout après les années 70 et la fin d’un certain « Ã¢ge d’or » pour la BD populaire vendue en presse) la place ou le traitement des auteurs (et encore : il s’agit autant d’un renouvellement de génération que d’un changement de statut) ou les évidentes faiblesses des éditions Vaillant sur bien des points, y compris la manière dont certains collaborateurs du journal n’eurent pas le considération qu’ils méritaient. Encore faut-il comprendre comment fonctionnait alors un journal hebdomadaire pour les enfants…
      Mais en suivant le mouvement de la société française et de sa jeunesse sur plus de 4 décennies, on s’aperçoit que le journal accompagnait étonnamment, à hauteur de ses jeunes lecteurs, cette évolution.
      Le militantisme des tout-débuts de Vaillant, qui correspondait aussi à une réelle division dans la société, a laissé progressivement la place à une communication très classique et comparable à celle de tous les journaux pour la jeunesse, où il fallait vraiment deviner en scrutant attentivement les récits dans Pif-gadget, que derrière Rahan ou Dr Justice, la dénonciation des injustices pouvait avoir un arrière-plan idéologique, qui ne fût pas comparable à celui de tous les héros emblématiques de la BD française !
      Disons qu’il y a aussi peu de raisons de se scandaliser d’une relation entre le PCF et Pif-gadget qu’il y en aurait à vilipender la mainmise de l’église sur « Fripounet » ou de la bienveillance du Vatican envers le Journal de Tintin !

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