On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Bienvenue au club » T1 par Nikki Asada
Les éditions Akata aiment les shojo et ça se voit. Déjà, du temps de leur partenariat avec les éditions Delcourt, ils nous avaient dégoté de nombreux titres plus sympas les uns que les autres : « Berry Dynamite », « Divine Nanami », « La Colline aux coquelicots », « Les Secrets de Léa », Lily la menteuse », « Love so life », « Mitsuko attitude », « No longer héroïne », « Parapal », « Une tempête aux couleurs des cerisiers », etc. Devenus indépendants, ils continuent à nous abreuver de trouvailles toujours aussi intéressantes. Loin des clichés fleur-bleue, « Bienvenue au club » serait à mettre en parallèle avec « Princess Jellyfish » pour son analyse mordante de la nature humaine. Voilà en tout cas un manga qui va réconforter tous les malheureux de la terre. Le ton est donné avec la baseline du titre : « Bienvenue au club… des losers ». Il est donc plus question d’antihéros que de jeunes à qui tout réussit.
Au Japon, il est obligatoire de s’inscrire dans un club proposant une activité sportive, intellectuelle ou artistique. De ce fait, il existe des clubs aux activités aussi classiques qu’improbables. Le Club d’étude de la psychologie des jeunes, que dirige Mitoya, est clairement dans la seconde catégorie. Cette jeune fille, riche, a vécu un drame familial. Sa mère est partie avec un autre homme, l’abandonnant à son père. Du coup, elle cherche à analyser le comportement humain pour essayer de comprendre et anticiper leurs faits et gestes. Elle analyse déjà deux des membres de son club : un Otaku et un travesti, mais souhaiterait faire rentrer un troisième sujet d’étude en la personne de Momosato. Cette jeune fille, calme et banale possède un don dont elle se serait bien passé. Dès qu’elle tombe amoureuse d’un jeune homme, celui-ci voit immédiatement une autre prétendante se déclarer à lui. Du coup, elle se fait en permanence couper l’herbe sous le pied. En contrepartie, cette malédiction fait le bonheur des autres élèves qui, ayant eu vent de ce pouvoir, cherchent bien évidemment à en tirer profit.
Publié dans le mensuel Monthly Princess, ce manga de Nikki Asada compte déjà 8 tomes au Japon. La particularité de ces volumes reliés est que les couvertures ne comportent pas de charte graphique propre. À chaque fois, le titre est écrit dans une police différente. Les couleurs et le placement du graphisme sont totalement aléatoires et décalés, de livre en livre. Dans l’univers formaté des publications japonaises, un tel manque de cohérence peut sembler choquant. Surtout lorsqu’il faut immédiatement identifier le titre dans les rayonnages. C’est exactement la problématique auquel a été confrontée l’équipe d’Akata pour l’édition française. Dans les linéaires surchargés de mangas, il ne faut pas perdre le lecteur potentiel avec un graphisme différent à chaque volume. SI le dessin de fond a bel et bien été conservé, une charte graphique a été établie pour le titre avec une basseline sous forme de pancarte accrochée sur le mot CLUB.
Prévu à l’origine pour être une série courte en 3 épisodes seulement, le succès a été tel que la série se continue aujourd’hui. Mais Nikki Asada ne s’endors pas sur ses lauriers, en plus de « Bienvenue au club », avec son studio, elle illustre plusieurs séries de fronts (1) et se permet même le luxe de réaliser quelques histoires courtes en parallèle. Par ailleurs, elle est annoncée comme invitée, dans la catégorie managea, pour la quinzième édition de Japan Expo qui se tiendra au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte du jeudi 3 juillet au samedi 5 juillet (elle sera repartie le dimanche). Au programme, séances de dédicace, mais également conférences.
Avec ses personnages touchants et une bonne dose d’humour, ce manga offre une vision sincère et touchante de la société actuelle. Les lectrices de shojo vont adorer et les lecteurs masculins pourraient même y trouver leur compte avec ce flot incessant de situations rocambolesque et parfois absurdes. Nikki Asada est clairement une auteure à suivre.
Gwenaël JACQUET
« Bienvenue au club » T1 par Nikki Asada
Éditions Akata (6,95 €) – ISBN : 2369740078
(1) Nikki Asada dessine actuellement 4 séries régulières, « Navigatoria » dans la revue Be Love de l’éditeur Kôdansha, « Yowatomo » dans PASH! de l’éditeur Shufutoseikatsusha, « Meitanteibu kono ato sugu ! » dans Young Ace de Kadokawa Shoten et enfin « Hoshigami-kun ha doukashiteiru » prépublié dans le magazine pour jeunes filles Dessert de l’éditeur Kôdansha. À côté, elle réalise des illustrations pour « Kanagatari », un manga expérimental scénarisé par la doubleuse et chanteuse Kana Hanazawa ainsi que des histoires courtes comme « Bitch sempai to itaikena watashi » publiées dans Young Ace en avril dernier. Bref, on n’a pas fini d’entendre parler d’elle.
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