En 1969, Vaillant le journal de Pif — qui ronronne trop au goût de ses rédacteurs — devient Pif-Gadget. Aux héros classiques, la rédaction, dirigée par Richard Médioni, souhaite ajouter de nouvelles séries comiques. C’est ainsi qu’« Horace, cheval de l’Ouest » voit le jour, aux côtés de « M. le magicien », « Couik » ou « La Jungle en folie ». Plus inspiré par les dessinateurs populaires italiens que par l’école franco-belge, Jean-Claude Poirier ose proposer un héros atypique : un cow-boy, et sa monture pas vraiment ordinaire, dont l’intégralité des aventures va être réunie dans deux superbes albums publiés par les éditions Revival. Le premier est déjà disponible !
Lire la suite...« Le Temps perdu » par Vink et Rodolphe
Revenant d’un salon de BD épuisant, un jeune dessinateur, qui sort rarement de chez lui, sent la fatigue prendre le dessus. Il préfère alors s’arrêter dans un petit hôtel pour y passer la nuit. Dans sa chambre, il est étrangement fasciné par une gravure accrochée au mur… Représentant un bûcheron, elle lui laisse une impression de déjà-vu. Il s’approche pour la regarder plus attentivement et il bascule à l’intérieur du dessin, la scène représentée prenant vie autour de lui. Il découvre alors un univers fantasque, aussi insolite que bizarroïde…, mais qui lui semble toujours, finalement, totalement familier.
La belle hôtesse n’étant pas insensible à son charme, d’autres séjours au même hôtel, mais dans d’autres chambres avec d’autres gravures, vont lui permettre de poursuivre ses curieux voyages, entre imaginaire et réalité.
Explorant les mondes du conscient et de l’inconscient, ce beau récit sensible et onirique nous propose une fantastique aventure initiatique, comme sait les raconter le scénariste Rodolphe ; voir, par exemple, son très beau « L’Autre monde » avec Florence Magnin (« L’Autre monde : cycle II » T1) ou son récent étrange one-shot chez Mosquito (« Markheim » par Philippe Marcelé et Rodolphe).
Sorte de psychanalyse féerique et apaisante, où l’auteur semble replonger dans son passé pour revenir sur certains traumatismes de l’enfance, cette promenade poétique et délicieusement absurde est sublimée par le graphisme très pictural de Vink, lequel bénéficie de la colorisation douce et lumineuse de sa compagne Cine. Le dessinateur du « Moine fou » y fait preuve de tout son talent et réussit, avec cette histoire hors lieu et hors temps, à sortir aisément de cette étiquette de peintre orientaliste qui lui collait, peut-être, un peu trop à la peau.
Et ce n’est pas le magnifique cahier graphique, à la fin et en bonus de ce bel album fort bien imprimé et maquetté (comme toutes les autres réalisations du galeriste Daniel Maghen), qui pourra nous démentir…
Gilles RATIER
« Le Temps perdu » par Vink et Rodolphe
Merci Gilles.
A vrai dire j’aime la peinture orientaliste qui est une petite partie de la peinture réaliste occidentale. Et c’est celle-ci, la peinture réaliste, que j’adore par-dessus tout. D’ailleurs j’ai décidé de faire une pause de durée indéterminée pour me consacrer exclusivement à la peinture ( à l’huile ) et à l’illustration.
A défaut de pouvoir découvrir d’autres nouveautés de Vink dans les années qui viennent, il serait grandement souhaitable qu’un éditeur (Dargaud ?) se résolve à rééditer UNE LUCIOLE DANS LA VILLE, un livre qui m’avait beaucoup touché au moment de sa parution en 1989.