On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Le Temps perdu » par Vink et Rodolphe
Revenant d’un salon de BD épuisant, un jeune dessinateur, qui sort rarement de chez lui, sent la fatigue prendre le dessus. Il préfère alors s’arrêter dans un petit hôtel pour y passer la nuit. Dans sa chambre, il est étrangement fasciné par une gravure accrochée au mur… Représentant un bûcheron, elle lui laisse une impression de déjà-vu. Il s’approche pour la regarder plus attentivement et il bascule à l’intérieur du dessin, la scène représentée prenant vie autour de lui. Il découvre alors un univers fantasque, aussi insolite que bizarroïde…, mais qui lui semble toujours, finalement, totalement familier.
La belle hôtesse n’étant pas insensible à son charme, d’autres séjours au même hôtel, mais dans d’autres chambres avec d’autres gravures, vont lui permettre de poursuivre ses curieux voyages, entre imaginaire et réalité.
Explorant les mondes du conscient et de l’inconscient, ce beau récit sensible et onirique nous propose une fantastique aventure initiatique, comme sait les raconter le scénariste Rodolphe ; voir, par exemple, son très beau « L’Autre monde » avec Florence Magnin (« L’Autre monde : cycle II » T1) ou son récent étrange one-shot chez Mosquito (« Markheim » par Philippe Marcelé et Rodolphe).
Sorte de psychanalyse féerique et apaisante, où l’auteur semble replonger dans son passé pour revenir sur certains traumatismes de l’enfance, cette promenade poétique et délicieusement absurde est sublimée par le graphisme très pictural de Vink, lequel bénéficie de la colorisation douce et lumineuse de sa compagne Cine. Le dessinateur du « Moine fou » y fait preuve de tout son talent et réussit, avec cette histoire hors lieu et hors temps, à sortir aisément de cette étiquette de peintre orientaliste qui lui collait, peut-être, un peu trop à la peau.
Et ce n’est pas le magnifique cahier graphique, à la fin et en bonus de ce bel album fort bien imprimé et maquetté (comme toutes les autres réalisations du galeriste Daniel Maghen), qui pourra nous démentir…
Gilles RATIER
« Le Temps perdu » par Vink et Rodolphe
Merci Gilles.
A vrai dire j’aime la peinture orientaliste qui est une petite partie de la peinture réaliste occidentale. Et c’est celle-ci, la peinture réaliste, que j’adore par-dessus tout. D’ailleurs j’ai décidé de faire une pause de durée indéterminée pour me consacrer exclusivement à la peinture ( à l’huile ) et à l’illustration.
A défaut de pouvoir découvrir d’autres nouveautés de Vink dans les années qui viennent, il serait grandement souhaitable qu’un éditeur (Dargaud ?) se résolve à rééditer UNE LUCIOLE DANS LA VILLE, un livre qui m’avait beaucoup touché au moment de sa parution en 1989.