Les « Spirou » de Jijé (1ère partie)

Alors que l’ultime tome de l’intégrale « Tout Jijé » chez Dupuis, un album double qui couvre la période 1942-1945, va enfin être disponible dès le 3 décembre, voilà que « Spirou et l’aventure » le précède de quelques jours !

Il s’agit du strict fac-similé de l’édition de 1948(1) qui fut, avec « Spirou et Fantasio » (recueil dessiné par un André Franquin débutant), l’un des premiers albums de bandes dessinées publiés par les éditions Dupuis. Après numérisation de plusieurs originaux du livre, les fichiers ont été sélectionnés, nettoyés et restaurés afin d’obtenir la meilleure version de chaque page : les altérations liées au temps et aux maniements divers qu’ont pu subir les ouvrages ayant été toutes supprimées. On retrouve donc, avec ce bel objet, les caractéristiques de l’édition de l’époque : papier, format, toile de dos orange, montage en trois ou quatre bandes d’origine… Et même la trame apparente et les décalages de couleurs sur certaines pages, lesquels étaient dus aux problèmes inhérents aux techniques d’impression moins précises que celles dont nous bénéficions aujourd’hui !

Cerise sur le gâteau, un petit encart de huit pages, réalisé par Martin Zeller (le responsable des rééditions patrimoniales chez Dupuis), permet de nous rappeler ce que fut la vie de Jijé grâce à une biographie succincte mais précise, de connaître l’ambiance au journal de Spirou entre 1943 et 1946, mais aussi de découvrir les trois planches de « Spirou et l’aventure », parues du n°19 du 5 juillet 1945 au n°21 du 19 juillet de la même année, où Jijé tenta l’expérience de la couleur directe. Quand l’album fut publié, trois ans plus tard, l’éditeur, qui voulait privilégier l’uniformité de style, confia ces planches à ses ateliers : en effet, la mise en couleurs directe avait fait disparaître le trait noir !

Les vingt-six pages, quatre strips et sept illustrations de couverture qui forment l’épisode donnant son titre à l’album (récit parfois rebaptisé « Le Voyage dans le temps ») ont été publiés, à l’origine, dans le journal Spirou du 5 octobre 1944 (n°1) au 6 mai 1945 (n°13) : c’est cette version, en fac-similé, qui sera rééditée dans « Tout Jijé 1942-1945 ». Mais, dans l’album « Spirou et l’aventure », les quinze premières planches en quatre bandes ont été remontées en vingt-huit de trois bandes avec trois bandes supplémentaires et les sept dessins de couverture qui y sont encartés en tant que pleine page ! En plus, nous avons droit à trois strips de liaison (un en page 24 et deux en page 32) qui, eux, n’avaient pas été pré-publiés dans le journal…

Or, dans ce récit assez loufoque et décalé, grâce à la machine à voyager dans le temps inventée par Aristide Cosinus (évidente allusion à Pancrace Eusèbe Zéphyrin Brioché, l’un des premiers héros de la bande dessinée francophone, publié à partir de 1893, dans « L’Idée fixe du Savant Cosinus » de Christophe), nos héros vont visiter nos ancêtres les Gaulois et les trouvères du Moyen-Âge avant d’être transportés dans le futur : ils vont y croiser leurs éditeurs, les membres de la rédaction, les autres vedettes de la publication et même Jijé, artiste devenu complètement gaga !

L’ouvrage contient également « Le Pilote rouge », curieusement proposé en fin d’album : il est pourtant, chronologiquement, le premier des cinq histoires compilées ici ! Les quatre premières planches en couleurs de cette histoire, où Fantasio prend graphiquement vie sous la plume de Jijé(2), parurent dans L’Espiègle au grand CÅ“ur : un petit album broché de quarante-quatre pages paru, en septembre 1943 ; ceci suite à l’interdiction de l’hebdomadaire par la Propaganda Abteilung, après le refus formel de la direction à leur proposition d’introduire un administrateur allemand. Il rassemblait les séries disponibles aux éditions Dupuis qui n’avaient pas pu être publiées dans Spirou : « Bob l’aviateur » (la traduction du « Scorchy Smith » de Noel Sickles), « L’Épervier bleu » et « Caramel et Romulus » de Sirius, « Tif et Tondu » et « Flup détective » de Fernand Dineur ou « Christophe Colomb » et « Jean Valhardi » de l’omniprésent Jijé dont l’esprit, proche de celui des bandes dessinées américaines publiées à l’époque (à l’instar de celles de Milton Caniff ; voir : bdzoom./article4621), n’était guère apprécié par l’occupant !

Heureusement, l’épisode finit par paraître entièrement (soit vingt-cinq planches en trois bandes plus un strip, alors que dans l’album il est remonté en trente-deux pages) dans l’Almanach Spirou 1944, publié en octobre 1943 : une autre tentative, pour contourner l’interdiction de publication du journal et qui fut réédité à la Libération pour satisfaire la demande(3). Ces différentes versions seront aussi au sommaire du « Tout Jijé 1942-1945 » !

L’énigme en vingt-et-une planches de « L’enlèvement de Spip » (résolue, en grande partie, grâce aux A.D.S.(4), et intitulée par ailleurs « Les Noires Têtes ») y est également présentée, sans interruption, à la suite de « Spirou et l’aventure ». Normal, puisqu’elle fut originellement publiée dans Spirou, du n°14 du 17 mai 1945 au n°34 du 18 octobre 1945 ! Cette version fac-similé fera partie du matériel contenu dans le « Tout Jijé 1942-1945 »…

Enfin, « Spirou et l’aventure », album collector (qui sera normalement offert à ceux qui se sont abonnés à Planète BD : cela sera toujours ça de gagné pour ces derniers !) contient également les dix-neuf planches de « La Jeep de Fantasio »(5) et les douze de « L’Agence Fantasio et les fantômes » ; histoires parues dans Spirou, du n°35 du 25 octobre 1945 au n°411 du 28 février 1946 et du n°412 du 7 mars au n°423 du 23 mai 1946.

Ces deux récits étaient déjà au sommaire de « Tout Jijé 1945-1947 », dans la version publiée par l’hebdomadaire des éditions Dupuis, sous des titres légèrement différents : « Spirou, Fantasio et la jeep » et « L’Agence Fantasio et les fantômes ». Et si la première histoire était aussi parue dans « Les Mémoires de Spirou » recueillies pat Thierry Martens et Jean-Paul Tibéri pour les éditions Dupuis, en novembre 1989, le deuxième (renommé « Fantasio et le fantôme ») a également été repris dans le quatrième hors-série des aventures de « Spirou » publié par Dupuis, en 2003 : avec des couleurs entièrement refaites par le studio Leonardo et des planches remontées en cinq bandes pour mieux s’intégrer dans le format des albums standard de la collection(6).

Il faut préciser que, la plupart du temps, les épisodes de « Spirou » réalisés par Jijé ne comportaient pas de titre spécifique ; d’où des appellations différentes suivant les spécialistes qui ont tenté de les baptiser pour la clarté de leur présentation ou de leur propos. Ainsi, Jacques Dutrey –que nous remercions pour sa relecture attentive de cet article-, dans sa référentielle bibliographie de Jijé parue dans le n°40 de Hop !, nomme les premières histoires de « Spirou » où Jijé intervient à la suite de Rob-Vel et de Davine : « Spirou fait du cinéma » et « Spirou chez les Esquimaux ». Publiées du n°43 du 24 octobre 1940 au n°11 du 13 mars 1941, ces vingt-et-une pages ont été reprises en noir et blanc dans le recueil « La Deuxième guerre mondiale et toujours… Spirou » (album broché des éditions Curiosity de Michel Deligne, au quatrième trimestre 1975) et en couleurs dans le « Tout Jijé 1938-1940 ».

En fait, Jijé avait contacté les éditions Dupuis en leur envoyant ses précédents travaux : les aventures de « Jojo » parues dans le journal catholique Le Croisé. Ces derniers le convoquèrent aussitôt car ils cherchaient des dessinateurs pour alimenter leurs publications : ainsi, Jijé illustrera d’abord le court feuilleton « Le Secret du bagnard » dans le journal humoristique Le Moustique (d’août à septembre 1938), puis leur proposera « Freddy Fred » qui fut publié, à partir d’avril 1939, dans l’hebdomadaire Spirou qu’ils venaient de lancer !

Viendront ensuite « Trinet et Trinette » (à partir de novembre 1939), alors qu’il animait simultanément « Blondin et Cirage » dans le Petits Belges de la Bonne Presse d’Averbode, autre publication catholique ; mais la guerre bat son plein et toutes ses séries en cours s’interrompent : « après quelques mois qu’on peut résumer en citant que j’étais passé de quatre-vingt-dix à soixante-dix-huit kilos, j’avais loué une propriété maraîchère… Car je voulais survivre ! Entre-temps, les Dupuis, qui souhaitaient vivement que l’hebdomadaire Spirou reparaisse, avaient demandé et obtenu les autorisations nécessaires. Ayant appris que je n’étais pas prisonnier, ils m’ont contacté et demandé de dessiner l’histoire qui donnait son titre au journal, parce que ni le créateur (Rob-Vel) ni son premier remplaçant (sa femme Davine) n’étaient accessibles. J’ai immédiatement accepté. »(7)

En effet, Rob-Vel (alias Robert Velter), mobilisé dans l’armée française, s’en était remis à sa femme (qui signait Davine) et à son ami le peintre Luc Lafnet pour poursuivre les aventures de l’espiègle petit groom en rouge et de son écureuil : transmettant, tant que faire ce peut, scénarios et crayonnés. Décédé le 29 septembre 1939, Luc Lafnet ne participera qu’au début de l’entreprise et c’est Davine qui va se retrouver à improviser et à imposer son style un peu plus réaliste. Or, tandis que son mari (qui avait été blessé en première ligne) est hospitalisé puis fait prisonnier, elle est cantonnée à Paris, ville alors occupée par les Allemands depuis l’armistice du 22 juin 1940, perdant ainsi tout contact avec son éditeur… Et c’est ainsi que Jijé va reprendre l’épisode en cours (« Spirou fait du cinéma ») et jouer les intermédiaires sur les vingt-et-une pages publiées en 1940 et 1941 !

Ayant démarré « Spirou chez les Esquimaux », Jijé relaissera quand même la place à Rob-Vel, lors du retour en France de ce dernier : lequel reprendra sur sa lancée, de la même façon que Jijé avait repris sur la sienne ! Seulement voilà… Rob-Vel et Davine résident toujours à Paris et cela ne simplifie pas du tout les communications, en cette période troublée : les contacts entre la Belgique et la capitale française inféodée aux nazis devenant franchement mauvais, les Dupuis vont décider de racheter le personnage à Rob-Vel et de s’en remettre définitivement à Jijé pour qu’il le reprenne, cette fois-ci, de façon officielle…

Et vous aurez la suite, et la fin, de cette épopée dans une deuxième partie qui sera en ligne la semaine prochaine ; ceci afin de continuer à rendre hommage à Joseph Gillain dit Jijé, même si le maître est déjà fort bien célébré par ailleurs, ces temps derniers…(8)

Gilles RATIER, avec l’aide de Christophe Léchopier (dit « Bichop ») à la technique

(1) Dans une partie du tirage de cette édition, les pages 7 et 8 étaient manquantes : elles sont ici bien présentes ! Vite épuisé et jamais réédité dans son ensemble, avant ce jour, par les éditions Dupuis, cet album a quand même été republié, en noir et blanc, par R.T.P. (les éditions du fanzine Ran Tan Plan d’André Leborgne), en 1975, dans le n°8 de la collection « Dessinateurs de notre temps : archives » : mais il y manque quatre des sept couvertures devenues illustrations pleine page dans l’album !

(2) Jean Doisy, rédacteur en chef de l’époque qui fourmillait d’idées inventives tout en étant, par ailleurs, assez rigoriste, estimait que Spirou avait besoin d’un comparse à la personnalité plus affirmée que celle de l’écureuil Spip. Aussi suggéra-t-il à Jijé d’utiliser le personnage fantaisiste de Fantasio qu’il avait plusieurs fois introduit dans des chroniques rédactionnelles qu’il signait, d’ailleurs, de ce nom et dont André Moons avait créé une marionnette pour le Théâtre du Farfadet, à la fin de 1942. « Fantasio était encore une idée de Doisy et il m’avait même fait un dessin du personnage tel que lui le voyait : il avait les cheveux bouclés, il portait un foulard… : bref, une espèce de magicien ou de poète. Jean-Louis Barrault jeune. Moi, je ne le voyais pas comme cela et je l’ai dessiné à ma façon. On ne peut pas dessiner ce que l’on ne sent pas. Il l’a finalement accepté… » avait confié Jijé à Jean-Maurice Dehousse, Jacques Hansenne et André Leborgne dans une interview parue dans le n°33 du fanzine Ran Tan Plan (à l’automne 1975) et reprise dans le n°40 de Hop ! (au quatrième trimestre 1986). Donc, contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là, le dessinateur ne s’est pas inspiré du physique de son ami Doisy. C’est à l’esquisse réalisée préalablement par Doisy qu’il a rajouté un caractère burlesque et une allure de zazou ébouriffé, et non aux traits du rédacteur en chef. Par contre, il caricaturera bien Jean Doisy en Moisy, le rédacteur du Petit Bricoleur qui interviewe nos héros à la fin du « Pilote rouge » : on ne peut alors que constater que Moisy, alias Doisy, a une allure totalement différente de celle de Fantasio !

(3) En fait, l’idée était de mensualiser la parution de Spirou avec L’Espiègle au grand CÅ“ur : mais l’occupant n’était pas dupe… Les Dupuis chargèrent alors Doisy de réclamer, une fois encore, l’exploitation des stocks auprès des Allemands qui, contre toute attente, acceptent la publication d’un gros volume annuel de cent soixante pages : d’où cet Almanach Spirou 1944 avec la traduction d’un épisode du « Red Ryder » (rebaptisé « Cavalier rouge ») de Fred Harman et des récits avec « Tif et Tondu » et « Flup détective » par Fernand Dineur ou « Jean Valhardi » par Jijé, lequel va se transformer en véritable homme-orchestre ! On y trouvait aussi le calendrier Spirou pour l’année1944 orné d’un dessin de Jijé (toujours lui !) : une composition symbolique montrant un Spirou apparemment en train de dormir, alors que le soleil de l’année nouvelle (avec l’espoir de la Libération) monte à l’horizon…

(4) Le club des A.D.S. (« Amis De Spirou ») a été créé, en août 1938, par Jean Doisy. Leurs membres s’engageaient à respecter un code d’honneur en neuf points (édicté par Jean Doisy), dont il existe une version illustrée par Jijé : ils apprenaient aussi à décoder, grâce à toute une organisation de cartes, d’insignes et de slogans, les messages secrets qui paraissaient dans Spirou. Ces clubs connurent un succès extraordinaire (surtout en Belgique) avec la création de nombreuses sections locales ; à tel point que le journal pouvait compter soixante mille adhérents A.D.S., en mai 1944.

(5) Dans « La Jeep de Fantasio », Jijé caricature, sur une brocante bruxelloise de la place du Jeu de Balle, Charles Dupuis (alors jeune) qui s’efforce de fourguer un short à Spirou, tandis que Jean Doisy tente de vendre un exemplaire de « Mein Kampf » à Morris, André Franquin et Eddy Paape, à côté de Will plongé dans la lecture d’un roman de Walter Scott.

(6) Un long extrait de « Fantasio et le fantôme » est aussi au sommaire de « Envois de fête ! », petit album consacré à « Spirou et Fantasio » et édité par le Centre Belge de la Bande Dessinée, en janvier 2006.

(7) Extraits de l’interview fleuve, en deux parties, de Jijé par Jean-Maurice Dehousse, Jacques Hansenne et André Leborgne publiée dans le n°40 de Hop ! (au quatrième trimestre 1986) et dont la première époque avait été, auparavant, éditée dans le n°33 du fanzine Ran Tan Plan, à l’automne 1975.

(8) À l’occasion des trente ans de la disparition de Jijé, la Maison de la Bande Dessinée (située en plein centre de Bruxelles) présente sur ses cimaises, du 10 novembre 2010 au 27 février 2011, une vingtaine de planches originales de Jijé, accompagnées d’une soixantaine de couvertures-hommages, dues à divers grands auteurs (de François Boucq à François Walthéry en passant par René Hausman, Emmanuel Lepage, Michel Plessix ou Christian Rossi), au maître de l’école de Marcinelle. Et pour l’occasion, Alec Séverin a, quant à lui, reproduit, à sa façon, la couverture de « Spirou et l’aventure » !

Galerie

11 réponses à Les « Spirou » de Jijé (1ère partie)

  1. érudit du dérisoire dit :

    Ce n’est bien sûr pas sur 32 pages que les 15 premières planches de Spirou et l’Aventure ont été remontées, mais sur 28 pages (comprenant en plus 7 dessins pleine page et 3 bandes supplémentaires). Je suppose que l’éminent chroniqueur a confondu page 32 et 32 pages. Les 4 premières pages de l’album ne comportent pas en effet de bandes dessinées.

    • Bdzoom dit :

      Mea Culpa cher Érudit du dérisoire qui avait pourtant relu ma prose avant qu’elle ne soit mise en ligne !!!

      Je corrige illico, comme disais McManus !

      La bise et l’amitié

      Gilles

      • Scholar of the Paltry dit :

        Je crois que McManus pouvait dire Jiggs ou Maggie ou Bringing up father, mais prononçait trés mal illico.

        • mister magoo dit :

          il me semble que le trait qui a disparu des planches publiées en couleurs directes dans Spirou numéros 19 à 21 était bleu et non noir. Il est regrettable que Dupuis ai fait appel à une petite main tremblotante pour rétablir ce trait disparu, et non à un dessinateur à la main plus ferme.

  2. Yves Ker Ambrun dit :

    Jijé était un génie, une force de la nature et un phénomène humain. Quant à Jacques Dutrey, c’est le critique/spécialiste dont la BD a le plus douloureusement besoin. Pourquoi les Éditions Dupuis ne lui ont-elles pas confié la rédaction des introductions des nouvelles ré-éditions de Jerry Spring en noir & blanc, est un mystère qui dépasse l’entendement! (Et aussi la supervision technique… On aurait eu des scans pas tremblés)
    Bravo, en tout cas, à toute l’équipe pour ce très intéressant et éclairant article. Encore, encore!
    Et merci!

    • Anonyme dit :

      Bonjour Yves Tu as mille fois raison. Je connaissais pas bien Jacques Dutrey maintenant je connais ses compétences et son immense connaissance sur la BD.
      Le seul coupable est ton serviteur. En effet quand j’ai pris contact avec Dupuis avec mon fils Nicolas, le directeur edito. m’a demandé qui je proposais pour le texte de l’intégrale JS. J’ai répondu Philippe Capart immédiatement. Cela fait un bon bout de temps. Mais la boule est lancée…
      J’ai bien compris maintenant l’importance de Jacques.
      J’ai encore d’autres projets et à la première opportunité qui se présente , je ne manquerai pas de le recommander. It is obvious.

      Phil un des fils à Joseph

  3. Anonyme dit :

    bravo et félicitation pour tous les articles consacré à Jijé sur ce site, difficile de faire mieux comme biographie de son oeuvre immense.
    Je ne suis qu’un modeste lecteur et comme j’adore Jijé je me contenterai de parler de lui sur le plan esthétique de son oeuvre.

    Lorsque l’on visite une galerie de peinture consacré à un grand peintre, on préfére toujours admirer ses toiles et avoir une information esthétique, que de connaitre sa biographie.
    Et si l’on veut faire partager sa passion pour un artiste le mieux et de parler de ses oeuvres.

    Jijé pratiquait aussi la peinture, et à se titre il connaissait et utilisait certaines techniques.
    L’une de celles qu’il utilisa souvent et avec talent était
    « le clair obscur »
    La définition du dictionaire est : Procédé consistant à moduler la lumière sur un fond d’ombre de manière à suggerer le relief et la profondeur et à augmenter la tension dramatique:

    La premère case de la première planche de la première aventure de Jerry Spring débute par ce procédé.

    Un Mexicain (Pancho) est accroupi devant un feu de bivouac.
    Ce feu lui permet de cuire une viande et aussi à se proteger des dangers de la fôret. Le feu éclaire son visage et une partie de son corps, mais la fôret et les rocheuses qui l’entourent sont volontairement dans l’ombre comme une menace.
    Faut-il voir dans cette première planche un symbole ?
    Comme les Mayas considéraient le premier rayon de soleil sur la pyramide devait donner la vie à la cité, Jijé à peut-être voulu donné vie à cette série.
    N’ayant pas vocation d’archiviste je ne citerai pas toutes les planches où il a utilisé ce procédé, il y en a dans presque tous les albums.
    Je me contenterai d’un signaler quelques-unes
    : la planche 3 de « lune d’argent » la plance 25 de « traffic d’armes »
    ou encore les superbes planches 14 et 15 de « la passe des indiens ».
    J’arrete là mais avant je terminerai par la seule couverture d’album réalisée en « clair obscur »

    La couverture de l’album « le loup solitaire »
    Un pauvre indien a fait un feu pour se rechauffer dans une fôret profonde. Le feu qui l’éclaire permet de voir son visage, il semble regarder les flammes mais l’expression de son visage refléte l’inquiétude qu’il ressent à cause d’un cow boy assit derrière lui, une winchester à la main. C’est Jerry Spring qui pour une fois n’a pas le beau rôle. Le décor environnant est composé de de grands arbres inquietant que l’on devine plus que l’on ne voit.
    Un beau dessin, de belles couleurs, des visages expressifs -+et une grande intensité, tout l’art de Jijé est résumé dans un dessin.
    Lire Jerry Spring c’est l’assurance de découvrir à chaque page de splendides dessins, c’est comme flanner dans une galerie de peinture.

    Mais que tous se rassure, le grand coeur de Jeery Spring n’osera pas arreter cet indien pour le livrer à la justice des blancs.
    Il repartira avec sa famille et Jerry Spring rendra son étoile de U S Marshal
    Jacques 2010
    jacques.guillerm@neuf.fr

    • fée du foyer dit :

      Saviez-vous que le 10e point de la loi des ADS reproduit en noir et blanc dans ce bel article est paru dans « Bonnes Soirées » n°43 du 28 octobre 1941 et jamais dans « Spirou »? Jijé a d’ailleurs fait de nombreuses publicités, souvent originales pour « Spirou » et les publications Dupuis dans « Bonnes Soirées » pendant la guerre.

    • Anonyme dit :

      Merci pour l’info, je l’attendais depuis longtemps pour ce sortir, je suis un grand fan de cette BD et j’ai oublié combien essay writing j’ai fait la base sur elle, encore merci et bravo!

  4. jean yves dit :

    on trouve 2 editions de l’album  » et l’aventure  » sous reference RTP sur le net : une avec couv n&b / orange 1973 , et l’autre avec couv couleur 1975 : jaquette couleur de l’edition precedente ou il y a bien eu 2 editions ?

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