Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« La Vision de Bacchus » par Jean Dytar

Ce qui est fascinant avec la bande dessinée, c’est que non seulement, semaine après semaine, on arrive toujours à trouver un album qui mérite vraiment le détour, mais que l’on découvre même, de temps en temps, un nouvel auteur qui vous emmène, sans coup férir, dans son propre univers. C’est le cas pour ce deuxième album signé par Jean Dytar (1) qui propose de mettre en cases et en bulles la quête de la peinture parfaite : celle où l’artiste réussit à insuffler la vie. Il en résulte ainsi un opus historique et artistique fascinant, qui retrace fort bien les rivalités entre peintres pendant la Renaissance italienne.
Car non seulement, l’ouvrage est remarquablement narré et découpé, proposant une lecture vraiment fluide et agréable, mais il est aussi sublimé par un trait apaisant qui, de temps en temps, se montre également très technique, reproduisant des œuvres grandioses d’artistes de l’âge d’or vénitien, lesquelles se fondent dans la planche de bande dessinée, en totale harmonie.
En 1510, le peintre Giorgio de Castelfranco, dit Giorgione, est atteint par la peste qui fait alors des ravages. Il tente pourtant, jusqu’à son dernier râle, de transcender le réel dans un ultime tableau : de reproduire l’éclat de sa première émotion picturale qu’avait suscité son maître Antonello de Messine, trente-cinq ans plus tôt. Au beau milieu de l’effervescence des ateliers des grands créateurs artistiques de l’époque, ce peintre semblait avoir percé les secrets des artistes flamands, ayant découvert certaines techniques secrètes qui lui avaient permis de mettre en exergue son talent hors du commun. À un point tel, qu’un jour, un riche banquier vient lui proposer d’immortaliser la beauté de sa jeune épouse, dont le jeune peintre va, évidemment, finir par tomber amoureux…
En mélangeant faits historiques et fiction, cet auteur prometteur d’origine ardéchoise réussit à nous initier, de façon ludique et passionnante, aux liens étroits entre l’art et la technique grâce à cette histoire profonde, aussi belle que sinistre, qui est aussi une réflexion sur la passion, l’égoïsme et la sublimation par l’art, le génie… Et la folie !
« La Vision de Bacchus » par Jean Dytar
Éditions Delcourt (16,95 €) – ISBN : 978-2-7560-2333-5
(1)Après « Le Sourire des marionnettes » chez le même éditeur et dans la même collection Mirages, en 2009, où Jean Dytar rendait alors hommage aux miniatures perses.
Effectivement, voilà un gars qui frappe fort, deux combats, deux victoires, deux bouquins, deux k.o., deux bandes dessinées, deux merveilles de grâce, de poésie, d’apaisement intérieur, deux magnifiques voyages dans un autre espace temps où règnent une belle lumière mais aussi une réflexion sur (finalement) la condition humaine, notre place et nos choix dans ce vaste univers (houlà je deviens lyrique, je vais me calmer!) bref dans le Dytar, tout est bon!
Le tout publié dans cette extraordinaire collection Mirages où pourtant, malgré son titre, les chefs d’œuvre ne sont pas une illusion!