Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Don Lawrence (2ème partie)
Avant de poursuivre cet article évoquant la carrière du Britannique Don Lawrence, signalons qu’à l’exception d’un long et très documenté article nécrologique dans le n°102 de Hop ! (signé Marc-André Dumontheil, en juin 2004), d’une entrée dans le « Dictionnaire mondial de la BD » de Patrick Gaumer chez Larousse, d’avant-propos aux quatre albums de « Storm » publiés par Toth, éditeur qui a également proposé, en 2006, « The Legacy » (un très bel artbook sur les femmes qui est hélas épuisé à l’heure actuelle, n’ayant été tiré qu’à 200 exemplaires), il n’existe pas d’autres sources de renseignements, en langue française, pour en étayer une biographie à peu près fiable !
Heureusement, le site officiel hollandais « The Words of Don Lawrence » (www.donlawrence.co.uk) et les publications du fan-club qui regroupe les nombreux aficionados de ce dessinateur anglais aux Pays-Bas – la revue d’étude Pandarve, existant, par exemple, depuis 1983(1), sans oublier les apports érudits de Louis Cance et de Gérard Thomassian, nous ont permis d’y voir un peu plus clair dans ce parcours éditorial qui se révèle être, en fait, un vrai casse-tête pour les francophones !
Nous en étions donc resté, la semaine dernière, au moment où Don Lawrence délaisse le western (surtout grâce à son agent qui est le premier à le pousser à explorer d’autres genres) pour le péplum et l’heroic-fantasy. Comme le magazine Sun a fusionné avec la revue Lion, Don Lawrence va surtout travailler pour Tiger, l’hebdomadaire édité, depuis 1954, parAmalgamated Press : avec trois épisodes d’« Olac the Gladiator » (scénarios de Willie Patterson, de 1959 à 1960), « Champ of the Barbary Coast » (en octobre 1960), « Castaways of Shark Island » (en avril 1964), « School for Speed » (en 1965)…
« Olac the Gladiator » est paru, en France, dans les quatre-vingt-huit opus du pocket Olac de la S.F.P.I. (Société Française de Presse Illustrée), entre janvier 1961 et mai 1968 (2). Mais seuls les opus 11 à 14, 15 et 17 (de novembre 1961 à mai 1962) contiennent des épisodes dessinés par Don Lawrence, et encore, pas forcément le numéro en entier : en effet, les récits étaient « recollés » par cet éditeur parisien connu, par ailleurs, pour avoir publié de célèbres petits formats comme Zorro, Tartine ou Ajax. Ainsi, une histoire due à Don Lawrence pouvait très bien être suivie d’une autre réalisée par l’Italien Ruggero Giovannini qui a créé graphiquement la série (en 1958), par l’Argentin Carlos Roume ou par l’Anglais Gerry Embleton, dans le même fascicule. En août 1962, le matériel anglais étant épuisé, la S.F.P.I. va quand même poursuivre la série, avec des pages inédites écrites et dessinées par le Français Pierre Léon Dupuis, lequel reprendra aussi une autre bande de Don Lawrence : « Karl the Viking » (« Érik le Viking », en langue française)(3).
Et en Angleterre, c’est toujours pour la Fleetway, mais dans l’hebdomadaire Lion, que va être publié, du 29 octobre 1960 au 26 septembre 1964 – puis dans quelques rares <em>annuals</em> jusqu’en 1969 -, ce « Karl the Viking ». Le projet, intitulé à l’origine « Swords of the Vikings », est écrit par Ted Cowan (quelques spécialistes font aussi allusion à un certain Kenneth Henry Blumer), lequel laissera la place, vers la fin, à l’écrivain Michael Moorcock. Signalons aussi que Terry Jones s’inspira légèrement de cette série pour son film « Erik le Viking », sorti en 1989 et qu’avec son travail sur « Karl the Viking », Don Lawrence va vraiment être reconnu comme l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération ! C’est aussi par l’intermédiaire de cette bande dessinée qu’il va s’essayer à la couleur et s’imposer comme un maître en ce domaine ; ceci après avoir réalisé, à la demande de l’éditeur, une dernière histoire colorisée de ce héros, pour le Lion Annual 1965 (« Karl the Viking and the Tideless Sea »), à la fin de 1964 !
C’est donc sous le nom d’« Érik le Viking » que les treize barbaresques épisodes de cette saga fantastico-historique sont publiés en France, tout d’abord dans le pocket Érik le Viking de la S.F.P.I., de juin 1963 à août 1967 : cinquante et un numéros proposant les planches de Don Lawrence, mais aussi celles d’une suite inédite due à Pierre Dupuis, à partir de 1965, lorsque la veine anglaise sera tarie.
Ensuite, comme nous l’avons déjà précisé la semaine dernière avec le premier volet de cet article consacré à Don Lawrence (bdzoom.com/4444), les aventures d’« Érik le Viking » ont été reprises dans onze albums, en grand format et en noir et blanc, publiés par les éditions belges Deligne, entre 1979 et 1983, avec certaines couvertures dessinées par un Jean-François Charles alors débutant (à l’époque, il publiait juste « Le Bal du rat mort », sa première bande dessinée réaliste sur scénario de Jan Bucquoy, dans le luxueux magazine Spatial, édité également par le libraire Michel Deligne)… Hélas, aujourd’hui, ces ouvrages brochés sont complètement introuvables !!! À noter qu’en Hollande, « Karl the Viking » a d’abord été publié dans le magazine Sjors, avant d’être compilé dans des albums ornés de magnifiques couvertures inédites dues à Don Lawrence lui-même !
Les rédacteurs de Lion désirant proposer une nouvelle série pour remplacer « Karl the Viking », ils proposent, à Don Lawrence, de faire l’illustration d’une série d’heroic-fantasy dont le synopsis est dû au célèbre écrivain de littérature fantastique Michael Moorcock. Il s’agit de « Maroc the Mighty », les aventures d’un jeune guerrier du XIIe siècle, en pleine croisade, qui acquiert une force herculéenne grâce à un bracelet magique qui n’est efficace que sous l’effet du soleil. Don Lawrence n’en dessine que trois épisodes qui paraissent entre octobre 1964 et juillet 1965, la suite étant illustrée par l’Italien Renato Polese (avec un dernier récit réalisé par l’Espagnol Edmundo Marculeta, dans Lion Annual 1967, paru fin 1966).
Les trente-sept planches du premier (« La Main de Zar ») sont proposées au public francophone dans le n°5 du petit format Étranges Aventures des éditions Arédit, en juillet 1967, dans la collection « Comics Pocket » : le héros étant alors, curieusement, rebaptisé John Marsh. Ensuite, c’est sous le titre de « Maroc l’invincible » qu’est traduite l’intégralité de cette série, dans le pocket Pirates des éditions Aventures et voyages (voir le tome IV de l’« Encyclopédie des bandes dessinées de petit format » de Gérard Thomassian, paru chez Fantasmak, en décembre 2006, et consacré aux productions de cet éditeur entre 1958 et 1960) ; les trois épisodes dus à la plume de Don Lawrence (« La Main de Zar », « Les Chevaliers rouges de Morda » et « Seul contre les géants ») étant proposés aux n°48 (05.11.1972) et 49 05.02.1973).
Toujours d’après un texte de Michael Moorcock, Don Lawrence va aussi illustrer « The Sea Raiders » (aventures historiques parues dans le Valiant Annual 1966, paru fin 1965), mais ce sont les qualités de son travail en couleurs qui vont l’amener à dessiner quelques hagiographies religieuses et colorées dans Bible Story (dont celle d’Hérode)et lui permettre de recevoir, de la part de la Fleetway, une offre qu’il ne pourra pas refuser puisqu’elle va lui permettre de marcher sur les traces de deux autres grands artistes anglais dont il admire le style « hyperréaliste » : Frank Bellamy et Frank Hampson (deux dessinateurs légendaires dont il faudra bien qu’on vous parle un jour ou l’autre). De par la fusion avec d’autres entreprises, cet éditeur est devenu la branche « comics » d’IPC (en 1963) et il va lancer un nouveau magazine pour les jeunes garçons : Ranger. Il demande alors, à Don Lawrence, de mettre en images, dès le n°1 (du 18 septembre 1965), une ambitieuse bande dessinée de science-fiction entièrement en couleurs : « The Rise and Fall of the Trigan Empire », sur des scénarios de son ami Mike Butterworth. Ce space opera devient, en peu de temps, l’une des plus populaires bandes dessinées britanniques, dès qu’il est rapatrié dans le magazine Look & Learn (que Lawrence gratifiera de somptueuses couvertures), de juin de l’année suivante à 1976.
Réédité partiellement dans la revue Vulcan, en 1975 et 1976, « Grandeur et décadence de l’empire de Trigan » est rapidement traduit en France(4) et dans toute l’Europe ; mais aussi dans le monde entier (dans une douzaine de magazines), sans que son dessinateur soit mis au courant : pratique courante en ces temps reculés ! Heureusement, il rencontre l’agent Ervin Rustemajic au festival « Comics 101 » de Londres, en 1976, lequel l’informe de la chose. Dès le lendemain, il demande une augmentation qu’on lui refuse ; se rendant compte qu’on ne lui verserait jamais aucun droit d’auteur, Don Lawrence démissionne pendant l’été…(5)
Cependant, Mike Butterworth continue d’écrire « The Rise and Fall of the Trigan Empire » jusqu’en 1982, les dessins étant alors confiés à Oliver Frey, Gerry Wood, puis Ken Roscoe ; ceci avant de tourner la page de la bande dessinée pour se consacrer aux thrillers et aux romans gothiques, sous le pseudonyme de Carola Salisbury.
Mais avant cela, entre 1965 et 1976, Don Lawrence réalise d’autres séries de science-fiction pour les éditions City, comme l’adaptation des célèbres séries télévisées en prise de vue réelle avec des poupées que sont « Thunderbirds are go ! » (sur des textes de Sylvia et Gerry Anderson, pour le Daily Mail, de décembre 1966 à janvier 1967) et « Fireball XL5 » (quatre aventures écrites par Tod Sullivan, en 1967, pour l’hebdomadaire TV Century 21 qui deviendra TV21). On le retrouve aussi au sommaire d’autres revues publiées par ces mêmes éditeurs : Boy’s World Annual (avec « The Chequered Flag » en 1968 ou « Countdown to Death », scénario de Chris James en 1971), Baberiba (avec « The Son of the Hunter », textes de Jan van Erp et Frans Buissink, en 1974)et surtout TV 21 et Joe 90, avec trente-sept épisodes de sa version de « The Adventures of Tarzan », parus de 1969 à 1970… Il dessine même une bande dessinée d’humour érotique dans Mayfair (un célèbre magazine pour hommes) : « Carrie », de 1973 à 1975 ! Les éditions Glénat l’ont d’ailleurs traduite en français dans un album de leur collection « Le Marquis », en 1988, sous le titre « Les Malheurs de Sophie » !
C’est ainsi que, fin 1976, Don Lawrence répond favorablement à l’invitation de Martin Lodewijk, alors rédacteur en chef du nouvel hebdomadaire Eppo publié par les éditions Oberon, aux Pays-Bas. Après avoir, dans un premier temps, élaboré une nouvelle série de S-F (« Commander Grek », écrite par son ami Vince Wernham, qui restera inédite jusqu’en 1984, quand l’éditeur finira par la proposer en un album-prologue avec des informations sur cette genèse), notre dessinateur reprend les mêmes bases, mais sur une idée et un concept plus élaboré de Martin Lodewijk (et un scénario final de Saul Dunn), s’attardant plus particulièrement sur l’un des personnages secondaires : ce sera « Storm », publié dès le n°11 de Eppo, le 18 mars 1977.
En vingt-cinq ans, Don Lawrence a été le responsable graphique de vingt-deux épisodes parus dans Eppo (ou ses suiveurs Eppo Wordt Vervolgd – à partir de 1985 – et Sjors en Sjimmie Stripblad, dès 1988), dans lesquels il donne la pleine mesure de son immense talent. Ces récits peuvent se diviser en deux parties : la première, avec neuf tomes scénarisés par Saul Dunn (tome 1), Martin Lodewijk (tome 2), Dick Matena (tomes 3 à 5), Kelvin Gosnell (tomes 6 à et Don Lawrence lui-même (tome 9), se déroule à différentes époques d’une terre post-apocalyptique, alors que les anciennes terres émergées sont devenues inhabitables et que les hommes se réfugient dans les anciennes profondeurs des océans disparus ; la seconde, qui s’intitule « Les Chroniques de Pandarve », est située dans un univers totalement différent, constitué de mondes extra-planétaires gravitant autour d’un trou blanc. Entièrement due à l’imagination de Martin Lodewijk, cette deuxième période se termine avec une incroyable trilogie, dont la dernière partie a été publiée dans le magazine du fan-club de Don Lawrence : Pandarve, de 1999 à 2001. On peut aussi mentionner l’existence de « Storm : De Werelden van Don Lawrence », un recueil de gouaches et de planches inédites mettant en scène l’intrépide astronaute ou sa pulpeuse compagne Redhair.
Par ailleurs, de 1996 à 1998, paraissent trois épisodes d’un spin-off intitulé « Chronicles of Meanwhile » qui sont inédits en français(6), tout comme les dernières aventures dessinées par Romano Molenaar et Jorg De Vos. Le texte est toujours de Lodewijk, mais le dessin est assuré par un certain John Kelly qui n’est autre que Dick Matena (également scénariste de plusieurs épisodes de « Storm » illustrés par Lawrence), adoptant ici un pseudonyme pour faire plus anglo-saxon. Cela n’a pas suffi pour en faire un succès et sa publication en est vite abandonnée, alors qu’un quatrième récit avait été commencé. Ce qui est surprenant, c’est que, malgré cet échec, Lodewijk et Lawrence pensaient quand même pouvoir développer d’autres spin-offs réalisés, entre autres, par Liam Sharp et Dave Gibbons !!!
Par contre, ce qui est moins étonnant, c’est qu’ils fassent appel à Liam Sharp ! En effet, il faut aussi préciser, qu’en 1995, Don Lawrence perd l’usage de son Å“il droit qui s’était infecté après l’échec d’une opération de la cataracte. N’ayant plus la perception de la profondeur, il est alors forcé de prendre des assistants, dont Liam Sharp (« Judge Dredd », « X-Men », « Spawn », « Batman »…), ou encore Chris Weston (« The Invisibles », « The Authority », « Ministry of Space », « Fantastic Four »…). Don Lawrence subit encore une nouvelle opération de la cataracte en 1999, cette fois-ci sans complications médicales, mais c’est à ce moment-là que son état de santé commence à se détériorer, alors qu’il songeait à se mettre sérieusement à la retraite de la bande dessinée.
Gilles RATIER, avec Christophe Léchopier (dit « Bichop ») à la technique
(1) Preuve de l’engouement des amateurs néerlandais, pratiquement toutes les bandes dessinées dues à Don Lawrence sont disponibles aux Pays-Bas dans « Don Lawrence : the Collection ») : www.donlawrence.co.uk. En particulier, toutes celles publiées en Hollande après la création de « Storm » ; la plupart sont de courts récits, exploitant souvent les thèmes de la science-fiction ou du fantastique, comme « The Invincible Weapon » (textes de Robert Zielschot, Wout Verkuil et Rob van Bavel, dans Essef, de 1977 à 1979), « FC Knudde » (scénarios de Toon van Driel et Don Lawrence, dans Eppo, en 1980), « The Legend of Bijloch » (textes de Wilbert Plijnaar, dans Eppo, en 1982), « The World in Motion » (textes de Jan van Erp, dans Stripprofiel en 1982), « Earth Alert » (scénario inédit de Norman Whitney, réalisé dans les années 80 mais publié seulement en 1995 dans « Don Lawrence : the Collection »), « Zeppelin » (gags de Peter de Smet, dans Ryam Strip, en 1982), « Front » (textes de Don Lawrence, dans Titanic, en 1986), « Timetravellers » (scénarios de Martin Lodewijk, dans Mozambique, en 1987), « Joe 90 » (textes de Allan Fennell, dans Century 21 en 1990), « The Tales of Eschatos » (scénarios de Martin Lodewijk, dans « Don Lawrence : the Collection », en 1990), « The Golden Ball » (textes de Jan van Erp, dans « Don Lawrence : the Collection », en 1995), « Elimination » (scénarios de Don Lawrence et Rob van Bavel dans « Don Lawrence : the Collection », en 1996)…
(2) Les pages de Don Lawrence parues dans les n°11 à 14 de la première série d’Olac (dont certaines, ne pouvant pas être réduites beaucoup plus, ont été publiées dans un sens inhabituel de lecture) seront ensuite rééditées dans les deux numéros d’une deuxième série, toujours édité par la S.F.P.I., en avril et mai 1980. Et, à la même époque, ce même éditeur proposera aussi une autre série d’Érik avec deux numéros du même acabit (reprenant, bien entendu, quelques épisodes de « Karl the Viking » signés Don Lawrence), publiés, sans plus de succès, en mai et juin 1980.
(3) Le minutieux Gérard Thomassian nous précise que l’on trouve bien la traduction des vingt-trois premiers épisodes anglais dans le mensuel Olac, en alternance avec des inédits dus à Pierre Dupuis (aux n°19 à 21, 26 à 28, 32, 33, 38 à 43, 48 à 50, 60 à 62, 68, 69, et 73 à 88). Les Olac 1 à 10 adaptent les épisodes anglais 1 à 3, l’épisode 4 (dessiné par Giovannini) correspond à Olac n°11 et à une partie du Olac n°12. À sa suite, en le » recollant « , l’épisode 5 (dessiné par Don Lawrence) passe dans Olac n°12 et 13 et les Olac n°14 et 15 adaptent l’épisode 6 également dû à Don Lawrence. Ensuite, toujours en le « recollant », l’épisode 7 (dessiné par Giovannini) est publié
dans Olac n°15 et 16. Quant à l’épisode 8, commencé par Don Lawrence (dans les trois premiers numéros de Tiger) et poursuivi par Giovannini, on ne le retrouve que dans Olac n°17 et 18 : mais le reste n’est pas de Don Lawrence. À noter que les quatre épisodes complémentaires proposés plusieurs années plus tard par Tiger (du 8 juin 1968 au 1er mars 1969) ont été traduits dans les n°56 à 59 du pocket En Garde des éditions Aventures et Voyages ; mais Don Lawrence n’y a pas collaboré. Enfin, les courts récits complets parus, à l’origine, dans Tiger Annual se retrouvent parfois aux éditions Mondiales ; dans Bambino n°38 (sous le nom d’« Ajac » !), par exemple, mais (en tout cas dans ce numéro) pas de trace de Don Lawrence… C’est simple, non ?
(4) Sous le titre générique « Trigan », les éditions Septimus en ont d’abord publié cinq albums (entre 1976 et 1979). Par la suite, l’éditeur grenoblois Glénat proposera l’intégralité de la série dans douze opus parus de 1982 à 1989 : les planches étant, dans les deux cas, très réduites puisque la bande originale était publiée, au rythme de deux pages par semaine, dans Look & Learn, un illustré tabloïd de très grande dimension. À noter, pour ceux qui veulent en savoir plus, qu’un long article érudit, disséquant cette bande dessinée, est paru dans les n°12/13 et 14 de Hop !, en 1977.
(5) Cela ne les empêchera pas de rééditer quand même « Karl the Viking », dans les derniers numéros de Lion agonisant (rebaptisé Erik pour l’occasion) puis dans l’hebdomadaire Smash, toujours sans le signaler, évidemment, à Don Lawrence.
(6) Comme précisé partiellement dans la première partie de cet article, « Storm » ne sera publié, en France, qu’à partir du n°23 (01/1980) de la revue Circus des éditions Glénat. Les trois premiers épisodes y trouveront asile jusqu’au n°40 de juillet 1981 et la série passera ensuite, la même année, dans l’éphémère et plus juvénile Gomme du même éditeur : les quatrième et sixième récits y seront ainsi publiés, du n°1 (11/1981) au n°7 (05/1982) et du n°15 (02/1983) au n°20 (07/1983). Puis, Glénat publiera quatorze albums correspondant aux quatorze premières aventures (jusqu’à la cinquième « Chronique de Pandarve », exactement), d’avril 1980 à juin 1988. Et les éditions Toth prendront donc la suite, en publiant la suite (et la fin) dans quatre beaux albums, de janvier 2007 à juillet 2010.