« Quatre sœurs T2 : Hortense » par Cati Baur et Malika Ferdjoukh

Trois ans après la parution de « Énid » premier volume adapté du roman éponyme de Malika Ferdjoukh, Cati Baur nous livre le deuxième tome de cette jolie série, « Quatre sœurs ».
Initialement publiée par les éditions Delcourt, cette série réintègre aujourd’hui le catalogue de la Rue de Sèvres, retour logique vers l’éditeur qui édite les quatre romans, L’École des loisirs. Volumes à couverture souple toujours, mais un peu plus grands que dans l’édition d’origine.

Les quatre sœurs Verdelaine, Énid, Hortense, Bettina et Geneviève, vivent avec leur grande sœur Charlie qui, après la mort accidentelle de leurs parents deux ans auparavant, a abandonné ses études de médecine pour veiller sur les petites à la Vill’Hervé. Cette grande maison, perchée au bord d’une falaise, à l’écart du village, est un endroit douillet et foutraque, qui contribue à l’équilibre encore précaire de la fratrie.

Le tome 2 est centré sur Hortense, onze ans, la plus jeune après Énid. C’est une fillette secrète, qui préfère tenir son journal que d’exprimer haut et fort ses sentiments, et se réfugie sur sa chère falaise quand elle veut s’isoler ou penser à ses parents disparus. C’est par sa voix que l’on pénètre ici dans l’univers des Verdelaine et que l’on suit les affres,  les bonheurs et les secrets des différents personnages.

Durant cet automne à bourrasques qui font voler les cheveux et les écharpes, l’on fait la connaissance de Muguette, la petite voisine atteinte d’une leucémie. On accompagne Hortense qui a décidé de suivre un cours de théâtre pour vaincre sa timidité, quitte à s’en retourner les boyaux. On suit Bettina qui hésite à s’engager dans une histoire d’amour avec le gentil Merlin, le livreur de surgelés, parce qu’elle le trouve laid et qu’elle a peur du qu’en-diront-les-copines. Tandis que Geneviève pratique secrètement la boxe asiatique et que Charlie se débat avec le quotidien, le ravitaillement, le congélateur qui rend l’âme et Madame Chaudière qui, selon Basile, son ami, fait encore « une petite déprime saisonnière ». Sans oublier Mycroft, le rat de la Vill’Hervé, qui n’en fait qu’à sa tête …

 

Cati Baur s’est immergée dans le petit monde des Verdelaine, à la fois fantasque et chaleureux, sur lequel planent toujours les fantômes bienveillants des parents disparus des cinq sœurs.

Elle nous livre un récit très intelligemment construit et mené, teinté de couleurs douces, dans lequel on sent toute la tendresse qu’elle éprouve pour ses personnages. Le récit progresse avec plusieurs techniques de narration, alternant les extraits du journal que tient Hortense, les planches plus classiques et les images pleines pages fourmillant d’accumulations d’objets ou de personnages. Dans son dessin, elle ne cherche pas à magnifier les personnages mais s’attache surtout à montrer ce qu’elles ont à l’intérieur, à rester toujours au plus près de leur intimité. Elle parvient ainsi à exprimer une très large palette de sentiments et d’émotions, aussi bien les moments de complicité, de joie partagée que les fêlures. Un très beau travail tout en finesse !

 

Catherine GENTILE

« Quatre sœurs T2 : Hortense » par Cati Baur et Malika Ferdjoukh

Éditions Rue de Sèvres (14 €) – ISBN 978 1 36981 049 0

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